Tout le monde connaît la peinture au pinceau, au rouleau,
en bombe ou même au pistolet. Mais qui a déjà entendu
parler d'hydrographie ? De la peinture à l'eau ! Oui, enfin,
presque... Cette technique récente utilisée en industrie
et maintenant à la portée du bricoleur permet d'obtenir
des aspects spectaculaires tels l'imitation carbone, le métal
brossé ou encore les écailles d'une peau de serpent, sans
nécessiter un outillage complexe ni des heures de dextérité
manuelle... Prêt à plonger dans le bain ? Alors allons-y...
Plouf ! Le résultat est
presque magique comme on le constate sur cette vidéo...
L'hydrographie - également appelée impression par transfert
ou dipping - consiste à appliquer sur une surface une pellicule
d'encre pré-imprimée comportant des motifs.
Pour illustrer la méthode, on peut parler d'une expérience
qu'on a tous vécue avec du lait chaud : Quand il refroidit, une
fine peau se forme en surface. Lorsqu'on y trempe une cuillère,
cette peau s'y attache et vient la recouvrir. C'est le même principe
qu'on utilise lors de l'hydrographie, avec cependant quelques contraintes
à respecter pour obtenir un résultat propre et durable.
Le procédé est applicable à toutes sortes de matériaux
(plastique, bois, métal... et même le Dépron ou
l'EPP !).
Il est très utilisé dans l'industrie automobile pour recouvrir
par exemple les tableaux de bord, les enjoliveurs ou les casques de
motos, mais aussi sur des objets de design, en audiovisuel ou encore
en ameublement et décoration.
Imitation peau de
lézard sur l'aile de ce Mini-Ellipse. Un tel décor
pour reproduire les écailles ne pourrait être réalisé
qu'à la main. Avec l'hydrographie, c'est une plongée
de quelques secondes. (Les déchirures bleues sont réalisées
indépendamment avec des masquages et à la peinture
en bombe.)
Cette petite aile volante pesait 3,1 g avant encrage
et 3,3 g après. La prise de poids est vraiment infime, surtout
sur une cellule plus grande.
Mêmes les formes complexes
d'un émetteur sont encrées dans les moindres recoins.
Le résultat est bluffant avec cette imitation carbone.
Peindre
par immersion
Le film très fin se présente sous forme de rouleau de
1 m², parfois en 50 cm de large, d'autres en 1 m. Au toucher, il
ressemble à de la cellophane, légèrement raide
et bruyant lorsqu'on le froisse. D'un côté, le film est
brillant, de l'autre, il est plus mat. Mais attention, ce n'est pas
cet aspect différent qui permet d'identifier quelle face doit
être au contact de l'eau ; c'est en général
la face la plus contrastée. En cas de doute, on découpe
une chute qu'on pose sur l'eau. Après quelques dizaines de secondes,
l'aspect doit changer et le film s'assouplir totalement. S'il reste
rigide, c'est qu'il a été posé à l'envers.
Ce film est qualifié d'hydrosoluble, c'est-à-dire qu'il
se dissout au contact de l'eau, laissant le motif imprimé en
surface. L'encre, traitée pour réagir après pulvérisation
de l'activateur en bombe, devient alors pratiquement liquide.
Joli décor avec ces arcs
électriques sur un petit fuselage en fibre, blanc à
la base.
Les motifs les plus étranges
existent, comme ces lettres imprimées sur une hélice.
Ici, c'est un verre recouvert
de faux carbone. La surface du matériau a été
préalablement recouverte d'une peinture primaire pour favoriser
l'accroche.
Ici, c'est une petite aile BatWing
R2 en EPP, décorée à la peinture en bombe
dans un premier temps.
Les motifs et textures disponibles sont très nombreux. Les
plus répandus sont les fibres composites, le bois (soit dans
le fil, soit avec des nœuds comme la ronce ou la loupe), la pierre
(marbre, gravillons), le métal (brossé, rainuré)
ou bien variés comme les peaux d'animaux (écailles, taches,
zébrures) ou autres décors encore plus originaux (éclairs,
flammes, camouflage, têtes de morts...). On n'a donc que l'embarras
du choix.
Comme ces films sont également pour la plupart partiellement
translucides, la peinture utilisée pour le fond permet de varier
encore davantage les possibilités.
Côté tarif, il faut compter environ une dizaine d'euros
au m², mais on doit ajouter quelques autres produits indispensables.
Produits,
textures
Les produits présentés ont été achetés
via un site Internet (Hydrokit-Design mais il en existe plein d'autres)
qui propose différents kits personnalisables. On choisit la texture
du film, la couleur de la peinture en bombe qui sera utilisée
pour le fond mais également de l'apprêt blanc ou gris en
fonction du support, et enfin le verni utilisé pour la finition,
sans oublier l’indispensable bombe de produit activateur. Ce détaillant
propose un kit "sécurité" composé d'une
paire de gants en latex, d'un masque en papier, d'un morceau de fibres
abrasives façon tampon Jex très efficace et de diffuseurs
de rechange pour les bombes de peinture.
Il faut ajouter du ruban adhésif en papier qui servira notamment
à encadrer les morceaux de film.
Le set acheté chez Hydrokit-Design : le film,
de la bombe d'apprêt, de la peinture, l'activateur et du verni.
Le film est vendu sous forme de rouleaux. Ici, 50
cm de large et 2 m de long, mais parfois 1x1 m.
La quantité de décors disponible est
phénoménale, d'autant que la peinture utilisée
sur l'objet permet encore toutes sortes de déclinaisons.
On voit ici de la fibre de Kevlar et de carbone, des arcs électriques,
du camouflage, les lettrages ou encore une peau écaillée.
Les deux faces du film diffèrent,
l'une est mate, l'autre brillante. C'est la face la plus contrastée
qui doit être au contact de l'eau (donc celle qui sera visible
après application).
Différents produits en bombe : De l'apprêt
pour la préparation des surfaces, de la peinture pour la
couleur, l'activateur pour l'encre et enfin, le verni de protection.
La bombe d'activateur spécial
qui permet au film de réagir lorsqu'il est posé
à la surface de l'eau.
Le mastique de carrossier, indispensable pour boucher
les petites fissures qui se verraient sous la peinture.
Le kit "sécurité"
contient une paire de gants, un masque en papier, des buses de
rechange pour les bombes et un morceau de tampon à récurer.
Outillage
Vivant en appartement, j'ai pu effectuer mes décors sur le
balcon. On comprend qu'il n'y a pas besoin de beaucoup de place ou d'équipement
sophistiqué pour obtenir le résultat visible sur les photos
qui illustrent cet article.
On utilise des gants en latex pour se protéger les mains et un
masque pour éviter de respirer le nuage nocif de l'activateur
lors de la pulvérisation.
Le plus important est le bac qui sera utilisé lors de la plongée
des pièces. Il doit être suffisamment large et profond,
en fonction de la taille des objets à recouvrir. On choisira
une auge de maçon, un bac à litière pour chat ou
une malle en plastique en fonction de la taille des pièces à
recouvrir. L'auge utilisée ici à une capacité de
12 litres. Elle est remplie avec environ 9 litres d'eau. Eviter la baignoire
car il reste parfois quelques résidus de film qui se collent
sur les parois… L’utilisateur passant après vous
n’apprécierait pas de se retrouver avec un étrange
tatouage ! D'ailleurs, on n'utilise pas de l'eau du robinet mais
de l'eau déminéralisée afin d'éviter toute
trace de calcaire. Après usage, elle n'est pas jetée mais
filtrée pour une utilisation ultérieure.
Pour une réaction optimale du film, le bac est partiellement
rempli d'eau dont la température doit être d'environ 27°.
Prévoir un thermomètre et de quoi la réchauffer
si nécessaire, ainsi qu'un petit tamis pour récupérer
les impuretés entre deux plongées.
Une auge de maçon (de
12 litres ici) suffit pour le trempage de petites pièces.
Le liquide utilisé est
de l'eau, déminéralisée de préférence
pour éviter toute trace de calcaire.
On se protège les mains avec des gants en latex,
et les poumons avec un masque.
Un thermomètre avec sonde est bien utile pour
vérifier précisément la température
du bain, qui doit être d'environ 27°.
Préparation
des objets
Comme pour toute mise en peinture, la surface des objets à
recouvrir doit être soigneusement préparée, c'est-à-dire
apprêtée, finement poncée et nettoyée car
tous les défauts d'aspect se verront après recouvrement.
Chaque couche de primaire est suivie d'un ponçage à l'eau
au papier de verre fin et d'un rinçage.
Sur certains matériaux comme le verre, l'encre accroche mal.
Une couche de primaire en bombe est indispensable. Pour un fuselage
moulé en fibre, on utilise le tampon à récurer
qui permet de dépolir la surface.
Du papier de verre de différents
grains, à sec ou à l'eau, ainsi qu'un tampon de fibre
à récurer sont utilisés pour préparer
la surface des matériaux. Un lavage et un essuyage conciencieux
sont également utiles.
L'EPP ou le Dépron n'ont pas besoin d'être apprêtés,
c'est presque surprenant que le procédé fonctionne aussi
bien sur ces matériaux.
On prendra soin de masquer toutes les parties qui ne doivent pas être
recouvertes, soit par du ruban adhésif en papier ou en plastique,
soit par du film alimentaire. Partout où l'eau pourra se glisser,
de l'encre fera de même et sera très difficile à
retirer.
Il faut aussi prévoir à l'avance de quoi maintenir les
pièces pendant les manipulations puis les suspendre durant le
séchage.
Certaines pièces cylindriques ou biscornues pourront être
recouvertes en deux fois, en prévoyant l’endroit du plan
de joint délimité là encore par un masquage. Cependant,
l'encre a une propriété de déformation incroyable
et la couleur s'applique dans les moindres recoins, tant que des bulles
d'air n'ont pas été emprisonnées.
Préparation
du film
On repère la face du film où l'encre est la plus visible.
C'est elle qui doit être en contact avec la surface de l'eau.
Il faut découper un coupon nettement plus large que la pièce
à recouvrir, tout en s'assurant qu'il pourra entrer dans le bac.
Un cadre est réalisé tout autour avec du ruban adhésif
de masquage en papier. Ce cadre a plusieurs fonctions. D'abord, il permet
de manipuler le coupon plus aisément puis il l'aide à
flotter et à le recentrer dans le bac si besoin. Ensuite, il
évite que le film ne glisse sur les bords du récipient,
surtout quand on pulvérise l'activateur et empêche que
l'encre ne se disperse à la surface lorsqu'elle se dilue.
Le film doit être découpé
plus grand que la pièce à recouvrir. Il est ensuite
encadré avec du ruban adhésif pour le manipuler plus
facilement, le faire flotter sur l'eau et lui éviter de se
déformer.
Préparation
du bain
La bassine suffisamment large et profonde doit être posée
dans un endroit aéré, à hauteur confortable. La
température idéale de l'eau est de 27°. Quelques litres
sont réchauffés dans une casserole pour réajuster
la température contrôlée avec un thermomètre
à sonde.
Le film est déposé face comportant les motifs sur l'eau
en prenant garde à ne pas emprisonner de bulles d'air. Si quelques-unes
subsistent, on parvient à les chasser vers les bords en soufflant
délicatement sur le film. Attention à ne pas souffler
trop fort pour ne pas le faire couler.
Le bain de trempage est rempli d'eau déminéralisée
afin d'éviter toute trace de calcaire. Le bac doit être
nettement plus grand que les pièces à recouvrir.
La température de l'eau doit être respectée
pour un résultat optimal. Ici, 27°C, mesurés avec
un thermomètre à sonde.
On laisse reposer environ 2 minutes afin que la partie en contact
avec l'eau se dissolve. La pellicule en surface plisse au bout de quelques
secondes puis se retend lentement.
Lorsque ce temps est écoulé, on pulvérise l'activateur
en 2 couches croisées, en maintenant la bombe à une trentaine
de centimètres du film, toujours pour éviter que l'eau
le submerge. Cette fois, c'est l'encre qui se dissout. Sans le cadre
en papier, elle se répartirait s'étalerait à la
surface de l'eau.
On laisse agir quelques secondes puis on retrousse ses manches...
On
se jette à l'eau !
Un bouchon en plastique...
"carbonisé" !
Mon premier essai a été fait avec
ce bouchon de réservoir. Franchement pas le meilleur
choix pour se lancer à cause de la complexité
du quadriallage moulé mais le résultat a quand
même été bluffant, malgré quelques
imperfections.
Le bouchon a
d'abord été soigneusement dégraissé
puis rincé à l'eau.
Ensuite, toutes
les parties ne devant pas être décorées
ont été masquées au ruban adhésif
papier. Il peut s'imbiber d'eau, donc soit on le retire
aussitôt après trempage, soit on attend que
tout soit totalement sec.
Le film encadré
de scotch papier est posé à la surface de
l'eau puis lorsqu'il a réagit, on vaporise l'activateur
en bombe
Une quinzaine
de secondes après, on immerge la pièce en
essayant de laisser s'échapper les bulles vers la
surface. Quand la pièce est totalement dans l'eau,
on dilue le film restant en surface en remuant puis on retire
la pièce face vers le ciel, en évitant les
déchets de film qui restent en surface.
Ca sort du bain dans cet état.
Magique, non ? On rince sous le robinet puis on passe une
couche de verni quand tout est bien sec.
Et voici un bouchon de réservoir
en carbone presque aussi vrai que nature. Les zones noires
n'ont pas été recouvertes à cause de
la présence de quelques bulles emprisonnées.
La plongée est le moment le plus délicat. Des gants
en latex protègent les mains. L'objet est tenu par l'intérieur,
ou par des zones qui ne devront pas être décorées.
Le mouvement rotatif plongeant doit être franc et régulier
pour que le film s'applique se de façon rectiligne sans faire
de vagues. L'objet doit être incliné entre 30 et 45°
afin de ne pas emprisonner de bulles d'air, sinon il y aura des manques
impossibles à rattraper. On peut s’entraîner au préalable
à effectuer le mouvement en dehors de la bassine pour se faire
la main. Toute glissade latérale laissera apparaître une
déformation du film. C'est pratiquement invisible avec certaines
textures mais c'est moins joli quand il s'agit d'un motif régulier,
comme du tissu carbone par exemple.
En industrie, c'est un bras robotisé qui effectue le mouvement
parfait.
Lorsque la pièce est totalement immergée, on la remue
délicatement d'un mouvement circulaire pour diluer le film qui
reste en surface, afin qu'il ne vienne pas se coller sur la pièce
lorsqu'on la sort de l'eau en la tournant face décorée
vers le haut. L'instant est presque magique car le résultat est
vraiment surprenant ; l'aspect de la pièce vient de changer
radicalement en quelques secondes. Le décor est plaqué
jusque dans les moindre recoins.
Elle est aussitôt mise à égoutter, en prenant garde
de ne pas altérer l'encre.
Si des bulles d'air sont restées emprisonnées après
la sortie de l'eau, on peut passer délicatement la main sur l'encre
de façon à les faire disparaître, à condition
de ne pas avoir attendu trop longtemps après avoir passé
l'activateur.
On enchaîne avec les autres pièces à recouvrir,
juste après avoir pris soin de repêcher les impuretés
dans l'eau avec un tamis ainsi que les résidus d'activateur en
faisant glisser un morceau de papier absorbant sur la surface.
On s'essuie bien les doigts car si les gants sont mouillés, le
film aura tendance à coller, ce qui complique la dépose
sur l'eau. Prévoir plusieurs feuilles de papier absorbant à
proximité pour éviter les désagréments.
Décoration
éclair sur un fuselage fibre
Un petit fuselage fibre du commerce.
Le plan de joint discret est cependant visible et sensible
au toucher.
Du mastic polyester est utilisé
pour boucher la fente. Une fois sec, il est finement poncé
à l'eau.
Le fuselage parfaitement lisse reçoit
une couche d'apprêt blanc en bombe.
Pour favoriser l'accroche de la
peinture ou de l'encre, un ponçage au tampon abrasif
est idéal.
Trempage de la pièce. Un
peu trop rapide ici, le film s'est déchiré.
La plongée doit être lente et régulière.
La pièce a été
immergée en commençant par le dessus. Les manques
sur le fond du fuselage seront remplacés par une peinture
noire.
Le noir du film couvre parfaitement.
Les arcs électriques sont de la couleur du fond, blanc
en l'occurrence.
Ce type de déco serait très difficile
à réaliser autrement que par trempage.
Du
Dépron à peine plus lourd
Le procédé fonctionne
également très bien sur du Dépron. J'ai essayé
sur de petites ailes volantes Hummel qui pèsent environ
13 g en ordre de vol. Le plan est téléchargeables
sur cette page : http://www.stephanb.rchomepage.com
On
découpe ces minuscules ailes volantes dans une feuille
de Dépron de 3 mm.
Le
dessous est resté blanc, donc masqué avec
du ruban adhésif. Le dessus a reçu quelques
brumes de peinture non styrophage.
Avant
et après trempage : le jour et la nuit !
On
plonge la pièce en l'inclinant fortement pour chasser
les bulles.
On
la ressort de l'eau en essayant de traverser le cadre en
papier qui tenait le film pour éviter les résidus.
Sur
le Dépron, quelques bulles ont parfois tendance à
rester accrochées. On peut les faire disparaître
dès la sortie de l'eau en lissant l'objet très
délicatement avec les doigts.
Ces
minuscules dérives ont été recouvertes
en une seule passe : les deux faces et la tranche.
La
prise de masse est infime : 0,2 grammes pour cette petite
aile en Dépron. Pourquoi se priver ?
Du
dépron façon carbone ? C'est possible, sans
la solidité cependant...
Et
voilà le résultat : un décor unique
et durable.
L'EPP aussi !
Par curiosité, j'ai essayé de recouvrir
un morceau d'EPP. Je ne m'attendais pas à un tel résultat
puisque l'encre adhère très bien, et se glisse entre
les billes. C'est vraiment étonnant.
Même
l'EPP peut être recouvert durablement. On voit que
l'encre suit parfaitement les billes sur cette chute pourtant
pliée à 180°.
C'est une BatWing R2 qui a servi pour cet essai,
un petit kit produit par Bat Modélisme. La majorité
des films étant translucide, on pose donc la couche
de peinture au préalable.
Un feutre indélébile est utilisé
pour tracer la base du décor sur l'EPP.
Le dessous de cette aile doit rester blanc, il est donc totalement
masqué.
Le masquage est réalisé au scotch
papier.
Quelques voiles de peinture en bombe.
Après séchage, on retire les masquages
puis on renouvelle l'opération.
Le décor est posé. On pourrait
s'en contenter mais on peut faire beaucoup mieux...
Le dessous de l'aile est protégé
par du film alimentaire.
On immerge la pièce par le bord d'attaque,
en l'inclinant mais sans toucher le fond.
On ressort, si possible en dehors du cadre de
papier pour éviter les dépôts.
Une pièce tout juste sortie du bain.
Elle est mise à égoutter quelques instants avant
d'être consciencieusement nettoyée pour faire
disparaître la pellicule huileuse.
La pièce doit être rincée
à l'eau douce. Elle prendra un aspect mat avant de
poser le verni.
Le dessous du fuselage est protégé.
Deux petits supports sont confectionnés pour maintenir
l'objet.
Le motif s'est étiré sur les flancs
mais de le dessus est resté très régulier.
Certaines pièces pas trop complexes peuvent
être recouvertes sur toutes les faces en un seul passage.
Cette dérive
décorée à la fois sur les côtés
et sur la tranche a été recouverte en une
fois. Le motif est à peine étiré.
Et voilà une petite
aile au décor unique, pourtant issue d'un kit. La
BatWing R2 sera présentée plus en détail
prochainement. Elle peut voler en salle en 2S mais aussi
comme un petit bolide en extérieur quand on la passe
en 3S. Le kit coûte une trentaine d'euros.
Rinçage
Quand toutes les pièces sont encrées, on les nettoie
longuement à l'eau tiède sous le robinet, en frottant
délicatement jusqu'à ce que l'aspect huileux, un peu poisseux
comme celui d'une peau de poisson, ait totalement disparu. Il faut rincer
abondamment jusqu'à ce que le jet ne fasse plus de bulles au
contact de l'objet. Sinon, le verni risque de réagir et de cloquer
ou n’adhérera pas bien.
Les pièces doivent être suspendues de façon à
ce que la surface et la tranche de l'objet qui vient d'être recouvert
ne soient pas en contact avec quoi que ce soit. On laisse sécher
naturellement ou dans une étuve si on en possède une.
Après séchage complet, un verni mat ou brillant vient
protéger l'ensemble et donner de l'éclat. Le revêtement
devient alors hautement résistant et durable.
Le rinçage abondant se fait à
l'eau chaude jusqu'à ce que les bulles qui se forment sous
le jet disparaissent. Suit un séchage à l'air libre
durant plusieurs heures ou en étuve.
Après
usage...
L'eau déminéralisée est filtrée avec un
bas nylon ou un filtre à café et conservée pour
une autre séance d'hydrographie.
Les résidus sont nettoyés tant qu'ils ne sont pas secs.
Le film non utilisé doit être conservé dans un endroit
frais et sec pour ne pas se détériorer avec le temps.
On retire les résidus dans le bac
avant de recouvrir un nouveau modèle. A l'aide d'un tamis
fin pour ce qui est immergé et avec du papier essuie-tout
pour ce qui reste en surface.
Supports
adaptés
Le procédé est applicable à de nombreux supports :
plastique souple ou dur, pièces moulées en fibre, ou encore
le métal et le verre préalablement recouvert de primaire.
Je craignais que le Dépron ne fonde au contact de l'encre ou
de l'activateur, mais il n'en est rien. De micro-ailes volantes pesaient
3,1 g avant recouvrement et seulement 3,3 g une fois l'encre posée
suivie de deux couches de verni ! Le poids est donc dérisoire.
Plus étonnant encore avec l'EPP : L'encre s'incruste plutôt
bien entre les billes. Et on constate qu'il s'agit bien d'une fine pellicule
d'encre qui a été imprimée et non pas d'un film
comme un entoilage. Une pièce recouverte peut-être tordue
à 180° sans que le décor ne laisse apparaître
le moindre pli. Il s'étire ou se compresse en même temps
que la mousse.
Suivez
la méthode... à la lettre !
Les
parties qui ne doivent pas être décorées
doivent être masquées au préalable.
On
plonge, et quelques secondes après le décor
est fixé.
Le
film est encré de lettres blanches. Malgré
le fond noir de l'hélice, le résultat est
parfait, très contrasté.
Simulation...
Ce
boîtier émetteur pour simulateur de vol manquait
un peu de charme. Après avoir été démonté,
il a été recouvert de film imitation carbone.
Pour
tenir les pièces sans les toucher avec les doigts,
on improvise des poignées plaquées aux endroits
qui n'ont pas besoin d'être décorés.
Immersion
de la trappe. Le geste doit être régulier pour
éviter les vagues et autres déformations.
Trempage
de la façade aux formes très complexes. Le
geste doit être pensé pour éviter d'emprisonner
des bulles d'air.
Et
voilà le résultat après décoration.
Convainquant !
L'encre
s'est déposée dans les moindres recoins.
Une
couche de verni est indispensable pour bien fixer le film.
Mat ou brillant, c'est au choix.
Le boîtier a pris
une touche moderne sans y passer trop de temps ni y consacrer
trop d'efforts.
Verrerie d'art !
Le film n'adhère
pas directement sur le verre. Il faut auparavant le recouvrir
d'une couche de primaire.
La surface a
été recouverte en une seule passe.
Le motif s'est très
étiré par endroit. Avec d'autres motifs, le
résultat pourrait être plus ou moins déformé.
Décoration
originale
L'impression par transfert permet de réaliser des décors
étonnants sans nécessiter un outillage complexe. Applicable
à toutes sortes de matériaux (composites, plastiques,
verre, métal, mais aussi polystyrène ou EPP), chaque objet
devient personnalisable, même s'il s'agit d'un modèle issu
d'un kit. Pas besoin n'ont non plus d'une dextérité manuel
exceptionnelle, le procédé est à la portée
de tous.
Alors n'hésitez-pas à sortir des sentiers battus pour
faire bonne impression : foncez dans le décor !
Du
"tout plastique"... à la peau de lézard
!
L'absence
de décor sur ce Mini-Ellipse me chagrinait depuis des
années. Sans altérer la pureté des lignes,
un peu de fantaisie s'imposait...
Le film doit
être découpé plus grand que la pièce
à recouvrir. Avec un peu d'habitude, on optimise les
dimensions idéales dans sans faire trop de pertes.
Etape indispensable : chaque coupon de film est encadré
par du ruban adhésif en papier qui permet une manipulation
aisée tout en retenant l'encre lorsqu'elle se liquéfie.
Immersion de l'objet tenu
par un endroit qui n'a pas besoin d'être recouvert.
Après trempage,
l'effet est saisissant. Il reste à effectuer un rinçage
soigné avant la pose d'un verni.
On termine
par un recouvrement avec un verni mat ou brillant, en deux
couches afin de bien fixer l'encre.
Les zones
qui ne doivent pas être peintes (si elles restent visibles)
doivent être masquées avec du ruban adhésif.
Comme avant
toute peinture, les surfaces doivent être finement poncées,
propres et apprêtées. Pour des objets moulés
en fibre, on dépolit les surfaces avec un tampon abrasif
pour favoriser l'accroche.
Du film alimentaire est
utilisé pour masquer rapidement les grandes surfaces.
Le bord doit être parfaitement hermétique pour
parer à toute infiltration.
Le film doit être
déposé délicatement à la surface
de l'eau. Il faut éviter à tout prix d'emprisonner
des bulles d'air.
Après quelques secondes, le film réagit en
se fripant. Lorsqu'il s'est dilué dans l'eau au bout
d'environ 2 minutes, la peau se retend.
L'activateur est alors
pulvérisé à la surface, en deux couches
croisées. L'encre fond à ce moment-là,
l'objet va pouvoir être immergé juste après.
La plongée ne dure
que quelques secondes. Quand la pièce est ressortie,
l'encre s'est déposée avec une précision
étonnante. Toute coulure est impossible et le résultat
est presque magique.
Ici, c'est l'extrémité
d'une aile tout plastique qui subit le traitement. Tout ce
qui ne doit pas être encré est protégé
par du ruban adhésif et du film alimentaire.
Le ruban de
masquage permet de délimiter méticuleusement
les contours. On voit bien ici la précision du motif.
C'est bien de l'encre
qui s'est déposée, et non un film. Il n'y a
rien à recouper au niveau de l'articulation par exemple.
Quel que soit le rayon
des courbes, toutes les formes sont recouvertes avec exactitude,
comme on le voit sur ces saumons.
Le
bord a été retracé au feutre indélébile
pour bien le matérialiser.
Les
déchirures sont tracées à l'informatiques
et découpées dans du vinyle avec une machine
Silhouette SD.
Masquage
puis peinture. Un voile de noir pour l'ombre, un de blanc
pour le reflet et la couleur pour le reste.
Des
bombes de peinture ont été utilisées
mais un aérographe permettrait de travailler avec
plus de précision et des dégradés plus
progressifs.
Un fuselage
peut être recouvert en une fois, en immergeant d'abord
le dessus. La jointure se fait uniquement sur le plan de joint
inférieur.
Les motifs sont cependant très étirés.
Tous les films ne sont donc pas adaptés pour cet usage
et il faudra parfois procéder en deux demi-coquilles.
Des
finitions assez extraordinaires peuvent être obtenues
sur nos modèles et équipements grâce
à l'hydrographie, un procédé étonnant
mais cependant tout à fait abordable.
Quelques
erreurs à éviter
Effets
Cause
Remède
-
Des bulles sont emprisonnées sous la surface
-
Film froissé ou mal positionné
-
Poser le film plus délicatement, en commençant par
le milieu.
- Souffler délicatement sur le film pour faire glisser
les bulles vers les bords.
-
Le film se déchire lors de l'immersion
-
Eau trop froide
- Temps d'attente trop court avant pulvérisation
-
Ajuster la température du bain à 27°C
- Immersion trop rapide
- Consulter les consignes du fabricant et le timing indiqué
-
L'encre accroche mal
-
Surface mal nettoyée ou trop lisse
-
Dépolir la surface et bien la nettoyer avec les produits
adaptés
- Appliquer une couche de produit primaire
-
L'encre couvre mal ou se répand en surface
- Temps d'attente trop long après pulvérisation
de l'activateur
-
Immerger la pièce sans tarder après pulvérisation
(jamais plus de 30 s)
- Trop d'activateur
- L'encre se détache lors du nettoyage
-
Nettoyage trop virulent
-
Laisser égoutter plus longtemps avant de nettoyer
- Mettre plus d'activateur
-
Des bulles subsistent après la sortie de l'eau
-
Objet pas assez incliné
- Temps d'attente trop court
- Impuretés en surface
-
Respecter le timing
- Lisser délicatement avec le doigts pour crever les bulles
- Certaines zones non recouvertes
- Des bulles ont été emprisonnées durant
l'immersion
-
Incliner la pièce davantage
- Immerger la pièce plus lentement
-
Le film reste raide à la surface
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Film posé à l'envers
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A refaire avec un autre morceau posé du bon côté