Pour Noël et pour ses 4 ans, ma fille Manon avait
commandé un avion pour faire “comme papa”.
Quelques jours plus tard, le père Noël avait exaucé
son vœu et dans la liste des cadeaux il y avait un petit
biplan en bois comme les jouets d’autrefois, qui portait
son nom et son âge inscrits dessus. Le père Noël
avait fait une heureuse.
Caractéristiques
Envergure : 44,6 cm
Longueur : 45,5 cm
Surface : 7,7 dm²
Masse : 112 g
Charge alaire : 14,6 g/dm²
Equipement
Moteur : CD-Rom
Hélice : 6"x3"
Batterie : 2 li-Po 340 HD |
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Maintenant ma fille a 6 ans et elle veut un avion qui vole vraiment,
comme ceux de papa… Un soir en regardant son biplan posé
sur un meuble, l’idée me prit de le reproduire légèrement
agrandi de façon à le faire réellement voler,
en utilisant du matériel indoor facilement disponible à
des prix qui n’arrêtent pas de baisser au fil des
mois.
Vu que le biplan Manon, tel est son nom, fait 35 cm d’envergure,
j’ai multiplié l’échelle par 1,28 de
façon à le passer à 45 cm d’envergure
et à 8,5 cm de corde, comme cela il y a aura un peu plus
de surface, la charge alaire sera moins forte et le vol devrait
être aussi plus sain. Pour la construction j’ai utilisé
les matériaux à la mode en ce moment, soit du Dépron
de 3 mm exclusivement et un tout petit peu de balsa pour les renforts
de cabane et le train d’atterrissage. Après quelques
calculs et reprises de cotes sur l’original, les grandes
lignes du plan étaient faites, il ne me restait plus qu’à
passer à la construction.
Collage des montants de la cabane, des couples et
de la platine horizontale ajourée. |
Le dessus de la partie avant est collé sur
le bord intérieur des flancs. |
Plat sur l’original, j’ai fait le
mien en volume pour pouvoir installer la radio à l’abri.
Je n’ai pas respecté le côté “maquette”
du vrai, tant pis. Les flancs sont découpés ensemble
en Dépron de 3 mm en respectant la silhouette avec une lame
de cutter neuve et en attaquant bien penché. La découpe
de l’assise du stabilisateur est faite en même temps
en prenant soin de bien respecter le calage de 0°. Les évidements
de la cabane sont faits flanc par flanc en ayant au préalable
repéré les découpes en marquant avec une épingle
les angles de départ. Là j’ai utilisé
un scalpel qui facilite bien le travail, le résultat est
très propre. La cabane côté intérieur
des flancs est renforcée par deux baguettes de balsa 20/10
et 5 mm de large qui courent sur toute la hauteur. Sur chaque flanc
à l’arrière, côté intérieur,
on ponce en biseau sur 20 mm de large de façon à faciliter
le pincement ultérieur. Ensuite il faut tracer à l’intérieur
l’emplacement du couple moteur, du plancher central et du
couple de train d’atterrissage. Attention à bien faire
un flanc droit et gauche. Tous les couples sont découpés
dans du Dépron de 3 mm et certains sont évidés
avec un tube aiguisé de diamètre 16 mm pour gagner
un peu de poids. Pour le collage, j’ai utilisé de la
colle Uhu Por qui donne une bonne rigidité pour un prix modéré.
Une fois la cloison moteur avec le plancher central et le couple
de train d’atterrissage collés sur un flanc, on peut
coller l’autre en faisant bien attention à la géométrie
de l’ensemble. Quand c’est sec, on pince et on colle
l’arrière, la colle contact est un plaisir pour ces
collages. Après il suffit de fermer l’arrière
dessus et dessous avec du Dépron de 3 mm, le dessus arrière
est posé sur les flancs tandis que le dessous est encastré
entre ceux-ci. Faire attention à ne pas vriller ce petit
fuselage. L’avant est fermé aussi par du Dépron
entre les flancs et les renforts de cabane.
La partie arrière des flancs est biseautée
pour pouvoir les pincer. |
Les collages sont effectués à la Uhu Por,
plus économique que la cyano Dépron.
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Les empennages sont découpés dans
du Dépron de 3 mm. Pour l’articulation du volet de
profondeur j’ai fait le ponçage du biseau sur la partie
fixe plutôt que sur le volet de façon à laisser
le plus de matière possible pour le collage du guignol de
profondeur. Pour la dérive, le biseau d’articulation
est sur le volet mobile. On colle le stabilisateur sur le fuseau
en vérifiant bien sa géométrie dans tous les
sens, ce collage a été effectué à la
colle blanche pour laisser le temps d’ajuster le tout sans
soucis. Quand le séchage est fini, on dégage sur le
dessus du fuselage le passage de la dérive et l’on
recoupe aussi 5 mm au bout du fuselage jusqu’au stabilisateur,
le collage de la dérive peut se faire à la blanche
en prenant bien les perpendiculaires par rapport au stabilisateur.
Quand tout est bon, on laisse tranquille, quelques épingles
peuvent aider. Un petit coup de poncette pour arrondir les angles
et on dispose d’un joli petit fuselage léger et bien
solide.
Les montants de cabane débouchent au-dessus de
l'aile. Ils seront recoupés après séchage.
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L'aile haute est rigidifiée avec un jonc de carbone
simplement collé contre le bord d'attaque. |
Elles ailes sont découpées dans
la même matière que le reste. L’aile supérieure
dispose d’un évidement supplémentaire au niveau
central comme le vrai, un peu comme un Stampe ou un Pitts. Attention
les mortaises pour le raccordement des mâts ne sont pas à
la même distance sur les deux ailes. On trace les ailerons
avec leur corde constante puis une fois découpés on
fait le biseau. Il y a deux ailes donc quatre ailerons à
biseauter. Ensuite la découpe des mâts est effectuée,
toujours en 3 mm. Il faut être très précis dans
les découpes de façon à avoir plus tard une
géométrie et un montage facile.
La peinture acrylique, à la fois légère
et qui sèche rapidement, est passée au pinceau.
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Il est plus facile de peindre certains éléments
avant de les réunir. |
J’ai peint toutes les parties de l’avion avant le collage
des ailes sur le fuseau, tous les volets mobiles séparément
avant leur articulation au scotch. La peinture acrylique en tube
de marque Liquitex a été réalisée au
pinceau, son séchage est très rapide et son pouvoir
couvrant très bon, en passant une couche sur toutes les parties
de l’avion, celui-ci a pris 2 g en tout. En travaillant tranquillement
le résultat est très propre.
Maintenant que tout est peint, on peut effectuer
le collage des ailes sur le fuselage en intercalant les mâts.
Ce collage a été effectué à la colle
blanche de façon à parfaire tous les ajustements et
triangulation d’usage. Une fois l’ensemble sec, on peut
faire l’articulation des ailerons, de la dérive et
du volet de profondeur, du scotch d’écolier recoupé
à 8 mm de large fait très bien l’affaire. Pour
la rigidité des ailes une fois l’avion en vol, plutôt
que de mettre des haubans en fil de Kevlar, j’ai tout simplement
collé au bord d’attaque de l’aile supérieur
un renfort en jonc de carbone de 2 mm de diamètre sur une
longueur de 29 cm recouvert d’un scotch d’écolier
replié. En vol, les ailes se cintrent un peu mais rien ne
casse.
La jambe de train est collée entre deux couples
en balsa rainurés. |
Mise en place du support de train dans le fuselage.
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Les roues sont en balsa contre-collé.
Elles sont tournées à la mini-perceuse.
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Il est fait en corde à piano de 1 mm emprisonnée
entre deux couches de balsa 20/10 en croisant le fil du bois au
collage qui est effectué à la cyano fluide. Les roues
sont tournées avec la mini-perceuse dans deux couches de
balsa 40/10 contrecollé à la cyano, puis l’ensemble
est réduit au diamètre de 25 mm, l’épaisseur
est diminuée aussi à plus ou moins 5 mm au niveau
de l’axe de rotation où j’ai collé un
bout de tube 8/10 repercé à 10/10. Le pneu est réalisé
dans de la gaine silicone de fil de propulsion de 1,5 mm2, puis
il est collé sur la jante avec un raccord en biseau. Ces
roues une fois enfilées sur le train sont bloquées
par un petit bout de gaine. Maintenant l’ensemble du train
d’atterrissage est collé sur la cloison Dépron
préalablement collée dans le fuselage. Un peu de colle
blanche suffit, le collage est largement résistant à
cette échelle.
Le moteur provient d'un lecteur de CD-Rom qui a été
rebobiné. |
On voit ici le système de fixation du moteur
sur l'avion, avec 2 vis. |
Le porte-hélice est réalisé
avec un petit morceau de tôle pliée.
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Pour la motorisation il y a plusieurs
solutions, soit on utilise un moteur style GWS réducté,
soit pourquoi pas le nouveau moteur Speed 250 de Graupner en direct.
De toute façon il faut un moteur avec un poids de 15 à
20 g maximum. J’ai utilisé un moteur de CD-Rom avec
un stator de 20 mm de diamètre en 9 dents pour une épaisseur
de 5 mm en le rebobinant avec du fil de 30/10 en étoile et
15 spires. Il tourne une 6”x3” GWS à 10 050 trs/mn
sous 3,5 A alimenté en 2 Li-Po 340 HD, l’aimant d’origine
n’est pas changé. Une fois débarrassé
de son circuit imprimé en ne laissant que le support de fixation
au minimum, ce moteur ne pèse que 17 g avec l’hélice,
fixation comprise, qui est simplement un bout de tôle offset
pliée et collée sur la face avant du moteur. Son installation
sur le fuselage se fait avec des vis parker de 1 mm que j’ai
vissées sur un petit morceau de contre-plaqué 1 mm
collé sur le haut de la cloison moteur, et un morceau de
balsa 4x4 pour la fixation basse, collé sur le plancher central.
C’est largement suffisant pour cette motorisation. Il faut
prévoir un tout petit peu d’anticouple et pas de piqueur
mais c’est à valider après les essais en vol,
de toute façon il suffit de dévisser légèrement
le moteur et d’intercaler des petites cales si nécessaire.
Le contrôleur, un TMM 8 A, est soudé et enfilé
entre le plancher central et le dessus du fuselage, tout près
de la cloison moteur.
Le servo de direction installé dans le fuselage,
au niveau du cockpit. Le pilote vient se coller dessus.
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Le servo de profondeur dépasse d'un flanc. Les
raccords d'ailerons proviennent de pailles en plastique.
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Les trois servos que j’ai utilisés
pour la dérive, la profondeur et les ailerons, sont des Jamara
de 4,4 g. Le servo de dérive est fixé au centre du
fuselage au niveau du poste de pilotage. Avec un scalpel on découpe
son emplacement en ne laissant pas de jeu, en intercalant une goutte
de colle néoprène Uhu Por au niveau des fixations
avant et arrière. Ainsi il est collé sur le Dépron
de façon solide tout en ayant la possibilité de le
démonter plus tard si besoin sans l’abîmer. Le
montage du servo de profondeur est fait de la même manière,
mais sur le côté droit du fuselage à l’extérieur.
Les guignols sont faits dans des cure-dents coupés à
22 mm de long puis percés aux extrémités des
petits trous de 0,8 mm espacé entre eux de 16 mm. Au centre
du cure-dents, je fais une incision au scalpel de façon à
le courber, ce pliage est scellé à la cyano. Ainsi
lorsque je colle ces micro-guignols à l’époxy
et micro-ballon sur les volets de dérive et de profondeur,
les trous de passage du fil se trouvent ainsi dans l’axe d’articulation.
Les raccords de haubans sont fabriqués avec un
morceau de gaine thermo et un cure-dent. Le foret évite
à la gaine de se rétracter d'un côté.
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Les guignols sont issus de cure-dents percés
et pliés.
On voit les commandes par câbles aller et retour.
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Les commandes des gouvernes de profondeur et de
dérive sont faites en fil de Kevlar, qui est simplement passé
dans les guignols avec un petit nœud pour le bloquer, puis
le fil est enfilé sur le palonnier respectif et une goutte
de cyano scelle le tout, bien sûr il faut mettre les fils
et les tendre en même temps mais pas trop. Les servos ne sont
pas bien gros et les gouvernes sont petites. Ces commandes en aller
retour sont simples et légères, tout en offrant une
bonne précision.
Pour la commande des ailerons il faut relier ceux du haut et du
bas ensemble. Pour cela j’utilise une paille en plastique
de 3 mm qui est reliée à des morceaux de cure-dents
qui sont collés à la colle blanche dans l’épaisseur
de l’aileron, l’articulation se fait autour de gaine
thermorétractable. Pour le morceau de gaine thermo qui est
enfilé sur la paille, je fais la rétractation auparavant
sur une mèche du diamètre exact de la paille, ainsi
il n’y a aucun risque de la faire fondre. Une fois la paille
enfilée, je fais coulisser la gaine de façon à
avoir le neutre des deux ailerons, ensuite une goutte de cyano bloque
le tout. Le servo d’ailerons est collé de la même
manière que les autres, tête en bas sous l’aile
inférieure, la commande est faite par gaine thermo et cure-dents,
auparavant j’ai collé à l’époxy
et micro-ballon des petits guignols eux même en cure-dents
sur les ailerons inférieurs. Ils sont posés légèrement
inclinés vers l’avant de façon à donner
du différentiel aux ailerons.
Le récepteur, un Jeti 5, est enfilé dans le fuselage
en passant par le poste de pilotage, une fois raccordé aux
prises, il est glissé sous le servo de dérive et vient
se bloquer entre les deux flancs en arrière de l’aile
inférieure. L’antenne sort sous le fuselage puis elle
est scotchée au bout.
L’accu de propulsion, un Li-Po 340 HD, est enfilé par
l’avant du fuselage en ayant ouvert auparavant le plancher
central et il vient se caler sous le train d’atterrissage
; un peu de mousse dure le bloque.
L'avant de l'avion reste ouvert pour accéder
à la batterie. |
L'unique servo qui actionne les 4 ailerons est placé
sous l'aile basse. |
Pour lui donner un look sympa, je me suis amusé
à sculpter un pilote dans du roofmate, un peu de peinture,
de crayon et une écharpe donne le change, puis je l’ai
collé sur le palonnier du servo de dérive avec une
goutte de colle néoprène, ainsi, dès que la
dérive tourne il suit son virage, c’est plutôt
rigolo. Le reste de la finition consiste en quelques autocollants
faits au PC puis des bandes bleues peintes sous l’avion de
façon à bien différencier le dessus du dessous.
Il est petit une fois en vol et dès qu’on s’éloigne
un peu trop la visibilité est moins bonne, donc il vaut mieux
avoir une décoration bien contrastée.
Le centrage de départ se trouve à 5 mm en arrière
du devant des mâts de cabane soit à 40 mm du bord d’attaque
de l’aile supérieure ! Ne faites pas le centrage au
bout des doigts parce qu’à cette échelle ils
sont bien gros. Un montage avec des baguettes en balsa et deux pièces
de 5 centimes d’euros emboîtées sur une fente
fait un parfait équilibreur très précis. Libre
à vous de reculer le centrage en fonction du vol souhaité.
Le poids de mon modèle est de 112 g tout équipé
avec l’accu et des prises PK 2 mm, un collègue a sorti
le sien à 103 g avec un équipement plus léger,
je pense qu’il est possible de passer en dessous des 100 g
en prenant du matériel plus approprié au modèle,
mais avec un poids de 112 g il vole très bien. La charge
alaire est de 14,6 g/dm², pour l’indoor c’est un
peu trop à cette échelle mais pour voler dehors c’est
impeccable.
Le matériau se marque facilement. Une boîte
en carton a été confectionnée pour le transport.
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Une escadrille est rapidement réalisable. Des
décors différents permettent de voler ensemble
sans risque de perdre son avion. |
Pour le transport de mon modèle, j’ai fabriqué
une boîte en carton épais sur mesure, aux dimensions
de l’avion. Tout est collé au pistolet à colle
chaude. Des blocs en mousse collés au fond guident parfaitement
le modèle. Le couvercle est lui-même équipé
d’un bloc de mousse qui à la fermeture appuie sur l’aile
et ainsi bloque l’avion. On peut retourner le carton sans
aucun risque.
Temps
de construction et coût |
Celui-ci fut d’une petite demi-journée
pour la cellule finie et peinte. Il faut compter deux à trois
heures de plus pour l’installation radio et être prêt
au vol. Le prix dérisoire est celui du Dépron de 3
mm soit 4 € environ mais on fait quand même 5 modèles
dans une plaque, il y a de quoi faire profiter les copains de club
et former ainsi une petite escadrille. Le prix de la partie radio
est aussi dans l’accessible, maintenant il y a vraiment le
choix et le Net permet de commander partout dans le monde à
des prix très intéressants, de plus l’euro est
fort par rapport au dollar.
Deux pièces glissées
aux extrémités de deux baguettes : voilà
un équilibreur simple et précis.
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Il s’est passé le soir-même
après la construction. Impatient de l’essayer, je suis
allé devant chez moi faire voler le biplan dans le rue voisine
à la lumière de l’éclairage public, il
était tout juste 22 h 30. Ce premier vol s’est pourtant
très bien passé, l’hélice était
la 6”x5” vu que je n’avais que celle-ci disponible
à ce moment. Je n’ai pas fait le décollage du
sol, juste un lancer avec un peu de moteur, le vol fut rapide vu
le pas de l’hélice, puis Manon avait tendance à
descendre, il fallait piloter légèrement cabré.
Après deux minutes de stress à la lumière de
l’éclairage public je me suis posé sur la route,
content de ce premier vol court mais intense sur le moment.
La cellule est intégralement construite en Dépron
et revient à quelques euros. |
Ce biplan est voltigeur mais inapproprié pour
les véritables figures de 3D. |
Après avoir changé l’hélice
pour une 6”x3” noire de GWS afin de diminuer la vitesse
de vol puis vérifié le centrage pour voir s’il
n’était pas trop avant, j’ai rectifié
le piqueur moteur en mettant une cale entre la fixation et la cloison
moteur. Maintenant celui-ci est à 0°, je suis allé
faire d’autres vols cette fois-ci en milieu d’après-midi
et sans vent. Le roulage d’un bout de piste plutôt lisse
est une formalité malgré le petit diamètre
des roues et le décollage se passe sans problème,
la puissance est largement suffisante et en 3 à 4 mètres
il est en l’air, puis la montée peut se faire sans
problème particulier. Les quatre ailerons répondent
bien, la direction est plus que mordante malgré sa petite
taille, elle répond instantanément et le débattement
va être réduit par la suite ; la profondeur est normale,
précise et souple. Après être monté à
une altitude de sécurité soit une dizaine de mètres,
j’ai fait un test de décrochage. Réduction des
gaz, je tire la profondeur et malgré le plein cabré
du volet, il ne bouge pas et s’enfonce gentiment sans vices
de déclenchés quelconque. Il faut dire qu’avec
une charge alaire de 14 g/dm2 il y a moins de risque, cela ne sera
que plus agréable pour l’atterrissage. J’ai constaté
qu’à plein régime il avait l’air de grimper
franchement. La puissance est plus que suffisante, le petit moteur
CD-Rom amène Manon dans une vitesse rapide pour son échelle
et on a vite fait de parcourir du terrain. Au niveau de la voltige
j’ai passé quelques figures simples, à savoir
le tonneau qui tourne très vite avec mes débattements,
aussi bien à droite qu’à gauche. Le renversement
est assez simple et la dérive malgré sa taille est
très efficace. Du vol tranche a même été
effectué et, à ma grande surprise, tient bien en début
de décharge d’accu mais pas assez pour remonter une
boucle. Le looping passe sur un rayon faible malgré la vitesse
acquise en rapport avec la taille de l’avion, sur la partie
descendante on voit les ailes légèrement fléchir
mais rien ne se casse, le jonc carbone aide bien. Le torque roll,
figure à la mode pour beaucoup de monde, ne passe pas, la
puissance moteur n’est pas adaptée pour cela ni même
la configuration des gouvernes qui sont trop réduites. Les
passages à hauteur des yeux à petite vitesse sont
un régal, un petit coup de dérive et le pilote vous
regarde, on dirait un avion bien plus gros qui passe devant vous.
A la suite de plusieurs vols j’ai constaté qu’il
avait tendance à voler légèrement queue basse
à vitesse réduite, ce qu’il ne faisait pas au
début. En fin de compte en regardant mes ailerons une fois
l’avion au sol, ceux-ci était légèrement
positif. Après réglage de ceux-ci en écartant
les cure-dents du servo d’ailerons des gaines thermo et une
goutte de cyano pour bloquer le tout, Manon a repris une attitude
de vol normale. L’atterrissage se passe très bien,
il ne faut pas aller le chercher trop loin, un filet de gaz est
nécessaire et celui-ci est stable sur trajectoire, l’arrondi
pour faire un trois points est assez facile malgré la taille
du train. Le vol est paisible à souhait et dure avec les
340 HD 10 minutes avant une baisse significative du moteur. Le domaine
de vol peut être très près de soi sans problème,
il tourne sur un mouchoir de poche, des virages à plat rien
qu’à la dérive sont surprenants d’efficacité
et le rayon de braquage est ainsi très faible. Le vol dans
une petite salle a été effectué à Pessac,
suite à l’invitation très sympa de leurs membres
toujours très accueillants. Pour ces vols je n’avais
que la 6”x5” et le vol était rapide mais cela
s’est fait sans trop de difficulté, il suffisait de
se concentrer un peu plus, mais pour un pilote habitué cela
ne pose pas trop de problème. Il est vrai que la vitesse
ne sera pas aussi réduite qu’un modèle fait
pour cela. Avant tout Manon est fait pour voler en extérieur
comme un park flyer léger. Régulièrement je
vole sur la piste d’athlétisme le soir près
de la maison et les décollages sur la piste en synthétique
sont un régal. Malgré son faible poids il se défend
plutôt bien ; dans un petit vent le pilotage est moins
agréable mais la puissance moteur aide bien et la réponse
des gouvernes est bien présente si besoin pour se sortir
d’une situation scabreuse.
Passage au ras des moustaches,
juste pour le plaisir... Les commandes sont précises.
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La construction est assez facile et rapide, la
motorisation est économique avec le moteur fait maison et
la configuration en 2S est monnaie courante dans la pratique indoor,
l’utilisation d’un moteur du commerce ne grèvera
pas beaucoup le budget familial et l’adaptation sera facile.
Le pilotage est à la portée d’un pilote moyen
maîtrisant les ailerons, la vitesse de vol peut être
basse si on le désire, et le vol est plaisant, les passage
bas sont bluffants et si on le désire, il peut voltiger de
façon réaliste un peu comme un Stampe.
Je suis enchanté par le vol de Manon qui à l’origine
est un simple agrandissement du jouet de ma fille. Le prix de revient
est dérisoire et le transport facile. Que demander de plus
?
Manon et le petit biplan qui porte
son nom. Celui qui vole est inspiré d'un jouet construit
par son papa. |
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Le
plan du Biplan Manon
est téléchargeable en
.jpg
(403 Ko)
.tiff
(533 Ko)
.pdf
formatt A3 (387 Ko)
.pdf
en feuille A4 à assembler (763 Ko) |
Contact :
pascal-cepeda@jivaro-models.org |