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OCELL
Plumage…
avec un P majuscule
comme Plaisir et Performance !
Présentation : Marcellus
Photos de l’auteur et de Ixess |
Sorti il y a quelques
années en plan encarté dans une revue qui ne paraît
malheureusement plus, l'Ocell, qui signifie"oiseau" en catalan,
est depuis disponible en kit chez BLH, la société de Jean-Charles,
concepteur et signataire du plan original.
Il s’agit d’un petit motoplaneur
tout bois découpé au jet d’eau sur machine à
commande numérique. Le kit est livré dans une pochette plastique
peu encombrante qui contient tout le nécessaire au montage du modèle.
On y trouve un gros fagot de bois qui regroupe toutes les pièces
découpées dans les épaisseurs et matériaux
adéquats. Un plan à l’échelle 1 qui permet
de monter le planeur mais aussi de refaire les pièces en cas de
crash. Une notice explicative très bien faite qui détaille
chaque étape du montage par une photo légendée. Le
set de motorisation constitué d’un moteur 400 Jamara et d’une
hélice Aero-naut repliable 6”x3” blanche avec son cône.
Et enfin une pochette plastique renfermant tout l’accastillage nécessaire,
c’est-à-dire des chapes métalliques, des guignols
en fibre pour les ailerons, de l’alu pour se confectionner les guignols
de profondeur ainsi que quelques écrous, vis et morceaux de bois
spécifiques à la construction comme les saumons par exemple.
A ceci, il ne manque que l’entoilage et l’électronique
pour mener à bien la construction.
L'Ocell est un motoplaneur 3 axes compact et polyvalent.
Malgré ses lignes fluides, il fait appel à une construction
tout bois accessible. |
Fuselage et empennage
Le fuselage se construit autour d’un “châssis”
en contre-plaqué qui regroupe la platine supportant l’accu,
le couple principal se trouvant au bord d’attaque, la platine recevant
les servos de profondeur et direction ainsi que le couple situé
au bord de fuite. Les flancs sont en balsa de 3 mm doublés en contre-plaqué
depuis le nez jusqu’au bord de fuite de l’aile. Le tout s’assemble
sur des baguettes triangulaires afin d’être poncé le
plus rond possible par la suite. Tout l’assemblage se fait à
la cyano. Il faut prendre soin de rainurer les baguettes triangulaires
sur l’avant du fuselage afin de leur faire suivre au mieux et sans
trop forcer les courbes dont le rayon est le plus faible. L’assise
du stab en V est à réaliser selon le gabarit fourni. Personnellement,
j’ai réalisé cette étape à la fraiseuse
avec un outil taillé pour l’occasion à 110°. Le
résultat est parfait. Une fois le fuseau poncé et les angles
bien arrondis, il faut réaliser la verrière. Si vous disposez
d’une scie à chantourner, le travail sera vite fait. Sinon
avec du soin, il est possible de le faire à la main.
L’assemblage du stab ne pose aucun souci, le plus long restant l’étape
de ponçage pour affiner le bord de fuite. Il faut l’entoiler
avant de le coller sur le fuselage, c’est beaucoup plus pratique
et facile.
Le kit en cours d'assemblage. Tous les éléments
sont découpés au jet d'eau sur machine à commande
numérique, la précision de la découpe fait
de la construction un véritable plaisir. |
L’aile
Le travail sur l’aile n’est pas beaucoup plus complexe
mais beaucoup plus long que sur le fuselage.
Il faut protéger le plan et commencer le montage du panneau central
en procédant dans cet ordre : coffrage d’intrados, longeron
inférieur, nervures (sans oublier de coller les nervures marginales
avec le dièdre qui va bien en s’aidant de la cale fournie),
âmes, longeron supérieur, faux bord d’attaque et enfin
le coffrage d’extrados. Ne surtout pas oublier de passer les câbles
de servos dans les trous prévus à cet effet et de les faire
sortir à l’intrados. S’ensuivent un ponçage
du faux bord d’attaque et un collage de la lamelle de samba qui
figurera le bord d’attaque définitif de l’aile.
C’est ici que la chose se complique un peu mais rien n’est
insurmontable. Il faut réaliser le longeron des panneaux externes
en lamellé-collé. J’ai fait le montage à blanc
en maintenant les lamelles de balsa avec des petites pinces Wolfcraft.
Une fois que tout fut bien en place, j’ai infiltré de la
cyano fluide sur le chant. On peut aussi le faire à la colle blanche
mais la mise en place est beaucoup moins évidente. Il faut ensuite
poncer ce longeron de manière dégressive pour l’amener
à la même épaisseur que celle du saumon. Les nervures
s’enfilent dessus dans une encoche faite avec deux lames de scie
à métaux contrecollées. Là aussi il ne faut
pas oublier de placer à nouveau les rallonges de servos avant de
fermer l’ensemble avec le coffrage supérieur. Les saumons
sont collés en bouts d’aile puis mis en forme. Les ailerons
sont découpés et leurs chants coffrés. Notez la forme
spécifique de leur extrémité. Avant de coller les
3 panneaux ensemble, il faut sortir le fer à souder pour relier
les morceaux de rallonge entre eux. Le collage définitif se fait
à l’époxy en insérant les clés en contre-plaqué.
Au bout d’une vingtaine d’heures, on a un beau planeur en
structure sous les yeux.
L'auteur a choisi des couleurs sobres mais un entoilage
transparent permet aussi d'apprécier la belle structure.
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Finition
L’entoilage du modèle entier a été fait à
l’Oracover blanc. Je voulais faire une déco sobre et simple
qui mette en valeur les lignes atypiques de ce planeur. J’ai scanné
le logo “Ocell” figurant sur le plan et je l’ai retravaillé
sur l’ordinateur pour le découper ensuite dans du vinyle
publicitaire. Même chose pour les plumes. Le résultat est
tout à fait satisfaisant.
Equipement
Pour l’installation des servos de profondeur, j’ai dû
me battre un peu avec la tringlerie. Les sorties de commandes ne sortent
pas dans l’axe des palonniers des servos que j’ai choisis
et un petit bidouillage a été nécessaire. Les servos
sont des Waypoint 084. Ce sont des 10 g précis, rapides et puissants
qui sont disponibles pour environ 45 € les quatre. Ca tombe bien,
il en faut quatre pour équiper le planeur. Dans l’aile, ils
sont collés au double-face puissant. J’en vois déjà
qui font des bonds mais ce n’est pas un planeur de 60 pouces taillé
pour passer le mur du son, cette fixation est bien suffisante. Côté
palonniers de servos, j’utilise toujours les petits dominos Graupner
référence 1177 qui permettent un réglage précis
et facile.
Pour l’installation de la batterie, du récepteur et du variateur,
j’ai essayé deux motorisations complètement différentes :
le moteur d’origine et une motorisation brushless plus performante.
L’agencement interne varie donc suivant l’équipement
pour garder le centre de gravité à sa bonne place.
Les servos de l'empennage placés en arrière
afin de laisser une vaste place à l'accu. L'installation
peut être un peu différente de celle conseillée.
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Les servos d'ailerons sont montés en attaque directe.
On peut ainsi les mixer en aéro-freins ou en volets si la
radio le permet. |
Motorisation d’origine
Le pack d’accus de 8 éléments KR600AE est placé
sur sa platine. Le variateur utilisé est un Novak Explorer que
j’ai depuis longtemps et qui est à l’origine utilisé
pour les voitures de loisir. Il est très résistant et accepte
de passer de forts courants. Sa petite taille est aussi un atout. Il est
placé juste derrière le moteur Jamara au format 400 fourni
dans le kit. Un essai a également été fait avec un
Jeti 110 qui fonctionne tout aussi bien tout en étant beaucoup
plus logeable du fait de sa faible épaisseur. Le récepteur,
un Multiplex Pico 5/6, est placé sous la platine de l’accu,
juste devant le couple situé au bord d’attaque de l’aile.
L’hélice fournie dans le kit, une Aero-naut 6”x3”
repliable se monte grâce à deux vis de pression dont il conviendra
de vérifier le serrage assez régulièrement. Sa couleur
blanche va parfaitement bien avec l’entoilage choisi.
La masse obtenue est de 640 g. Ainsi équipé, on sent bien
au statique que ça n’arrache pas la main et j’ai une
petite appréhension pour la prise d’altitude. Un premier
lancer et une tentative de vol plané pur se passèrent très
bien, le centrage fut parfait et les commandes répondaient de façon
très homogène, sans aucune tendance au décrochage
ni réaction violente. Donc en respectant la notice, pas de surprise.
Je relance cette fois-ci en mettant du moteur. La prise en main est vraiment
parfaite. Une légère impulsion est suffisante, la portance
se fait tout de suite sentir. Malgré la faible puissance, la prise
d’altitude est sécurisante. La montée n’est
pas verticale mais tout à fait convaincante. Les accus utilisés
ne sont plus tout jeunes et pourtant le moteur emmène sans problème
la cellule. Le calage de l’aile semble très bon car aucune
correction n’est à apporter. Si on garde le modèle
à plat moteur plein pot, la vitesse, sans être celle d’un
racer de classe 400 est assez élevée. Ce n’est pas
sa vocation première, mais ça permet de se rendre compte
que la cellule traîne peu, ce qui est parfait pour transiter et
être le plus fin possible. La restitution est très bonne
et la reprise d’altitude après un léger badin est
très appréciable. Je me suis fait plaisir à voler
au niveau des yeux avec un filet de gaz une fois le soir tombé
cet été, l’Ocell ayant des commandes nettes et précises,
on peut le placer où on veut.
Avec les KR600-AE l’autonomie moteur n’est que de 6 minutes
30 secondes. L’approche n’est qu’une formalité,
les ailerons sont mordants même à basse vitesse et il est
très facile de garder les ailes du planeur à plat. L’atterrissage
se fait tout en douceur et se termine en glissade jusqu’aux pieds.
Bilan très positif donc pour cette motorisation fournie avec le
kit qui convient parfaitement aux besoins du modèle.
Le cône et l'hélice visibles ici ne sont pas
ceux livrés d'origine à cause de la motorisation survitaminée
mise en place. |
L'Axi est reculé au point de venir sous la verrière.
Pas de problème de centrage puisque les accus qui vont avec
sont alors des Li-Po très légers. |
Motorisation vitaminée
Bien évidemment, bidouilleur comme je suis, je n’ai
pu m’empêcher de tester une motorisation un peu plus actuelle
à base de moteur brushless et de batteries au Lithium Polymère.
Le moteur choisi est l’excellent Axi 22/08/34 qui est de loin le
moteur le plus polyvalent que je connaisse. Je l’ai fait voler avec
succès dans divers modèles allant du biplan de voltige indoor
au Rafale en Dépron, en passant par des ailes volantes de différentes
tailles et bien sûr dans le Daisy de chez Airtech testé dans
ces colonnes il y a peu en version hydravion. Je n’ai jamais été
déçu.
Le gros souci de ce genre de moteur, c’est que par définition
la cage tourne et donc les fils sortent sur le côté du flasque
avant. Il est très difficile sur des planeurs au nez fin de passer
les fils sur le côté du moteur sans toucher la partie rotative
de celui-ci. J’ai donc mis au point un petit support qui permet
de décaler le moteur vers l’arrière pour ne plus avoir
ce souci. Ce support a été réalisé en frittage
de poudre de polyamide au laser suivant un dessin réalisé
en DAO. Il comporte deux roulements pour guider l’axe de 3 mm. Un
manchon en alu tourné relie le moteur à cet axe. Deux inserts
M3 en laiton reprennent l’entraxe des trous de fixation du moteur
sur la face avant. (cf. La photo du montage pour plus de compréhension.)
Avec ce système, le moteur tombe juste sous la verrière,
ce qui est très pratique pour passer les câbles et s’assurer
de son bon fonctionnement. L’hélice choisie est une 9”x5”
repliable. Elle est constituée d’un cône en aluminium
MP-Jet et d’une paire de pales Graupner.
Le contrôleur est un Castle Creations Phoenix 25, un modèle
plus faible peut convenir mais j’avais celui-ci qui dormait dans
un tiroir. La consommation mesurée plein pot est de 10,5 A alors
que la traction est vraiment élevée et il faut bien tenir
le modèle pendant la mesure. La batterie utilisée est un
pack de 3 éléments Li-Po de 850 mA Polyquest n’acceptant
que 10 C en continu et 12 C en pointe pendant 15 secondes… soit
8,5 A en continu et 10,2 A en pointe. Un peu effrayant au vu de la consommation
mesurée ! Je me rassure en me disant que la consommation au
sol est toujours plus élevée que la consommation en vol
et que vu la puissance, au bout de 15 secondes il sera déjà
bien haut… et c’est parti pour le terrain.
A cause de la cage tournante du moteur brushless, un support
déporté a été confectionné par
l'auteur, ici en frittage de poudre de polyamide au laser :
du grand luxe ! |
Vérification du centrage qui tombe parfaitement
là où il faut avec l’équipement décrit
ci-dessus. Je tiens le planeur au-dessus de la tête, je mets pleins
gaz et je lance à 45° d’une simple pichenette de la main.
D’entrée de jeu le modèle accélère en
montant ! Ca surprend beaucoup comparé à la précédente
motorisation à base du moteur ferrite d’origine avec
laquelle il fallait faire un palier avant de pouvoir monter en toute sécurité.
Il faut dire qu’avec cet équipement l’Ocell est 120
g moins lourd tout en ayant beaucoup plus de puissance… Pendant
le premier vol, je préfère être prudent, je ne laisse
pleins gaz qu’une dizaine de secondes pour épargner le pack
Li-Po mais au bout de ces dix secondes de montée verticale pendue
à l’hélice, il a déjà atteint une belle
altitude permettant d’exploiter les petites ascendances de ce début
d’après-midi corrézien. Grâce à la charge
alaire réduite, la détection de la moindre ascendance est
aisée et il décroche beaucoup moins vite à basse
vitesse, ce qui permet d’enrouler très serré. Les
commandes répondent parfaitement, la dérive est mordante
malgré l’empennage papillon. La réduction de la charge
alaire ne l’empêche pas pour autant d’accélérer
fortement et les piqués plein badin suivis d’une grosse remontée
avec le moteur à fond sont un régal.
Avec la motorisation "boostée", l'angle
de montée devient réellement impressionnant. |
L’autonomie de la propulsion Li-Po et
brushless est de 13 minutes en ne faisant quasiment que des montées
à pleine puissance. A la fin du vol, la propulsion est parfaitement
froide, l’accu n’est même pas tiède, ce qui confirme
la qualité de cette marque. L’investissement dans ce genre
de propulsion est vraiment un plus non négligeable, le modèle
en est totalement transformé. Il est d’ailleurs hors de question
pour moi de remettre un moteur à charbons dans ce bel oiseau. Quand
on a goûté à la puissance et à l’autonomie,
on ne veut plus changer de crèmerie ! Ajoutez à cela
les excellentes qualités voilières de l’aile et de
la cellule en général et vous pouvez rester des heures en
l’air à chasser la bulle.
Juste pour voir ce que ça donnait, j’ai mixé les ailerons
pour obtenir des aérofreins et des volets. Les aérofreins
sont extrêmement efficaces et plaquent le modèle au sol bien
à plat en le faisant tomber par manque de portance, sans décrocher
une seule fois. Il ne faut pas mettre une valeur trop élevée
pour cette fonction sinon vous n’aurez plus la commande des ailerons
car ils deviendront inopérants.
Les volets rendent le vol beaucoup plus lent et un peu moins stable à
basse vitesse. Comme pour les aérofreins, une valeur de débattement
trop élevée est nuisible au pilotage. La différence
de comportement est flagrante car lorsqu’on remet le modèle
en lisse, il est de nouveau sur des rails, prêt à transiter
vers un nouvel ascenseur ou à piquer vers la planète pour
des passages en rase-mottes très fins et toujours sans surprise
grâce aux commandes très homogènes.
Le profil SB utilisé est conçu pour gratter,
il tient bien également sur le dos. La plage de vol est donc
très vaste. |
Pure séduction
Vous l’avez compris, ce modèle m’a plu. Il m’a
remis les mains dans le balsa, chose que je n’avais pas faite depuis
bien trop longtemps, la mode étant actuellement au tout plastique
et à la mousse. Son look est très réussi et bien
sûr, comme tous les planeurs dessinés par Jean-Charles, il
est très performant et bien pensé, ce qui ne gâche
rien. Vous pouvez l’utiliser en tant que motoplaneur de détente
avec la motorisation d’origine ou en faire une bête survitaminée
en y jetant votre matériel indoor de propulsion !
Le seul petit reproche que je puisse lui faire c’est que l’aile,
non démontable, n’est pas évidente à stocker
ou à emmener dans la voiture à cause du double dièdre.
Mais la solidité est à ce prix et ce détail s’oublie
très vite.
Bref, si vous êtes fan de Tito ou d’Evo et que vous désirez
voler en plaine ou tout simplement compléter votre collection,
n’hésitez plus, l’Ocell vous attend à cette
adresse : http://blhandorra.free.fr
Retrouvez également des infos, photos et vidéos complémentaires
sur mon site personnel : http://marcelluswallace.free.fr
Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions si vous
en avez.
A plus et bons vols ou plutôt bons envols avec ce joli oiseau !
Ce que j’ai aimé :
- le kit vraiment complet
- la qualité des matériaux et de la découpe
- le look
- les performances (surtout en brushless)
- la taille
- le prix |
Ce que j’ai moins aimé :
- l’aile en une seule partie (souci vraiment mineur) |
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Caractéristiques
Fabricant : blh-andorra.com
Envergure : 132 cm
Longueur : 82 cm
Surface : 17,8 dm²
Profil : SB97 EPW
Masse (moteur 400) : 640 g
Masse (moteur brushless) : 520 g
Charge alaire (moteur 400) : 35,95 g/dm²
Charge alaire (moteur brushless) : 29,21 g/dm²
Equipements
Moteur : Jamara 400
et hélice Aero-naut 6”x3” livrés
ou Axi 22/08/34 et hélice 9”x5” Graupner
Batterie : 7 éléments 500 mA
ou Li-Po 3S1P 850 mA
Radio : 4 voies
Prix : 84 € |
Pour contacter l'auteur : marcellus@jivaro-models.org
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