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Présentation :
Pascal Bourguignon |
Photos : Laurent Berlivet |
“Coup de foudre pour le
T-Bolt”
Parmi les appareils les plus construits
par les Américains pendant la Seconde Guerre mondiale,
le Republic P-47 Thunderbolt reste de loin en première
position. Très convoité pour l’escorte à
haute altitude, il excelle également dans les attaques
au sol grâce à ses huit redoutables mitrailleuses
lourdes. S’il a été décliné
en plusieurs versions, celle qui a retenu mon attention est la
version D avec sa verrière en forme de goutte d’eau.
Le vol inaugural eut lieu le 6 mai 1941 sous la direction de son
concepteur, Alexander Kartvely. Ce n’est qu’en 1943,
après quelques modifications que le Thunderbolt va être
envoyé sur le théâtre des opérations
en Europe. Le mastodonte ainsi désigné car pas très
maniable en combat aérien révéla un très
faible rayon d’action et fut de ce fait moyennement efficace
pour ses premières missions d’escorte. Il sera à
nouveau modifié sur toutes ses coutures et il deviendra
le mythe que l’on connaît aussi bien en Europe que
dans le Pacifique. |
Le kit
Comme à l’accoutumée, le fabricant tchèque
a soigné l’emballage. Pas de mauvaises surprises à
ce sujet car tout a été pensé pour éviter
les mauvaises rencontres sur l’emballage, superbe sérigraphie,
on est mis tout de suite dans le bain.
En ce qui concerne le P-47, Alfa Model le décline en plusieurs
versions, toutes ne sont pas disponibles au moment où j’en
ai fait l’acquisition. La première version, la plus répandue,
est entièrement montée. La seconde se compose d’un
fuselage tronqué au bord de fuite, ce qui a réduit considérablement
le boîtage. La dernière version est elle constituée
d’un fuselage classique avec aile démontable. Je me suis
arrêté sur la seconde version pensant que j’allais
monter et démonter mon modèle à loisir. J’avoue
qu’une fois monté, il prend si peu de place que vous allez
vite l’oublier tel quel.
Le contenu du kit.
Dans la version essayée, le fuselage est en deux parties,
l'aile reste solidaire de l'avant. |
En ouvrant la boîte
Placé bien en évidence, vous avez un fuselage tronqué
flanqué de son aile d’une seule pièce. Et tout ceci
est bien emballé et protégé. Juste à côté,
la partie arrière du fuselage, les empennages sont montés
d’usine. Dans un sachet à part, quelques éléments
d’accastillage complètent ce kit. Le capot moteur, une
pièce de dérive ainsi que le pilote sont livrés
en plastique moulé. La notice est en anglais mais accompagnée
d’un remarquable écorché suffisamment détaillé
pour mener à bien l’ouvrage. Pour finir, il y a une planche
de décalcomanies pour réaliser la déco Penguin.
Le P-47 se reconnaît au premier coup d'oeil
avec son énorme fuselage et son aile semi-elliptique.
Le kit Alfa Model est en Dépron soufflé.
Les lignes sont vraiment superbes. L'état de surface
du matériau est marqué avec finesse. |
Le montage
En quelques heures, ce sera une affaire classée. Le degré
d’avancement du kit vous laissera plus de temps pour modifier
ou améliorer votre avion. Commencer par monter le servo de profondeur.
Sur l’écorché, on vous montre le servo collé
dans le couple de fixation du fuselage sur la partie avant. J’ai
préféré le monter plus avant sur le flanc du fuselage
pour des raisons de centrage. Je trouvais sa position très arrière
par rapport à la première motorisation utilisée.
Donc, j’ai préparé une petite pièce en contre-plaqué
sur laquelle vient se visser le servo. Ensuite, une petite pièce
en contre-plaqué positionnée à l’arrière
du servo immobilise la gaine de commande. J’ai modifié
également le montage du servo d’ailerons. Je le trouvais
dans une position pour le moins inconfortable alors pourquoi ne pas
le monter directement à plat au centre de l’aile. Pour
ce faire, j’ai agrandi l’ouverture et j’ai collé
une platine en contre-plaqué de 1,5 mm. Le servo est vissé
à plat et la commande se retrouve ainsi sans points durs. Passons
à la fixation moteur, là également il y a un peu
de modifications à faire. La cloison pare-feu a été
très largement surestimée. Trop solide car tout autour,
c’est du polystyrène extrudé et c’est en plus
beaucoup trop lourd. J’ai décidé d’en supprimer
une bonne partie à l’aide d’une micro scie sauteuse,
j’ai gagné 20 g, ce qui n’est pas mal. Ensuite, j’ai
confectionné un couple beaucoup plus léger en contre-plaqué
de 1,5 mm sur lequel j’ai monté le moteur. Dans la foulée,
le tout est positionné et collé sur la cloison pare-feu
à l’époxy 5 mm. L’essentiel étant terminé,
vous pouvez assembler le fuselage, il vous suffit de mettre en place
les 3 vis plastique, de bien caler les deux parties et de visser le
tout. La platine support de batterie est collée à l’aplomb
du bord d’attaque de l’aile.
Les Li-Po 1600 mA autorisent des vols
de longue durée : 20 minutes à voltiger.
On voit que le servo de profondeur a été déplacé
dans la partie avant de l'avion. |
L'imposant capot dissimule un faux moteur
en plastique moulé. |
Avec ou sans vitamines
Lors du montage du modèle, j’avais dans l’idée
de faire un modèle simple avec une motorisation standard. NPM
sortait dans la même période le Booster 04. L’équipe
m’en a confié un pour le tester et je fus agréablement
surpris par les qualités de ce moteur peu onéreux, le
prix avoisine les 30 €. Je vous préviens de suite, sur le
P-47, ce n’est pas un foudre de guerre mais pour le modéliste
lambda, c’est tout à fait ce qu’il faut.

Au fond se cache le Typhoon 15/10 avec lequel l'avion grimpe
à la verticale sans s'arrêter.
Pas très réaliste mais tellement plaisant...
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Le fuselage reste démontable au niveau de la jonction
par couple, mais la relative petite taille de l'avion permet de
le stocker en une pièce. |
Par la suite, je m’ennuyais un peu, alors j’ai
décidé de le survitaminer. J’ai remplacé
le Booster 04 par un Typhoon 15/10 d’origine Plettenberg. Là,
ça n’est plus la même chanson. Le test de consommation
révèle une augmentation de 300% par rapport au premier
moteur. Ce qui vous donne 23 ampères en pointe au statique. Par
contre, l’avion est transformé, il ne tient plus en place.
Pour l’avoir utilisé sur d’autres modèles,
j’ai monté un variateur de 15 A, c’est le Sinus 25
de chez Wema à la programmation ludique. Pour les servos, ils
sont au nombre de deux. Des 9 g classiques font l’affaire, il
faut simplement vérifier que le retour au neutre se fait normalement,
surtout aux ailerons car ça tire pas mal.
Bien que déjà décoré autrement
à la livraison,
le modèle présenté a été repeint
en s'inspirant du thème Tarheel Hal beaucoup plus coloré.
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La livrée “Tarheel Hal”
Je n’ai vraiment pas de chance avec les décorations...
Soit elles ne me plaisent pas ou alors j’en découvre dans
ma bibliothèque qui méritent vraiment le détour.
C’est pour cela que je n’ai pu m’empêcher une
fois encore de changer entièrement la décoration du P-47.
C’est en parcourant un Squadron Signal que j’ai découvert
la livrée “Tarheel Hal”. Ce n’est pas la plus
jolie, ce n’est pas la plus simple mais c’est peut-être
celle qui marque le plus les esprits. Dans le genre Circus Circus ou
Reno, on n’a pas trouvé mieux, bref c’est mon choix.
Toutes les teintes sont d’origine Humbrol et toutes ont été
réalisées à l’aérographe. Pour les
immatriculations, j’ai triché un peu en utilisant celles
du kit. Vous remarquerez également l’absence des bandes
de débarquement, ceci aussi est volontaire. L’arrière
du fuselage a été quelque peu modifié par le fabricant,
ce surplus de décoration rendait le modèle méconnaissable
et peu crédible. Le P-47 en l’état demeure une belle
semi-maquette et c’est ainsi que je le souhaitais. Parfois, le
mieux est l’ennemi du bien et il faut savoir garder un peu de
sobriété tout en se faisant plaisir.
Il faut un peut de patience pour réaliser
ce genre de décor, mais comme on en gagne sur la construction,
pourquoi se priver.
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On fait la check
C’est plus une visite prévol que des réglages hyper
précis avec des mixages à n’en plus finir. Non là,
il s’agit simplement de régler des débattements
fidèles et authentiques au P-47. Pour les ailerons, il faut 70%
de débattements sur les deux volets bien entendu, sans expo et
sans dual rate. A la profondeur, j’ai mis 75% à cabrer
et 60% à pousser et c’est tout. Vérifiez le centrage
une dernière fois, il se trouve pile-poil à 50 mm du bord
d’attaque.
La batterie est maintenue en place à l’aide d’une
bande Velcro ainsi qu’un élastique pour assurer les phases
dos. J’allais oublier la pesée, comme les grands champions,
il faut passer par la balance et là oh surprise, je suis 34 g
plus lourd que le poids maxi conseillé par le fabricant, on verra
bien.
Les trajectoires sont tendues, l'avion précis.
Ici, un passage dos à hauteur des yeux, pour le plaisir.
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Les vols
La prise en main du modèle est largement facilitée par
la forme particulière du fuselage. Le lancé est une simple
formalité et une fois en l’air, le P-47 répond bien
sur tous ses axes. Sans être vif, pour peu que l’on utilise
les gouvernes à bon escient, les figures sont propres. Sur le
dos, on pousse légèrement pour garder une assiette légèrement
queue basse. Le Booster 04 ne vous permet pas des montées verticales
à perte de vue mais par contre vous volez sans vous poser de
question. La consommation est ridicule à tel point que j’ai
volé plus de 26 minutes avec un pack de 3 Li-Po 1 500 mA. Comme
je le disais plus haut, j’ai péché par orgueil,
je l’avoue et j’ai voulu me frotter à la puissance
des modèles de mes camarades de jeu. Pour ce faire, je n’ai
pas choisi la demi-mesure et pour relancer la compétition amicale,
je me suis orienté vers le Typhoon 15/10. Par rapport au Booster
04, le poids est supérieur de 36 g. Par contre, il a une
puissance maxi de 200 W avec un KV de 1 500, c’est très
prometteur tout ça. J’ai monté une hélice
APC Slow Fly 9”x6”. Je fais un test de consommation avant
le vol pour me rendre compte et là le verdict tombe, 23 Ampères
en pointe. Vous me direz, c’est du statique oui mais va falloir
y aller doucement sur les gaz. Rendez-vous est pris avec le rédac’chef
pour la deuxième séance de vol au beau milieu d’une
grande prairie. Ne cherchez pas de vastes étendues du type de
la toundra, ce n’est pas la peine, le P-47 sait évoluer
dans un mouchoir de poche. Après les contrôles d’usage,
le P-47 est non pas propulsé mais lâché dans les
airs. Il accroche immédiatement et la puissance phénoménale
du moteur permet de faire des montées en chandelles verticales
impressionnantes et à perte de vue. Bon après, on se calme
un peu en faisant de larges virages en glissade. Malgré un surplus
de poids assez conséquent, le modèle reste très
sain. J’ai essayé de voler plein pot et j’avoue avoir
été déçu, il a du mal à tenir des
trajectoires propres, c’est normal, il est vraiment surmotorisé
et ce surplus de puissance devra être utilisé pour des
figures plus spectaculaires. Par exemple, il est possible de faire de
très larges boucles ou des cercles en tonneaux assez réalistes.
Tout compte fait, ce surplus de puissance n’altère en rien
le comportement du modèle, bien au contraire. La mise en puissance
maximum n’excède pas 5 voire 6 secondes, ce qui garantit
une consommation raisonnable à tel point que j’ai eu une
légère chute d’autonomie. Avec le même pack
d’accus, 3 Li-Po Power Dragon 1 500 mA, j’ai volé
20 minutes environ, c’est bien. Pour l’atterrissage, on
se demande toujours comment le modèle va se comporter dans cette
phase de vol. Si vous êtes pilote dégrossi, vous pouvez
le poser avec un filet de gaz pour éviter le décrochage
qui est somme toute gentillet. Pour les moustachus, vous arrivez à
quelques centimètres du sol sur quelques mètres gaz coupés
et le P-47 viendra mourir à vos pieds sans le moindre souci.
Alors, après ces vols, j’ai l’impression d’avoir
volé avec un modèle de début tant cet avion est
docile. Dixit les recommandations du fabricant pour le poids du modèle.

Passage à l'anglaise. Le décor choisir ressort
mieux sur fond vert que le camouflage d'origine…
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Pas de doute, l'avion dégage bien l'impression de
puissance de l'original. |
Conclusion
Parmi tous les avions de la gamme, j’ai constaté que le
P-47 était le plus tolérant. Son aspect bien dodu, la
forme de son aile et sa faible charge alaire sont autant d’éléments
qui en font un modèle vraiment très sain. Sa plage de
vitesse très étendue et son aptitude à se distinguer
dans toutes les phases de vol en font un choix sûr.
Caractéristiques
Nom : P47 Thunderbolt
Fabricant : Alfa Model
Importateur : New Power Modelisme, TM-Tech
Envergure : 83 cm
Longueur : 71 cm
Surface alaire : 12,4 dm²
Poids : 454 g
Charge alaire : 36,6 g/dm²
Equipement
Moteur : Booster 04 NPM ou Typhoon 15/10
Variateur : Wema Sinus 12 ou 25 A
Batterie : 3 Li-Po Power Dragon 1 500 mA
Prix indicatif : 119 € (comme tous les warbirds) |
Quelques
vidéos embarquées
à bord du P-47 sont visibles ici. |
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