En découvrant la gamme d'ailes volantes
produites par Wegner-Flugmodelle, j'ai immédiatement craqué
sur la Flying Cloud et son faux air de ptérodactyle. Un bord
d'attaque elliptique en légère flèche inverse,
un bord de fuite très travaillé avec les élevons
qui débordent, un très long nez et une immense dérive.
Le short kit découpé laser par l'artisan allemand est
commercialisé en France par Silence
Model.
Vidéo de la première
séance de vols qui a instantanément fait oublier
les quelques petites imperfections de la construction.
Ces images illustrent parfaitement ce qu'on ressent aux manches
: trajectoires douces, performances en vol plané, facilité
de pilotage et bien sûr une allure fantastique.
Le moteur manquait un peu de piqueur, mais le comportement était
déjà très agréable.
(Euh, pour info, le chien va bien...
)
Il s'agit d'un short kit, seules les pièces aux formes complexes
sont livrées, découpées au laser dans du balsa
de différentes épaisseurs et du contreplaqué
3 plis de 3 mm. Il faudra donc ajouter quelques planches de bois pour
réaliser les coffrages, et quelques baguettes, notamment celles
des bords d'attaque.
Ce qui surprend à la livraison, c'est la taille du colis tout
plat mais mesurant plus de 60 x 100 cm. A l'intérieur, on découvre
deux grandes planches de contreplaqué et six planches de balsa
comportant de multiples découpes réalisées au
laser. En observant de plus près, on constate que la découpe
est moyenne, avec sur certaines pièces des traces de brûlure
et sur d'autres un tracé en très fines dents de scie.
Rien de grave mais il faudra donner un petit coup de ponçage
sur chaque tranche si on souhaite en adoucir les contours. Wegner
Flugmodelle a été contacté à ce sujet
et indique qu'il a bien sûr constaté ce défaut
d'aspect. Il a fait sous-traiter ses découpes et devrait s'orienter
vers quelqu'un de plus compétant dans un proche avenir, ce
qui est certainement le cas depuis cette présentation.
Le montage s'effectue de préférence à la colle
blanche car il faut parfois combler les ajustages un peu larges. Quand
on est habitué à la découpe laser ultra-précise
qui s'assemble pratiquement sans colle, abandonner la cyano se fait
un peu à contre-cœur, laissant entrevoir un temps de montage
plus long. Mais pas d'inquiétude, le kit s'assemble correctement
en suivant pas à pas la notice détaillée et illustrée
de photos et de nombreuses vues en 3D. La conception a été
réalisée à l'aide d'un logiciel informatique
et le montage est quand même optimisé.
Certains seront peut-être déroutés car toutes
les pièces ne sont pas livrées ni même tracées,
comme c'est le cas pour les bords de fuite de l'aile par exemple.
Vous trouverez sur cette page les photos de chaque étape, et
même les tracés à reproduire sur des planches
que vous vous serez procurées à part puisqu'il n'y a
pas le moindre morceau de plan livré.
Différents points surprennent, comme par exemple une partie
des nervures qui sont découpées en biais sur les planches
donc avec les fibres qui ne sont pas dans la longueur, ou encore des
ajourages inutiles, voire "dangereux" car affaiblissants
les pièces. Ces points ont été également
signalés au fabricant qui devrait améliorer ses prochaines
livraisons.
Cette construction s'adresse donc à un modéliste confirmé
qui ne devra pas être trop dérouté s'il doit improviser
sur la découpe ou l'ajustage d'une pièce.
Ci-dessous, la liste des quelques matériaux à ajouter
pour mener à bien la construction.
Contenu
du short kit
Les
éléments qu'il faut ajouter
4 planches 2 mm (âmes, coffrages d'élevons,
bords de fuite et fermeture d'aile.)
Caractéristiques
techniques
Nom : Flying Cloud
Marque : Wegner Flugmodelle
Distributeur : Silence Model
Envergure
: 250 cm
Longueur : 100 cm
Surface : 58 dm²
Masse : 1940 g
Charge alaire : 33,5 g/dm²
Profil : autostable "artisanal"
Moteur
: Pro-Tronik DM2620 1000 kV
Contrôleur : Pro-Tronik BF 45A BEC
Batterie : Lipo 3S 3700 mAh
Hélice : Aeronaut Carbon 11"x8"
Radio : 3 voies (2 servos)
Prix indicatif du short kit : 186 €
Quelques pages issues
de la notice illustrée de nombreuses vues en 3D - la
conception a été faite à l'ordinateur -
et de photos, qui détaillent pas à pas tous les
points de la construction.
Le
fuselage
Il faut finir de séparer les pièces d'un
coup de cutter.
Le très large trappe s'ouvre
dans le flanc gauche.
Des inserts alu (non livrés)
doivent être glissés dans le renfort de flanc.
Elargir si nécessaire les perçages avec
une lime queue de rat.
L'anneau en contreplaqué
vient se coller à l'intérieur du flanc gauche.
Vérifier avant collage que
les trous dans la trappe tombent en face...
... et que les vis entrent bien dans les inserts correspondants.
Déposer un cordon de colle
blanche sans en glisser dans la fente.
Renforcer le collage en faisant un
congé et laisser sécher à plat.
Ces différentes
pièces sont des cales d'incidence pour les ailes qui
se vissent dans les flancs. Suivant la motorisation choisie,
on peut donc modifier l'angle de piqueur au moteur en changeant
l'incidence de l'aile par rapport au fuselage.Des
inserts en alu doivent être collés dans les pièces
solidaires du fuselage. Les cales d'incidence y sont maintenues
par deux vis.
Collage des supports des
cales d'incidences à l'intérieur des flancs. Attention
à ne pas coller les cales elles-mêmes. Certains couples, notamment ceux de l'avant,
sont d'une finesse extrême.
Il n'y a pratiquement
aucune pièce qui se colle à 90°. Toutes sont
collées en biais, simplement glissées à
travers les fentes prévues dans les flancs. Attention,
le premier couple a un sens, avec la partie plus épaisse
située vers le bas.Certaines tranches
doivent être recoupées ou reponcées pour
venir se plaquer correctement. Rien de difficile, le contreplaqué
3 plis se travaille facilement.
Les couples sont collés les uns après
les autres sur le flanc gauche ajouré, avec de la colle
blanche à séchage rapide.
La partie arrière
est légèrement pincée. Il suffit de mettre
en place dans ses encoches la pièce livrée pour
être certain d'obtenir un fuselage qui ne sera pas vrillé
ou tordu. Une fois les couples en place, on colle le
flanc droit en appui sur ces derniers, en le pinçant
à l'arrière sur la pièce horizontale.
Les encoches des couples restent visibles sur les flancs.
Le fourreau de clé
d'aile est en fibre de verre stratifiée sur la clé
en alu. Son état de surface n'est pas parfait. Il est
nécessaire de le poncer pour obtenir un tube régulier
ce qui permettra de le glisser à travers les flancs.
Les emplacements prévus
dans les flancs sont taillés un peu justes. Il est nécessaire
de les reprendre afin d'y glisser le fourreau de clé.Ce dernier entre en force, on le glisse jusqu'à
ce qui affleure l'extérieur du flanc. Je n'ai pas jugé
utile de le coller à l'époxy, de la cyano suffit
pour l'immobiliser à sa place.
Après séchage,
on arase ce qui dépasse du tube en le coupant avec la
pointe d'une lame de cutter. Ne pas forcer pour ne pas éclater
le tube. On peut éventuellement laisser la clé
dedans durant cette opération. Le collage est alors renforcé à
la cyano additionnée de microballons ou autre poudre
de verre légère.
Le "filler" utilisé pour former un
congé lors d'un collage à la cyano.
Le couple avant est alors
mis en place, et l'arrière renforcé par un congé
de colle blanche.
La tranche des couples qui dépasse
légèrement des flancs doit être reponcée
dans l'alignement. Pour cela, utiliser une cale avec un papier
de verre assez accrochant. La tranche noircie permet de savoir
jusqu'où il faut poncer.
Bien poncer aussi la
surface des flancs pour s'assurer que des gouttes de colle ou
que le fourreau de clé ne dépasse pas.Le fuselage est prêt à recevoir son coffrage
dessus-dessous.
Rien n'est indiqué dans la
notice concernant la forme des coffrages à découper.
Voici quelques dimensions de ce qui a été fait
sur le modèle présenté.
Le coffrage du dessus avec les fibres dans
la longueur est en balsa 3 mm. Il est découpé un
peu plus large car il sera poncé à 45° sur les
tranches.
A l'avant, il est nécessaire
de contraindre le coffrage durant le séchage pour qu'il
suive l'arrondi.
Le reste de la planche est tronçonné pour coffrer
la partie arrière, fibres à 90°.
Avant de placer les coffrages sur les autres
facettes, il est nécessaire de poncer les tranches à
45°.
Il faut poncer franchement en attaquant
même un peu les couples.
La surface de collage sera améliorée
sur les couples. A l'arrière, le fuselage reste ouvert.
Les coffrages restants
sont découpés fibres à 90° dans du
balsa de 5 mm. La lame du cutter peut être inclinée,
ça réduira la matière à supprimer
par ponçage.
Le coffrage est posé
sur les arêtes puis il est arasé à l'aide
d'une lame de scie à métaux. Il reste le ponçage
à effectuer. Dans un premier temps, on aligne les coffrages
dans le même plan que les flancs et ceux du dessus-dessous.
Par la suite, il faut arrondir tout ça.
La
dérive
La dérive est
composée d'un cadre formant le bord d'attaque, le bord
de fuite et même la béquille. Les nervures sont
en deux parties.Un longeron (samba ou pin
5x5) est placé à mi-épaisseur. Il est donc
nécessaire de rehausser le cadre en glissant dessous
des cales de 1 mm
Le longeron est collé dans un premier
temps puis c'est au tour des demi-nervures suivantes.
Lorsque le premier
côté est terminé, on retourne la dérive
et on colle les demi-nervures de l'autre côté.
Attention à ne pas introduire de vrillage car on n'est
alors plus en appui sur le chantier.
La base
de la dérive reçoit des nervures complètes
qui se glissent dans des encoches. En déformant légèrement
l'ensemble, on arrive à le glisser provisoirement sur
le fuselage.
Les
ailes
Chaque aile est construite
autour d'un robuste longeron en flèche découpé
dans du contreplaqué. Un croisillonage en contreplaqué
au centre et en balsa vers les extrémités vient
se coller dans des encoches existantes.
Il n'y a décidément
rien de droit dans ce modèle, on voit les âmes
en zig-zag qui constituent l'intérieur des longerons
des deux ailes.
Il est nécessaire d'élargir
légèrement le passage du fourreau dans les nervures
pour que ce dernier entre sans forcer. Le restant du tube est
coupé en deux parties (une pour chaque aile). J'ai collé
un bouchon en contreplaqué afin que la clé ne s'enfonce
pas trop loin et reste bien centrée.
Les fourreaux sont
collés en place dans les emplacements réservés.
A ce stade, je n'ai pas encore collé la nervure d'emplanture.
Deux renforts destinés à tenir
les crochets de fixation d'aile sont collés à l'intérieur
des nervures d'emplanture.
Après collage des fourreaux, les
longerons sont refermés et mis sous presse durant le séchage
de la colle. Le montage sur le fuselage laisse présager
des formes étranges de la bête.
Les nervures ont vraiment
des formes curieuses, avec leurs immenses encoches pour laisser
passer le longeron. On voit que le profil de l'aile est plat
sur une bonne partie, et que l'arrière est relevé
pour l'autostabilité.
Le montage des nervures est assez rapide,
en travaillant à la cyano et accélérateur
dans un premier temps.
Les nervures sont assez
espacées mais des demi-nervures viennent s'intercaler
au bord d'attaque. Leur placement doit être fait avec
attention car elles ne reposent contre le longeron que sur une
faible longueur.
Après avoir
monté toutes les nervures, j'ai renforcé les raccords
par un congé de colle blanche. Les faux bords d'attaque
sont constitués d'un sandwich de baguettes, qui peuvent
être découpées dans une planche. J'ai mis
2 épaisseurs de balsa 3 mm et une de samba 3 mm au bord
d'attaque.
Il est nécessaire de poncer la pointe
des nervures d'extrémités pour que les baguettes
viennent s'y appuyer sur toute la surface. La longueur étant
supérieur à 1 m, il est nécessaire de rabouter
les baguettes.
J'ai ajouté
une portion de baguette au niveau du raccord, placée
côté intérieur de l'aile. Ensuite, la deuxième
couche du faux bord d'attaque est posée.
Les jonctions sont
renforcées avec un congé de colle blanche. On
voit ici les nervures très ajourées au bord d'attaque.
Le fabricant devrait revoir ce point car les nervures sont fragiles
à cet endroit sollicité lors des manipulations
ou à l'atterrissage.
Les pièces de renfort d'emplanture
marquées "ds" sont celle qui doivent être
collées côté intrados. Ne pas confondre avec
celles de l'extrados marquées "ds2" pour éviter
d'avoir un décalage.
Certaines pièces
sont fragilisées par des ajourages trop importants ou
des découpes en biais par rapport au sens des fibres.
Le fabricant va améliorer ces points.
Assemblage
de l'étrange structure pour le plaisir des yeux.
Les
élevons et les bords de fuite
Les élevons sont coffrés
d'un seul côté. Choisir une planche de balsa 2
mm bien raide car ils restent assez souples, même après
coffrage.
Les élevons
sont découpés d'une pièce dans du balsa
de 8 mm très tendre. Le coffrage est prévu d'un
seul côté, ils resteront très souples. Malgré
quelques craintes, j'ai constaté en vol que ça
ne bouge pas. Un coffrage sur chaque face serait plus rassurant.
Le ponçage se
fait à l'aide d'une cale large pour bien affiner la pièce
en forme de triangle. La corde n'est pas constante, donc l'angle
de ponçage non plus. En présentant l'aileron sur
l'aile, on constate qu'il est trop épais au saumon et
pas assez vers l'emplanture. Je me suis contenté de l'affiner
côté saumon.
Le biseau de la charnière
est obtenu par ponçage. L'articulation se fait côté
extrados (avec le film d'entoilage sur mon modèle).
Côté centre de l'aile,
les bords de fuite sont arrondis. Voici les courbes que j'ai
adoptées puisqu'aucune indication n'est donnée
dans la notice. Il faut 4 pièces, donc 2 planches de
balsa 2 mm.
Sur mon modèle,
j'ai découpé une planche que j'ai mise en forme
après l'avoir collée sur l'aile. Le dessin des
planches présenté plus haut permettra de simplifier
cette étape.
J'ai utilisé un pistolet à
tracer (ou perroquet) pour obtenir une belle courbe régulière.
Des bandes de balsa de 2 mm ferment
la partie arrière de l'aile où se situe l'élevon.
Une dessus, une dessous et une autre placée verticalement.
Côté élevon, l'arrière
des nervures reçoit un coffrage en balsa 2 mm.
Avant de coller la
couche supérieure, j'ai ajouté un petit morceau
de balsa pour qu'elle vienne s'appuyer dessus et renforcer le
collage.
La pièce verticale fermant l'ouverture
est alors ajoutée puis les collages renforcés à
la colle blanche.
La partie inférieure
du coffrage de bord de fuite est affinée dans le prolongement
des nervures puis le coffrage supérieur est collé
en prenant garde à ne pas créer de vrillage. L'aile
est cependant déjà très rigide.
Il reste à coller
les âmes indispensables pour fermer le longeron et lui
donner toute sa solidité. Les planches de balsa sont
retaillées en largeur puis glissées entre les
nervures, en s'arrangeant pour aligner le bord de l'âme
avec le haut du longeron. Le coffrage dépassant à
l'intrados est découpée à mesure avec une
lame de cutter en appui sur le contreplaqué.
Le faux bord d'attaque peut être recoupé
et poncé dans le prolongement des nervures.
Les saumons en balsa de 5 mm possèdent
une découpe astucieuse qui se glisse dans l'extrémité
du longeron.
Jugeant ces saumons
découpés dans du balsa tendre très ajouré
un peu fragiles, je les ai doublés de contreplaqué
de 3 mm en piochant dans les nombreuses chutes disponibles
parmi ce qui est livré.
Le contreplaqué
reprend les découpes du balsa. Il est nécessaire
de retoucher l'épaisseur de l'insert pour qu'il rentre
toujours dans l'emplacement prévu dans le longeron.
Les pattes de la contre-nervure d'extrémité
doivent aussi être recoupées.
Un petit triangle de balsa vient se coller
sur le saumon, en appui contre la nervure. Il guidera l'entoilage.
Il reste à coller
le bord d'attaque, ici en samba 3 mm, puis à raboter
et à poncer finement tout l'ensemble. Sur le fuselage,
le doublage du couple-moteur doit aussi être collé.
Après quelques
heures de travail (5 jours de congés !), la bête
est prête à recevoir son équipement et à
être entoilée.
Equipements
électroniques
Les supports de servos
d'ailerons et la façon dont ils devaient être fixés
ne me plaisaient pas. J'ai donc découpé de nouveaux
supports en reprenant le contour extérieur sur ceux existants
puis ai ajouré l'intérieur afin de pouvoir rendre
les servos accessibles. Ces derniers sont vissés sur
les trappes. Il s'agit de Pro-Tronik 7520 NG-D digitaux de 2,600
kg de couple, amplement suffisants.
Au niveau du puits
de servo, j'ai percé les âmes avec un tube affuté
afin de pouvoir glisser une rallonge servo allant jusqu'à
l'emplanture. Elle passe à travers les trous existants
dans les nervures.
Des guignols ont été
découpés dans de la plaque époxy de 2 mm.
Une platine en contreplaqué destinée à
être collée contre le flanc a également
été confectionnée pour recevoir le pack
d'accus 3S 3700 mAh. Ce dernier est immobilisé au Velcro
contre la platine.
Le fuselage est étroit
donc attention au diamètre du moteur qui ne doit âs
être trop important. J'ai utilisé un Pro-Tronik
DM 2620 de 1000 KV avec un contrôleur Pro-Tronik BF 45A
qui fait BEC. Il n'y a que deux servos à alimenter. L'hélice
repliable est une Aeronaut Carbon 11"x8".
Finition
Le décor a été
tracé sur informatique avant de se lancer...
Les tracés ont servi à découper des gabarits
de masquage.
Il faut compter environ 6 m d'entoilage.
J'ai utilisé de l'Oratex jaune cub qui est légèrement
translucide, laissant parfois deviner les tranches noircies des
pièces découpées.
Mise en place des servos
et perçage des trappes qui se vissent sur des supports
en bois dur solidaires de l'aile. Les trous dans le film sont
réalisés à l'aide d'une aiguille chauffée
au briquet qui permet de couper et de "ressouder"
le matériau sur la cellule.
Le décor est réalisé
à l'aérographe. Les différents masquages
ont été découpés avec une machine
Silhouette SD dans du vinyle adhésif après les avoir
tracés avec un logiciel informatique.
Quelques heures sont
nécessaires pour réaliser ce décor puisqu'il
faut laisser sécher chaque teinte avant de poser les
masquages nécessaires pour la suivante. J'ai utilisé
de la peinture à Tamiya Color qui se dilue à l'alcool,
posée à l'aérographe.
Mise en place du tourillon d'incidence en
hêtre de 6 mm de diamètre à l'arrière
des nervures.
La dérive vient se coller dans le
fuselage lorsque la peinture est terminée. Mettre les ailes
en place pour s'assurer de sa verticalité durant le séchage.
Réglages
Les réglages
sont ceux de la notice, à savoir un centre de gravité
placé à 30 mm du bord d'attaque. Le piqueur moteur
est important. On commence par régler l'aile à
0° d'incidence.
Un CD emprisonné
sur le porte-hélice permet de mesurer le calage moteur.
Les 5° de piqueur ne sont pas suffisants pour la motorisation
choisie. Le fabricant a pensé à tout en livrant
un jeu de cales qui se glissent dans le fuselage. Je dois encore
optimiser le calage ; la cale la plus appropriée sera
sans doute l'avant dernière sur la photo.
Il faut aussi 1,5 à 2° d'anticouple.
Les débattements sont ceux donnés
par le fabricant. Au neutre, les élevons sont relevés
de 12 mm. Ce petit outil à construire soi-même
pour mesurer précisément les débattements
est vraiment très pratique. Plus
de détail sur cette page.
Le pack d'accus 3S 3700 mAh est fixé sur un flanc
avec du Velcro.
Le profil d'aile est particulier.
On voit le fourreau de la robuste clé d'aile.
A l'arrière, le fuselage reste
ouvert pour l'évacuation des calories.
Mise en place des ailes
sur la clé en aluminium de 20 mm de diamètre.
A l'arrière, le téton donne l'incidence. Les deux
crochets pas très accessibles sont réunis par
un collier en nylon tendu pour plaquer les ailes contre le fuselage.
Le fabricant préconise un ressort d'origine Multiplex.
La trappe permet un
accès aisé à l'intérieur du fuselage.
Elle est fixée par 4 vis, ce qui n'est pas très
pratique. Je vais en laisser une seule - celle de l'avant -
et mettre de puissants petits aimants à la place des
3 autres.
En
vol
Le fuselage haut et étroit permet
une prise en main facile pour le lancer. Avec la motorisation
choisie, pas besoin de courir, l'aile est arrachée des
mains à la mise des watts...
Le vol est tendu, les
gouvernes précises et l'allure est fantastique. On se
demande de quel siècle est issu ce drôle d'oiseau.
Les passages en radada sont vraiment très
plaisants et l'absence de dérive mobile n'est même
pas un handicap.
La motorisation permet
de grimper sous forte pente. La voltige est possible même
si la Flying Cloud est un peu molle sur tous les axes. Le vol
dos tient en poussant pratiquement à fond mais il est
possible d'enchainer les virages dans cette position.
Le plané est
très sain, l'aile gratte de façon très
honorable et allonge terriblement. On peut tirer fortement à
l'atterrissage pour la faire ralentir sans qu'elle ne décroche.
Pour
conclure
La construction de la Flying Cloud n'est pas difficile
malgré ce que la forme de l'aile laisserait supposer. Les
pièces s'ajustent correctement sans risque d'erreur si l'on
suit la notice. Avec cette présentation détaillée,
il ne subsiste plus aucun secret. Elle n'est cependant pas conseillée
comme première construction, mieux vaut commencer par plus
simple.
Le comportement en vol est vraiment très agréable,
onctueux et précis. Les qualités de plané sont
au rendez-vous, y compris en spirale serrée, ce qui laisse
présager de longs vols à enrouler les bulles quand
la saison s'y prêtera. Prévoir de la place en longueur
pour l'atterrissage car l'aile allonge et profite de l'effet de
sol pour parcourir encore de nombreux mètres, même
après parfois quelques rebonds. Des aérofreins ne
seraient pas du luxe...
Et un grand bravo à Silence Model qui se démène
pour dénicher des fabricants méconnus en France. Ne
manquez pas de jeter un œil à sa gamme qui s'étoffe
régulièrement de nouvelles rares et belles machines.