Note : Ce modèle a été
présenté dans la revue Looping en 1995. Les références
indiquées sont donc celles de cette époque.
Toutefois, Grégory Zietek donne l'exemple d'un équiment
moderne bien plus performant (voir encadré).
La turbine, c'est compliqué et ça
coûte cher ! C'est ce que pensent certains. Cependant il existe
un moyen de contourner un peu les choses en utilisant une propulsion
électrique classique comprenant 7 éléments et un
moteur un peu plus performant qu'un bas de gamme. La turbine essayée
ici est vendue moins de 200 francs. Le petit avion qui vous est présenté
aujourd'hui a pour but d'être un peu original, mais surtout simple
à construire et à faire voler.
Version récente motorisée
avec un équipement actuel par Greg Zietek : ça pulse
!
Les modèles réduits à propulsion
électrique étaient plutôt rares sur les terrains
voilà quelques années. Les progrès au niveau des
moteurs et surtout des batteries sont en évolution constante
et les performances sont telles que maintenant, on hésite un
instant au moment de définir son choix entre un moteur à
explosion et un moteur "à électrons". La preuve
est que l'on rencontre depuis quelques mois sur le marché des
turbines prévues d'origine pour être utilisées en
électrique.
En thermique, la turbine est plutôt marginale à cause d'un
nombre évident de désavantages par rapport à une
hélice classique. Pour que le rendement d'une turbine soit efficace,
il faut déjà qu'elle tourne vite. Les moteurs thermiques
utilisent un carburant chargé au nitrométhane, et de ce
fait, offrent une durée d'utilisation assez réduite. De
plus, les hauts régimes forment des vibrations importantes que
la cellule et la radiocommande n'apprécient guère. Le
bruit est aussi un des principaux inconvénients, sans parler
de l'outillage nécessaire au démarrage. Par contre, l'électrique
frappe fort avec ses avantages bien connus : facilité de démarrage,
silence, régularité, propreté, etc.
Le Fanteasy est un modèle rapide,
facile à construire. Ses surfaces d'aile et de stab généreuses
lui procurent de bonne qualités de vol à basse vitesse.
Equipé d'une motorisation puissante, il bénéficie
d'une large plage de vitesse. C'est un modèle qui permet
de s'initier au vol d'un jet peu chargé.
Caractéristiques techniques
Nom : Fanteasy
Envergure : 94 mm
Longueur : 100 mm
Surface : 20,4 dm?
Masse : 1220 g (1080 g avec l'équipement ci-contre)
Charge alaire : 59,8 g/dm
Profil : NACA 2409
Moteur : Format 540
Turbine : Morley Helicopters "Jet Elec"
Batterie : 7 éléments 1400 à 1700 mAh
Le Fanteasy a été présenté
dans la revue bimestrielle Looping 35 d'octobre-novembre 1995.
Conception
Pour éviter d'avoir à construire un fuselage aux formes
intérieures complexes avec entrée d'air et veine de circulation,
la solution de mettre le moteur en pylône a été
préférée. Celui-ci est placé au-dessus du
centre de gravité de manière à pouvoir utiliser
différents moteurs sans modification du centrage. L'empennage
bi-dérive permet de bien dégager le souffle et participe
à l'aspect curieux du modèle. Si vous n'aimez par la forme
des dérives, n'hésitez pas à modifier en conservant
la même surface. L'aile haute facilite la prise en main et reste
bien dégagée du sol. Le dièdre est absent à
l'intrados et l'aile est construite à plat ce qui donne avec
le profil d'épaisseur dégressive l'impression d'un faible
dièdre inverse. La forme en flèche de l'aile permet de
conserver une bonne stabilité et recule le centrage. Ainsi, pas
besoin de construire un long nez fragile pour obtenir un équilibrage
sans plomb. La batterie est montée sur l'habituelle rampe inclinée
qui permet à l'accu de s'éjecter en cas de contact brutal
avec la planète. Un crochet de catapultage et une languette placée
à l'arrière du fuselage que l'on pince entre les doigts
ont été prévus dès la fabrication pour permettre,
à l'aide d'un sandow, de propulser l'engin dans son élément
avec une vitesse suffisante au moment du décollage.
Le plan du Fanteasy imprimé
sur une grande feuille de 70 x 100 cm est disponible sur commande
contre 12 € port compris (pour un envoir en France).
Contact : Laurent
1 planche balsa 30/10 : dérives, couples
avant et arrière
3 planches balsa 10/10 : coffrages de l'aile
2 baguettes pin ou samba 4x10 : longerons
1 baguette balsa 5x15 : faux bord d'attaque
1 baguette balsa 5x10 : bord d'attaque
1 bord de fuite 8x40
Turbine
La turbine qui est utilisée ici est une Morley "Jet Elec"
distribuée par New Power Modélisme, prévue pour
être montée avec un moteur format 540 et 7 éléments.
C'est en fait la propulsion de base qui est fournie avec des motoplaneurs
de début. Pour avoir un rendement correct, la turbine doit tourner
le plus vite possible, cela en fonction du moteur utilisé. Cette
turbine est constituée d'un rotor à huit pales en nylon
blanc Les aubes doivent être un peu poncées au bord d'attaque
pour éliminer quelques bavures. Un équilibrage est le
bienvenu car les vitesses de rotation élevées entraînent
énormément de vibrations. Le montage sur le moteur se
fait par un écrou hexagonal conique. Le stator est moulé
dans une autre matière genre nylon armé. Sa fonction est
de redresser le courant d'air, mais aussi de servir de support moteur
et de bâti de fixation sur le modèle. Il est constitué
d'une autre matière que le rotor pour permettre à ce dernier
de se roder, En effet, l'hélice se déforme légèrement
à haute vitesse et vient frotter contre la tuyère. Après
rodage, un nouvel équilibrage est obligatoire. Le diamètre
est de 62 mm et le fabricant indique que la poussée statique
est voisine de 350 g à 20 000 tours/minutes.
Le Fanteasy de Greg Zietek
Construit d'après le plan d'origine, en effectuant
quelques adaptations (stab plein car il n'est plus utile de grapiller
quelques grammes vu la puissance de la turbine installée,
dérives de forme différente, un servo par aileron),
et en l'équipant d'une motorisation récente, ce
Fanteasy est plus léger que celui présenté
25 ans plus tôt.
La turbine est simplement
fixée sur l'aile. Un carénage en balsa a été
confectionné pour la profiler.
Le contrôleur
est placé sous l'aile, tout comme le récepteur.
Les servos sont en attaque directe, contrairement au plan
qui proposait des barres de torsion.
Le fuselage semble vide.
Sous l'aile, à l'arrière, on voit le servo de
prof monté à plat. Vers l'avant, c'est le pack
Li-po qui trouve sa place. Tout le nez sous la bulle est vide.
Tout comme l'aile, le
stab a une légère flèche, ce qui impose
2 commandes pour actionner les gouvernes.
Le bruit de la turbine à
12 pales est vraiment sympa. Ce n'est plus un miaulement comme
par le passé mais un souffle grave et puissant.
Electronique
Le modèle est équipé d'un ensemble radio de petite
taille afin de réduire le poids final. Le récepteur est
un Futaba 103 F peu utilisé en avion et pourtant parfait pour
ce genre de modèle. Deux micro-servos RS 500 actionnent les gouvernes.
Celui de profondeur se loge au fond du fuselage et attaque les volets
de profondeur au moyen d'une baguette balsa terminée par deux
links en Y car les gouvernes n'agissent pas dans le même axe à
cause de la flèche du stab. Les ailerons sont articulés
par de classiques barres de torsion. Le variateur Jes 60 sans système
Bec malheureusement (il existe sur le Jes 50), prend sa place dans l'aile,
pour conserver un peu de place pour l'accu.
Propulsion
J'ai utilisé un moteur Keller 540S pour commencer les essais.
Ce moteur au néodyme est prévu à l'origine pour
équiper des voitures de piste ou des avions rapides de type "racer".
ll tourne donc très vite (pas loin de 30 000 tours à vide).
Cependant, un moteur de voiture consommant moins fait aussi l'affaire,
par exemple un SMT.
Finition
L'entoilage est réalisé en Oracover. Pour le stab et
les dérives, faites cette opération avant le collage définitif.
La bulle est thermo- formée autour d’un bloc de balsa dans
une bouteille de soda. Elle est peinte en noir par l'intérieur,
pour obtenir une surface lisse et brillante.
Le décor de ce modèle a
été créé par Didier Cervera. Il est
disponible dans sa boutique, découpé dans du vinyle
prêt à poser.
Réglages
Le point de centrage est situé à 120 mm du bord de fuite
de la nervure centrale. Il pourra être reculé de quelques
mm par la suite. Les débattements sont les suivants :
- Profondeur : +- 10 mm
- Ailerons : +- 6 mm
Il est inutile d'en mettre davantage à la profondeur car les
ordres brutaux peuvent freiner l'avion.
Vols
La préhension se fait au niveau
du centre de gravité. Avec l'aile haute, le fuselage tient
bien en main.
Puissament motorisé, le Fanteasy
n'a pas besoin d'être lancé pour partir. Posé
sur l'herbe, il s'envole en quelques mètres après
une glissade.
Je vous avoue que pour une fois, j'étais un peu angoissé.
J'aurai aussi aimé préparer un sandow fixé entre
deux pieux pour catapulter le modèle à vitesse suffisante,
mais je n'en ai pas eu le temps pour les premiers essais. Ce n'est que
partie remise, histoire de rigoler.
Batterie chargée à bloc, débattements dans le bon
sens... Un pas en avant, une impulsion franche et le Fanteasy prend
l'air dans le sifflement de la turbine. Il est préférable
de laisser le modèle atteindre une vitesse de sécurité
par un palier d'une vingtaine de mètres. Ensuite, on peut commencer
à cabrer. La montée est correcte si la vitesse est suffisante.
En fait, le comportement en vol est identique à celui d'un autre
jet, à savoir que l'hélice met un certain temps avant
d'accrocher. Par exemple, en sortie de virage serré, si le modèle
se freine, il vaut mieux le laisser accélérer, sinon il
risque de vouloir décrocher. En fait, rien de bien méchant
et l'on s'y fait très vite. Le vol n'est pas très rapide,
plutôt proche d'un trainer classique plein gaz, et l'on peut bien
sûr se permettre un peu de voltige : boucles, tonneaux, vol dos...
Dans cette configuration, il suffit de pousser légèrement
sur le manche. Un vol de ce type, constamment à pleine puissance
en secouant la machine, vide les batteries en 2 minutes 30 ce qui est
peu, mais le modèle peut se contenter tout juste du mi-gaz et
dans ce cas on atteind en faisant de larges cercles les 5 minutes 30
avec des 1700 mAh sans pour autant avoir une vitesse de vol critique.
Il faut donc beaucoup travailler aux gaz si l'on veut rester longtemps
en l'air. Les passages au ras de l'antenne, après un long piqué
sont impressionnants, surtout à cause du sifflement et de la
cellule qui résonne. La batterie se vidant peu à peu,
on a l'impression d'entendre un réacteur qui s'éteint.
Le plané est correct, mais il ne faut pas espérer attraper
une pompe au passage. Repérer plutôt la piste pour atterrir.
Dans tous les cas, la silhouette et le bruit de "ce sèche-cheveux
des étoiles" font qu'il est vite remarqué sur les
terrains.
Pilotage facile, à
l'envers comme à l'endroit.
Avec sa turbine bien dégagée
du sol, qui ne risque pas d'avaler de poussière, les touch&go
s'enchaînent.
A développer
Le rendement de la turbine est plutôt moyen, mais les progrès
sont constants. Nous attendons avec impatience l'arrivée de la
turbine Electro Jet Fan qui est plus récente et paraît-il
beaucoup plus performante. En tous cas, on peut déjà se
permettre quelques fantaisies avec la Morley qui remplit parfaitement
son rôle. En attendant, le proto risque fort d'aller faire un
séjour à la pente, pour passer un peu de compagnie avec
les PSS...
Le Fanteasy de Vincent Decaux
Voici mon Fanteasy. Un régal, ça tire de
belles trajectoires bien rectiligne, il est un peu mou à
la prof mais je suis centré avant, et niveau puissance
même en 3S ça va bien. J'ai même pu décoller
du sol sur une piste en harbe avec quelques bosses en glissant
sur le ventre, c'est pas une fusée mais ça va bien.
J'étais agréablement surpris du vol dos aussi. Malgré
son profil plutôt plat, il s'en sort avec une incidence
plutôt faible, j'ai même pu faire des hippodromes
sur le dos.
Légendes
Vous cherchez un avion électrique au look singulier, propulsé
par une turbine. Le Fanteasy a été spécialement
étudié pour vous.
1) Découpez la platine support d'accu dans du contre-plaqué,
le couple central idem et le couple arrière en balsa.
2) La platine est glissée par l'ouverture du couple.
3) Découpez les flancs, coffrez l'avant en contre-plaqué
10/10, collez les baguettes d'angle. N'oubliez pas de laisser une place
pour la rampe inclinée et d'encocher l'arrière pour l'assise
du stab.
4) Collez à l'époxy le couple et la platine sur un flanc.
5) Collez le deuxième flanc en plaçant le fuselage à
l'endroit.
6) Collez le couple arrière.
7) Pincez l'avant et glissez le couple frontal.
8) Une chute de bord de fuite est placée sur le haut du flanc
en prévision d'un pontage "puissant".
9) Collez l'arrière en prenant garde de ne pas réaliser
un fuselage tordu.
10) Cette pièce constituée d'un morceau de contre-plaqué
et d'une baguette de bois dur sert de support pour le crochet de lancement
(facultatif) elle est a placé avant coffrage.
11) Coffrer le fond du fuselage pour pouvoir les manipuler aisément.
Le dos du fuselage sera coffré après passage de la commande
de profondeur.
12) Collez un bloc de balsa pour former le nez
13) Pincez le bloc. Le flanc et un peu attaqué pour obtenir de
belles formes arrondies.
14) Découpez les pièces formant le stab. Respectez le
sens des fibres. Si votre balsa est dur, vous pouvez les ajourer.
15) Faites de même pour les dérives en modifiant leur forme
si vous le souhaitez.
16) Confectionnez la commande en Y de la profondeur. Placez-la sur le
fuselage dès maintenant en prévoyant des sorties vers
les guignols. Vous pouvez alors coffrer le dessus.
17) Découpez les nervures dans du balsa suivant votre méthode
préférée. (Elles sont toutes dessinées sur
le plan).
18) Celle du centre est en contre-plaqué 30/10 multiplis puisqu'elle
sert en même temps de support pour la turbine. Découpez
aussi la clé d'aile et poncez-la pour qu'elle s'ajuste aux longerons.
19) Encochez le bord de fuite, placez le coffrage inférieur,
le longeron puis les nervures retravaillées au niveau des encoches.
Collez l'ensemble à la cyano.
20) Collez le faux bord d'attaque. Vous aurez pris soin de biseauter
chaque nervure au bon angle.
21) Placez le longeron supérieur sans le coller pour le moment
(pour plus de rigidité pendant la manipulation) et profilez le
faux bord d'attaque.
22) Vérifiez que la nervure centrale se plaque bien contre celle
d'emplanture. Biseautez-la pour qu'elle s'ajuste sur chaque demi-aile
au niveau des encoches.
23) Construisez l'autre moitié d'aile de manière identique.
Ajustez l'ensemble, placez la clé d'aile puis les longerons supérieurs.
Si l'ajustage vous convient, collez le tout à l'époxy
en conservant l'intrados à plat.
24) Coffrez le dessus jusqu'au longeron. Il est possible de réaliser
ces coffrages dans une même planche.
25) Coffrez l'arrière, de chaque côté du support
de la turbine.
26) Faites pareil pour le dessous.
27) Arasez les coffrages afin de poser le bord d'attaque.
28) Collez le saumon en balsa tendre.
29) Profilez l'ensemble de l'aile.
30) Découpez les ailerons.
31) Ajoutez les petits renforts triangulaires en respectant le sens
des fibres.
32) Fraisez l'emplacement des barres de torsion.
33) Après collage à l'époxy, renforcez cette partie
à l'aide d'une pièce en contre-plaqué qui servira
en même temps de support pour le camlock.
34) Placez des âmes sur toute l'envergure, sur tout l'envergure,
fibres verticales.
35) Coupez la pointe avant de l'aile.
36) Fermez-la avec un morceau de contre-plaqué mis en forme.
Poncez-la pour placer les tourillons de fixation de l'aile.
37) Poncez soigneusement, dépoussiérez de même et
entoilez à votre convenance.
1a) Le servo de profondeur et le récepteur sont fixés
au fond du fuselage.
2a) Le servo d'ailerons est un peu décentré, le variateur
est glissé à côté.
3a) Les volets de prof sont actionnés par une tringlerie en Y
et l'arrière et protégé par un patin.
4a) La turbine n'est fixée que par une vis pour pouvoir modifier
le piqueur moteur.
5a) Une baguette triangulaire renforce le collage de la dérive.
6a) Cette languette est sert à tenir le modèle pour un
départ à la catapulte.