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MX-12
Une radio pour
pouces...
et pour tous !
Présentation : Julien Kuijper
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La dernière petite radio
de Graupner à presque tout d’une grande, sauf le
prix. C’est une 6 voies avec 10 modèles mémorisables
et tous les principaux menus de réglages et de mixages.
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Caractéristiques
Nom : MX-12
Codage émission : FM /FMsss et SPCM (codage PCM
Graupner)
Nombre de voies : 6
Temps d’impulsion : 1,5 ms +- 0,5 ms (trims inclus)
Tension d’alimentation : 9,6 V à 12 V
Consommation : 175 mA
Dimensions : 190x195x85 mm
Masse : 870 g avec accus 1700 mA Ni-MH
Prix indicatif en 6/7/4
sur accus et 2 quartz FMsss ~ 190 €
Prix indicatif en 6/0/0 sur accus et sans quartz ~ 100 € |
Depuis maintenant quelques années,
on sent bien que le monde de la radiocommande est en ébullition.
Les prix baissent, les fonctionnalités deviennent de plus en
plus étendues… et chaque grande marque propose non plus
une radio largement programmable mais bien toute une gamme adaptée
à chacun. Force est de constater que Graupner frappe un grand
coup avec la MX-12 que je vous propose de découvrir aujourd’hui.
Souvenez-vous des radios d’il y a 15 ans, pour
plus de 2 000 Francs (300 €) vous aviez une 6 voies toute bête
sans même la possibilité d’inversion du sens de rotation
de servos et encore moins d’ajustement de course ou de dual-rate.
Depuis, l’électronique a évolué et les radios
programmables sont devenues abordables vers la fin du millénaire
mais aujourd’hui, avec cette MX-12, Graupner nous montre que pour
moins de 150 € on peut avoir une radio 6 voies entièrement
programmable avec récepteur R700, accus d’émission
8 éléments 1700 mA Ni-MH et un servo C577. On peut même
pour moins de 100 € se procurer l’émetteur nu sur
accus. Et quand je dis programmable, je ne parle pas de 2 dual/rate
et de 3 mixages sur un écran de 2 cm sur 1. Non, je parle de
vrais menus de programmation avec affichage de courbes d’expo
de gaz et de pas qui sauront satisfaire la grande majorité des
modélistes à un ou deux détails près, du
moins chez les adeptes du pilotage “pouces dessus”. Face
à ses concurrentes, la MX-12 propose un prix extrêmement
attractif et se positionne parfaitement bien. La FF7 (T7CP) de Futaba
coûte 2 fois plus cher mais possède, entre autres, une
voie supplémentaire, des inters et quelques menus en plus, la
Hitec Optic 6 se positionne dans la même catégorie quoi
que tout de même plus chère. La 6EXA est moins fournie
en fonctionnalités pour un prix un peu plus élevé.
Il ne faudra pas confondre non plus la MX-12 avec la MC12 “pupitre”
de Graupner car ces radios n’ont rien à voir ! La MX-12
est incomparablement plus complète. Enfin pour jouer au jeu des
ressemblances entre JR et Graupner, la MX-12 semble bien être
la même radio que la JR XP6102 vendue outre-Atlantique. On savait
déjà que JR et Graupner sortaient des modèles communs
aux 2 marques en fonction des continents. Attention tout de même
aux faux-semblants car on a souvent dit que la MX-22 était la
même radio que la PCM9X alors que même si elles sont d’aspect
similaire, les menus ne sont pas les mêmes du tout.
Oui, Graupner fait fort avec la MX-12 en affichant sur le papier un
excellent rapport qualité/prix !
Des fonctionnalités étendues
La MX-12 possède les commandes suivantes pré-installées
:
- 4 voies proportionnelles à trims digitaux. Les trims digitaux,
arrivés tard chez Graupner, sont ici fort bienvenus car ils apportent
un confort incomparable quand on passe d’un modèle à
l’autre au travers des 10 mémoires de la radio.
- 2 inters de dual/rate pour le tangage et le roulis ou toute autre
affectation à volonté.
- 2 inters pour les voies 5 et 6 pour les modes de vols (comme l’idle-up).
Notons que ces 2 derniers inters possèdent eux aussi des trims
digitaux !
On peut affecter les 4 inters de la radio à des fonctions différentes
(voies, mixages, D/R…). Les possibilités ne sont pas infinies
mais l’étendue des capacités est déjà
fort conséquente. On notera qu’il sera possible de programmer
sur un seul inter le changement de dual-rate des 3 voies principales.
C’est fort appréciable ! Attention à l’utilisation
de l’idle-up car les réglages de trims sont propres à
chaque position. Exemple : si vous avez réglé vos trims
pour le vol normal, dès que vous commutez l’idle-up les
trims se retrouvent au neutre (si vous ne les avez pas réglés
auparavant). C’est une fonctionnalité intéressante
car effectivement il peut être utile d’avoir des réglages
de trim différents quand on vole avec ou sans idle-up mais attention
au premier vol !
- Enfin 2 boutons sont disponibles pour le mode écolage ou la
coupure de gaz (Trottle Cut). Il ne sera pas possible d’ajouter
des inters à cette configuration. C’est là aussi
une des caractéristiques des radios “pouces dessus”,
toutes les commandes sont en général installées
et il n’est pas possible d’en rajouter.
Détail des inters de la partie
gauche. A droite de l’image, le trim de l'inter qui se trouve
en haut à gauche. |
Electronique
Pour voir l’intérieur, il faut enlever les 6 vis
cruciformes du boîtier en n’oubliant pas de retirer le quartz.
On découvre au premier plan un module HF pour le moins épuré,
intégré à la radio mais qui se trouve sur une plaquette
démontable donc théoriquement interchangeable. Il y a
cependant fort à parier que la pièce détachée
coûte à elle seule la moitié du prix de la radio
s’il vous prend l’envie de vouloir la changer (cette conjecture
n’engage que moi). Donc le module HF n’est pas amovible
comme sur une FF9 ou une Eclipse 7 mais démontable. Seul le quartz
est amovible et accessible par l’arrière de la radio (comme
d’habitude).
Vue de l'intérieur : C’est
compact. L'électronique est très miniaturisée.
Les fils sont regroupés et disposés proprement. |
Gros plan sur le microprocesseur qui gère
les programmes de la radio.
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Détail d’un manche. Les 2 petites vis
dorées servent à régler la dureté
des commandes. |
Sous la platine HF, on devine le fusible qui protège
la radio de toute erreur au moment de la charge. |
Au deuxième plan, sous la platine HF et l’antenne,
se trouve l’étage des contrôles des manches affublé
d’un fusible 3A. En bas, on trouve la platine de gestion du microprocesseur
puis les platines électroniques à côté de
chaque trim et groupes d’inters. Tout cela est propre, bien réalisé
et inspire confiance.
Même si vous ne voulez pas regarder ses entrailles de plus près,
vous aurez à démonter le boîtier arrière
de la radio. En effet, pour choisir votre manche de gaz, il vous incombera
de démonter le ressort de rappel de cette voie et monter la plaquette
de maintien du manche. Notez que vous trouverez une plaquette lisse
et une plaquette qui permet d’avoir un crantage, comme cela vous
choisirez ce qui vous convient le mieux. En règle générale
les pilotes “avion” volent avec crantage et les pilotes
“hélico” volent sans.
Ensuite si vous ne volez pas en mode 1, il vous faudra paramétrer
la radio dans “Mode Systeme” menu “Stick Mode”.
Je n’ai pas fait de tests par analyseur de spectre car je n’ai
pas le matériel mais j’ai piloté en 41.140 en salle
avec un 41.130 et un 41.150 à côté (de marque différente)
et tout s’est bien passé sans un seul top. La marge des
10 Khz est donc bien respectée et n’occasionne aucun débordement.
Ergonomie et prise en main
Il existe 2 grandes familles de radios : celles dites “pupitre”
où la radio est portée par des sangles et où on
pilote en tenant des manches relativement longs entre le pouce et l’index,
et celles dites “pouces dessus” où on tient la radio
dans les 2 mains et où ce sont les pouces qui travaillent sur
les manches comme ici sur la MX-12. Je suis de ceux qui aiment ce genre
de radio polyvalente de par sa petite taille. On peut, à mon
sens, plus facilement voler seul avec sur des terrains “difficiles”.
En effet, les radios “pupitre” ont souvent une antenne qui
monte presque à la verticale et qui gène quand on lance
un avion à la main ou quand on fait du lancé-main. Avec
une radio compacte tenue d’une main, il est plus facile de lancer
le modèle de l’autre… En revanche, en raison de leur
plus grande taille les radios “pupitre” offrent souvent
la possibilité d’ajouter des interrupteurs de programmation
ou des voies supplémentaires que les plus moustachus d’entres
nous affectionnent particulièrement. Bref, tout ceci n’est
qu’une question d’habitude et de goût, mais je vois
souvent des petites annonces où des pilotes revendent des radios
neuves car ils ne se sentent pas à l’aise, et il faut vraiment
faire attention à ce détail car bien piloter c’est
aussi se sentir à l’aise aux manches. De mon côté,
j’aime beaucoup utiliser une radio “pouces dessus”
mais façon “pupitre”, à savoir avec le pouce
et l’index et en tenant la radio avec une sangle… comme
quoi tous le goûts sont dans la nature.
Vue de l'arrière, les grips
pour les mains sont bien proportionnés. L'accu est un 8
éléments Ni-MH de 1700 mA. On voit sous la poignée
le logement du quartz. |
La qualité générale est très satisfaisante,
le tout est fabriqué en plastique, mais la finition est plus
que correcte. Les manches sont bien courts et permettent de piloter
sans problème avec les pouces, mais rien ne vous empêche
de les rallonger à votre convenance. La dureté des commandes
est réglable par une petite vis dorée (que vous trouvez
au niveau des manches à l’arrière), plus on visse
plus c’est dur. La dureté du mouvement reste cependant
très souple, plus que la moyenne, même avec les vis serrées
à fond. Un beeper donne des informations sur la position des
trims quand vous y touchez en changeant la fréquence du bip en
fonction de la position du trim (comme sur la PCM10X par exemple). C’est
très bien pensé car quand on règle les trims en
vol, on se rend vite compte de la quantité de trims que l’on
met “à l’oreille” sans avoir à regarder
l’écran de la radio. Le beep du neutre est différent
pour facilement l’identifier… une sorte d’audiomètre.
La prise en main est bonne et la masse de la radio (inférieure
à 900 g) la rend sympathique en utilisation “champêtre”
si vous volez dans des endroits exigus ou difficiles d’accès
(comme les petites pentes du Finistère que j’affection
particulièrement).
L’écran de contrôle affichera toutes les informations
utiles : niveau de la batterie, position des trims, nom du modèle,
type de mode. Cet écran est réglable en contraste et même
si les pixels sont relativement gros, le niveau d’affichage est
très bon (sans être au niveau d’une MX22 par exemple).
L’intégralité de l’écran est composée
de pixels donc les graphiques seront affichés, on ne se trouve
pas comme sur une Eclypse 7 avec des parties d’écran réservées
à un affichage de valeurs exclusivement alphanumérique.
Programmation
Côté programmation, l’écran de la MX-12 affiche
les courbes 5 points pour les hélicoptères, les courbes
d’expo ou toutes les informations nécessaires à
la programmation de vos avions et cela sans avoir à changer sans
cesse d’écran dans les menus de programmation.
Cette radio propose 2 familles de modèles : une famille “avion”
et une famille “hélicoptère”. La famille “avion”
s’occupera des avions et des planeurs. On comprend donc bien que
les capacités de programmation en planeurs sont relativement
limitées. Ceci est compréhensible d’ailleurs dans
le choix d’une radio 6 voies où de facto les contrôles
individuels des 2 servos par demi-aile de nos planeurs de perfo ne sont
pas envisageables. En revanche, le menu “hélicoptère”
est incroyablement bien fourni avec ses courbes 5 points, sa gestion
de 3 types de CCPM et son Revo-Mix… Est-ce un phénomène
de mode… je pense qu’il y a un peu de cela quand on voit
depuis 2 années le boom commercial des hélicoptères
et leur démocratisation…
Un superbe plus de cette radio est d’offrir une visualisation
de la course des servos sur l’écran de l’émetteur.
C’est une fonction que j’utilise beaucoup pour faire mes
réglages de servos à l’atelier notamment lors du
réglage d’un plateau CCPM 120° pour mes hélicos,
mais aussi pour vérifier quel inter agit sur quel mixage. Souvenez-vous,
avec la MX-12, on peut affecter comme on veut les inters alors il se
peut qu’on oublie en changeant de modèle lequel fait quoi…
Un coup d’œil sur le menu Travel (avant de brancher le modèle
et d’allumer sa réception bien sûr) et on est rassuré
! Pour moi, le menu Travel est un organe de sécurité et
est loin d’être un gadget !
Dans les programmes, on trouve les fonctions standard :
Inversions des 6 voies, dual-rate sur ailerons, profondeur, et direction
seule, empennage en V, aile delta, flaperons, différentiel, réglages
de fin de course (0 à 150%), sub-trim… dans les menus standard
rien ne manque.
Je ne vais pas refaire la notice car on peut facilement la consulter
sur Internet mais voici tout de même les possibilités de
la machine avec quelques explications pour les néophytes.
- Choix du mode d’émission : choix entre PPM (analogique)
ou SPCM (numérique). Attention le récepteur doit être
en adéquation avec le mode d’émission.
- 10 mémoires disponibles.
- Menu de sélection pour la répartition et la position
des inters pour dual-rate, voies supplémentaires, mixages, etc.
- Dual-rate 0 à 125 % (on peut programmer deux courses différentes
pour les ailerons, profondeur et direction) et Expo - 100 % à
+ 100 %.
- Sub Trim : sur les 6 voies ± 125 sans toucher au trim. On peut
déplacer le neutre du servo.
- Réglage des courses (Travel adjust) séparé gauche
et droit de 0 à 150% pour les 6 voies.
- Inversion du sens de course des servos pour les 6 voies.
- Le fameux moniteur de course de servo (Travel). Affichage graphique
des courses de servos permettant de voir comment ils vont bouger, le
neutre, les débattements.
- Fail Safe : La programmation d’une position pré-définie
pour tous les servos en cas de brouillage prolongé. Attention,
ceci n’est possible qu’en SPCM mais pas en PPM car la modulation
PPM ne permet pas de différentier un ordre “normal”
et un brouillage (bruit, parasite).
- Throttle Cut : La position de l’arrêt du moteur est programmée
ici pour couper les gaz d’un avion ou d’un hélico
en cas de problème.
- Copie : il est possible de copier une mémoire sur une autre.
- 4 mixages libres en “avion” et 2 pour le mode “hélicoptère”.
On peut asservir librement de -125 à +125% une voie par une autre.
Avis aux utilisateurs de récepteur 5 voies pour une utilisation
dans un aéronef avec 1 servo par demi-aile. Il faut normalement
connecter un servo à la voie 2 et l’autre à la voie
6 du récepteur. Sur un récepteur 5 voies, comme il n’y
a pas de voie 6, il faut brancher un aileron à la voie 5 et faire
un mixage libre à 100% de la voie 6 sur la 5. Comme cela, la
voie 5 du récepteur reçoit le même ordre que celui
envoyé sur la voie 6. Même principe pour les hélicos
où le pitch se trouve sur la voie 6.
Spécifique pour les Avions/Planeurs :
- Types d’aile : Flaperons (2 ailerons), élevons (Système
Delta avec différentiel si désiré), empennages
en V.
- Différentiel ailerons (attention uniquement en menu Flaperons
activé).
- Mixages profondeur / volets, ailerons / direction.
Spécifique pour les hélicos :
- CCPM 90°, 120°, 180° avec réglage des débattements
du plateau cyclique (appelé menu Swash Mixing).
- Courbes de Pas et de Gaz sur 5 points.
- Throttle Hold. La position du ralenti peut être optimisée
pour l’autorotation.
- Revo Mix : mixages des gaz et du pas de l’anti-couple (pour
ceux qui utilisent des gyros sans conservateur de cap).
Côté regrets
Je parlerai ici de petits regrets car il ne faut pas oublier qu’on
est en présence d’une radio 6 voies à 100 €
déjà on ne peut plus complète.
Tout d’abord un détail qui a son importance… Comme
je pratique l’hélico électrique, j’aime bien
avoir un chronomètre (Timer) qui se met en marche sur la voie
de gaz avec un bip quand il faut se poser… pas de Timer sur la
MX-12 ! Il y a juste un totalisateur de temps qui indique depuis combien
de temps vous avez allumé la radio sur un modèle (le totalisateur
se remet à 0 quand on change de modèle).
Côté quincaillerie, la première chose qui manque
à mon goût est une voie proportionnelle sur la voie 5 ou
6. En effet, ceci est bien utile pour les volets ou les aérofreins.
On peut se débrouiller pour réaliser une fonction à
4 positions avec 2 inters et un mixage libre mais cela reste compliqué.
Idéalement, un inter dédié au dual-rate de la direction
serait appréciable, on peut toutefois faire cela en utilisant
un des inters supérieurs.
Côté programmation, voici ce qu’on peut noter : Pas
de menu Gyro où on peut programmer le gain que l’on souhaite
donner au gyro à partir de l’émetteur. Encore une
fois, cette fonction peut se faire au moyen d’un mixage libre
donc rien de grave.
Il y a bien sûr d’autres choses que cette radio ne fait
pas, mais je ne fais figurer dans ce chapitre que des “regrets”,
à savoir des atouts que l’on peut trouver sur les radios
concurrentes. Il serait en effet injuste de reprocher à la MX-12
de ne pas avoir de rotation virtuelle du plateau cyclique (pour faire
de l’hélico quadripales par exemple) ou des fonctions avancées
de flaps crocodiles pour les planeurs de compétition. La MX-12
est une 6 voies, il ne faut donc pas la comparer avec une 7 ou 8 voies.
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Le pilotage se fait “pouces
dessus” ou bien manches pincés entre pouces et index,
à condition d’utiliser une sangle pour suspendre l’émetteur. |
Conclusion
Une radio fort agréable donc, qui va ravir les débutants
ou les personnes comme moi qui souhaitent un 2ème émetteur
pour les vacances ou pour initier les débutants. A part les maigres
regrets cités ci-dessus il n’y a pas de gros manques incontournables
pour une 6 voies ce qui est très bien. J’espère
que le tarif fort attractif de cette radio n’est pas qu’un
prix de lancement et qu’il restera dans cette fourchette dans
le futur car nous sommes bien en présence d’une radio avec
un rapport qualité/prix idéal.