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Mi-warbird, mi-racer
Présentation : Romain Berlivet
Il existe de très nombreux warbirds
qu'on retrouve en kit chez nos fabricants car les modélistes
en sont friands. Certaines machines ont été reproduites
à toutes les échelles. D'autres sont passées plus
inaperçues et ne manquent pourtant pas de charme, comme c'est
le cas pour le P-39 Airacobra. Rare chasseur à hélice
équipé d'un train tricycle, il était détesté
par de nombreux pilotes mais très apprécié par
d'autres.
La version colorée présentée ici pourrait sembler
fantaisiste à cause de son décor, mais c'est pourtant
celui d'un appareil qui a participé à plusieurs courses
et qui a même remporté le Thompson Trophy en 1946.
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Tout juste 1 mètre d'envergure,
et pourtant ce joli P-39 Cobra II est équipé de volets,
d'un train rentrant électrique et d'une belle hélice
quadripale. L'allure est vraiment réussie et les vols sont
à la hauteur des espérances. |
Caractéristiques
Marque : ROC Hobby
Distributeur : Gearbest
Nom : P-39 Cobra II
Prix indicatif : 175 € (hors
frais de port et frais de douane)
Envergure : 98 cm
Longueur : 91 cm
Profil : Biconvexe
Surface : 18,35 dm²
Masse : 1330 g
Charge alaire : 72,5 g/dm² |
Equipements
Servos : 5 servos 9 g FMS 092 (roulette, ailerons, profondeur
et dérive) et 2 servos 9 g FMS 093 (volets)
Train rentrant : Electrique, 3 jambes
Contrôleur : Dymond VTX 80A BEC
Moteur : Brushless PAEP 3648-KV770
Hélice : Quadripale FMS 10.5''x8''
Pack prop : Lipo 4S 2500 mAh
Radio : 6 voies |
Bref historique
Le P-39 est un avion de chasse américain conçu
par Bell Aircraft Corporation. Le prototype a effectué
son premier vol en avril 1938 puis l'avion a été
mis en service en 1941. La conception est assez inhabituelle
puisque le moteur placé au milieu du fuselage entraînait
un arbre d'hélice qui passait entre les jambes du pilote
! Cette disposition s'était imposée afin de placer
dans l'axe un gros canon de calibre 37 mm qui passait à
travers le réducteur. Le nez de l'avion recevait alors
les munitions et - c'est exceptionnel sur un chasseur à
hélice - la jambe de train avant de l'atterrisseur tricycle.
Le prototype prometteur était équipé d'un
turbocompresseur. Ce ne fut pas le cas des appareils de séries
qui étaient pourtant beaucoup plus lourds. Le chasseur
fut alors utilisé pour l'appui au sol où il faisait
des ravages avec son armement.
Les Américains n'appréciant guère cet avion,
ce sont surtout les Soviétiques qui l'utilisèrent
à basse et moyenne altitude.
Le modèle reproduit par Roc Hobby est une version
plus pacifique. Modifié après le second conflit
mondial, il fut équipé du meilleur moteur disponible
et d'une hélice spécifique pour participer aux
National Air Races. Le pilote d'essai "Tex" Johnston
a remporté la course Thompson Trophy en 1946 aux commandes
de ce bolide jaune. L'année suivante, l'appareil termina
3e.
En 1968, son propriétaire et pilote Mike Carroll se crachait
en voulant battre le record du monde de vitesse avec un avion
équipé d'un moteur à pistons.
Pour l'anecdote, Tex Johnston est le seul a avoir tourné
avec succès un tonneau
barriqué avec... un Boeing 707 ! Sans passagers -
heureusement ! C'est aussi certainement le seul à avoir
essayé...
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Notre avion provient de chez Gearbest,
un distributeur chinois qui propose de très nombreux produits
à des tarifs intéressants, et pas seulement de l'aéromodélisme.
Il existe un entrepôt en Chine, un autre en Angleterre et un autre
devrait ouvrir prochainement en France. Sa gamme d'avions est moins
étoffée que celle des multicoptères mais certains
appareils sont séduisants, comme ce P-39 de courses. Il existe
en plusieurs versions, dont une toute équipée avec émetteur
et batterie. C'est une version PNP que nous avons essayée à
laquelle il faut ajouter le contrôleur, la batterie et le récepteur,
mais tout le reste est installé.
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Le kit comporte un fuselage équipé,
une aile d'une pièce, un stabilisateur horizontal en deux
parties, une hélice et son cône plus un sachet d'accastillage.
Un tube de colle est également livré pour fixer
de façon définitive le stab, mais ça n'est
pas obligatoire. La notice illustrée est en anglais.
Dans la version PNP, moteur, servos et trains rentrants sont livrés.
Il reste à ajouter le récepteur, un contrôleur
50 à 70A et une batterie Lipo 4S 2500 mAh. |
La cellule est intégralement injectée en mousse EPO.
Les lignes de tôles et autres reliefs réalistes sont légèrement
marqués en surface.
Le grain de la mousse est relativement discret, totalement invisible
dès qu'on s'éloigne à plus d'un mètre. Le
modèle est entièrement recouvert d'une couche de peinture
jaune. Le décor noir est réalisée avec des autocollants.
Il est posé proprement mais on devinne en jouant avec la lumière
que les numéros sont imprimés sur un seul morceau transparent.
Ca se voit peu. Pour éviter que les pointes des autocollants
ne s'arrachent, le fabricant a posé une goutte de colle sur chacune
d'elles : c'est soigné.
La verrière est bien transparente, le baquet peint en gris mat
est aménagé d'un pilote et d'un petit tableau de bord.
Elle est amovible pour accéder à la batterie. Il n'est
donc pas nécessaire de retourner l'avion pour la remplacer.
Le matériel livré est visiblement de qualité :
servos digitaux à pignons métalliques pour toutes les
gouvernes sauf pour les volets, qui sont semblables extérieurement
mais qui possèdent des pignons plastiques. Ils sont également
plus lents pour une sortie assez progressive des volets.
Le moteur PAEP 3648-KV770 semble un peu disproportionné mais
il s'intègre parfaitement dans la pointe du fuselage. Il pèse
195 g pour une diamètre de 37 mm. A l'avant, un robuste porte-hélice
permet de serrer la quadripale. Le cône semble un peu léger
mais il tourne parfaitement dans l'axe, et profile très bien
l'avant de l'avion, en s'intégrant autour de la grande hélice.
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La roulette avant est dirigée par un servo
FMS 092 à pignons métal.
Le train rentrant solidement ancré est électrique,
il n'y a aucun réglage à effectuer. |
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Le train principal est équipé de pantalons
qui masque les jambes. C'est bien. Les servos sont en place. Ceux
des volets ont un fonctionnement volontairement plus lent que ceux
des ailerons. |
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L'aile est maintenue en place par 4 vis
métalliques. Il faut forcer un peu au premier serrage car
il y a peut-être un peu de peinture ou de colle qui est venu
s'y glisser. |
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Le contrôleur n'étant malheureusement
pas livré dans cette version PNP, il faudra en ajouter un.
Les prises du moteur sont difficilement accessibles. On accèdera
plus aisément aux connecteurs en retirant le servo de la
roulette de direction le temps de l'opération. Un Dymond
VTX 80 BEC a trouvé sa place dans le fuselage. Il est largement
dimensionné. Attention cependant au BEC qui doit être
puissant puisqu'il y a 7 servos à alimenter, avec en plus
le train rentrant. |
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Pour un maximum de sécurité et éviter
toute mauvaise surprise, les prises ont été sécurisées
par un tour de ruban adhésif. |
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Les boucles de Velcro destinées à maintenir
le pack en place ne sont pas placées correctement et ne peuvent
pas être serrées. Un lit de Velcro a donc été
collé dans le fond du fuselage. |
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Haut sur pattes, l'allure de l'avion
grandeur est bien reproduite. |
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L'intérieur de l'entrée d'air dorsale
pourrait être peint en noir pour donner de la profondeur. |
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Le gros cône d'hélice est ventilé.
L'avant simule la sortie du puissant canon qui équipait le
chasseur. |
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Le décor a réellement existé
puisque c'est celui de l'avion de courses, vainqueur du Thompson
Trophy en 1946 |
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Les jambes de train ne sont pas de simples
cordes à piano, elles ont des formes assez réalistes. |
Le roulage est aisé, la roulette de direction permet de tourner
sur un rayon de 3 m. Pour décoller, il est préférable
d'abaisser les volets. Sans eux, la distance de décollage est
beaucoup plus importante et il faut plus de vitesse. Cependant, il faut
faire attention au vent latéral qui peut soulever une aile et
faire rouler l'avion sur 2 roues, celle de l'avant et celle opposée.
On le contre aux ailerons.
Une fois le décollage effectué, il est préférable
de rentrer le train d'atterrissage qui freine beaucoup l'avion. Il rentre
très rapidement en moins de deux secondes environ, sans changer
l'assiette, la trajectoire demeure rectiligne.
Le vol est assez rapide, il faut garder le moteur à mi-gaz pour
éviter de décrocher en virage serré. Les courbes
sont saines, on sent que l'avion est assez lourd et qu'il faut éviter
de trop tirer dessus. Le vent influe peu sur le vol, c'est dû
à une certaine inertie sur tous les axes.
La puissance du moteur et de l'hélice permet quasiment de grimper
à la verticale. Les petits débattements suggérés
dans la notice sont utilisés pour des vols réalistes.
Avec les grands, les tonneaux tournent en moins d'une seconde. Quant
aux loopings, ils peuvent être un peu plus serrés mais
il faut faire attention de ne pas décrocher dans la deuxième
partie de la figure tant que l'avion n'a pas repris toute sa vitesse.
Les renversements doivent être anticipés en fonction du
vent car la dérive n'est pas très efficace pour cette
figure. L'avion a tendance à faire girouette durant la montée
et veut tourner naturellement contre le vent.
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Le décor très voyant permet
de voler loin. Heureusement car l'avion est petit et rapide. |
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Plein pot, la vitesse est soutenue. Et
quelle allure une fois le train rentré. On admire toujours
la pureté des lignes d'un warbird. |
Le vol dos s'effectue avec de la vitesse car l'avion se dandine légèrement
si on le freine, montrant une envie de déclencher.
Le décrochage est cependant très doux. On tire doucement
sur la profondeur et l'avion finit par s'enfoncer en restant contrôlable
aux ailerons tant que l'inclinaison est faible. La vrille normale forme
de grands cercles et tourne lentement, il est préférable
d'aider aux ailerons. La vrille dos quant à elle totalement différente.
Elle tourne très rapidement, ça paraît même
très violent. Il faut anticiper la sortie assez haut pour que
l'avion reprenne sa ligne de vol car il en sort assez lentement. Les
déclenchés sont du même genre que les vrilles :
mous pour les positifs et très rapides pour les négatifs.
En phase d'approche, on sent que la charge alaire est importante.
Il faut arriver volets baissés avec un filet de gaz, en venant
de loin car l'avion arrive vite et peut avoir tendance à rebondir
s'il n'est pas posé délicatement. Pour que l'atterrissage
soit propre, on tire sur la profondeur délicatement pour que
ce soit le train arrière qui touche le sol en premier.
Pour conclure, ce p-39 n'est pas un avion de débutant, il demande
quand même un peu d'expérience mais il est très
agréable et le vol doit être assez similaire à celui
de l'appareil grandeur.
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L'avion se remue bien sur tous les axes.
Il se dandine doucement en vol dos et il faut anticiper à
la dérive pour effectuer de beaux renversements. |
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Le train rentre et sort en environ 1 seconde.
Pratique en cas d'atterrissage en catastrophe, mais pas très
réaliste. On n'a pas réussi à le ralentir par
la programmation radio, comme on peut le faire pour des servos. |
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Volets sortis, la vitesse est considérablement
réduite. Il faut s'appliquer pour arriver le nez un peu haut
avec un filet de gaz, et toucher avec le train arrière en
premier. Ca évite à l'avion de rebondir. |
Un si petit avion avec autant d'accessoires et forcément une
charge alaire assez importante pouvait laisser présager un comportement
pointu en vol. Il n'en est rien, l'avion est paisible, précis
et puissamment motorisé. Les décollages peuvent être
courts avec un cran de volets sortis. Les figures sont de grande amplitude,
très jolies et pas trop rapides dans les descentes grâce
à l'aérofrein formé par la grande hélice.
Les vols durent de 10 à 12 minutes en effectuant de la voltige,
des passages rapides et d'autres plus tranquilles, tout en gardant de
la marge pour refaire un ou deux circuits si l'avion ne se présente
pas bien à l'atterrissage.
Pour l'atterrissage, les volets complètement sortis cassent bien
la vitesse, en conservant une bonne maniabilité. Le train s'avère
solide et résiste bien aux rebonds d'un posé pas très
bien négocié.
Pas de doute, ce P-39 Cobra II a tous les arguments pour séduire
les amateurs de warbirds autant que ceux qui aiment les racers.
On
aime
-
Sujet
et décor originaux
-
Train
rentrant électrique
-
Volets
-
Nombreux
détails (hélice quadripale, cône spécifique,
pantalons de roues, pilote, etc.)
-
Qualité
des équipements fournis
-
Câblage
bien repéré
-
Motorisation
puissante
-
Autonomie
et performances
|
On
aime moins
-
Volet de dérive désaxé
-
Absence
de contrôleur en version PNP
-
Servos
très apparents à l'arrière
-
Cabine
difficile à ouvrir
-
Bandes
Velcro pour l'accu mal placées
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Contact : laurent@jivaro-models.org
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