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Focke-Wulf Ta 183 Huckebein
Original mais facile…
Présentation : Laurent
Berlivet
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Ce jet version parkflyer intégralement
en feuilles de polystyrène est motorisé par une
turbine pour moteur format 300.
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Caractéristiques
Nom : Focke-Wulf Ta 183 Huckebein
Fabricant : Alfa Model
Importateur : New Power Modélisme, TM Tech
Envergure : 80 cm
Longueur : 76 cm
Surface : 15,2 dm²
Masse : 518 g
Charge alaire : 34 g/dm²
Equipement :
Moteur : Speed 300 (livré)
Batterie : 8 éléments 700 mAh Ni-MH
Tubrine : Tripale format 300 (livrée)
Radio : 3 ou 4 voies
170 €, avec moteur et turbine |
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Ce curieux avion qui n’a jamais existé
que sur la planche à dessin a été conçu
pour la deuxième génération des jets de combat
allemands de la seconde guerre mondiale. Celle-ci terminée,
le projet n’a pas été mené à son
terme, de ce côté de la frontière en tous cas.
En effet, les plans sur microfilms sont parvenus en Russie de façon
peu officielle et leur étude a servi de base pour la conception
d’autres appareils à réaction, comme le Lavochkin
LA-15 puis le Mig-15.
Les lignes sont parfaites. Le polystyrène
extrudé reproduit parfaitement les formes. Dommage qu'il
vieillisse très vite |
Les fabricants de modèles réduits sont
passés maîtres dans le formage du polystyrène
extrudé en feuilles : courbes, angles, décrochements,
raccords… et même les lignes de structure ou les rivets
apparaîssent en surface, moulés directement. Le fabricant
Tchèque Alfa Model est de ceux-là et propose dans sa
gamme 3 autres chasseurs à hélices beaucoup plus connus :
le P-47 Thunderbolt, le P-51 D Mustang et le F4U-1 Corsair construits
selon le même principe. Et le travail effectué pour la
réalisation de ce type de kit est de grand art, parfois éphémère
car il faut bien avouer que ce matériau qui semble se mouler
si facilement se marque également au moindre petit coup et
se froisse dès que ça tape un peu. Nous sommes à
l’époque du consommable et il faut bien s’y faire.
Venons en au sujet qui nous intéresse.
Le contenu
Les quelques photos qui illustrent la boîte prouvent au moins
une chose : impossible de trouver un angle sous lequel cet avion
laisse apparaître le moindre soupçon d’élégance !
C’est en tous cas les premières réactions qu’on
peut avoir quand on découvre l’avion mais on se fait finalement
très vite à ses lignes si peu ordinaires…
Quelques heures suffisent pour le montage.
Le décor soigné est réalisé par le fabricant.
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Le modèle livré en 5 morceaux déjà
peints d’un camouflage marron, vert kaki et gris bleu est prêts
à recevoir l’équipement radio.
La partie avant du fuselage, avec l’entrée d’air
énorme, ouverte comme la bouche béante d’un requin
pèlerin comporte la tuyère formé d’un tube
en Dérpon roulé. A l’arrière, on découvre
une petite turbine, tout simplement magnifique, équipée
de son Speed 300. Quelques renforts en bois permettent sa fixation de
façon efficace.
La magnifique turbine tripale est livrée et installée
d’origine, avec son moteur. |
A l’intérieur du fuselage se trouvent quelques renforts
en contre-plaqué léger permettant de caler le pack d’accus
et de coller l’aile solidement. La verrière est parfaitement
ajustée sur son baquet et sa fixation prévue sur le fuselage.
Un pilote thermoformé à assembler est livré pour
l’aménager, mais cette verrière est si bien collée
qu’elle risque d’être endommagée si on souhaite
la séparer. Ce petit pilote servira donc sur une autre cellule…
La partie arrière avec sa dérive en forte flèche
vient s’emboîter directement sur le tronçon avant.
Le support en bois pour le servo de profondeur est également
collé en place dans la partie haute. Il comporte deux trous pour
les servos car le fabricant avait sans doute prévu une option
pour le piloter avec un mixage, mais un seul servo y prendra finalement
place. Les deux commandes souples qui attaquent les volets sont déjà
en place.
Le stabilisateur est profilé, creux et il possède du dièdre.
Les guignols sont collés en place. Les articulations de gouvernes
sont faites par pincement de la matière. C’est efficace
et propre.
Restent les deux demi-ailes qui sont creuses également. Là
aussi les ailerons sont articulés et les commandes en gaine souple
déjà en place. Un longeron en bois coure sur toute l’envergure.
Une clé d’aile en corde à piano pliée se
glisse à travers le fuselage et vient se loger dans les longerons.
On trouve encore deux pièces qui viendront masquer le raccord
aile-fuselage après collage.
Au final, l’aspect est vraiment réussi, même si les
formes sont trichées par rapport à celle du vrai, notamment
l’entrée d’air très volumineuse. Le conduit
intérieur bien lisse est cylindrique quasiment rectiligne jusqu’à
la turbine placée assez loin sur l’arrière. L’arrière
du conduit est cependant resserré de quelques millimètres.
Equipement radio
En détaillant les schémas de le feuille qui fait office
de notice de montage, on s’aperçoit qu’un seul servo
placé dans le fuselage est prévu pour actionner les ailerons.
Cette notice indique qu’il est également nécessaire
de relever les ailerons de 6 mm pour le vol ! Ca ne m’inspirait
guère de tenter un vol directement dans ces conditions, et de
surtout ne rien pouvoir modifier par la suite. Les deux commandes souples
ont donc été supprimées et remplacées par
deux micro-servos d’une dizaine de grammes, placés directement
en face des gouvernes. C’est plus lourd mais plus fiable, et surtout,
il sera possible, via un mixage, de modifier le calage de ces fameux
ailerons en vol. Pas de commentaire particulier au niveau du servo de
profondeur. Les commandes sont regroupées grâce à
un raccord de tringlerie sur le même axe. Comme il est impossible
de tenir ce servo avec des vis car l’accès est limité
et que je ne souhaitais pas le coller, il a été coincé
entre des petites cales en balsa.
Le modèle
essayé a été équipé d’un
servo par aileron au lieu d’un seul placé au centre
comme le préconise le fabricant. |
La turbine peut être démontée
de son support, à condition de séparer le fuselage
en deux parties.
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Le servo de profondeur est installé
sur une platine collée dans le tronçon arrière
du fuselage.
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Un variateur NES 180 est soudé directement sur les fils qui
dépassent de la turbine. Vérifier le sens de rotation
du moteur avant de refermer car la partie arrière du fuselage
vient se coller sur l’avant, et l’accès devient alors
impossible.
Le récepteur est lui accessible depuis la verrière, tout
comme la batterie composée de 8 éléments de 500
mAh ou mieux, les derniers NPM 700 Ni-MH plus légers et de capacité
plus importante.
Montage rapide
Grâce à la préfabrication poussée, le montage
s’effectue très peu de temps, surtout lorsque la radio
est installée. Le point le plus délicat concerne le collage
des demi-ailes contre le fuselage. La notice précise que les
tracés sur les flancs ne sont pas forcément parfaitement
alignés, et qu’il est préférable de travailler
à l’œil ou en s’aidant d’un incidence-mètre
pour caler les deux panneaux selon le même angle.
Collage de l’aile en respectant
le dièdre inverse. C’est le seul point un peu délicat
de la construction. |
Des
épingles maintiennent l'emplanture de l'aile bien plaquée
durant le séchage.
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Pour obtenir le dièdre inverse, j’ai surélevé
le fuselage de 3 cm puis j’ai placé des cales de hauteur
identique au niveau des emplantures et sous les saumons. On obtient
ainsi la valeur indiquée. Collage à l’époxy
lente pour ma par, afin de contrôler l’ensemble pendant
le séchage. On peu s’aider d’aiguilles pour tenir
tout en place. Eviter le ruban adhésif qui risque d’enlever
la peinture. Quand c’est sec, ces raccords sont masqués
par deux pièces en plastique thermoformée qui s’ajustent
parfaitement le long du profil et sur les flancs.
Le stabilisateur vient se coller sur le haut de la dérive sans
la moindre formalité.
Reste à assembler les deux morceaux du fuselage. Le fabricant
préconise la colle contact style Uhu Por qui n’attaque
pas le polystyrène et qui est censée se dissoudre avec
du pétrole ménager en cas de besoin. Il est également
conseillé de faire des essais au préalable…
La touche finale pour le décor
se fait avec des décalcomanies livrées.
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Déco
Le décor peint ne laisse que peu de choix. La boîte contient
cependant deux belles planches de décalcomanies qui permettent
de varier un peu le thème, il en restera au fond de la boîte.
Pour une fois, ces décalcos sont de belle qualité et se
détachent presque instantanément de leur support après
avoir été glissées dans l’eau.
Travailler avec un chiffon doux à portée de main pour
chasser les bulles au fur et à mesure et éviter les plis
qui tentent de se former à cause des surfaces courbes.
Réglages
J’ai adopté ceux de la notice, sauf qu’un potentiomètre
permet de remettre les ailerons en lisse. A essayer en vol. Le centre
de gravité peut être vérifié en suspendant
le modèle à l’envers entre les doigts. Deux marques
sont moulées sur le fuselage à cet endroit pour y placer
les doigts. Même si c’est assez pratique, ça n’est
vraiment pas précis.
A cause de la flèche et du dièdre, les volets de
profondeur sont actionnés par 2 commandes différentes.
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L’accès au pack d’accu se fait en retirant
la verrière. Le pack utilisé est un 700 mAh Ni-MH.
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La sortie de tuyère est légèrement pincée
par rapport au conduit. L'’intérieur très
lisse, gage de rendement optimum. |
En piste !
Pas besoin de catapulte pour propulser ce park flyer dans son élément.
Un lancer main ferme, face au vent et bien à plat suffit. La
turbine accroche très vite. Une petite correction à la
profondeur est souvent utile pour corriger l’assiette, à
cause du centrage qui peut varier de quelques millimètres et
de la position des ailerons.
La vitesse n’est pas très importante si bien qu’il
ne faut pas un volume énorme s’amuser mais les trajectoires
doivent cependant rester tendues. Pas question de freiner trop le modèle,
sinon il va parachuter sur quelques mètres avant que la turbine
recommence à pousser.
Les trajectoires sont propres par vent faible mais l’avion a tendance
à se dandiner dans les bourrasques ou lorsqu’il doit lutter
contre le vent.
Côté voltige, on peut s’amuser : Le tonneau
demande une toute petite prise de badin, pour la boucle, il faut par
contre en prendre beaucoup plus. Le vol dos tient en poussant à
peine.
Le vol plané prouve que l’appareil a une bonne finesse
malgré la taille importante de son fuselage.
Avec la motorisation d’origine et des 700 Mi-MH NPM, les vols
durent environ 8 min, à condition de ne pas rester toujours à
plein régime.
Le décrochage est doux avec les réglages de la notice.
Il l’est beaucoup moins quand les ailerons sont remis au neutre.
L’avantage de pouvoir mettre ces ailerons à plat, c’est
que la vitesse s’amplifie de manière non négligeable,
donnant à l’avion un aspect beaucoup plus « jet ».
Si vous choisissez l’option servo central unique, faites ce que
dit la notice et gardez-les relevés.
Au bout d’à peine une dizaine de vols, le bruit s’est
mis soudain à changer. Du sèche-cheveux, on est passé
au rasoir électrique ! Quelque chose s’était
mise à vibrer côté turbine, et la puissance avait
considérablement chutée. Un coup d’œil par
la tuyère après l’atterrissage montrait que le rotor
vibrait de façon épouvantable, même avec un filet
de gaz. Visiblement, le moteur venait d’en prendre un coup.
La vitesse de vol n’est pas très élevée,
le lancement à la main est donc possible en toute sécurité.
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En vol, on devine la position légèrement relevée
des ailerons, qui adouci le décrochage. |
Essais moteurs
La turbine a été facilement démontée, heureusement
que je n’avais pas forcé sur le collage des deux parties
avant et arrière du fuselage. Le moteur d’origine porte
la même référence que le Speed 300 Graupner, sans
l’étiquette. Le palier avant, percé à l’origine
pour l’axe de 2 mm présentait maintenant un trou d’au
moins 4 mm ! Défaut de fabrication ? Problème
de surchauffe ? Toujours est-il qu’il était bon pour
la poubelle. Un Permax 280 BB a pris sa place, mais avec 8 éléments,
la poussée devient vraiment anémique et seul le vol en
palier est possible, en prenant grade de ne pas casser la vitesse. Ca
n’est qu’avec 9 éléments que l’on commence
à retrouver les mêmes sensations qu’avec le moteur
d’origine.
Avec 9 éléments 500 AR et le Permax 280 BB, la consommation
est de 6 A, soit un puissance 54 W (4 ,7 A avec 8 éléments
soit 37,6 W). Ca serait sans doute encore mieux avec 10 éléments
mais je n’ai pas fait l’essai pour ne pas risquer d’endommager
à son tour ce moteur.
Facile, ce jet...
La construction est très rapide, le seul point difficile reste
le collage de l’aile. En vol, la vitesse pas trop élevée
rend le pilotage et la visualisation faciles. Le lancement se fait aussi
à la main sans avoir besoin de mettre en place la moindre catapulte.
Toutes ces qualités permettent de dire que ce Focke-Wulfe est
à la portée du plus grand nombre.
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Après quelques heures
de vol...
Tout le monde sait que le polystyrène extrudé en feuille
vieillit assez vite. La surface du modèle se marque très
facilement, lui faisant perdre rapidement l'aspect "maquette
plastique tout juste déballée". Mais ça
n'est pas tout puisqu'au moindre choc, la matière se déchire.
Difficile de réparer, et quasiment impossible de le faire
proprement. Comme le Permax 280 a également fini par rendre
l'âme assez rapidement, le TA a été déséquipé
de sa turbine pour finalement revoler en PSS dans les mains de Guinôme.
Aucun souci, ça vole parfaitement, surtout que la charge
alaire devient vraiment très faible. Le conduit reste alors
ouvert de part en part, sauf quand Guinôme - un cas pas net
! - choisi d'enfiler à chaque extrémité...
une canette ! Le fuselage se trouve rallongé et fermé.
Bien sûr, la bière a été vidée
avant, ceci explicant sans doute cela... |
On
aime
- Originalité
du sujet
- Rendement
de la turbine
- Temps
de montage
- Vol agréable
- Lancement
sans catapulte
- Fabrication
propre
|
On
aime moins
- Moteur fragile (?)
- Equipements pratiquement condamnés
dans la cellule
- Matériau qui se marque
facilement
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Curieuse reconversion... Faut dire
que l'avion avait déjà de la bouteille... |
Contacter l'auteur : laurent@jivaro-models.org