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Mini-Stick
Un « grand » classique !
Présentation : Laurent
Berlivet
Le Stick est peut-être l’appareil reproduit en
plus grand nombre dans l’histoire de l’aéromodélisme.
C’est une conception de Phil Kraft qui date de 1966, soit plus
d’un demi-siècle ! Cet « affreux bâtonnet »
(Ugly Stick) est mondialement connu et remporte toujours un certain
succès sous des noms divers : Das Liddle, Ugly, Big, Ultra...
ou encore Mini-Stick comme on le voit ici. Il a été décliné
à de très nombreuses échelles et demeure disponible
sous forme de kits à construire ou prêts à voler,
en bois comme l’original ou en mousse. On trouve encore de nombreux
plans de toutes les époques sur le Net. L'appareil présenté
est une version en bois ultra compacte, aussi plaisante que ses aînés.
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Le Stick survole les terrains de modèles
réduits depuis plus de 50 ans. Celui-ci est une version ultra-compacte,
sans train d’atterrissage. Le pilote donne l'échelle.
L'envergure approche les 60 cm. |
Equipements
préconisés |
Distributeur : Arkai
Modèle : Mini-Stick
Marque : Dancing Wing Hobby
Type de kit : Structure bois à assembler
Prix indicatif : 46€
Caractéristiques
Envergure : 580 mm
Longueur : 500 mm
Cordes : 130 mm
Profil : Plan convexe 13%
Surface : 7,5 dm²
Masse : 142 g
Charge alaire : 19 g/dm² |
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Equipements
Moteur : ABC 1811er BL-Motor 3800 KV
Contrôleur : Flycolor 10A
Hélice : EP 5x4,5
Accu propulsion : Li-Po 2S 500 mAh
Servos : x2 R-SV11 de 2,5 g et R-SV5 de 5 g |
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Etonnant : au lieu d'une classique
boîte en carton, le kit est livré dans un petit coffret
en bois. |
Commandé chez Arkaï en
Allemagne, le colis est arrivé après quelques jours, en
bon état. A l’intérieur, bien protégé,
on découvre non pas la boîte mais… le coffret ! Eh
oui, le kit n’est pas enfermé dans un carton ordinaire
mais dans un bien luxueux écrin en bois léger avec des
fermoirs et charnières imitant le laiton bruni. Une silhouette
de l’avion en structure est même gravée au laser
sur le couvercle, avec une vue en perspective complètement…
fausse ! L’avion construit ne pourra bien sûr plus rentrer
dedans mais elle sera conservée et bien utile pour ranger quelques-unes
des innombrables bricoles de tout bricoleur, à l’atelier.
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Tout est rangé dans la
petite boîte, y compris le combo commandé en option. |
Elle contient tout le nécessaire pour construire le minuscule
appareil. On y trouve des planches de balsa et de contre-plaqué,
bien propre et précisément découpées au
laser avec des trous partout pour un gain de poids évident. Il
y a aussi quelques baguettes, les commandes en corde à piano
accompagnées de leur gaine en plastique, des petits serre-câbles
en laiton, des charnières étroites en toile ainsi qu'une
poignée d’élastiques pour la fixation de l'aile.
Le fabricant fournit aussi deux petits gabarits en contre-plaqué
pour contrôler le profil du bord d’attaque et même
une petite lime double-face, un peu souple, qui servira encore pour
de futures constructions.
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Les composants du kit : des planches de
balsa et de contre-plaqué découpées au laser,
tous les accessoires et même les autocollants, ainsi qu'une
petite lime montée sur un support souple. Il n'y a pas de
plan : tout se monte par emboîtement. |
Pas de plan, c'est inutile puisque tous les morceaux s'emboîtent,
sans jeu et sans avoir besoin de les retoucher. Il suffit de suivre
la notice de quelques pages illustrées, rédigée
en allemand.
Ah oui, pour compléter, le kit contient aussi les autocollants
avec les fameuses cocardes à croix de fer noires sur fond blanc
pour reproduire le décor bien connu.
Avant d’attaquer, il faut se procurer un plan de travail à
peine plus grand qu’une planche à découper en bois
assez tendre pour y planter des épingles ; disons d'au moins
12x55 cm.
Comme outillage et bricoles, prendre de la colle blanche ou de la cyano
pour les plus pressés, des pinces à linge et des élastiques
et quelques aiguilles, un cutter et des tournevis.
Arkai propose un combo adapté, composé de deux servos
R-SV11 de 2,5 g pour la profondeur et la direction et d'un servo R-SV5
de 5 g pour les ailerons. Attention cependant car celui-ci est plus
large que l'emplacement prévu entre les nervures d'emplanture,
ce qui imposera une petite retouche.
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Le contrôleur est un 10A, l'hélice
une EP 5x4,5. Les servos de prof et direction sont des 2,5 g et
celui des ailerons un 5 g, qui imposera de retoucher son emplacement
au centre de l'aile. |
La motorisation est confiée à un petit brushless ABC
1811er BL-Motor 3800 KV de 18 mm et 10,5 g, accompagné de son
contrôleur Flycolor 10A. Le tout est alimenté par un pack
Li-Po 2S 500 mAh. Cet ensemble entraîne une hélice EP 5x4,5.
Cet équipement est déjà bien suffisant pour virevolter
de façon tonique mais les plus furieux pourront voler en 3S d’après
la notice. Attention cependant au poids d'une batterie plus grosse qui
pourrait donner un centrage vraiment trop avant. La place est comptée
sous le servo d'ailerons donc la batterie ne pourra pas être trop
reculée.
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Les coffrages dessus-dessous se glissent
entre les flancs. Il n'y a pas de baguettes d'angle. Il faut donc
éliminer la moindre trace de picot pour qu'ils plaquent parfaitement. |
Ca va très vite, même en travaillant avec de la colle
blanche, ce qui est préférable pour coller les quelques
pièces en contre-plaqué. Les flancs emprisonnent 4 couples
et la platine radio. Pas de risque d'erreur de positionnement, des flèches
gravées indiquent où est situé le dessus du fuselage
et l'ensemble s'emboîte par tenons et mortaises. Des baguettes
renforcent les angles à l'avant mais sur l'arrière, la
jonction se fait uniquement par l'appui des flancs contre les coffrages
supérieur et inférieurs. Ceux-ci sont déjà
découpés, tous deux d'une pièce, et donc avec les
fibres du bois dans la longueur. C'est moins solide que fibres en travers
mais suffisant à cette échelle. Comme les flancs, ils
sont très ajourés.
Le couple frontal est déjà percé... mais pas pour
le support du moteur préconisé par Arkaï ! Il faudra
donc percer 4 trous décalés par rapport aux 3 qui existent.
Les commandes des gouvernes de l'empennage ne sont guidées qu'à
leur sortie du fuselage. C'est peut-être suffisant puisque les
servos ne sont placés que 15 cm devant mais j'ai préféré
ajouter une entretoise percée, glissée quelques cm devant
l'endroit où elles se croisent. Ca évitera toute sensation
de flou lorsqu'on pilote ou qu’on souhaite secouer efficacement
le modèle.
Il n'y a pas plus de travail à effectuer sur ce fuselage anguleux
qui n'est rien d'autre qu'une caisse étirée, totalement
plate sur toute sa longueur et qui mérite son qualificatif de
bâton disgracieux.
Les empennages sont de simples planches très évidées.
Il suffit d'arrondir les bords d'attaque et de biseauter en V le chant
au niveau des articulations qui se font avec les petites charnières
en toile fournies.
Passons à l'aile qui s'assemble à plat puisque le profil
est un plan convexe. La baguette de bord de fuite, échancrée
pour y glisser les queues de nervure est épinglée sur
le chantier, protégé par un film plastique ou une bande
de ruban adhésif. Elle pourra être appuyée contre
un réglet pour s'assurer qu'elle ne forme pas de courbe ni de
vague. Les nervures se glissent dedans ainsi que dans l'unique longeron
vertical en balsa formant un peigne. Une équerre permettra de
s'assurer que les nervures sont bien à angle droit par rapport
aux baguettes.
Point important ici : si votre servo d'ailerons est celui du combo,
il faut retoucher les deux nervures d'emplanture afin de pouvoir le
glisser entre elles. Je les ai tronçonnées puis doublées
par l'extérieur en taillant des morceaux dans les chutes de bois
fournies... après avoir découpé l'entoilage que
je venais d'appliquer ! Donc il est préférable d'effectuer
cette petite modification durant cette étape de montage. A bon
entendeur...
La partie avant de l'aile est coffrée dessus-dessous par 2 bandes
de balsa formant un D-Box avec le longeron. Une fois collée,
la tranche sera poncée dans le prolongement des nez de nervures
afin d'y coller la baguette de bord d'attaque. Il reste à coller
les deux planches faisant office de saumons et à profiler le
tout par un coup de ponçage.
Les ailerons sont aussi de simple planchettes évidées,
très étroites.
La cellule nue sans entoilage pèse seulement 40 g.
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La cellule assemblée, très
simple, pèse tout juste 40 g. |
Le modèle est entièrement recouvert à l’Oracover,
rouge bien sûr, pour rester dans le classique et faire ressortir
les cocardes livrées. J’ai quand même mis du transparent
dessous pour laisser la structure ajourée apparente...
Ne pas entoiler les zones de collage des empennages puisqu'il ne faudrait
surtout pas entamer la fine épaisseur des planchettes dans lesquelles
ils sont découpés en retirant le film coupé avec
le passage du cutter.
Les fentes pour les charnières doivent être entaillées
avec délicatesse car l'épaisseur des planches n'est que
de 2 mm. Le collage se fait à la cyano fluide, en manœuvrant
les gouvernes à la main avant séchage complet pour que
les articulations conservent leur souplesse.
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Les servos de profondeur et direction
sont dans le fuselage. Ils actionnent les gouvernes via des tringles
en corde à piano. Celles-ci sont pliées d'un côté. |
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Les charnières sont en fibre. Une
fente bien centrée sur la gouverne et la partie fixe suffit
pour les glisser en place. |
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Elles sont à demi enfoncées
de chaque côté puis de la cyano fluide est infiltrée
pour les coller. |
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Les commandes restent souples. Ce n'est
pas le tube-guide en plastique qui les rigidifie. Même si
les tubes sont assez bien guidés sur l'arrière, quelques
manipulations ont montré que ça flambait très
facilement. |
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Une petite cloison a été
ajoutée pour maintenir les commandes à mi-longueur
dans le fuselage pour éviter qu'elles flambent. |
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Les empennages sont collés ensemble
avant d'être glissés dans le fuselage. Ils sont maintenus
grâce à des petites équerres imprimées
en 3D. Les fichiers se trouvent sur
cette page. |
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Collage des empennages sous le fuselage.
Le tout est maintenu bien à plat sur le chantier durant le
séchage. |
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Ca, c'est bête... Il
a fallu bricoler les nervures d'emplanture car leur écartement
ne correspondait pas à la largeur du servo d'ailerons. J'étais
confiant et je n'ai pas eu le réflexe de vérifier
avant d'entoiler. |
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Les nervures ont été coupées
pour le passage du servo. En se servant des dépouilles comme
gabarit, deux cloisons ont été collés de par
et autre. |
Les servos sont vissés sur la platine et sous l'aile. De ce
côté, deux tringles en corde à piano passent dans
des échancrures pratiquées dans les flancs, pour actionner
les guignols. C'est fonctionnel mais pas esthétique. Heureusement,
c'est peu visible car côté intrados. L’aile est plaquée
sur le fuselage par des élastiques enroulés sur deux joncs
en carbone.
Après essais, j'ai ajouté deux petites rondelles entre
la cloison et le haut du bâti moteur de façon à
ajouter un poil de piqueur.
Le centrage s'obtient sans plomb, en plaçant simplement la batterie
dans le compartiment avant, aux côtés du récepteur
et du contrôleur. Elle traverse le couple et s'arrête suffisamment
devant le servo d'ailerons pour ne pas gêner son fonctionnement.
On fera attention à bien disposer le câblage des servos
lors de la mise en croix pour la même raison.
Ainsi équipé, notre microbe pèse 142 g.
On s'assure que la batterie ne pourra pas se déplacer car elle
repose à cheval sur un couple puis on enfile par sécurité
4 petits élastiques pour tenir l'aile, en vérifiant une
dernière fois le centrage du bout des doigts et le sens des débattements.
Si la batterie est trop reculée, elle peut également bloquer
le déplacement du servo d'ailerons donc méfiance. Le lancer
peut se faire en tenant le fuselage par-dessous ou bien par-dessus,
juste derrière l'aile. La petite hélice accroche tout
de suite et il n’est pas nécessaire de mettre à
pleine puissance – façon de parler...
Les gouvernes ne sont pas très larges et donc pas trop vives,
c’est agréable sur un petit modèle sans inertie.
Plein pot, ça grimpe à la verticale en s'essoufflant doucement.
Il ne faut quand même pas monter trop haut ni partir trop loin,
le moustique devient vite petit. La déco simple est cependant
bien visible avec les bandes blanches qui tranchent.
Le manche de gaz poussé à mi-course suffit pour voler
en sécurité. L’hélice a un peu tendance à
vibrer malgré un équilibrage. C'est mieux en mettant 2
ou 3 élastiques bien tendus mais le prop-saver pourra être
remplacé par un porte-hélice à pinces pour remédier
au problème. Par contre, il faudra arriver doucement à
l’atterrissage avec le nez bien haut pour ne pas risquer de casser
l’hélice.
La maniabilité est bonne, l'appareil sans inertie répond
instantanément. Avec la faible charge alaire, il se contente
d'un petit volume et peut virer sans décrocher, même à
faible vitesse.
Avec le centrage d'origine, l'avion ne s’abat pas franchement.
Il parachute en restant contrôlable aux ailerons. Si on le force
à s'incliner, il bascule sur une aile et se rattrape sitôt
la profondeur relâchée. Les figures de base tournent sans
problème : boucles de grand diamètre ou très serrées
plein pot, tonneaux en un peu moins d'une seconde. Par contre, au centrage
indiqué, les déclenchés sont mous, la vrille n'est
qu'une simple spirale descendante malgré de grands débattements
et il faut arriver avec un peu de vitesse à l'atterrissage si
on veut que la profondeur soit efficace pour arrondir.
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Tout s'arrange en reculant un peu la batterie, en glissant le récepteur
contre un flanc et le contrôleur contre l'autre, sous l'aile.
Là, les gouvernes deviennent plus mordantes, les déclenchés
positifs comme négatifs claquent en une fraction de seconde.
Quant à la vrille, même si elle n'est pas vraiment plate,
elle tourne tranquillement avec uniquement la profondeur et la direction.
Après les premiers vols, deux rondelles ont été
ajoutées sous les branches hautes de la croix supportant le moteur,
apportant un peu d’angle piqueur. Ainsi, l’avion a moins
tendance à pointer le nez en l’air lorsqu’on met
à pleine puissance. C’est plus agréable et plus
sécurisant quand on vole sur le dos. De ce côté,
malgré le profil plan convexe, il n’est pas nécessaire
de beaucoup pousser sur le manche de profondeur. On soutient évidemment
un peu plus mais il est tout à fait possible d’effectuer
des boucles inverses, même de diamètre serré.
Après 7 à 8 minutes de vol tonique, il est temps de
penser à l'atterrissage. Le vol plané est correct, un
filet de gaz permet d'allonger la trajectoire pour se poser aux pieds
ou dans la main en attrapant l'avion par l'aile. Il n'y a pas de problème
de casse du stab malgré qu'il soit très exposé
au ras du sol. C'est dû à la faible inertie, l'avion s'arrête
aussitôt qu'il touche l'herbe.
Le fabricant indique qu'il est possible de voler en salle. Il doit quand
même falloir de bons réflexes. Il est aussi mentionné
qu'il peut être équipé d’une batterie 3S.
Dans ce cas, ça doit vraiment filer mais le centrage risque de
se retrouver très en avant pour les raisons citées plus
haut.
Avec ce petit modèle, on retrouve - ou on découvre -
le plaisir de piloter un modèle qu’on a construit soi-même.
Tout s'emboîte sans avoir à se poser de questions, sans
même s'aider d'un plan, en quelques heures à peine. Pour
le trimbaler et le transporter, le Mini-Stick se fait discret, même
tout monté. En vol, c’est un appareil attachant, remuant,
simple, qui prolonge la lignée des Stick sans faillir. Avec son
prix serré équipement compris, on oubliera son allure
taillée à la machette... mais c'est peut-être ça
aussi qui fait tout son charme, surtout en cette période ou le
vintage est à la mode.
On
aime
- Le coffret
- La vivacité
- La compacité
- La faible inertie
- Le pilotage en 3 axes
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On
aime moins
- Cloison moteur à repercer
- Commande d’ailerons peu
esthétique
- Emplacement batterie un peu
limité
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Contact : laurent@jivaro-models.org
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