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ManotinVoltigeur multi-moussePrésentation : Emmanuel Elie La genèse de l’avion, que je vous présente
aujourd’hui, remonte à presque 15 ans. Au temps de l’engouement
pour les machines de découpe CNC au fil chaud. A ce moment, on voyait circuler pas mal de plans et fichiers de découpe dont celui du Diablotin. Avec un profil symétrique épais, des cordes généreuses, et des gouvernes qui l’étaient tout autant, je lui trouvais une bonne tête. J’eu donc l’envie de réaliser, à 100% découpé au fil chaud, un voltigeur léger, inspiré du Diablotin, pour aborder l’indoor, tout en pouvant voler dehors par temps calme. L’aile en polystyrène expansé faible densité
était directement coupée, creusée et « longeronnée
» par la découpe. La dérive était du même
polystyrène, et le stabilisateur en Depron 6 mm, alors que le
fuselage était un assemblage de demi-coques d’extrudé,
avec empreintes d’emboitement issues de la découpe. Avec des surfaces mobiles gigantesques et un poids très contenu, ce modèle tournait à plat quasiment autour de son CG, passait le looping sur 1 mètre, et le tonneau lent ou rapide à volonté. La limite était surtout le pilote, c’est-à-dire moi, mais ce modèle restera à jamais le premier que j’ai piloté dans un gymnase, assez petit d’ailleurs. Mais pourquoi j’en parle maintenant, me direz-vous ? Et bien parce qu’il vieillit assez mal. L’extrudé est de plus en plus cassant, l’expansé supporte mal les chocs. Bref le tout est appelé par la poubelle. La découverte du Vector m’a donné l’envie
de le faire renaitre en version plus durable et plus park flyer qu’indoor.
Pour limiter le devis de poids, le Vector, le Depron et même le
polystyrène expansé vont se combiner. On reste sur une
aile symétrique épaisse, qui sera une peau de Vector 1
mm, sur des couples en Vector 6 mm devant, avec un bord d’attaque
du même métal, un longeron en polystyrène expansé,
et des queues de nervure en Depron de 6 mm.
La construction est assez ludique globalement, mais un peu délicate pour le fuselage, et en voici, par l’image, la méthode de construction que j’ai choisie, sans garantie que ce soit la meilleure.
L’aventure commence par la découpe des bords d’attaque et des nez de nervures en Vector. Pour ma part, j’ai eu accès à une découpeuse laser qui, après quelques essais et réglages, m’a fait mes découpes avec aisance et rapidité.
La découpe du longeron se fait au fil chaud en suivant deux
règles pour obtenir des découpes bien droites. Sur une surface bien plane, ici un profilé en aluminium, on place le longeron, puis le peigne de bord d’attaque habillé des nez de nervures, en prenant soin que les nez de nervures soient bien verticaux, en particulier ceux d’emplanture et du saumon. J’ai fait les collages à la PU, chacun choisira en fonction de ses préférences. Avec une règle et une équerre, on place les queues de nervure de l’emplanture et du saumon, puis les intermédiaires, et enfin le champ de fermeture. Une fois bien sec, le ponçage du champ de fermeture est ajusté si besoin, avant l’étape suivante de pose de la peau. Les peaux sont coupées à dimension ou un peu plus grand, et scotchées bord à bord au niveau du futur bord d’attaque, qui sert de charnière avant encollage à la PU et humidification généreuse (navré pour la piètre qualité de la photo).
Puis la peau est formée, collée et maintenue en place avec ce que vous trouvez pour les plaquer sur la structure. Pour moi ce sont les grands profilés blancs en alu que vous voyez sur les images. Pareil pour la seconde aile, mais ATTENTION à orienter le longeron de manière à bien faire une aile droite et une gauche.
La construction des ailerons commence par le tracé de repères sur la peau, pour placer la nervure d’emplanture d’aileron, puis celle du saumon en fonction de la première. Puis on prépare la barre de torsion en carbone qu’il faut couder. Pour cela, je chauffe au briquet à l’endroit à plier. Lorsque la résine de la barre crépite, j’exerce une pression et, miracle, ça plie exactement ou l’on veut. On maintient l’angle formé et on le fixe avec de la cyano bien fluide. Il faut préparer une cale de construction de 14 mm pour l’emplanture
et 11 mm au saumon. Une bande en Depron de 6 mm fait parfaitement l’affaire.
Le but est de construire l’aileron calé au bord de fuite
donc non vrillé. On peut alors coller la peau sur les nervures bien appuyées sur la cale de bord de fuite (non collée bien sûr, cette cale). Puis on peut enrouler la peau en place, et tout caler avec ce que l’on trouve, pour un séchage optimum. Vous remarquerez que, sur la photo, la peau de cet aileron est en deux parties aboutées comme pour les ailes. C’est juste pour optimiser les feuilles de Vector qui sont curieusement assez peu larges.
C’est le morceau de bravoure de la construction. Si le roulage
de Depron vous rebute, ben faut pas vous lancer là-dedans… Que l’on colle avec une colle claire ou translucide, j’ai
opté pour la Twist&Glue à bague noire. Vous pouvez alors rabattre le second côté en le préformant au décapeur avant encollage, sans oublier le renfort intérieur. Avant de tout fermer, repérez la longueur, coupez le surplus,
placez une languette intérieure, et collez le tout. Votre nez
est prêt. Vous êtes rodés ? Alors on passe au Depron, moins facile à mes yeux. J’utilise du scotch de masquage, tant pour des tracés dont je ne veux pas qu’ils restent sur le Depron, que pour renforcer le matériau en face externe des courbes à former. Le fond de fuselage : En prenant soin de placer la fibre du Depron
dans la longueur de la pièce, on trace les limites des zones
courbes aux 2 extrémités. On commence par les marques
arrière. Puis, vers l’avant, la pièce compte une
bonne marge d’ajustement, c’est pourquoi les marques sont
à placer à 420 mm de l’extrémité arrière. Et s’est parti pour un rouler/plié progressif à
force de délicatesse, de moult règles et tiges rigides,
et d’un peu de décapeur thermique pour finaliser la mise
en forme. Dessus de fuselage : Même motif et même punition, mais la forme est plus simple à obtenir, car il n’y a qu’une zone à rouler et quelle est plus large. Si ce n’est déjà fait, il est temps de préparer
les deux couples arrière. J’utilise de la colle en bombe
pour plaquer les dessins sur le Depron, Les lignes droites sont coupées
au cutter, les courbes sont approchées puis finalisées
par ponçage. Ayant un plateau lapidaire, j’en profite,
mais ce n’est absolument pas nécessaire. Le grand couple est équipé de ses longerons, puis l’on place le petit couple pour une longueur hors tout de 420 mm. La cyano spéciale Depron est parfaite pour cela. On vérifie et on corrige au besoin les coques du fuselage en regard des couples. On ne colle encore rien. On présente les deux coques en place, immobilisées avec du scotch, puis on repère, trace et découpe les peaux d’un seul côté, environ à mi-hauteur du longeron. On retire alors le surplus.
Il s’agit maintenant de raccorder l’avant et l’arrière du fuselage. A l’aide de deux chutes droites de Depron, piquées à chaque extrémité du fuselage, on reporte l’axe de l’autre côté du fuselage pour repérer et découper l’autre ouverture du longeron, et percer l’autre axe de barre de torsion. A l’arrière, sur l’axe du fuselage, on découpe le passage du stabilisateur, que l’on glisse en place ainsi que sa clé de verrouillage. On colle le tout. On repère et on trace la hauteur de la partie fixe de la dérive ainsi que son encastrement. La partie fixe de la dérive est à ajuster de manière à ce qu’elle vienne se coller sur le stabilisateur, dans le fuselage, encochée pour prolonger verticalement le couple de queue.
La première aile est mise en place et calée. J’utilise
de la PU fortement humidifiée, qui, en s’expansant, vient
combler le karman. Une fois sèche, la PU se découpe au
cutter assez facilement. On peut finaliser au Polyfila pour être
plus soigné. La deuxième aile est montée de la même manière,
avec en plus le collage des deux demis-longerons ensemble, et la prise
de repère des deux incidences pour qu’elles soient identiques. Il est temps d’équiper le stabilisateur de ses charnières et autre longeron d’accouplement. Ici deux baguettes en pin de 3 mm d’épaisseur, biseautées et enfermant du tissu d’arrachage. La dérive n’a pas de renfort. Elle est aussi biseautée et équipée de charnières. Le tout est collé en place. Pour monter les ailerons, une trappe de visite est découpée
sur le dessus du fuselage, au droit les trous d’axe des barres
de torsion. Cette trappe équipée de petites languettes
tient seule en place par effet ressort du Depron, mais vous pourrez
renforcer cela par une corde à piano fine.
J’ai installé le moteur de son ancêtre, un bobiné maison qui tourne une 10''x4.5'' en 2S, avec un ESC 10 Ampères sans particularité. Avec son profil épais et sa surface frontale, ce n’est pas un racer, et il vole plus sur le couple, donc un type 2208 ou de plus grand diamètre mais moins long fera l’affaire, tant qu’il est à faible kV. Le servo d’ailerons va articuler des gouvernes de grande surface,
non compensées, et avec des bras de levier qui amplifient les
défauts. J’ai opté pour un numérique précis
et pas cher, le PTY 7450 NG-D V2, collé sur une plaque en balsa,
elle-même prise sur le couple du fuselage.
Stabilisateur et dérive se contentent de Mystery S0403, collés
sous le stabilisateur, et venant prendre sur des guignols en carte plastique. Le guignol du stabilisateur profite de la robustesse du longeron d’accouplement, mais la dérive est toute de Depron. Son guignol est donc plus allongé pour augmenter sa surface de collage dans la dérive. Il faut aussi entailler le fuselage au droit du guignol de dérive,
afin de bien laisser passer la commande et le guignol. Une lime ronde
ou, à défaut, un coup de papier de verre roulé
fera l’affaire. Des joncs carbones de 2 mm coudés au briquet et à la cyano, puis piqués/collés dans un nez de nervure Vector, ont fait un train d’atterrissage satisfaisant une fois équipés de roues légères. Le mien est centré à 11,5 cm du bord d’attaque et me parait bien comme cela. Au final, il est plus lourd, et donc moins lent et agile que son ancêtre, mais aussi beaucoup plus robuste. Toujours très maniable, un tout petit gymnase suffit à le faire évoluer, et c’est un park flyer plus polyvalent. Bref, le contrat est rempli, il me reste à progresser en pilotage pour être à la hauteur de ses capacités. Si vous vous lancez, lisez cet article et notez les quelques améliorations de conception possibles, et surtout, tenez-moi au courant. Contacter l'auteur : manu@jivaro-models.org |
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