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DG-300
Elan Acro
Un
4 mètres pour
voltiger en souplesse
Présentation : Francis Faivet |
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Après avoir revendu un gros planeur de
voltige, j’étais à le recherche d’une semi-maquette
de planeur de bonne envergure mais quand même passe-partout. Mon
choix s’est arrêté sur le DG 300 de Reichard en 4
mètres.
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Caractéristiques
Nom : DG-300 Elan Acro
Marque : Reichard Modellsport
Distributeur : Topmodel
Envergure : 4 mètres
Longueur : 1,87 m
Profil : HQ 3/13
Surface alaire : 87,5 dm²
Poids en ordre de vol : 5 kg
Charge alaire : 57 g/dm²
Radio : 4 à 7 voies |
Une paire de clics sur Internet plus tard et le site
de vente on-line de Staufenbiel me propose de remplir son bon de commande,
ce qui est fait rapidement. Une petite bafouille à la fin du
bon de commande pour leur demander de me prévenir à l’expédition
du colis et il n’y a plus qu’à attendre. De plus
le planeur était à l’époque en promo :
329 €, rien à dire pour un quatre mètres.
Deux jours plus tard, un mail me prévient que le colis est parti
par DHL et qu’il faut compter cinq à sept jours d’acheminement
car “the package is extra long” dixit le vendeur. Huit jours
après, le colis “extra long” est là.
Les cotes de la boîte sont imposantes : 195x35x40 cm ! La
factrice va ronchonner un de ces jours, parce que le colis est passé
par DHL, Deutschepost et Poste française. Bon, le principal est
qu’il ne soit pas arrivé cassé, je n’en dis
pas plus à ce sujet…
A l’intérieur maintenant, il y a une quantité incroyable
de papier kraft, mais je ne trouve pas l’emballage très
performant car le fuselage est posé au fond… directement
sur le carton.
Le kit tel qu'il est livré.
Le travail semble bien avancé mais un 4 m demande du soin.
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Détaillons le kit
Le fuselage est en fibre époxy, le gel-coat est bien fait et
assez rigide, quelque tout petits défauts de moulage sont visibles
mais rien de significatif.
La bulle est parfaitement translucide (à découper), le
baquet en fibre s’ajuste bien sur le fuselage.
Les demi-ailes par contre ont souffert, mais ce n’est pas dans
le transport car cette partie du carton n’avait rien. Les bords
de fuite des deux emplantures sont abîmés sur un peu moins
de 1 cm. Là c’est vraiment ballot car pour faire une réparation
qui ne se voit pas…
Un point qui fâche : le volet de dérive à monter
avec des charnières en plastique est biseauté à
45°, il va falloir faire une bonne modif’ à ce niveau-là.
Pour le stab, pas grand-chose à dire si ce n’est que le
volet est cintré et que le scotch d’articulation le laisse
bâiller.
Au niveau quincaillerie il y aura quelques “trucs” à
récupérer comme les guignols en fibre, la fermeture du
puits de dérive (qu’il faudra fibrer), par contre je ne
parle pas des chapes (en plastique). Pour les fermetures de servos dans
l’aile, des petits cadres en bois à coller pour venir visser
des caches en deux parties, je pense que ce sera utilisable, en verra
bien. Une petite platine en contre-plaqué pour trois servos,
des vis plastique pour le stab (avec du rab !) et des vis métal
pour la fixation d’aile, deux clés plates en acier et pour
finir des planches d’autocollants (dont il manque deux immatriculations
au passage).
Les demi-ailes, le stab et la dérive semblent coffrés
de balsa dur et sont entoilés à l’Oracover de belle
manière. Détail qui a son importance : il va de toute
façon falloir refaire toutes les articulations, il n’y
a aucun débattement vers le bas !
Il existe normalement deux finitions : une “standard”
et une “de luxe”. La différence réside dans
la pose des aérofreins à lames et d’un train rentrant.
A la période de ma commande, il n’y avait que la version
standard, mais j’avais déjà mon idée derrière
la tête pour effectuer une petite modif… Comme je ne
veux pas en faire une version purement maquette, les AF ne me sont pas
indispensables et je préfère découper deux volets
qui me serviront en butterfly pour l’atterro et en volets de courbure
en vol, le profil s’y prêtant bien. Le travail supplémentaire
ne devrait pas prendre trop de temps. Mon système d’articulation
est fait comme à mon habitude au mastic silicone, ça ne
bouge pas dans le temps et c’est costaud.
Avant toute chose j’ai pesé tous les éléments
du kit :
- Le fuselage : 944 g
- L’aile gauche : 859 g
- L’aile droite : 820 g
- Le stab : 94 g
- La dérive : 35 g
- Le baquet : 93 g
- La bulle non découpée : 170 g
- Le sachet d’accastillage : 146 g
- Les clés : 210 g
- Installation radio (prévision) : 600 g
On arrive donc à grosso modo 4 kg, reste à voir l’éventuel
plomb à mettre dans le nez.
Le support avec ses renvois pour la
commande de profondeur, réalisé par l'auteur. |
Montage et grande improvisation
Je commence par le fuselage et plus particulièrement par le pied
de dérive. Sur le semblant de notice, il est indiqué de
mettre un servo en direct. Rien à redire sur ce point et si je
ne suis pas la notice, c’est juste que sur le moment j’ai
pas eu envie de faire comme ça. Voici donc ma méthode
: Deux petits renvois en plaque de carbone de 1,5 mm d’épaisseur,
du tube carbone de 6 mm et 4 mm de diamètre, 4 chapes à
boules, de la tige filetée de 2 mm et 4 petits carrés
de contre-plaqué et voila tout le matériel nécessaire
réuni. C’est beaucoup plus compréhensible en examinant
la photo de détail. La transmission du mouvement se fait par
deux tubes de carbone de 6 et 4 mm de diamètre emboîtés
ensemble pour plus de résistance.
Mon système ne pèse que 20 g sans la tringlerie du fuselage,
il n’y a absolument aucun jeu et le glissement est “gras”,
donc aussi viable qu’un servo en fixe à l’arrière.
Le servo pour la profondeur est un Dymond D7000BB à roulements
avec 5,6 kg de couple (pas mesuré mais largement assez costaud
pour la surface du volet).
A ce sujet, beaucoup d’écoles sur la puissance d’un
servo sur telle ou telle gouverne. Personnellement je pense qu’il
y a une grosse course à l’armement. Sur tous les gros planeurs
que je possède ou que j’ai possédés, j’ai
toujours installé des servos standard avec roulements (C 507)
et je n’ai jamais eu de soucis.
Pour la tringlerie de profondeur, je colle une tige filetée de
2 mm dans le tube de 4 mm et j’enfonce le tout à l’intérieur
de celui de 6 mm pour chapeauter la chape qui elle est vissée
sur la tige filetée, ce qui fait une résistance très
convenable au vu de la tige filetée de 2 mm qui pourrait
paraître légère au premier abord.
On finit ce côté-là par le collage de la baguette
de fermeture de dérive. J’ai utilisé la baguette
du kit mais je l’ai fibrée sur les deux faces.
L'assise du stab qui n'était
pas horizontale a été retouchée.
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Le stab
Les trous de fixation pour le stab n’étant pas faits, je
cale le planeur équipé des deux demi-ailes.
Pour ce faire je procède de la sorte : Je pose l’incidence-mètre
sur une aile et je cale le fuselage pour trouver une incidence de 1,5°.
Ensuite je cale latéralement les demi-ailes pour qu’elles
soient bien parallèles au sol et là je vérifie
que mon incidence n’a pas bougé.
L’ensemble est prêt, il n’y a plus qu’à
dégager les trous du stab mais là horreur ! Il y a bien
deux trous mais ils font 9,5 mm de diamètre et sont percés
directement dans le polystyrène. Là, je crois que Reichard
se moque de ses clients, jusque-là il s’agissait de petits
défauts mineurs faciles à corriger mais là, je
ne suis pas content du tout !
Je creuse à l’intérieur des deux trous pour faire
plus de volume et je pose un scotch sur l’extrados du stab. Je
coule de la résine mélangée avec du microballon
+ floc de coton + silice, j’ébulle bien à l’intérieur
et quand c’est sec, je fais deux trous de 5 à la perceuse
à colonne.
Je positionne donc le stab en haut de la dérive et après
une triangulation correcte je pointe les deux trous dans le haut de
la dérive. Perçage à 5 mm et ensuite deux écrous
à griffes à l’intérieur, je fixe le stab
avec des vis en plastique siliconées et je tartine tout l’intérieur
de résine très épaisse pour emprisonner les écrous.
Pourquoi des vis plastiques siliconées, me direz-vous ?
C’est simple, avec n’importe quelle vis, graissée,
cirée ou siliconée, il y a toujours une chance de ne pas
pouvoir la récupérer. Avec des vis plastique, si elles
coincent, je les dévisse jusqu’à ce qu’elles
cassent et ensuite un petit coup de foret de 3,5 mm suivi d’un
coup de taraud de 5 mm et c’est tout neuf. Facile et vraiment
pas de prise de tête.
Le planeur toujours en place, il suffit de fixer le stab et vérifier
le calage. La méthode qui ne m’a jamais pris en défaut
est de le caler à zéro avec donc l’aile à
1,5°. Pour un HQ, ça fonctionne très bien et il y
a rarement à y retoucher. C’est ma façon de faire,
pas la méthode officielle… Je le dis, sinon je vais me
faire taper sur la tête sur le forum de planet-soaring, hein le “caltrage”
!
Il faut aussi retoucher l’assise du stab car ce n’est pas
d’aplomb.
L'articulation de la gouverne de direction
a été refaite en demi-rond et charnière en
corde à piano. |
Le volet de direction est actionné
par câbles aller-retour, c'est classique.
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La dérive
Du biseau prévu initialement il faut arriver à un demi-rond.
Pas très compliqué. Je colle une gaine de 2 mm de diamètre
intérieur juste sur la pointe du biseau et je remplis tout autour
avec des chutes de bord de fuite en balsa dur. Reste plus qu’à
poncer en demi-rond et le plus gros est fait. Ah oui aussi, je n’ai
pas enlevé l’entoilage sur le reste de la dérive,
il n’y aura que l’arrondi à recouvrir.
Après il suffit de faire deux fentes horizontales pour couper
la gaine dans le volet et de confectionner deux paliers en carbone ou
époxy qui vont être collés dans la baguette de fermeture
de pied de dérive. On positionne la gouverne sur les paliers
et on pointe les deux trous à faire l’un après l’autre
avec une corde à piano coupée en biais passée dans
la gaine. Pour faire ces trous de 1,5 mm, diamètre de la corde
à piano qui sert de charnière, je me sers d’un petit
outil bien pratique : c’est comme un stylo mais en guise
de porte-mine un petit mandrin emprisonne un foret. En le tournant entre
deux doigts les trous sont vite faits et les paliers bien alignés.
Bon, dans ce coin-là il ne reste qu’à coller les
guignols de profondeur et de dérive. On passe à l’avant
maintenant.
Les pièces constituant la double
alimentation. On n'est jamais trop prudent sur ce genre de planeur,
d'autant qu'il faut du lest à l'avant pour obtenir le centrage.
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Le dispositif de double alim, placé
dans le fuselage. Prises de charge et inters sont regroupés.
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Derrière l'ouverture de la
verrière, la platine supportant les servos de profondeur
et de direction. |
Le fuselage
J’ai fabriqué une platine en contre-plaqué de 5
mm qui va de la pointe avant jusqu’au bord d’attaque des
karmans, elle est copieusement ajourée et servira de plancher
pour l’habillage maquette.
J’ai confectionné une deuxième platine pour les
servos de profondeur et de direction qui sera cachée par le siège
du pilote.
La dérive est actionnée par des câbles aller-retour
et la profondeur par les deux tubes carbone diamètre 4 mm et
6 mm emboîtés l’un dans l’autre, comme expliqué
plus haut.
L’alimentation est confiée à deux accus de 2 500
mA format R6 en Ni-MH qui sont collés dans la pointe avant sous
la platine. Juste derrière j’ai collé une platine
faite en plaque d’essai pour montage électronique et qui
supporte deux prises de charge, deux inters, deux diodes shottky pour
faire une double alim.
J’ai collé à la colle chaude dans les karmans deux
prises 6 broches Multiplex pour avoir une connexion rapide entre demi-ailes
et fuselage.
Le récepteur est collé aussi à la colle chaude
dans le fond, le plus en avant possible.
Reste à coller la bulle. Je ne sais pas pour vous, mais pour
moi c’est le pire de la construction d’un planeur. C’est
ma bête noire. En premier, je m’occupe du baquet, une chape
à boule et un trou de 5 mm juste en face de manière que
ça rentre légèrement en force et le tour est joué
de ce côté-là.
Pour l’arrière, c’est classique avec un verrou de
cabine.
Ensuite et c’est là que ça se corse ! Déjà
il faut poncer le baquet car à certains endroits il n’y
a pas la place pour coller la bulle sans qu’elle dépasse
du fuselage. Il faut prendre des repères et poncer et ajuster
au fur et à mesure. Quand on est satisfait du résultat
on peut alors tout coller.
Je découpe la bulle un petit peu plus large que le trait moulé
dans le plastique (3 ou 4 millimètres) et je pose le baquet dedans
en suivant le trait de découpe. Je pince un bord de la bulle
avec une vingtaine de petites pinces et j’infiltre de la cyano
spéciale plastique entre le baquet et la bulle. Je laisse sécher
et je passe à l’autre bord. Ensuite, je colle l’avant
de la bulle et pour finir l’arrière en chauffant un peu
car le baquet présente un biais que d’origine ne possède
pas la bulle.
Ensuite quand tout est bien sec, il suffit de poncer au ras du baquet
et le collage de la bulle est fini.
En fait on ne s’en sort pas trop mal mais c’est vraiment
laborieux.
Les demi-ailes sont fixées
avec des écrous papillon. Efficace mais pas très
pratique. |
A l'intrados de l'aile, les fentes
sont bouchées avec du Mylar fin et de l'adhésif double
face. |
Maintenant la voilure
On ouvre les puits de servos et on pose un petit carré de fibre
à l’intérieur pour renforcer un peu.
Comme indiqué, je n’ai pas posé les AF mais j’ai
découpé des volets. Prise de cotes, on scotche une règle
en alu au niveau de la découpe et on fait plusieurs passes avec
le cutter équipé d’une lame neuve. Il vaut mieux
prendre son temps que de déraper et d’esquinter l’aile.
On vient vite à bout de ce petit travail. Maintenant un bon ponçage
pour mettre en forme et faire un creux dans chaque partie découpée
qui sera rebouchée avec de la résine + micro ballon +
silice. Ca rigidifie au niveau de la découpe.
Quand c’est sec il faut passer aux charnières en silicone.
Pendant qu’on y est, les ailerons ne débattent pas assez
vers le bas alors on découpe l’articulation faite en scotch
et c’est parti aussi pour des charnières en silicone.
Il faut souder maintenant les faisceaux de fils entre les demi-ailes
et le fuselage.
Une fois tout ça fini, il faut souder les servos (4 Graupner
5077 à roulements) et faire le neutre. Ensuite on fixe les servos
en place chacun à sa manière. Pour moi : gaine thermo
et colle Résit’à Tout. Le travail sur l’aile
se termine avec la fabrication des tringleries, la mise en place des
guignols et la pose des cache-servos.
Les demi-ailes sont fixées au fuselage par quatre vis BTR de
6 mm. A l’usage c’est emm… et au bout de deux vols
j’ai changé le principe. J’ai coupé quatre
tiges filetées de 5 cm de long que j’ai collées
au scelle-roulement dans les inserts filetés des panneaux. Pour
les maintenir sur le fuselage je me suis servi de quatre écrous
papillons. Il n’y a plus besoin d’outil maintenant pour
serrer les vis. C’est loin d’être idéal et
je pense que plus tard je ferai une autre modif du style fixation d’aile
Graupner, du moins à l’arrière. C’est un axe
avec deux embouts à encliquetage rapide à chaque extrémité
et il suffit de visser dans les inserts d’aile les pièces
de blocages correspondantes.
Deux gabarits et un bloc de Styro servent à confectionner
le champignon du tableau de bord. |
La forme est recouverte de tissu de verre et habillée
d'instruments du commerce. Le plancher cache les fils de la radio.
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Aménagement
On va revenir à l’avant du fuselage pour faire un siège
et le plancher intérieur. Je fais les formes à l’aide
de Dépron mis en forme à chaud puis fibré. Quand
c’est sec, il suffit de retirer le Dépron et il ne reste
plus que la fibre pour un poids raisonnable.
Pour le champignon (tableau de bord), je découpe deux formes
en contre-plaqué servant de gabarit pour une coupe au fil chaud
dans du Styropor. Ensuite, il reste à fibrer la forme. Quand
c’est sec, on retire le styro pour avoir à nouveau une
pièce très légère sur laquelle on place
quelques instruments du commerce pour avoir une semi-maquette assez
agréable à regarder qu’il suffit de coller sur le
plancher.
Avec une immense verrière comme
celle-ci, un aménagement cabine est indispensable.
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La finition
Les planches d’autocollants livrées avec le kit sont de
bonne qualité mais inutilisables car il manque une immatriculation
de fuselage et un “Acro” de dérive. N’ayant
pas trouvé la même police et les lettres étant faites
avec un vinyle bleu foncé que je n’ai pas dans mon stock,
j’ai décidé de refaire toutes ces immatriculations
à l’ordinateur. J’ai choisi une police approchante
que j’ai imprimée sur du vinyle noir sur la face papier
et à l’envers. Ensuite il faut une petite dose de patience
et un bon cutter pour la découpe. Le résultat n’est
pas trop mal.
J’ai envoyé un mail à Staufenbiel pour lui signaler
ce manque mais à ce jour, pas de nouvelles, c’est bien
moyen et rare chez nos amis allemands.
Le plus gros est fait, il ne reste plus qu’à attendre une
bonne journée pour effectuer le premier vol, ce qui n’est
pas facile en ce mois de février.
Premier vol du DG 300 par conditions météo
moyennes. Quand on aime...
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Le DG 300 est une belle semi-maquette polyvalente, pour
le vol de plaine ou le vol de pente. |
Le premier vol
La météo n’est pas très favorable mais je
suis très impatient de voir comment ce planeur va se comporter
en vol avec toutes mes modifs. La déco n’est pas finie
mais ce n’est pas grave.
En arrivant sur la pente, il faut vraiment avoir envie de se faire plaisir :
-1°, une dizaine de km/h de vent et un reste de neige. Bon, déjà
il me vient à l’esprit qu’avec cette terre gelée,
il ne va pas falloir se manquer à l’atterro. Avec un planeur
neuf n’ayant jamais volé, sans réglage validé
(sur la notice, il y a juste le centrage et je l’ai reculé
pour limiter la prise de poids), vous pouvez vous douter de mon état
d’esprit.
En l’air, il y a déjà un X’Race de 2 mètres
qui tient bien, alors après une dernière vérification
je me décide à lancer le planeur. Pas facile avec les
gants, la radio pendue au bout de sa bretelle, le vent un poil de travers
mais ça y est, il est en l’air. Dès le début
je trouve la profondeur vraiment chatouilleuse mais le planeur est parti.
Il ne prend pas beaucoup d’altitude. Rien de tel pour stresser
un max. Inutile de compter sur des thermiques, pas de soleil, une température
sibérienne et le planeur qui rame. Je m’avance sur la pente
pour prévoir, au cas où, le début de la pente n’est
pas visible et s’il faut poser au trou il faut vraiment avancer
beaucoup pour voir le fond. Je ne me rends pas trop compte du temps
passé à ramer.
En fait le planeur n’a pas trop perdu et la confiance revient.
Ca ne monte pas mais il se maintient. Je fais quelques passages devant
ma photographe (quel courage avec cette météo de faire
des photos, sans gants oblige, au lieu de pouvoir être bien au
chaud à la maison) et le planeur en profite pour prendre de la
vitesse à chaque passage. Je suis maintenant à une cinquantaine
de mètres au-dessus de la pente et l’envie me prend de
faire un tonneau. Ca passe bien avec l’aide des volets mais le
dernier quart barrique pas mal, un réglage acro va être
nécessaire avec une position sans différentiel ou alors
très peu, à voir.
Je vais tenter un atterro car ça doit faire une quinzaine de
minutes que je suis en l’air et je suis frigorifié. Premier
passage trop haut, bah, c’était pour voir on va dire...
Deuxième, houlà ! Je ne vais pas rentrer, pourtant
le planeur allonge et fait de l’effet de sol. Encore loupé
du coup. Enfin, à la quatrième tentative je pose enfin
sur une bande d’herbe de 7 ou 8 mètres de large bordée
d’une rangée d’arbustes.
Bon, c’était un petit galop d’essai et on va attendre
des meilleures conditions pour se faire une vraie opinion du planeur.
En attendant que je refasse un autre vol je vais réentoiler l’aile
en vinyle car l’Oracover a déjà bougé, il
fait des plis que je n’arrive pas à retendre correctement.
Par la même occasion et pour ne pas avoir de différence
de teinte je refais aussi le stab et la dérive.
Passage rapide à hauteur des yeux : un plaisir.
Les trajectoires sont tendues et les gouvernes précises.
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Le
DG en finale. En pente, pas besoin de train rentrant mais c'est
un accessoire bien utile en plaine. |
Réglages
- Débattement des ailerons : 25 mm vers le haut, 15
mm vers le bas
- Débattement des volets en ailerons vers le haut :
15 mm, 10 mm vers le bas
- Débattement des ailerons en volets vers le bas :
0 à 10 mm
- Débattement des volets vers le bas : 0 à
20 mm
- Débattement des ailerons en butterfly vers le haut :
30 mm
- Débattement de volets en butterfly vers le bas :
20 mm
- Débattement de la dérive : 30 mm de chaque
côté
- Débattement de la profondeur : 15 mm de chaque côté
- Débattement de la profondeur en compensation butterfly
vers le bas : 4 mm
- Débattement des gouvernes de la voilure en snap flap
vers le bas : 5 mm |
Je n’ai pas jugé nécessaire de programmer plusieurs
phases de vol. J’ai 30 % d’expo aux ailerons et à
la profondeur. Je n’ai pas non plus de dual rate, l’expo
suffit.
Les volets sont sur un curseur rotatif. Un inter peut me couper le snap
flap et un autre le mixage ailerons vers volets.
Le DG 300 de l'auteur en compagnie d'un Ventus
électrifié. Des sensations différentes pour
un plaisir répété. |
Les gouvernes en position butterfly
permettent de bien casser la vitesse et de poser avec plus de précision.
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Par la suite
Depuis le premier vol plusieurs autres se sont déroulés
dans des conditions différentes.
Dans le petit temps (entre 10 et 20 km/h de vent) sur des pentes à
faible dénivelé et sans thermique bien établi,
j’aime bien faire des passages (très) rapides parallèles
à la pente suivis d’une ressource à la verticale
avec un petit renversement en haut et à nouveau un autre passage,
c’est de toute beauté. Il faut être seul à
voler car il n’y a plus beaucoup de place pour un autre et c’est
plus prudent.
Il est vraiment doux à la profondeur contrairement à mon
impression lors du premier vol. Il n’est pas méchant au
décrochage qui arrive tard pour un tel planeur, mais lorsqu’il
part c’est vraiment bizarre car on dirait qu’il chute au
ralenti mais il se rattrape aussi au ralenti, donc attention s’il
n’y a pas beaucoup d’eau sous la quille.
Il est capable de faire ce que lui demande un pilote maîtrisant
bien un 4 mètres semi-maquette.
Je n’ai pas encore vu l’aile fléchir en vol, elle
est vraiment rigide, ce qui donne une impression de grande précision
au planeur.
Je suis très impressionné par cette machine. Pourtant,
pendant le montage, j’ai eu de gros doutes quant à son
comportement en l’air.
Pour essayer de le situer par rapport à mes autres planeurs,
je dirai qu’il gratte presque aussi bien que mon Alpina ancienne
génération de 3,8 kg, qu’il supporte la voltige
et le gros temps au moins aussi bien que mon 4001 de 5 kg, qu’il
a surtout beaucoup plus d’allure que ces deux-là et qu’il
est à égalité au niveau gratte avec mon Ventus
4 m électrifié de 4,5 kg.
Maintenant que je l’ai bien en main, je n’ai aucun problème
pour le lancer à la pente tout seul, pas besoin de courir, une
bonne impulsion suffit pour peu qu’il y ait une quinzaine de km/h
de vent. Avec moins de vent, il vaut mieux se faire aider par un bon
lanceur.
Je suis content de mon option volets : dans le zéro positif
ça amène un plus question tenue en l’air et pour
l’atterro il se freine vraiment bien, il n’y a rien à
envier aux AF à lames.
Pour en finir, le prix est vraiment attirant pour un 4 mètres,
le travail à effectuer pour les points noirs du kit est assez
minime quand même. Le résultat en vol fait vite oublier
ces petits désagréments. Le cahier des charges a donc
bien été respecté.
J’ai
aimé
- Le tarif intéressant pour un 4 m
- L’aspect semi-maquette plaisant
- Les qualités de vol surtout avec les volets ajoutés |
Je
n’ai pas aimé
- Les autocollants incomplets
- Fabrication imparfaite avec de nombreux points à reprendre,
mais rien d’insurmontable.
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Les aérofreins n'ont pas été
installés par l'auteur, il s'agit simplement de bande adhésive.
Il a par contre ajouté des volets pour modifier le profil
et bénéficier de la fonction butterfly.
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Contacter l'auteur : francis-faivet@jivaro-models.org