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Ma tante, en poly sur le potiron !
Présentation
: Jean-François Pion
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Eh oui, Halloween n’est
pas loin alors faute de balai volant, je me suis rabattu sur «
ma tante ».
Comment ça, neveu indigne ? Simplement M. Graupner nous a concocté
un petit JU-52 (affectueusement surnommé « tante Ju »)
d’une taille toute riquiqui, voyez vous-même...
Caractéristiques
Envergure : 75 cm
Longueur : 47,5 cm
Surface : env. 7 dm²
Poids en ordre de vol : env. 188 g
Fonctions R/ C: direction, profondeur, régulation des moteurs
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Cerise sur le gâteau pour les pressés
(ou sentiment d’horreur pour les puristes du balsa amoureusement
mis en forme) l’objet est livré en 3 parties à assembler,
avec quand même la délicate tâche de mettre en place
la radiocommande (gros doigts maladroits s’abstenir, la place
est comptée !). Cela permet une finition superbe – reproduction
facile de la tôle ondulée et de plein de détails
(comme par exemple les hélices, avec des hélices de remplacement
livrées d’origine).
Pour équiper l’oiseau il va vous falloir 2 servos ultra
miniature genre 3,6-4 g que l’on trouve maintenant sous diverses
marques, un micro récepteur (j’ai utilisé un récepteur
Potensky 4 voies qui est une petite merveille) et un variateur 6-7A
le plus petit possible (le mien est un Castle Creation Pixie 20 A qui
me sert sur mes indoors, il est tout petit-petit).
L'empennage du JU-52. La charnière
du stab est déportée, comme sur l'avion grandeur. |
L’assemblage se résume à la mise
en place de l’empennage, pas de réglage possible ni d’erreur,
le système est une glissière en plastique. Là on
voit que le moulage du dessus du fuselage n’est pas parfaitement
aligné, mais avec 2 pas de recul ça ne se voit plus. L’empennage
est déjà réalisé avec les charnières
déportées quasi-maquette, les guignols, il n’y a
besoin que d’une goutte de cyano spécial polystyrène
pour le maintenir en place.
Seuls les moteurs installés sur l'aile sont fonctionnels.
C'est suffisant pour faire voler la reproduction de ce trimoteur. |
La partie RC se résume à mettre en place
les servos avec du double-face selon la notice (très bien faite
avec en prime plein de conseils sur la mise en l’air. Elle gagnerait
quand même à insister sur les avantages d’aller dans
un club pour des conseils et l’apprentissage). A faire attention
quand même de bien coller les servos le plus au fond possible,
la place est comptée et le système de verrouillage du
train d’atterrissage prend un peu de place et risque de coincer
le bras du servo le plus avant.
Bien vérifier que les commandes débattent sans point dur,
la puissance des micro servo n’est pas phénoménale.
Sur le mien, j’ai du refaire une tringle en corde à piano
0,5, celle d’origine étant courbée et frottant trop
dans la gaine. Bien nettoyer aussi les cordes à piano qui sont
mise en place avant peinture et qui bénéficient aussi
d’une couche fine de peinture métallisée ce qui
n’améliore pas le glissement.
L'intérieur du fuselage en
polystyrène. L'équipement radio doit être le
plus léger possible. |
Pour la batterie, j’ai opté pour 2 éléments
Li-Po 850 MHD prévus pour 8,5 A max, ils vont être à
l’aise, l’accu Ni-MH de 180 mAh fourni avec le modèle
pèse quasiment le même poids pour un courant max/capacité
ridicule. Mais si vous avez des 350 mAh Kokam cela suffira ou des 740
mAh encore mieux (histoire de réutiliser l’existant des
indoor. Par contre pour que cela rentre, il a fallu gratter un peu du
remplissage en polystyrene du fond du compartiment batterie (ça
n’affaiblit en rien l’aile), le petit couvercle ferme parfaitement
le compartiment.
Les petites hélices livrées ont un aspect
très réussi. Celle qui est dans le nez de l'avion
tourne en roue libre. |
Le train est pivotant, permettant un rangement plus
simple, avec un petit clip en plastique pour le tenir en position
Prêt à voler, on obtient un poids de 188 g pour 160 grammes
annoncés par le constructeur. Vu que j’emploie des éléments
plutôt plus légers que ceux recommandés, je ne vois
pas bien comment ça peut être possible, en version vol
libre peut être ? (4 g de récepteur, 8 g de variateur,
2 servos à 4 g plus la filasse et on y est !) mais bon ça
devrait voler !
La batterie utilisée est plus
volumineuse que celle qui est prévue par le fabricant.
Le compartiment pour la recevoir a donc été retaillé. |
Réglage de la radio comme sur la notice avec
un chouia de plus et les dual rate prêts au cas où plus
serait trop. Essai moteur avec les petites hélices fournies (façon
semi maquettes, jolies comme tout) avec un pack bien chargé ça
tourne à 11700 tours par minute avec une consommation globale
de 4,2 A soit 32 W en début d’accu, c’est dans les
clous de la règle des 140 W/kg.
Premier essai, jour sans vent (rare sous nos contrées), montage
démesurément long (mise en place de l’aile, branchement
batterie, refermer la trappe, le bagne quoi !) point fixe tout va bien.
Posé sur la piste, vérification ultime du sens des gouvernes
(qui ne s’est pas fait avoir ?) et zou ! pleins gaz… Mais…
Mais quessequissepasse ? Le voilà t’y pas qui tourne en
rond, impossible de contrer à la dérive ! Arrêt
des moteurs, du moteur devrais-je dire, car un moteur a déjà
décidé de se mettre en congé ! M. graupner recommande
bien d’y aller mollo sur les gaz en début de décharge
avec les Li-Po mais 15 secondes c’est court ! Donc pas d’essai
malgré le beau temps... grmbll…
Les petits moteurs livrés ont une durée de
vie plus que limitée. Dommage ! |
Retour à l’atelier et autopsie du moteur
défunt : il sort facilement de sa gaine de polystyrène
avec une pince, en tirant fermement mais délicatement, le collant
double face cède sans difficulté.
Ca ressemble à un moteur GWS mais ce n’en n’est pas
un ! L’extraction du porte-charbon montre que justement il n’y
en a pas et que c’est un simple balai en ressort bronze qui frotte
sur le collecteur. Et comme le moteur tourne à l’envers
(ben oui il est visiblement prévu pour tourner dans l’autre
sens avec un réducteur genre GWS IPX) les pauvre lamelles de
bronze se tordent de rire ou de désespoir au moindre coup de
chaud ! (voire photo) direction l’ordinateur, Internet et hop
! Commande de 2 kits GWS pour motorisation directe, même s’ils
tournent aussi dans le mauvais sens ils ont des balais en carbone !
(M. Graupner, vous savez ce qu’il y a à changer, les économies
de bout de chandelles finissent par coûter cher au modéliste.)
Le moteur défaillant démonté.
On voit les balais en bronze qui frottent sur le collecteur. |
Changement des 2 moteurs (parce qu’il y a peu
de chance que le deuxième dure plus longtemps que le premier),
remise en place des hélices et voilà prêt à
un deuxième essai.
Le décollage sur piste bien lisse est possible. |
A fait comment ça 2 moteurs ? Le JU 52 était
un trimoteur ! Ben oui M. Graupner l’a transformé en bimoteur
(Argh, horreur, damnation, sacrilège tout ça quoi !) mais
pour faire passer la pilule il l’a équipé d’une
hélice folle dans le nez histoire de conserver l’aspect
semi maquette. A priori la puissance devrait être suffisante pour
ne pas ressentir l’effet aéro-frein mais on verra ça
aux essais…
En vol, on constate que la silhouette
de ce petit avion est très réussie. |
Deuxième tentative de mise en l’air,
temps gris crachinant, (comment ça normal à Cherbourg
? ) pas de vent. Branchement, vérification des connexions, point
fixe et Z'y va !
Après le remplacement des moteurs, plus de surprise
en vol. |
Mise des gaz progressive, l’oiseau prend de
la vitesse, l’axe de roulage est facile à garder avec les
débattements préconisés, passage sur 2 roues, décollage,
montée franche assez réaliste à mi-gaz (il y a
pas mal de réserve !). Le bruit est sympa avec la résonance
des 2 moteurs. Premier virage à gauche, ça réagit
bien à la dérive, il s’incline gentiment sans hésitation,
léger soutien, un peu de dérive à droite, rétablissement
sans problème. Quelques crans de trim à la profondeur
pour calmer des ardeurs grimpeuses et prise en main de l’animal.
La vitesse peut être faible sans perdre trop de contrôle,
l’avion s’enfonce gentiment sans partir d’un côté,
la remise des gaz le rattrape immédiatement. L’utilisation
d’une batterie Li-Po est très sécurisante, la puissance
est là et le vol à mi-gaz un vrai plaisir.
75 cm d'envergure, moins de 200 g... On ne peut pas dire
que ce JU-52 soit encombrant.
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Pour l’atterrissage, arrivée d’un
peu haut, gaz coupés, on laisse descendre, un arrondi au dernier
moment, un peu de soutient et hop le voilà posé dans l’herbe.
Autant le décollage de la piste ne m’a posé aucune
inquiétude, autant pour l’atterrissage j’ai préféré
l’herbe, les petites roues m’ont un peu inquiété
et comme j’avais encore des photos à faire...
Les vols pour les photos ont d’ailleurs montré le bon caractère
de l’animal, c’est pas très facile d’amener
une aussi petite chose près de la photographe qui demande d’ailleurs
« d’arrêter le truc le temps de le cadrer correctement
»...
Sur ce, bons vols et à bientôt...
Contacter l'auteur :
jean-francois.pion@jivaro-models.org