Photos de l'auteur, de Guinôme, de Jean-Charles, de Romain...
Tout
commence par un détail : Une “turbine”, rapportée
par l’ami Denis lors de ses pérégrinations
en Extrême-Orient, est posée à côté
de l’écran de l’ordinateur et me titille depuis
plusieurs jours. C’en est trop, voilà des semaines
que je n’ai pas trouvé le temps d’assembler
deux morceaux de bois. Il me faut un modèle pour aller
autour, et vite !
Sur cette vidéo, l'Hiryù est équipé
d'un petit moteur et vole à mi-puissance afin que le multicoptère
en poursuite arrive à suivre.
Caractéristiques
techniques
Envergure : 83 cm
Longeur : 79 cm
Surface : 12,8 dm²
Poids : 650 g
Charge alaire : 50,8 g/dm²
Profil : SB 97 8/1.25
Equipement
Turbine : SF 1028 (Super Flying Model) diamètre rotor 66
mm
Moteur : E-Flite Park 400 (4 200 KV)
Batterie : 7 éléments Ni-Cd de1250 mA ou 3 éléments
Li-Po 2 000 à 3 100 mA
Consommation avec ce moteur et l’hélice recoupée
à 3 pales : 20 A
Autonomie : 9mn30’’ plein pot au sol, soit plus de
20 minutes de vol
On fouille dans la doc, on regarde des photos,
on retourne les feuilles de croquis : Plein de semi-maquettes qui
resteront encore un temps des projets. Il s’agit quand même
d’être prêt pour la saison prochaine et ses rencontres
électriques ; une reproduction demanderait beaucoup trop d’heures
afin de ne pas bâcler les détails.
Les éléments composants
le kit de la turbine SF. Le rotor possède à l’origine
6 pales, mais 3 ont été recoupées afin de
réduire la consommation avec le moteur utilisé.
Deux modèles ont été
construits. Le proto fonctionnait déjà bien, le
suivant doit être parfait...
En tout cas, l'Hiryù plaît sur les terrains.
Les
grandes lignes
Alors on change d’avis, ce sera une création. Quelques
coups de crayon, une grande dérive ressemblant vaguement à
celle du Payen Katy, un mélange de courbes, de droites, et ça
prend tournure.
Afin d’obtenir le meilleur rendement, l’hélice carénée
- la turbine SF - n’est pas intégrée dans un long
conduit mais seulement dans une nacelle profilée. Tout est conçu
pour lui offrir la plus grande arrivée d’air : les flancs
du fuselage sont concaves, l’aile est échancrée.
En fait, c’est elle qui détermine le maître-couple
de la cellule.
Ce jet original n’est pas
issu d’un manga japonnais... Malgré ses formes un
peu tourmentées, il est construit tout en balsa autour
d’une turbine SF économique conçue pour les
moteurs au format 400.
La vitesse de vol est assez élevée,
même si ça n’est pas encore celle d’un
racer. On a cependant la sensation de piloter un véritable
jet avec une ligne tendue et des trajectoires très amples.
La batterie est prévue pour se loger dans la partie avant du
fuselage offrant un compartiment relativement vaste. Le variateur est
logé à cet endroit, pas très loin du récepteur.
Les câbles d’alimentation du moteur passent par la pointe
de la dérive.
Le servo de profondeur est placé au-dessus, intégré
dans l’immense dérive en structure, dotée d’un
profil Naca symétrique aminci à 7% afin de réduire
la traînée. Il entre tout juste, légèrement
déporté afin que le palonnier ne vienne pas frotter contre
le coffrage. Un volet de direction pourrait être ajouté
pour réaliser des montées bien verticales car par vent
latéral, l’avion vole parfois un peu de travers. Ca aiderait
aussi pour les renversements ou pour favoriser les passages en vol tranche.
L’aile est en forte flèche pour la stabilité et
aussi pour accentuer l’impression de vitesse. Elle est très
légèrement surélevée par rapport au fond
du fuselage, afin de ne pas toucher directement le sol lors des atterrissages.
Quelques nervures sont glissées sur un longeron en balsa plein
qui se reprend sur les coffrages d’intrados et d’extrados
du bord d’attaque, formant un D-Box rigide. Les ailerons sont
taillés à la demande dans un bord de fuite en balsa. A
cause de la flèche et de la faible épaisseur du profil,
ils doivent être mis en forme sur mesure. Un bloc de balsa vient
renforcer l’emplanture, au niveau de l’échancrure.
Pour le profil de l’aile, j’ai opté pour le SB 97
8/1.25 développé pour les modèles rapides et déjà
testé avec succès sur différents sujets. Deux micro-servos
pour les ailerons sont logés dans l’épaisseur, près
de l’emplanture.
La construction n’est pas très compliquée et est
assez rapide, mais le modèle est loin de s’adresser à
des débutants à cause de sa vitesse et de sa charge alaire
élevée, même si son comportement en vol est parfaitement
sain et sans mauvaise surprise.
La
turbine
Produite par SF (Super Flying Model), elle est conçue pour les
moteurs au format 400 mais les brushless bien plus performants et dorénavant
abordables offrent des vols radicalement différents.
Elle est composée d’un rotor noir renforcé de fibre
de carbone à 6 pales qui mesure 66 mm de diamètre, d’un
stator en plastique gris qui fait bien sûr office de support moteur
et qui comporte deux pattes à l’extérieur du conduit
pour la fixation sur le modèle. Un cône vient se fixer
à l’avant sur un embout fileté pour un axe moteur
de 2,3 mm. L’ensemble pèse 42 g et est vendu à un
prix tout à fait raisonnable... à l’étranger.
Espérons que nos importateurs et revendeurs ne seront pas trop
gourmands.
Afin de ne pas la déformer, il est préférable de
ne pas la faire tourner “en l’air” mais de la fixer
solidement sur un support ou dans un modèle.
Le creux du flanc
permet à la turbine d'être parfaitement alimentée
en air. A l’arrière-plan le rotor dont on n’a
gardé que 3 pales.
Le moteur utilisé est
un brushless de 20 mm de diamètre mais la turbine est conçue
pour recevoir un Speed 400 ou 480.
Ca peut surprende, mais elle se “rode” toute seule les premières
secondes de fonctionnement. En fait, la veine n’est sans doute
pas parfaitement cylindrique (à quelques dixièmes de millimètre
près...). Les pales viennent donc frôler le plastique,
et leur matière qui fond par frottement s’étale
lors de la rotation rapide et vient se répandre sur le conduit.
Il ne faut surtout pas chercher à le retirer par la suite, afin
de ne pas augmenter l’espace entre le conduit et le rotor.
Qu’on se rassure, l’épaisseur de ce dépôt
est infime et on ne se rendrait compte de rien si tous les éléments
étaient de la même couleur.
Sur notre modèle, elle est fixée grâce à
un support circulaire en contre-plaqué de peuplier multiplis
découpé au diamètre exact. Deux traverses horizontales
permettent de l’immobiliser avec 4 boulons qui se reprennent sur
les pattes existantes.
Construction
du fuselage
Les flancs sont renforcés
avec des doublages et quelques baguettes carrées dans les angles.
Afin de leur donner une forme arrondie, les collages sont faits sous
contrainte en surélevant une partie des flancs du chantier.
Le couple arrière est resserré au centre, il suffit de
maintenir les flancs pincés pendant la durée du séchage
de la colle.
Deux baguettes en pin courent sur toute la longueur. Celle du dessus
reste plate tandis que celle du dessous prend une forme arrondie. Après
collage, elle est doublée d’une autre baguette afin de
garder sa forme et d’offrir une plus grande résistance
lors des contacts avec le sol.
Sur la partie avant, des coffrages sont placés fibres en travers
et un bloc de balsa forme le nez.
Le support de turbine vient se glisser à ce moment-là.
Ne pas oublier de placer en premier la lèvre d’entrée
de turbine. Elle doit être encochée au niveau des baguettes
inférieure et supérieure.
L’anneau en contre-plaqué doit être collé
à 90° par rapport à la baguette supérieure
plate, et bien sûr également par rapport à l’axe
de symétrie verticale. Le fuselage retourné sur le chantier
et des équerres participent au bon déroulement de l’opération.
Les flancs du fuselage sont concaves
pour offrir la plus grande arrivée d’air à la
turbine. Ils doivent être maintenus pincés pendant
le séchage.
La petite platine supportant l’écrou
de fixation d’aile vient se placer entre les flancs.
Le fuselage est retourné
sur le chantier. La baguette supérieure est rectiligne tandis
que celle du dessous suit un arrondi et se reprend sur une âme
en balsa.
La baguette inférieure en
pin est doublée avec une autre car la partie arrière
du fuselage fait office de patin.
La partie arrondie du fuselage est
fermée avec un bandeau de balsa tendre qui sera arasé
par ponçage.
Le support de la turbine est réalisé
avec un anneau en contre-plaqué. La lèvre d’entrée
d’air en plastique est entaillée pour le passage des
baguettes.
Fabrication
de la dérive
Trois nervures, une à
la base, une autre servant de support au servo de profondeur et à
l’assise du stab, et une troisième pour conserver le profil
dans le haut de la dérive. Le bord d’attaque forme une
légère courbe, c’est bien plus élégant
qu’un simple triangle même si ça complique un tout
petit peu l’étape du coffrage. Celle-ci se fait en l’air,
en faisant progresser le coffrage simultanément sur chaque face
en veillant à ne rien vriller.
Par la suite, une ouverture est pratiquée pour accéder
au servo de prodondeur, deux fentes découpées pour laisser
passer le stab et le dessous de la pointe ajouré afin de pouvoir
y glisser le fil du servo ainsi que ceux du variateur.
Une fois la dérive collée en place sur le fuselage, on
peut réaliser la nacelle profilée enveloppant la turbine.
Pour cela, on recouvre un cylindre mesurant le même diamètre
que la turbine (une bombe de peinture par exemple) d’une épaisseur
de contre-plaqué 4/10 puis de 3 couches de balsa 20/10 tendre.
On sépare le tout en 4 morceaux qu’on colle en place contre
l’anneau en contre-plaqué, autour du conduit en plastique.
Sur celui-ci existe une cannelure que j’ai supprimée par
ponçage. Après séchage, on coffectionne la partie
échancrée à l’arrière et on profile
l’ensemble en affinant le bord de fuite.
Trois nervures
forment la dérive. Le montage se fait en l’air. Le
servo de profondeur vient se loger à l’intérieur.
Le fuselage est poncé, la
dérive coffrée prête à venir se coller
par-dessus.
Avant collage, il faut percer la
pointe de la dérive et le dessus du fuselage pour le passage
des fils allant vers le moteur.
Gros plan sur la fixation de la
veine d’air. Les baguettes de bois dur sont collées
sur l’anneau.
Le carénage est confectionné
avec du balsa doublé de contre-plaqué fin mis en forme
au préalable sur un cylindre.
Le carénage est en 4 morceaux
ajustés directement sur le modèle. Ceux du bas peuvent
être simplement pointés à la cyano afin de pouvoir
démonter la turbine.
Assemblage
de l'aile
Les nervures sont découpées
par paires, la méthode du bloc ne pouvant donner de bons résultats
à cause de la flèche importante. L’unique longeron
de chaque demi-aile est découpé dans du balsa dur, en
prenant garde à ce que le fil du bois soit bien dans le sens
de la longueur. Le bord de fuite est encoché pour recevoir les
queues de nervures puis l’ensemble est construit en plaçant
le côté extrados sur le chantier et en ayant pris soin
de surélever les queues de nervures afin de ne pas introduire
de vrillage. L’échancrure au niveau du passage du longeron
sur les nervures doit être reprise à la lime douce, ainsi
que la pointe de chacune d’elles pour que le bord d’attaque
plaque parfaitement. Après ponçage de ce dernier dans
le prolongement des nervures, on peut coller le coffrage d’extrados
puis réunir les deux demi-ailes en respectant le dièdre.
Une clé en contre-plaqué encochée au passage de
chaque nervure vient se glisser par le dessous. Couper le bord de fuite
et insérer un tronçon de planche de balsa à l’arrière,
mis en forme par ponçage, ainsi qu’un doublage sur la partie
avant des nervures qui renforcera le passage du téton de fixation
d’aile.
On peut alors mettre les servos d’ailerons en place, en vérifiant
bien que les palonniers sont au neutre puis on coffre l’intrados.
Collage du bord d’attaque en bois dur, des saumons et profilage
de l’ensemble à la cale à poncer.
La pointe de l’aile est recoupée puis percée pour
recevoir un téton de centrage en hêtre.
L’aile est ensuite mise en place sur le fuselage, le trou pour
la vis de fixation repéré et percé. Les ailerons
sont découpés dans le bord de fuite avec soin à
l’aide d’un gros cutter ou d’une scie puis biseautés
au niveau de l’articulation.
Il reste à confectionner le carénage du dessous qui doit
affleurer le fond du fuselage.
Les
deux demi-ailes sont réunies par une clé en contre-plaqué
encochée à mi-hauteur au passage des nervures.
Les deux servos d’ailerons
doivent être mis en place avant coffrage de l’intrados.
A noter : le bloc balsa rapporté au bord de fuite puis échancré.
Le dessous de l’aile reçoit
une pièce profilée en balsa épais dans le prolongement
du fuselage.
La construction est terminée.
Il reste l’entoilage, et notamment celui du fuselage qui demande
de la patience.
Equipement
Côté batterie,
on peut loger pas mal de choses, la place disponible permet de glisser
7 éléments Ni-Cd format 2/3 SC de 1 200 mA ou
3 éléments Li-Po de 2 000 à 3 100 mA. Tout dépend
en fait du moteur choisi et de l’autonomie souhaitée.
J’ai essayé dans un premier temps 2 moteurs brushless SF,
donc de la même marque que la turbine : le 3200 et le 4700.
Le premier offrait une bonne durée de vol mais manquait un peu
de puissance (Consommation de 13,3 A sous 11,1 V.)
Le deuxième avait vraiment la pêche mais consommait trop
et chauffait (25 A avec 6 pales et 20 A avec un rotor recoupé
à 3 pales).
J’ai par la suite utilisé un E-Flite 400 avec un KV de
4 200 qui consommait 24 A avec l’hélice 6 pales et seulement
19,5 A avec 3 pales sous 3 éléments Li-Po de 3 100
mA à 34 000 t/min, soit une puissance d’environ 220 W.
C’est finalement cette configuration qui a été adoptée
sur l’Hiryù. Là, les trajectoires sont tendues,
le vol rapide et l’autonomie largement suffisante avec des vols
qui dépassent à chaque fois les 20 minutes car on se lasse
de voler plein pot constamment.
Le contrôleur est un Jeti Jes 30-3P. Le récepteur est un
petit Feigao 6 voies. Ces deux éléments sont placés
dans le fuselage, au-dessus de l’aile, donc assez proches l’un
de l’autre. Pour un fonctionnement sans histoire, il est impératif
de regrouper les fils d’un même côté. En plaçant
le tout en vrac, des tops radio sont fréquents. L’antenne
de réception peut être guidée à travers la
dérive ou scotchée le long de la poutre inférieure
du fuselage. Attention à ce qu’elle ne puisse pas être
avalée par la turbine.
La commande
de profondeur forme un Y pour attaquer les 2 volets qui ne sont
pas articulés sur le même axe.
Une trappe pratiquée sur
le flanc de la dérive permet d’accéder au servo
de profondeur. Elle est refermée avec un morceau d’entoilage.
Les commandes de profondeur en corde
à piano sortent par des fentes pratiquées dans la
dérive.
Il faut tout faire pour éviter
le flutter. Ici, les commandes d’ailerons sont en jonc carbone
de 2 mm.
Les dimensions du fuselage sont
réduites au plus juste autour de la batterie et du récepteur.
Batterie
Ni-Cd 8,4 V de 1 200 mA et 256 g ou Li-Po 11,1 V de 3 100 et seulement
206 g. Le choix est vite fait... et le modèle métamorphosé
!
Finition
La cellule est poncée
soigneusement au papier de verre fin pour bien casser les angles et
faire disparaître les facettes. Tout doit être parfaitement
ajusté, y compris le petit carénage d’intrados.
L’entoilage est réalisé en film thermorétractable
en recouvrant en même temps les gouvernes afin que le matériau
fasse office de charnière. Il est utile de prévoir un
décor contrasté sur ce genre de modèle.
Les marquages ont été tracés à l’ordinateur,
imprimés puis collés sur le modèle et enfin recouverts
d’un film adhésif transparent.
Réglages
Il faut se contenter de petits
débattements si on souhaite conserver un pilotage agréable.
Voici ceux adoptés sur le modèle :
- Ailerons : 7 mm de chaque côté
- Profondeur : 8 mm de chaque côté
Pour le centrage, la plage est assez vaste. En le plaçant à
114 mm du bord d’attaque, soit pratiquement au niveau de la vis
de fixation de l’aile, le modèle n’est pas vicieux
du tout, il ne déclenche jamais sans prévenir et ne part
pas en vrille, sans cependant être “lourd” sur l’axe
de tangage. Le reculer de quelques millimètres augmenterait sans
doute les performances mais je doute que ce soit significatif.
Malgré l’aile basse,
la prise en main près du centre de gravité pour le
lancement est aisée.
Sur
piste en herbe rase (ou artificielle), les glissades et “touch
and go” s’enchaînent sans compter.
En
vol...
La prise en main pour le lancer
est aisée grâce à l’aile échancrée.
On tient le modèle entre le pouce et l’index, quelques
pas face au vent, une bonne impulsion et c’est parti. Un palier
de quelques mètres est nécessaire pour que la turbine
accroche bien puis on peut tirer assez fort. L’angle de montée
se fait sans aucun problème sous 45° sans ralentir. En fait,
la puissance est largement suffisante et il faut rapidement réduire
le régime pour rester dans un volume correct et garder une bonne
visualisation. Les retournements suivis de passages plein pot font hurler
la turbine. Il faut que les commandes soient totalement exemptes de
jeu pour éviter le flutter. J’ai eu bien du mal lors des
premiers vols car le jeu dans les têtes de servos était
vraiment néfaste : à chaque prise de badin, la gouverne
de profondeur se mettait à flutter. Dans ce cas, il faut instantanément
réduire le régime moteur, et encore, lors de la rencontre
Elec’Trophy de Boissy, les pignons du servo ont cassé net,
profondeur légèrement à pousser. Le modèle
a amplifié son piqué pour finalement se stabiliser sur
le dos. En jouant avec la commande moteur et avec les ailerons, j’ai
pu me poser en catastrophe dans un champ de colza voisin sans autre
dommage. Sur le second modèle construit, ce sont les ailerons
qui fluttaient, taillés dans du balsa trop tendre. La solution
a été de les immobiliser complètement côté
saumon ! La gouverne trop souple bouge à l’emplanture,
le débattement diminuant avec l’envergure. Ainsi, plus
aucun problème. Si je trouve le temps, je retaillerai quand même
une autre paire d’ailerons plus rigides...
Pour en revenir au vol quand
tout fonctionne, on peut effectuer des boucles immenses, droites ou
inversées. Tonneaux, renversements trichés, les figures
simples passent sans problème. Le vol dos tient également
en poussant légèrement mais le modèle n’est
pas très beau dans cette configuration, à cause de la
forme du fuselage qui lui donne un aspect “queue basse”.
Le vol tranche ne peut pas être prolongé à cause
de l’absence de volet de direction.
Le vol plané montre la finesse de l’Hiryù qui parcourt
une distance assez énorme moteur coupé en vol à
plat. En virage serré dans cette configuration, ça s’écroule
quand même assez, c’est normal étant donné
la charge alaire.
Je n’ai pas réussi à le mettre en vrille avec le
centrage indiqué. On obtient au mieux une spirale descendante
ou des tonneaux verticaux... qui bouffent énormément d’altitude.
Les heureux pilotes qui ont la chance de voler sur une piste en herbe
rase se feront un plaisir d’effectuer des “touch and go”
malgré l’aile basse grâce à la précision
des gouvernes. La forme arrondie du fuselage permet une rotation facile
dès qu’on cabre un peu et on peut soit en enchaîner
plusieurs sur un même passage, soit faire glisser le modèle
sur quelques mètres. Plutôt spectaculaire, et pourtant
assez facile, même si un saumon accorche quelques brins d’herbes.
La flèche prononcée de l’aile garantit la stabilité
dans ce cas.
La pleine puissance n’est utilisée que pour les grimpées
ou pour faire du bruit dans les plongeons... Le vol à mi-gaz
est déjà suffisamment rapide pour voler en sécurité
ce qui fait qu’on approche parfois la demi-heure de vol non stop
!
Par vent fort, le modèle à tendance à bouchonner
à cause de l’importante surface latérale. Ca se
produit surtout si le centrage est trop avant.
L’allure
est plutôt inhabituelle. La plage de vol est assez vaste,
permettant des passages lents avec un filet de gaz, ou très
rapides dans le hurlement de la turbine.
Un volet de dérive aiderait
à prolonger le vol tranche, qui a tendance à s’écrouler
rapidement.
Quleques
corrections
Le proto possédait quelques
points faibles qui ont été par la suite corrigés
sur le modèle qui est présenté ici. Le nez est
par exemple un peu plus long afin de pouvoir loger toutes sortes de
batteries sans avoir à ajouter du plomb pour respecter le centrage,
ainsi des Li-Po 2 000 se glissent tout à l’avant tandis
que les 3 100 sont à cheval au niveau du couple. Les ailerons
sont plus étroits car ils étaient vraiment trop mordants,
même avec peu de débattement et de l’expo. La dérive
est également un tout petit peu plus fine afin de traîner
encore moins. L’envergure a été allongée
également afin de faire descendre la charge alaire.
Bref, ce dragon volant (Hiryù en japonnais) plaît déjà
beaucoup...
Les surfaces
portantes sont suffisantes pour offrir un vol sain, la charge alaire
reste raisonnable.
Le
pilotage demande un peu de concentration en raison des formes assez
inhabituelles du fuselage.
Le plan de l'Hiryù imprimé échelle
1 peut-être fournit par l'auteur contre 14 €. (Prix de
l'impression et des frais de port, pour la France.)