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Fokker
Spinne
Type III, année 1911
“De vliegende hollander”
Présentation : Pascal Bourguignon
Photos : Laurent Berlivet |
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Parmi
les pionniers de l’aviation du début du siècle,
le nom de Fokker a souvent été associé
à la Grande Guerre.
Il est vrai qu’il a donné à l’Allemagne
la suprématie des airs avec des aéronefs tels
que le Fokker D VII ou plus illustre encore, le DR I triplan.
Cependant, ses premiers envols sont pratiquement passés
inaperçus, et pourtant âgé d’à
peine vingt ans, Anthony Fokker, tel un Blériot ou
un Farman, construit et s’envole avec un avion qu’il
nomme Spinne. Rétrospective sur l’épopée
fantastique du Hollandais volant. |
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Rétrospective
sur l’épopée fantastique du Hollandais volant.
Anthony Fokker est né en
1890 à Kediri, sur l’île de Java, une ancienne
colonie néerlandaise.
Fokker effectua ses premiers sauts de puce vers 1910 avec Goedecker,
un camarade de classe avec qui il s’associa ainsi qu’un
nommé Franz Von Daum, plus fin constructeur que lui et
d’ailleurs, Fokker ne s’en cachait guère en
se prétendant plutôt aviateur constructeur, ce qui
à mon sens ne résonne pas de la même façon.
Bref, de cette collaboration naîtront les deux premiers
avions de l’équipe Fokker. Goedecker, lui, avait
déjà construit son modèle, le “Sturmvogel”
et c’est à la suite de cela qu’il rejoindra
son ami Fokker plein d’idées mais pas assez imaginatif
pour mettre en pratique seul ses projets. Ils construisirent et
firent ensemble voler le premier appareil en 1910. Fokker le nomma
“Spinne” ce qui dans la langue de Goethe veut dire
araignée. Ce nom vient du fait que son avion était
truffé de haubans, j’en ai comptabilisé 32
rien que sur les ailes. Ca laisserait à penser que Fokker
l’aurait comparé à une araignée tissant
sa toile de mille fils.
Après les premiers essais peu convaincants et les deux
accidents provoqués par Von Daum, dont l’un lors
d’un vol en son absence, fut relaté maintes fois
par Fokker puisqu’il se termina dans un arbre perdu au beau
milieu d’une vaste prairie et du même coup stoppera
sa collaboration avec Von Dom. Néanmoins, il lui rachètera
le moteur Argus 50 CV et continuera à travailler avec Jacob
Goedecker. C’est avec ce dernier qu’il mettra au point,
en 1911, le Spinne type III. Il sera couronné de succès
et fera un vol mémorable, le 1er septembre 1911, autour
de l’église d’Haarlem en Hollande sous le regard
des habitants médusés par les prouesses de ce jeune
pilote qui deviendra le riche et célèbre concepteur
de nombreux appareils de la Première Guerre mondiale.
Ensuite, il s’expatriera aux USA pour se lancer dans l’aviation
de transport jusqu’à sa mort en 1939.
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Le modèle
A la fin des années 90, l’activité indoor
est en plein essor et tout le monde s’active à essayer
de faire des jolis avions, de sorte que les rencontres ont des créneaux
dédiés à la maquette. Après avoir été
sollicité à plusieurs reprises, j’ai attrapé
le virus moi aussi. Dès lors, je cherchais un modèle qui
n’avait jamais été reproduit en modèle réduit.
Didier Gallimand, un autre “fêlé” de la discipline
me fit découvrir un plan trois vues du Fokker Spinne ainsi qu’un
dessin d’artiste reproduit sur un almanach japonais. C’est
sur ces bases-là que j’ai entrepris la construction de
la maquette. A l’échelle 1/10, ce qui donne une envergure
confortable au modèle, soit 1,30 m environ. Le seul inconvénient
de l’époque était de trouver une motorisation pouvant
être dissimulée dans le faux moteur tout en gardant tout
son potentiel. De plus, sur une maquette, plus vous ajoutez de détails
et plus vous alourdissez et ceci à une vitesse folle. Donc, j’ai
essayé de trouver les matériaux les plus légers
et les plus solides à la fois. Toutes les commandes ont été
réalisées conformément au réel, à
l’aide de commandes aller-retour. Cela a été un
vrai casse-tête mais le résultat en valait la peine.
Caractéristiques
Nom : Fokker Spinne type III année 1911
Envergure : 130 cm
Longueur : 75 cm
Poids : 342 g
Surface alaire : 28,29 dm²
Charge alaire : 12 g/dm²
Motorisation : NPM 1230/5300 Micro Brushless
Réducteur : GWS format 150 taux 7:1
Variateur : Wema Sinus 08
Récepteur : Jeti 04
Servos : 2 Pico 5,6 g
Batterie : Lipoly Power Dragon 3S1P 850 mA
Hélice : GWS 9”x4,7” |
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Les demi-ailes
Après différentes épures, j’ai dû
me résoudre à faire simple. Il faut dire qu’à
la base, si l’on se reporte à l’inventaire du grandeur,
leur construction était somme toute assez sommaire. Donc, idem
pour ma maquette qui sera destinée au vol d’intérieur
avec tout ce que cela implique comme sacrifices : le profil, les matériaux
et surtout le poids. En 1999, on en est encore à utiliser les
profils creux à tout bout de champ, non pas par plaisir mais
pour rendre le modèle, je dirais lent et efficace en salle. Or,
le Fokker Spinne avait un profil particulier qui n’augurait rien
de bon. Il faut savoir que l’aile était constituée
de tubes sur lesquels on allait tendre une toile de lin. Un semblant
de profil au bord d’attaque suivi de joncs en bambou qui traversaient
l’aile dans des poches et allaient constituer les nervures. Elles
étaient de même section et de même longueur. J’ai
fait une tentative mais l’Ecospan tendu sur la structure avait
du mal à résister aux coups de cutter et les jonctions
n’étaient pas du plus bel effet. Je suis donc revenu à
des nervures classiques fabriquées au bloc dans du balsa plume
de 1,5 mm. Le bord d’attaque est du rond de balsa 5 mm, deux longerons
en balsa 3x2 mm, un longeron en jonc de carbone de 2 mm qui se termine
par un tube en aluminium dont le diamètre intérieur est
identique au longeron carbone. J’ai réalisé deux
petites clés en corde à piano de 2 mm ou plus exactement
des tétons de centrage d’aile car seul le haubanage assure
la solidité de l’aile.
Les demi-ailes sont raccordées au fuselage par de
petites clés mais ce sont les haubans qui font la solidité
de l'avion. |
Une forêt de câbles et de mâts enveloppant
une frêle structure caractérisent le Fokker Spinne. |
Les empennages
Cette partie fut également un morceau de bravoure non
pas dans la conception mais plutôt pour sa mise en place et le
montage de la forêt de haubans qui actionne l’ensemble du
stabilisateur. D’ailleurs, c’est idem pour les dérives,
leurs montages se font soit par le bas pour le drapeau inférieur
soit par le haut pour le supérieur et les montants avant se font
en dernier. Le passage des commandes reste simple, cependant comme tous
les collages se font à la cyano, il faut essayer d’immobiliser
au maximum les dérives pour tendre les commandes ensemble pour
éviter d’avoir des incohérences au niveau des débattements.
L'écusson du fabricant a été parfaitement
reproduit sur la petite dérive supérieure.
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L'axe de lacet est piloté par deux minuscules dérives
placées de part et d'autre du stab. |
Le fuselage
Peut-on réellement parler de fuselage, n’oublions
pas que ce sont deux poutres sur lesquelles reposent à la fois
le moteur, les demi-ailes, le train, le siège du pilote et les
empennages. Pour ce faire, j’ai d’abord rassemblé
du samba pour constituer les flancs, les patins et les différentes
traverses. Ensuite, comment faire les montants qui supportent à
la fois le train et tout le haubanage ? Il me fallait là
aussi quelque chose de léger et solide. Le balsa étant
trop fragile et le samba trop lourd et difficile à travailler
pour cette étape, j’ai choisi des tubes et des joncs carbone.
Dans un premier temps, j’ai préparé les poutres
principales, on va dire les deux flancs en samba de 10x5 mm. J’ai
fraisé les chants et cassé les arêtes. J’ai
coupé les entretoises dans du samba de 4x3 mm. Les patins sont
aussi en samba. Les montants des patins, du train et des supports des
haubans sont en tube carbone de diamètre 4 mm. La confection
de toute la partie bois a été faite selon le principe
tenon / mortaise. Les montants en tubes de carbone sont fixés
aux flancs à l’aide de minuscules cuillères que
l’on trouve sur certains cotons-tiges de la marque Quiès.
L’avantage, c’est qu’ils sont en plastique, qu’on
peut les déformer à souhait et qu’ils sont pile-poil
au diamètre intérieur des tubes en carbone, il faudra
même les poncer pour qu’ils ne rentrent pas trop en force.
Tout ce qui simule la tuyauterie rigide est constitué pour l’essentiel
de gaines de commandes.
La béquille est suspendue par un tendeur. |
On devine la minuscule poulie placée en haut d'un mât,
sur laquelle glisse la commande de profondeur. |
Des émerillons et des agrafes permettent de fixer rapidement
les nombreux haubans qui sont fonctionnels. |
Les roues
Pour les fabriquer, j’ai dû confectionner un gabarit
pour centrer la jante par rapport au moyeu. Je ne vais pas vous détailler
la construction mais simplement vous donner quelques indications pour
mener à bien cette étape. Pour faire la jante, j’ai
choisi un profilé en U utilisé par les architectes. Mise
en forme en vous aidant des cales de maintien, vous chauffez raisonnablement
au décapeur thermique, cette technique permet d’obtenir
une forme ronde rapidement sinon vous pouvez aussi l’arrondir
autour d’un rondin au diamètre inférieur à
votre roue. Ensuite, vous collez la jonction, soit à la cyano
soit à la colle pour maquettes plastiques. Pour les trous et
la pose des rayons, je me suis inspiré de la technique employée
par Alain Vassel sur sa Demoiselle si ma mémoire est bonne. Je
vous rappelle qu’ils sont en coton glacé de la marque Gutterman,
c’est un fil qui ne travaille pratiquement pas et de plus, il
est très solide.
Un chantier a été réalisé pour
la fabrication des roues à rayon. |
Les rayons sont en fil à coudre.
La jante réalisée à partir d'un profilé
en plastique. C'est suffisamment solide à cette échelle.
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Bien entendu, le train est suspendu. Les tendeurs sont en
caoutchouc gainé. A noter : les traverses de bois fraisées.
Quel souci du détail. |
Faux moteur
A lui seul, il représente une somme de travail considérable.
Pouvoir concilier légèreté et réalisme,
cela ne s’est pas fait sans anicroche. Mon souhait était
de réaliser le 8 cylindres Renault, beaucoup plus beau mais à
refroidissement par air, donc plus de radiateurs sur les flancs et c’était
impensable de ne pas les faire pour deux raisons : La première,
leur emplacement me permettrait de dissimuler toute la radio et la seconde
par pur esthétisme. N’oublions pas qu’à part
quelques bouts de bois et de la toile, le fuselage brille par son absence,
de ce fait, tout ce qui est rajouté participe au réalisme.
Donc, j’ai choisi le moteur Argus 4 cylindres en ligne de 50 CV,
beaucoup plus sobre. Pour commencer, il suffit de fabriquer un gabarit
en vue de dessus, en deux exemplaires. Il devra reproduire la surface
totale du moteur, pattes de fixation comprises tel qu’il était
monté sur le grandeur. Ensuite, soit vous réalisez le
carter en balsa mais attention aux fuites d’huile… ou vous
le sculptez dans du Roof très dense ; c’est ce que
j’ai fait pour une raison simple. Le Roofmat poncé, malgré
une surface lisse, garde cet effet peau d’orange qui une fois
imprégné de colle vinylique et peint donnera un aspect
fonte. Les cylindres sont découpés dans un tube plastique
et la culasse également dans du Roof bleu. Tout le reste n’est
qu’objets de récupération ainsi que de la corde
à piano pour simuler les culbuteurs.
Un
peu de mousse sculptée, quelques tiges, des tuyaux pliés
et beaucoup d'astuce... On s'attend presque à entendre le
bruit de la mécanique. |
Sous le faux moteur se cache un petit brushless équipé
d'un réducteur à pignons. Il faut quand même
un peu de puissance pour pouvoir voler en extérieur. |
Le faux moteur dévoile l'armature en contre-plaqué
et l'habillage en Styrodur sculpté.
Le motoréducteur trouve largement sa place à l'intérieur. |
L’électronique
Comme je le disais plus haut, tout les éléments
constituant la radiocommande (servos, récepteur, etc.) doivent
être dissimulés au maximum pour donner l’illusion
que tout est d’époque. Pour ce faire, j’ai utilisé
la technique du décor camouflage. La couleur la plus appropriée
est le noir mat Humbrol n° 33. Tout y est passé, même
le variateur. Ensuite, j’ai monté deux servos, ce sont
des 6 g classiques, cela suffit largement, le récepteur, un NES
04 a été dépouillé au maximum pour gagner
un peu de poids et du fait de l’exiguité de l’endroit
m’a permis de brancher les prises servos avec moins de difficultés.
J’ai placé sur la même platine un micro-interrupteur
à bascule. Sur ce modèle, c’est forcément
obligatoire, la batterie étant montée à demeure
pour des raisons d’esthétisme évidentes. Pour la
première motorisation, j’utilisais des Sanyo 350 mA, ensuite
j’ai monté des 330 mA Ni-MH, le constat fut rapide, autonomie
trop faible. Avec l’évolution constante et rapide des batteries,
j’ai bien entendu monté des Li-Po, 3S1P 850 mA, ce qui
me donne non seulement une autonomie substantielle mais une puissance
démoniaque. Parlons justement du moteur.
La radio est camouflée entre les radiateurs. Tout
est peint en noir mat, pour plus de discrétion.
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La batterie de 3 éléments Li-Po est cachée
sous le stab pour des raisons de centrage. Elle est maintenue par
des élastiques. |
Le moteur
Il y en a eu plusieurs, mais je ne citerai que ceux qui ont
réellement fait voler le Spinne. En tout premier, j’ai
commandé en Allemagne, chez Mike Tiny Models, le Mosquito qui
est d’ailleurs toujours au catalogue. Ce moteur est un DMC 20
Kyosho sur lequel est affecté un réducteur planétaire
6:1, tout plastique d’où un devis de poids plus qu’honorable,
soit une cinquantaine de grammes avec l’hélice APC Slow
Fly 10”x4,7” que je me suis amusé à reproduire
façon nervuré comme cela se faisait à l’époque
lorsqu’ils utilisaient deux essences de bois différents.
J’ai tenté le GWS 150 avec un taux de réduction
de 7:1. Il volait mais sans réserve de puissance. Depuis peu,
j’ai gardé l’idée du GWS avec le même
taux de réduction mais cette fois-ci affublé du micro
brushless Feigao d’origine chinoise vendu chez New Power Modélisme
et là, transformation totale. Je vous donnerai les chiffres plus
loin.
L'hélice en plastique a été peinte
pour ressembler à celles en bois contre-collé de l'époque.
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Le centrage
Sur ce point, la rigueur sera de mise. Le Spinne n’accepte
absolument pas l’à peu près. Centré trop
avant, il oscille violemment, n’oublions pas qu’il a à
la fois du dièdre et de la flèche. Tous deux très
prononcés engendrent un phénomène qui rend le Spinne
difficilement manœuvrant. Cela disparaît lorsque le modèle
est bien centré. Le point de centrage se situe au niveau du mât
arrière qui supporte les haubans du bord de fuite.
Les radiateurs caractéristiques de cette version
équipée d'un Argus 4 cylindres en ligne de 50 CV. |
Pour réaliser ce radiateur, l'auteur a utilisé
du Dépron® recouvert d'un
bas nylon. L'illusion est parfaite. |
Astuces et finition
Je vais vous donner quelques indications et surtout des références
de peintures pour les différents éléments constituant
la maquette. Pour la partie bois, j’ai utilisé du vernis
bois, teinte acajou de la marque Syntilor appelé Aquaréthane,
qui est en réalité un sous-produit polyuréthane
utilisant les nouvelles normes en matière d’environnement.
Sans odeur, il a un pouvoir couvrant extraordinaire, il sèche
en quelques minutes et vous pouvez laver toutes les imperfections avant
séchage avec de l’eau tiède. Pour les armatures
métalliques tels les supports de haubans et de train et certaines
parties du moteur ainsi que le réservoir, j’ai utilisé
de la peinture Humbrol n° 27003, c’est ce qui va vous donner
la teinte appelée “metal coat”. Vous la passez au
pinceau à poil doux, c’est obligatoire et vous la laissez
sécher une bonne heure. Vous avez une teinte gris mat sale. Alors,
vous prenez un coton-tige et vous astiquez toutes parties en effectuant
des microcercles et là magie, vous obtenez un gris métal
vieilli, patiné. La culasse du moteur semble en fonte, le réservoir
paraît être en zinc étamé, les ferrures semblent
en vieux métal usé. Bref, tout devient patine, retenez
bien cela. Pour éviter d’emmêler vos haubans, mettez
des émerillons à la jonction de ceux-ci. A l’arrière
du pilote ainsi qu’à la base du train, les amortisseurs
sont réalisés avec de l’élastique gainé
blanc diamètre 1,5 mm que l’on trouve facilement en
mercerie.
Le réservoir suspendu est parfaitement reproduit,
l'aspect métallique est dû à la peinture utilisée.
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Indispensable sur toute maquette, et encore plus ici en
raison de l'absence du fuselage : le pilote. Il fallait bien du
courage à l'époque pour prendre place dans ce siège
! |
Le pilote est articulé.
Il tourne la tête quand la direction est actionnée
et bouge les bras fixés sur le manche de profondeur.
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Les vols
Votre maquette devra voler comme le vrai mais avec une réserve
de puissance confortable afin de vous tirer d’un mauvais pas le
cas échéant. Avec le DMC 20 équipé d’une
10”x4,7” Slow Fly avec 8 éléments 350 mA,
la consommation est de 4,5 A en pointe et l’autonomie moyenne,
vous volez constamment aux gaz. Avec le GWS équipé du
brushless et d’une hélice Slow Fly orange 9”x4,7”,
la consommation passe à 4,8 A, voire 5 A mais elle chute rapidement
en vol car la réserve de puissance est telle que vous ne volez
même pas à mi-gaz. Conclusion, l’essayer c’est
l’adopter. Depuis 1999, les qualités de vol sont allées
crescendo, il faut dire que les motorisations ont évolué
au fur et à mesure des années. Véritable succès
lors du Mondial de la maquette 2000 à la porte de Versailles.
Des résultats plus mitigés lors des rencontres indoor
classiques. Ce genre de modèle sera plutôt classé
parmi les park flyers. D’ailleurs, à ce propos, j’avais
tenté mon premier saut de puce sur une petite place de marché
au centre ville de Versailles. Le dernier vol en date a révélé
que le Spinne n’aime pas du tout le vent, d’ailleurs dans
les récits d’époque, on mentionne souvent ce fait.
Par contre, les minuscules dérives sont semble-t-il soufflées
et de ce fait, elles sont étrangement efficaces. Méfiance
par contre lors des basses vitesses surtout en virages, l’avion
a tendance à maintenir le cap plus qu’il ne faut. En salle,
vous serez même obligé de voler plus vite. Sans vent relatif,
le Fokker Spinne vole bien tant qu’il a de la vitesse, sinon il
se met à tanguer de manière incontrôlée et
c’est le crash assuré si vous ne reprenez pas les choses
en main rapidement. C’est du vol maquette en quelque sorte.
Haut perché sur son train, l'avion est prêt
à s'envoler.
Quel réalisme !
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Comme son aîné, le Spinne est très sensible
au vent. Il devra donc voler par calme plat ou bien en intérieur,
dans une vaste salle. |
Un travail d’équipe
Pour qu’un tel projet aboutisse, il a bien fallu que je
m’entoure de personnes aussi passionnées que moi mais qui
n’y ont pas forcément cru ou n’ont pas eu le même
enthousiasme pour aborder ce sujet. Néanmoins, je tiens à
les remercier et je citerai en tout premier pour ses documents très
rares, l’ingénieur Jan Van Huijstee, un ancien de chez
Fokker qui malgré son âge s’est replongé dans
ses souvenirs et ses archives personnels, à contacté les
bonnes personnes de l’Aviodrome d’Amsterdam qui lui ont
donné les plans du moteur Argus 50 HP. Jean-Pierre Bertrand Porchet
du musée de l’Air et de l’Espace du Bourget pour
les différentes vues d’un Spinne équipé du
moteur Renault. Didier Gallimand, le principal instigateur qui m’a
embarqué dans cette aventure.
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The happy end
Je pense qu’il y aurait encore beaucoup à dire
sur cette aventure, mais toutes les belles histoires ont une fin et
pour que rêve persiste, ce n’est pas un secret que de vous
dire que le plus bel avion, c’est le suivant. Bons vols à
tous.
L'auteur donne une idée des dimensions de ce Fokker.
L'appareil mesure 1,30 m d'envergure. |
Le pilotage de ce modèle est délicat. En extérieur,
on dispose de toute la place voulue, c'est mieux pour les premiers
vols. |
Contacter l'auteur : pascal.bourguignon@jivaro-models.org