Les heures de gloire de la fameuse rencontre p’tits gros
à la Ferté-Alais ne sont plus du passé. En effet, l’International
Model Circus, pour sa deuxième édition, s’est déroulé sur l’immense
terrain de l’Amicale Jean-Baptiste Salis, comme à la belle époque.
L’IMC, ça n’est pas seulement la réunion des plus grands modèles réduits
d’Europe. C’est également un grand salon à ciel ouvert, où les artisans,
fabricants, distributeurs... viennent exposer, vendre et peuvent même
faire voler leur matériel.
Le Mondial du modèle réduit a fermé ses portes, les modélistes s'étaient
lassé de cette foire fourre-tout où le premier coup d'assommoir se
faisait ressentir dès l'achat du billet d'entrée. A l'IMC, on peut
venir en famille en se disant qu'on pourra quand même se faire plaisir
dans les stands : l'entrée n'est que de 7 € et est gratuite pour les
moins de 12 ans. Là, je dis bravo.
L’IMC permet d’imaginer que le salon tant attendu par les modélistes
français est en train de prendre forme. C’est en tout cas en bonne
voie de le devenir puisque les exposants étaient nombreux, leurs stands
fréquentés et les modélistes visiblement très satisfaits ; on ne compte
plus ceux qui sont repartis avec un stock d’accessoires ou un kit
sous le bras.
Le travail pour organiser un tel événement est phénoménal
car il faut gérer à la fois la prise en charge des pilotes venant parfois
de très loin, les exhibitions de leurs modèles, mais également toute
la logistique qu'impose ces alignements de stands, sans oublier le public
venu pour admirer l'ensemble. Comme le site est celui d'un terrain d'aviation,
le lien entre la grande et notre petite aviation se fait naturellement
: Des avions mythiques sont exposés parmis les modèles réduits.
Buzzcom, les professionnels et tous les bénévoles indispensables à ce
type de manifestation semblent avoir parfaitement réussi puisque cette
édition est un succès : du public durant 3 jours, des exposants venant
de tous horizons et plus de 40 grands modèles de catégorie B (+ de 25
kg et + de 160 cc) !
Les démonstrations se sont enchaînées sans discontinuer,
les plus gros modèles (jusqu'à 800 cc !) évoluait individuellement,
mais occupait cependant complètement le ciel avec leur masse imposante.
De nombreux vols à plusieurs ont eu lieu, et on a pu voir des patrouilles
bien au point. Les jets de toutes sortes sont devenus très - voire trop
- nombreux, certains s'en plaignaient dans les allées. Il faut vivre
avec son temps... Les photos parlent d'elles-mêmes, et tant pis si elles
ne suffisent pas à illustrer les vols magnifiques qui se sont succédés.
J'ajouterai juste quelques mots sur les vols de planeurs, qui étaient
tous époustouflants. L'appoche du Swift, en vent arrière sur l'axe de
piste en a laissé plus d'un bouche bée. Le pilote cabre et le planeur
se dresse nez en l'air avant de décrocher, pour se retrouver en vol
dos au ras du sol - enfin, juste assez haut pour pouvoir effectuer un
demi-tonneau et se poser parfaitement dans l'axe, face au vent : du
grand art et un spectacle applaudi par tous, connaîsseur comme grand
public.
Le passage dos au ras de la piste du DG-1000 et son enchaînement interminable
de 8 cubains montrent aussi une belle maîtrise du pilotage, et un modèle
aux qualités de vol hors du commun.
Comme sur tous les terrains de modèles réduits, d'autres
modèles surprennent un peu par leur finition... On ne peut pas le nier
: "Big" n'est pas toujours "beautiful"... Mais ils
font un peu taches parmi d'autres maquettes qui sont magnifiques, comme
ce Beaver tout alu riveté.
Le mélange des genres fait que tout le monde ne sera pas satisfait.
De rares pilotes de grosses machines sont là uniquement pour se montrer,
et les évolutions des modèles plus petits n’ont aucun intérêt à leurs
yeux. Un des membres de l'organisation croisé auparavant sur d'autres
terrains (et qui ne pilotait pas ici) m’a même fait la remarque, disant
que mes « petites merdes » n'auraient aucune place ici, et qu’elles
n'offriraient d’intérêt que si je les construisais plus grosses ! Je
n’avais rien demandé, je n'ai pas du tout cette ambition, et je n’avais
dans les mains que mon appareil photo… Peu importe, on peut aimer construire
et faire voler des petits modèles et allez admirer ce qui se fait chez
les gros. Au final, je suis certain que le plaisir que chacun trouve
à piloter est le même. Un pilote grandeur amateur présent dans les allées
est du même avis : peu importe la taille... Et je suis sûr que la femme
de cet esprit réducteur pense la même chose ! (Jojo, je ne pense pas
que ton sectarisme te fera fréquenter ces pages, mais si par erreur
c'était le cas : "bien le bonjour !" comme on dit...)
Cette différence d'échelle entre les modèles concerne aussi le public
et les annonceurs. La plus grande partie des appareils vendus dans le
commerce ont des dimensions « raisonnables ». Quand ils sont en vol
au-dessus de la piste loin là-bas au fond, ils semblent minuscules,
voire ridicules. Difficile de faire jouer dans la même cours un avion
d’1,50 m d’envergure et un de 6 mètres… Je ne doute pas que l'organisation
trouvera une parade pour que le spectacle soit efficace quelle que soit
l'échelle.
Ce salon est donc en passe de devenir Le Salon, Notre
Salon. Ne manquez pas la prochaine édition et parlez-en autour de vous
pour l'aider à prendre l'essort qu'il mérite.
LB
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