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Présentation : Emmanuel Elie J'ai toujours voulu un warbird ! ... Sauf que je viens
du planeur, que je débute en avion, que je ne vole pas souvent, que,
que, que... ben ouais, mais j'ai toujours voulu un warbird
! Allons-y Alonzo ! Comme
dit le bon docteur... Pour un premier warbird,
faisons dans le simple, pas compliqué à construire ni à réparer. En fouillant le net, par exemple
cet excellent post
sur rcgroups.com, on trouve des tas de choses toutes faites. En
particulier des plans déjà prêts pour des modèles de type silhouette,
avec les faces dessus, dessous et divers côtés à la bonne échelle. Le principe est d'imprimer
en couleur laser tous les gabarits qui font décor, collés à la 3M77
et on coupe directement sur le Depron
quand c’est possible. Au passage, ce décor est aussi
rigidifiant pour la structure, et forme une peau protectrice pour
le Depron.
Après un essai raté sur un
P40 silhouette sous-motorisé, je suis reparti sur l'idée des silhouettes
en poussant un peu plus loin pour cacher motorisation et électronique,
et avoir un vrai profil d’aile. Donc fuselage avec 2 flancs
qui se rejoignent en U pour faire une poutre arrière plus rigide,
et aile à profil simple, mais un vrai profil quand même et un léger
dièdre. Il me fallait une forme permettant
une poutre arrière rectiligne ou presque dans sa partie supérieure,
une dérive et des stabilisateurs regroupés, et des ailes trapézoïdales. Le roulé du fuselage est formé
au décapeur thermique à faible puissance et l'arrière du fuselage
vient pincer la dérive, elle-même porteuse du stab. Un renfort carbone longe la
moitié avant de chaque flanc et reprend les efforts du couple moteur.
Le profil de l’aile poursuit cette rigidité vers l’arrière, jusqu’à
la poutre de queue dont le roulé et un simple renfort de Depron
suffisent. L’aile est constituée d’une
semelle en Depron de 6 mm copieusement
poncée, recevant une feuille de 3 mm formant l’extrados, recoupée
et poncée après collage pour former le bord de fuite. Un tube carbone
de 3 noyé dans l'aile, légèrement coudé au centre (un coup de décapeur
thermique) et collé sur une petite semelle de Depron
taillée en sifflet pour faire l'épaisseur et l’on obtient une aile
bien rigide, assez légère, et avec un profil convenable. Moteur perso au Kv inconnu au format 2408, lipo
1000 mAh 3S et hélice 8''x6''. Vous voulez voir à quoi ça
ressemble avant de rentrer dans les détails ? Et hop, voilà l’oiseau
prêt à subir tous les outrages.
Ben, super bien en fait. Etonnamment
bien même, pour un bout de mousse pensé sur un coin de table. Les trajectoires sont tendues,
le vol lent reste gentil, le vol rapide, sans être un racer, est bien
assez rapide pour mes yeux. Sur ce chapitre, ma motorisation reste
modeste, et même si le modèle monte presque déjà à la verticale, la
cellule doit supporter plus puissant, avec une hélice plus véloce
pour ceux que cela tentera. Eventuellement, le renfort Depron
de la poutre pourra passer de 3 mm à 6 mm. La voltige simple à base de
tonneaux et boucles est une formalité. Par contre le vol dos demande
à être très soutenu, le profil épais et plat n’étant pas fait pour
cela. Comme j’aime avoir des débattements
un peu réactifs - vive l’exponentiel - tout cela peut se faire
dans un petit volume. L’aile ne bronche pas. J’ai tenté une boucle
inversée en partant de pas très haut. Euuh…
Faut pas l’faire. Et un poireau dans le champ, un ! Au moins
c’est un bon test pour la solidité. Bilan, le nez mâché avec les renforts
carbone un peu décollés, le support moteur en contre-plaqué trop léger cassé, le support de servo
d’ailerons un peu décollé aussi et... c’est tout ! Bref 15 minutes
après, il revole. Ayant choisi de garder la
dérive fixe, pas de renversement au programme.
Par le fichier image qui servira
de patron, décor, renfort, etc. Un coup de votre éditeur graphique préféré, pour ajuster éventuellement contraste et couleur. Puis on regroupe les deux flancs par le dos de la poutre arrière. J’en ai profité pour faire un léger étirement de la partie haute de chaque poutre, de manière à compenser la perte de longueur due à la courbure. Le résultat pourrait être meilleur et plus progressif, mais j’ai fait simple.
Si le rendu d’ensemble vous
convient, les fichiers prêts à imprimer en A3 sont téléchargeables.
Si vous voulez retravailler un peu l’ensemble, je les ai au format
Photoshop™.
Le meilleur résultat a été obtenu de la manière suivante :
Puis chaque flanc est légèrement
plié, suivant une ligne allant du pied de dérive à la limite supérieure
du cône d’hélice (la partie jaune), en utilisant deux grandes règles
rigides, une pour marquer le pli à l’intérieur, l’autre pour redresser
le flanc sur sa longueur. Ainsi, les flancs sont parallèles, tout
en ayant une forme de la poutre arrière approchant celle du vrai Bf109.
Au plus épais du fuselage, c’est la largeur de ma batterie de propulsion
qui m’a servi de repère pour une largeur intérieure maxi de
38 mm. Il reste à insérer la dérive,
pincée entre les flancs. Coller les deux tubes renforts
carbone de 3 mm, les divers renforts Depron
de 3 mm, ou 6 mm si vous êtes de nature inquiète, et le couple
moteur en contre-plaqué. Veillez à garder une géométrie correcte du
fuselage. Pour ces collages, j’utilise de la PU (colle polyuréthane)
que je trouve très légère, ayant une super accroche sur le Depron, et pas si complexe à utiliser si l’on tire bien
avant d’humidifier et que l’on surveille un peu les excès pendant
la prise. Sur le dessin silhouette,
vous retrouvez en bleu le pointillé qui matérialise le pliage, en
marron le couple moteur en contre-plaqué (pas de piqueur ou
très peu, mais pensez à mettre de l’anti-couple), en gris sombre les
renforts carbone qui reprennent sur le couple moteur, et en rouge
les renforts Depron. Enfin, il faut détacher la
verrière, d’un coup de cutter neuf. On part de l’arrière de la verrière,
on descend pour couper et inclure un bout du renfort Depron,
et pour une ouverture suffisante, on prolonge de 3 à 4 cm en avant
de la verrière avant de remonter. Une languette Depron
collée sous le renfort, et un aimant à l’arrière la maintiendront
très bien en place.
On va pratiquer différemment
du fuselage. Il s’agit de former par ponçage l’intrados de l’aile
en Depron de 6 mm. L’idée est d’arriver
aux profils saumon et emplanture ci-dessous. En s’aidant d’un décor d’intrados,
découper l’intrados trapézoïdal des deux ailes d’une seule pièce.
Il faut retrancher 45 mm à la corde de saumon et 53 mm à la corde
d’emplanture. Protéger les parties planes par un scotch qui sera retiré
ensuite, et poncer en forme. La partie bord d’attaque est surtout
poncée pour faciliter le roulage de la peau d’extrados, alors que
la partie bord de fuite conditionne la qualité du profil. Préparer le longeron en tube
carbone de 3 mm. Il suit l’envergure, à 65 mm du bord d'attaque
à l'emplature, s’arrête 10 cm avant le saumon et est posé
sur deux semelles en Depron de 6 mm taillées
en sifflet. ASTUCE :
Le longeron est légèrement plié en son centre pour former le dièdre.
Un coup de décapeur thermique permet de ramollir assez la résine pour
une pliure nette sans perdre toute la rigidité du tube. Les inquiets
pourront dépolir au papier de verre et coller une chaussette de verre
à l’époxy. L’intrados en Depron de 6 mm est aussi plié pour le dièdre. Au jugé, j’ai
opté pour une valeur de 3 cm en bout d’aile, l’autre restant posée
à plat. Découper deux peaux d’extrados
en Depron de 3 mm en prenant de la marge
pour la partie arrière. ATTENTION :
L’effet de flèche au bord d’attaque impose de prendre plus large pour
la peau côté saumon au risque de manquer de matière. Scotcher, bord d’attaque à
bord d’attaque, la première peau d’extrados, et venir la rouler en
position. ASTUCE :
A ce stade je maintiens la peau en place avec quelques poids et je
passe un léger coup de décapeur thermique pour pré-contraindre la
peau. On en profite pour tracer
et découper la peau à l’emplanture, puisque la flèche du bord d’attaque
et le dièdre nous donnent ici un excès de matière. Vient ensuite le moment de
refermer une première aile. Je fais cela à la PU en étant un peu généreux
et en humidifiant bien avec un spray. Sur un chantier bien protégé,
on encolle une semelle, la moitié du longeron, les bords d’attaque
et de fuite de l’intrados, et on referme le tout avec des poids pour
maintenir en place. ASTUCE :
La PU colle bien sur pas mal de choses, mais, une fois bien sèche,
elle adhère moyennement sur le scotch marron de type déménagement
ou emballage. C’est une solution simple pour protéger des parties
d’un chantier ou même du modèle sur lequel on est en train de travailler.
Ainsi je protège le dessous de l’intrados au niveau du bord de fuite.
De cette façon, l’excédent de PU se retire assez facilement
sans martyriser cette partie. On attend surtout que la PU
soit devenue dure pour faire de même avec la seconde peau, en n’oubliant
pas le collage bord à bord des deux peaux à l’emplanture. Reste à
couper l’excédent de peau au bord de fuite, et à poncer le bord de
fuite pour avoir un intrados bien plat et un bord de fuite bien fin.
Pour un beau bord de fuite, j’ai eu besoin de finaliser le ponçage
légèrement par l’extrados. C’est le moment de coller
les décors intrados et extrados en prenant soin de les faire dépasser
au bord de fuite de 1 à 2 mm, de manière à ce qu’ils soient collés
ensemble pour refermer le bord de fuite. Les raccords de bord d’attaque
et d’emplanture terminent le travail avant la découpe et l’éventuel
ponçage des saumons. Puis on entaille et biseaute les ailerons, sans traverser le décor d’extrados qui fait charnière, et l’on referme la découpe avec des raccords constitués d’une impression supplémentaire des décors concernés.
Pour placer l’aile il faut
découper son passage au travers des flancs du fuselage. Une découpe
d’aile plate est matérialisée sur le dessin, l’intrados est le bon,
vous pouvez le suivre. Pour le stabilisateur, la découpe est aussi
dessinée, mais pour du 6 mm. Pas grave, il y a des pièces de renfort
qui viendront masquer cela. Pour placer le stabilisateur,
il faut en détacher le volet mobile, découper le passage du stabilisateur
dans la dérive, pour y glisser le volet mobile puis la partie fixe
du stabilisateur. Le volet mobile sera ensuite articulé au scotch
cristal. La mise en croix permettra
de coller l’aile en place (encore la PU). Pour le stabilisateur, un
trait de colle type ''Resist à tout'',
avant de coller les raccords de décor qui font aussi office de renfort. Vous équiperez le modèle en guignols, tringleries, servos et autre moteurs suivant vos goûts, afin d’obtenir un centrage à 57 mm du bord d’attaque. Et voilà, c’est terminé, et
largement plus simple à faire qu’à décrire. Pour protéger tout cela,
j’ai fait une erreur. J’ai voulu employer le fameux vernis-colle dont
il est vanté les mérites dans toutes ces émissions de déco à la télévision.
Ne le faites pas, c’est nul. Ce vernis s’étale très mal et sèche très
vite, résultat, plein de trace de pinceau partout. En plus il ramolli
le papier et reste mou, ce qui est assez préjudiciable au résultat
final sur la rigidité, par exemple celle des ailerons. Si c’était
à refaire, je tenterais un vernis acrylique neutre en bombe. Si vous
en faites l’expérience, je suis preneur de vos avis.
Voler, pardi ! Centrage
fait, accu chargé, face au vent. Je saisi le modèle en pinçant le
bord de fuite de l’aile par le dessous ouvert du fuselage, mi-gaz,
et c’est parti. Centré comme indiqué et calé
au plan, si la dérive est correctement calée elle aussi, ça doit partir
à plat sans aucune correction. Le mien vole en palier au tiers des
gaz en soutenant à peine. Mes débattement sont de 15
mm, avec de l’exponentiel partout. Pour rester docile mais être démonstratif.
La boucle serrée tourne sur moins de 3 mètres
et les tonneaux tournent en moins d’une seconde. Le principe de construction
est simple, le rendu esthétique me plait, et les qualités de vol me
comblent. Du coup, je risque de reprendre une petite dose de P40 ou
autre Bearcat. Je rêve aussi d’un Caudron C561, mais là, ce serait
avec un profil symétrique un peu fin pour vraiment voler comme un
racer… Contacter l'auteur : manu@jivaro-models.org |
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