Présentation : Stéphane
Ruelle
Cette belle aventure démarra fin 2011, après
avoir réalisé un SZD59 au 1/3,25. Je cherchais au fil
des pages Internet un nouveau projet à me mettre sous la dent.
Plusieurs furent sur ma liste, plutôt des planeurs récents,
mais je n’arrivais pas à me décider.
Le déclic vint d’une discussion avec mon ami Guy ;
nous avons en effet l’habitude d’échanger sur nos
potentiels projets respectifs. Au détour d’une conversation,
j’apprenais que je n’étais pas le seul à penser
au Siren C30 Edelweiss, un autre ami (Dominique) était déjà
allé photographier une machine grandeur au club de Villefranche/Saone.
Et un troisième (François) avait commencé à
extrapoler des couples pour en faire une machine de 6 m. Guy fut ainsi
le catalyseur de ce projet, qui fut rapidement échafaudé
et mutualisé. En premier lieu, l’échelle fut fixée
au 1/3 pour être raisonnable car en 6 m cela fait des ailes de
3 m en un seul morceau, 2,5 m étant plus faciles à loger
dans une voiture ordinaire.
Ayant glané un plan du grandeur sur le Net, je me rapprochais
du webmestre pour obtenir le plan original afin de pouvoir le scanner
en haute résolution pour pouvoir reproduire les courbes dans
un logiciel de dessin. Tout ceci fut rondement mené grâce
au prêt de cet original par Michel Bardot. (Passez
voir son site qui contient beaucoup de documents d’époque
sur les planeurs Breguet / Siren / Wassmer / Carman / Arsenal / Avia…)
Caractéristiques
Nom : Siren C30 Edelweiss
Echelle : 1/3
Envergure : 5m
Surface : 1,34 m²
Poids : 9800 g
Charge ailaire : 73 g/dm²
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Master
et moule du fuselage |
Les plans furent imprimés, et ce fut Dominique qui se colla
à réaliser la charpente de la forme du moule, en contre-plaqué
garnis de mousse.
Puis vint le temps du ponçage-masticage qui occupa notre ami
Guy une bonne partie de l’été 2012. La forme fut
peinte à l’automne 2012 et le moule fut réalisé
début 2013. Ce moule incorpora le carénage de roue et
la queue du planeur fut démontable pour faciliter le collage
des fourreaux de clef du stab et la stratification du fuseau.
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Fabrication du master
du fuselage puis du moule. |
Le premier exemplaire de fuselage sorti aux premiers jours du printemps
2013, et ce fut 4 exemplaires qui furent produits pour le premier batch.
Je pris livraison du mien en septembre 2013 de l’autre côté
de l’Atlantique. C’est donc pendant l’hiver 2013-14
que la construction de mon exemplaire prit place.
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Le cadre de verrière
est également moulé, la verrière thermoformée. |
Les échanges du groupe furent prolifiques afin que chaque astuce
glanée puisse profiter aux autres. Guy ne resta pas en reste
et profita de la réparation d’un ASW20 de chez Valenta
pour nous gratifier d’un moule pour le cadre de verrière
suivant le même principe : le cadre n’est pas dans
La verrière, c’est la verrière qui est dans le cadre,
ce qui simplifie les découpes et le collage de cette dernière
qui n’ont donc plus besoin d’être parfaits. Qu’il
en soit grandement remercié car cet ajustement et ce collage
ont toujours été ma bête noire !
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Un morceau de papier
de verre collé sur une cale guidée par un réglet
permet de retirer du noyau l'épaisseur du longeron. |
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Pose du longeron principal
en tissu de carbone. |
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Les autres
longerons sont de longueur dégressive. L'aile est ensuite
coffrée sous vide. |
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La pompe à
vide, régulée par une seringue. |
Le coffrage d'extrados
est posé. |
L’aile fut promptement mise en chantier, noyaux en polystyrène
dense coffrés en obechi 6/10 furent coupés avec la série
de profil SB96/14/13/12 (ne pas confondre avec les SB96 utilisé
sur les Quartz, Escalibur ou autres ; celui que j’ai utilisé
est le SB96 avec 3% de cambrure). Le longeron étant confié
à une clef en fibre de verre de 25 mm donnant 3 degré
de dièdre avec un fourreau pris en sandwich dans du contre-plaqué,
ce dernier se prolongeant toute l’envergure par un contre-plaqué
léger de 5 mm pris en sandwich entre deux semelles de carbone
dégressives (400/300/200/100 g/m²) de 4 cm de large sur
toute l’envergure. Les renforts sous le coffrage étant
confiés à trois couches dégressives de tissu de
verre de 100 g/m², tout comme le bord d’attaque qui fut roulé
à l’aide de deux rubans de tissu de verre de 100 g/m².
Le résultat nécessita un léger ponçage du
bord d’attaque et son renforcement par quelques mèches
de verre pour obtenir le résultat escompté, le roulage
du bord d'attaque n’étant pas parfait.
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Le noyau
est fendu sur toute la longueur pour recevoir un longeron vertical
en contre-plaqué.
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Fabrication
des fourreaux de clés en fibre de verre. |
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Mise en
place des fourreaux dans les noyaux. |
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Installation des aérofreins. |
Compte tenu du coffrage de l’aile pendant la période
hivernale, j’ai utilisé une couverture chauffante électrique
afin de garantir le durcissement de la résine. De plus, comme
la température monte vers 40-50°C, ceci me servit d’étuvage,
ce qui ne peut pas faire de mal…
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Adaptation de l'emplanture
des ailes au fuselage. |
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Calage des ailes à
l'incidencemètre. |
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Réalisation
de la nervure d'emplanture en fibre de verre. |
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L'espace entre le
fuselage et l'aile est comblé à la résine
épaissie de microballon et de silice. |
Les stabs furent coffrés après mise en place des deux
fourreaux de clef (fibre de verre 10 mm et 8 mm acheté en grande
surface de bricolage) dans les noyaux, ceux-ci étant supportés
par deux nervures partielles compte tenu de leur longueur différente.
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Installation des renforts
à l'emplanture des stabs. |
Puis vint le temps du ponçage-masticage, qui doit être
léger avec du 6/10 sous peine de passer à travers. Les
ailerons furent ensuite détachés et articulés en
demi-ronds, tout comme les volets de stab. Et enfin pour terminer, les
puits de servos furent coupés pour les ailes et les stab, et
renforcés avec deux couches de ruban de verre de 200 g/m²
afin d’éviter tour point fable et tout marquage de l’extrados.
Les ailes furent ensuite adaptées au fuselage, par la stratification
d’une nervure d’emplanture moulée sur le fuseau lui-même
qui fut collée à l’aile avec un mélange résine
micro ballon. Après vérification du calage et un dernier
ponçage, l’aile et le stab furent entoilés au vinyle.
Et le travail sur le fuseau pu commencer.
En premier lieu, le couple supportant le train fut réalisé
en contre-plaqué de 10 mm, il permet de transférer les
efforts sur tout le fuselage lors des atterrissages. Les fourreaux de
clef furent collés, le servo de crochet fut fixé…
et.. C’est tout ! Le fuseau étant principalement vide.
Pour coller avec l’esprit de la maquette, la prise de désembuage
fut coupée sur le nez du fuseau et ce dernier passa alors en
peinture.
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Le couple qui supporte
la roue répartit les efforts sur toute la hauteur du fuselage. |
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Quelques tubes laitons
soudés forment le dossier du siège du pilote. |
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La casquette du tableau
de bord est réalisée avec un morceau de tissu de
verre résiné. |
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Aménagement
cabine en cours avec un pilote à l'échelle. |
A l'arrière, les fourreaux
de clé de stab sont collés avec précision. |
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Toutes
les articulations sont réalisées en demi-rond.
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Les charnières sont
en plaque époxy, l'axe amovible est une corde à piano. |
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Les puits
de servos sont renforcés par deux bandes croisées
de tissu de verre. |
La livrée choisie est celle du F-CCUJ dont une large série
de photos figure sur
le site des GPR.
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Le planeur grandeur qui a servi de modèle.
(Photo : Gérard Risbourg) |
En bleu et blanc bien que le grandeur soit en bleu et crème.
La décoration des ailes fut faite encore une fois en vinyle,
tout comme le lettrage du fuselage.
Le cadre de verrière fut fixé à cette dernière
avec du silicone et un champignon fut moulé sur un moule perdu
pour reproduire le tissu couvrant les pieds du pilote afin d’éviter
tout reflet sur la verrière (bien pratique pour cacher la radio…)
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Après
entoilage, les aérofreins sont remis en place. La bande
rouge permet de mieux les voir quand ils sont sortis. |
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Pour ne
pas abîmer ailes et empennages pendant le stockage ou le
transport, des houses ont été confectionnées
sur mesure. |
Une béquille de queue fut rajoutée, une clef plate a
été utilisée à cet effet, j’aurais
dû choisir un autre acier qu’un acier à ressort car
ainsi il n’y a aucun amortissement, ce qui fait vibrer sensiblement
les stab lors du roulage ; à revoir prochainement.
Puis vint l’étape de l’équilibrage et du réglage
des gouvernes, qui ne furent qu’une formalité, le calcul
ayant été fait garce à PredimRC et validé
en vol par les exemplaires 1 et 2. A noter que ce planeur n’apprécie
pas trop le différentiel sur son stab en V, donc pas de différentiel.
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La béquille
est un peu raide, il en faut une plus souple pour absorber les
irrégularités du terrain. |
La réception fut confiée à un récepteur
Spektrum AR9110 avec trois satellites et une double alimentation intégrée
alimentée par deux accus 2S A123 de 2300 mAh (LiFe se trouvant
dans les pack pro DEWALT).
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Détail
de l'emplanture des stabs. |
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Un plomb
de 1300 g a été coulé afin d'obtenir le centrage. |
Tout fut prêt une semaine avant la plus grosse rencontre des USA
de planeur RC, le Horizon Hobby Aerotow, rencontre pendant laquelle
le planeur fit son premier vol et ses suivants. Voici une vidéo
de l’un d’entre eux :
Rien de particulier à signaler si ce n’est la finesse
de ce SB96 qui malgré ses 3% avance et restitue très bien.
Le planeur allonge ostensiblement à l’atterrissage malgré
les aéro-freins de 37 cm. La voltige passe bien avec les ailerons
maquette, ils auraient pu être coupés plus grand pour occuper
le dernier trapèze. Pour le stabilisateur en V, une fois le planeur
monté, ce dernier semble monstrueux, mais étant donné
que l’ouverture est de seulement 90 degrés, il faut tout
ceci. Les surfaces mobiles étant à 33%, il faut relativement
peu de débattement (10 mm). Sur le grandeur, ces dernières
faisaient 50% de la corde sur le prototype et les exemplaires de série
étaient équipés d’un stabilisateur à
incidence intégrale.
Le planeur est un régal en l’air pour les yeux, ses cordes
généreuse facilitent grandement sa visibilité tout
comme le contraste blanc et bleu qui « claque »
dans le ciel. Sa forme ne laisse définitivement pas indifférent.
Stéphane R.
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Les
premiers vols eut lieu durant le Horizon Hobby Aerotow, la plus
grosse rencontre de planeurs RC aux USA. |
Contacter l'auteur : stephane@jivaro-models.org