Le voltigeur tranquille
En exclusivité pour jivaro-models,
voici un petit essai de l’Orbit 46 fabriqué par Black
Horse. En général je ne vous propose pas le test
de mes avions ARF, sauf pour vous prévenir si ceux-ci s’avèrent
être des pavés volants. Petite exception pour ce
modèle attachant au rapport qualité/prix remarquable.
150 € de bonheur tranquille, et plus si affinités.
Texte et photos: Laurent Schmitz
On passe tout de suite au principal,
le reste peut attendre.
C’est donc par une belle après-midi de printemps
que le premier vol a lieu. L’engin n’a pas l’air
bien méchant mais je me méfie quand même
à cause des incertitudes en matière de centrage.
Pour l’occasion, j’ai centré à 80
mm, soit 1cm derrière le point recommandé par
la notice (lire plus bas).
On pousse les watts et ça part très fort, en
zigzagant un peu. Il va falloir y aller plus progressivement
la prochaine fois et j’ajouterai un peu de pincement
aux roues, ça ne fait jamais de tort. Quelques mètres
et l’Orbit quitte la planète à toute allure.
Le moteur est trop puissant et comme l’avion est très
fin, il file comme un chasseur. On réduit les watts,
encore, encore… et encore ! Ce n’est qu’au
quart de la course du manche qu’il prend une trajectoire
stable en palier. Deux crans d’ailerons à droite
et l’appareil est sur des rails, l’empennage généreux
et le grand bras de levier arrière font leur boulot.
Les tentatives de décrochage se terminent après
une longue hésitation par une abattée très
molle, toujours à droite. |
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Elégant, superbe, magnifique
ou juste beau, c’est selon. Mais on peut difficilement
le trouver moche. |
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Le pilotage est facile mais il faut impérativement
piloter la dérive car le lacet inverse est très
présent. Un peu de différentiel aux ailerons sera
le bienvenu. Lors des virages à faible vitesse il faut
même contrer aux ailerons, la dérive est redoutablement
efficace. Quelques passages pour l’admirer et on constate
que même en coupant tout, il allonge beaucoup et conserve
une vitesse élevée. Hop, on monte à 45°
pour vérifier le centrage. Pas évident à
évaluer, le moteur le tire en ligne droite, toujours sur
des rails. Plan "B", je passe sur le dos ! Ah, il faut
franchement pousser, il est donc centré trop avant. L’atterrissage
confirme le diagnostic avec une approche trop rapide pour le look
de l’avion.
J’ai volé 8 minutes et je remets 1700 mAh dans l’accu
de 3000 mAh. Excellent, le chrono de ma radio passe à 12
minutes.
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Je lui ai bricolé un jeu
de housses,
parce qu’il le vaut bien. |
C’est reparti mais cette fois l’accu
est reculé de presque 2 cm. Décollage en avançant
doucement les watts, il quitte le sol à mi-gaz. Le vol
est encore plus agréable, l’appareil est maniable
mais toujours prévisible, pas vicieux pour un sou. Les
600 watts permettent des facéties en grands débattements.
Le stationnaire tient à 2/3 des watts mais il faut se battre
aux commandes. Glissades, tranche en bidouillant un peu, tonneaux
lents barriqués ou rapides dans l’axe. Le loop est
superbe, bien rond, énorme et sans désaxer. Aucune
tendance à déclencher au sommet. Puisqu’on
en parle, le déclenché part dans les deux sens à
la dérive et en petits débattements. Je vous conseille
de couper les watts au moment d’envoyer la sauce pour ne
pas exploser la cellule. C’est magnifique, l’avion
sort de la figure à vitesse zéro avant de repartir
gentiment ! Cette fois pour le vol dos il faut toujours pousser,
mais moins. On reculera encore l’accu…
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Il cache bien son jeu, le gentil
zavion. Dans de bonnes mains il peut se retourner la crêpe
gravos.
Pour le reste, il est accessible à tout pilote qui
n’oublie pas la dérive. |
Le retour au sol est plus calme, légèrement
nez haut, l’approche se termine par un atterrissage "de
piste" avec un long roulage sur le train principal. Le toucher
"‘trois points" devrait se faire à une
vitesse ridicule, mais attention, il n’en finit pas de flotter.
Bilan de cette première prise de connaissance : l’Orbit
est un avion bien né, qui me rappelle le vol exceptionnel
du vénérable Super Sportster. Pour les prochains
vols, je le centrerai encore plus en arrière. Tout ça
finira logiquement à 30% de la corde moyenne, comme par
hasard… J’en profiterai pour remplacer l’hélice
12"x7" par une 13"x6", pour brider un peu
sa vitesse de pointe et mieux le ralentir.
Bon, on a vu comment ça vole, passons
en mode "revue d’aéromodélisme"
:
Je me fiche de l’emballage, mais là, faut reconnaître
que c’est beau, tout en couleur, etc., etc. Pas bien grande
la boîte, pour un avion de 170 cm d’envergure. C’est
que dedans c’est plein comme un œuf. Quand vous aurez
tout sorti, impossible de remettre les pièces à
leur place : il faut un diplôme de l’université
d’aéromodélisme de Hanoï. Tiens, les
compartiments sont faits avec des morceaux de boîtes Graupner.
Révélateur…
L’avion est prémonté à 95%, il reste
une ou deux soirées pour le terminer. La déco en
Oracover est posée de façon magistrale (toujours
ce fameux diplôme) et couverte d’une généreuse
couche de vernis (très fort, très, très fort).
Les accessoires sont un cas d’école, mention "très
bien". Tout y est sauf le pilote. En revanche le prof de
collages (à la colle chaude ?) aurait pu insister sur la
nécessité d’en mettre avant de clipser le
puzzle coupé laser. Par mesure de précaution, j’ai
coulé de la cyano fluide partout où je pouvais,
on n’est jamais trop prudent.
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170 cm c’est le bon compromis
: l’Orbit est facile à transporter mais c’est
déjà un "beau" modèle, bien
visible et assez stable pour voler souvent. |
Sur terrain en herbe, des roues de 70 sont préférables
et plus esthétiques que les roulettes livrées d’origine.
Les amateurs de thermique apprécieront le bâti, la
peinture de la cloison avant et le conduit sous l’avion
pour accueillir le pot. Pour les électriciens tout est
prévu et le long nez permettra un centrage sans plomb.
Pour ma part, j’ai installé un bâti "spécial
électrique" réglable, très pratique.
En ce qui concerne les commandes, j’ai remplacé les
tiges en fer mou par du carbone de 1,5 mm que j’avais de
stock. Les articulations sont en fibre. Je les ai collées
telles-quelles mais si c’était à refaire,
j’en ajouterais car il n’y en a que deux par volet.
A la fin du montage, j’ai jeté un œil aux belles
instructions illustrées de photos n/b. Tiens, il fallait
coller les ailes ??? Moi, je lais ai laissées en deux pièces
car la clef est solide et glisse parfaitement dans son logement.
D’ailleurs il y a un téton d’incidence comme
si c’était prévu démontable. Bizarre.
Encore plus curieux, le centrage est annoncé à 7
cm du bord d’attaque. 25% ?!? Là, j’ai l’impression
qu’on ne parle pas du même modèle. Un bac comme
ça, avec un profil "semi-symétrique-pas-casse-gueule"
se centre normalement à 30% de la corde, soit ±9
cm.
Les débattements proposés sont juste "volables"
pour ceux qui ont très peur. Pour moi, deux fois plus est
parfait. Le débattement maximum autorisé par les
commandes est monstrueux, genre 3D : à manipuler avec précautions,
et en altitude. On va bien s’amuser…
Parlons enfin du vendeur : www.hobbyfly.de
Pas de souci, si ce n’est qu’il faut parler allemand
ou anglais. Avec la promo je l’ai eu finalement à
149 € livré en Belgique (en 48h). Pour un modèle
de sport ARF de 170 cm, c’est une affaire en or. On vit
une bien belle époque.
Fiche
technique
Nom : Orbit 46
Fabricant : Black Horse Models (Vietnam)
Envergure : 170 cm
Masse obtenue : 2550 g (électrique).
Charge alaire : 63 g/dm²
Motorisation : Cage tournante de 260 g, 800 KV ;
.46 2-temps ou .52 4-temps
Accu : 4S, 3000 mAh, 30C
Contrôleur : 60A/6S avec UBEC 3A
Hélice : 12x7" ou 13x6"
Servos (standard) : ailerons (x2), profondeur, direction,
moteur/BESC
Récepteur : Assan 6 voies |
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Les capotages des roues supportent
une piste en herbe, à condition d’utiliser
des roues plus grandes. |
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Dès les premiers vols on
le place où on veut, c’est un régal
de précision, sans le moindre stress. |
Contact : laurent.schmitz@jivaro-models.org
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