Que vient faite une voiture dans les page d'un
site d'aéromodélisme ?
Un œil attentif aura remarqué l'hélice qui dépasse
de la calandre, le capot et la capote profilés comme des ailes,
le coffre qui bascule pour former des gouvernes, les roues factices
qui masquent un train d'atterrissage plus classique en corde à
piano. Bien sûr, ce véhicule peut se déplacer en
roulant mais plus étonnant, il peut aussi s'envoler !
L'hélice aérienne
qui dépasse de la calandre (amovible) de cette 2CV dévoile
sa finalité : contrairement aux apparences, elle est bien
destinée à s'envoler !
2 CV volante construite en balsa en 2002.
Equipée à l'origine d'un moteur thermique 2,5 cc,
elle est désormais motorisée en électrique
avec un Pro-Tronik 2810. A la fin, vol de groupe avec celle de Greg
sur le terrain de l'Air Fleury Club en compagnie de l'association
Les Arcandiers de la Deuch de l'Yonne.
Caractéristiques
techniques
Nom : Deudeuch
Caractéristiques
Envergure : 36, cm
Longueur : 83 cm
Corde : 83 cm
Profil : Eppler 186
Surface : 37,5 dm²
Masse : 1400 g
Charge alaire : 37,3 g/dm²
Equipements
Servos : Robbe FS100
Contrôleur : Pro-Tronik 40A
Moteur : Pro-Tronik 2810/1100
Hélice : APC-E 10''x5'''
Pack prop : Lipo Black Luthium 3S 4000 mAh
Radio : 3 voies
Bien roulée...
On ne présente plus la fameuse 2CV Citroën,
produite durant une quarantaine d'années à plus
de 5 millions d'exemplaires.
Commencée en 1948, la fabrication a cessé
en 1990. Depuis, ce véhicule increvable est devenu pièce
de collection pour certains, "voiture de course" (!)
pour d'autres, qu'on croise de temps en temps sur les routes
de France et d'ailleurs.
C'est plus rare mais il arrive aussi d'en voir évoluer
sur - et au-dessus ! - de nos terrains d'aéromodélisme,
à échelle réduite.
Voici quelques détails de cet aéronef
insolite et pourtant parfaitement identifiable.
C'est en 2002 que le prototype de la Deudeuch volante
a été dessiné et construit en 8 jours pour
la rencontre X-perimental Wings, qui s'apparente à Inter-Ex
où l'on présente des modèles sortant de
l'ordinaire.
Durant 2 jours, malgré plusieurs tentatives
de décollage, l'engin restait cloué au sol même
après avoir avalé plein pot toute la piste en
dur du terrain.
Après une ultime tentative en modifiant l'incidence,
le point de centrage et les débattements, la Deudeuch
réussit à s'arracher du sol pour effectuer aussitôt
un violent tonneau déclenché, en retombant miraculeusement
sur ses roues.
Quelques jours plus tard, enfin réglée,
elle prenait l'air, tractée par toute la puissance de
son moteur 2,5 cc lancé plein pot.
Peu après, un nouveau modèle a été
construit en profitant de l'expérience acquise avec le
prototype.
L'allure générale restait la même
mais les performances étaient bien meilleures. Du moins,
celles qu'on peut attendre d'un appareil à l'allure si
particulière...
Description
La Deudeuch est en fait une aile volante biplan, d'allongement
très faible. L'aile principale démarre de l'avant du capot
et se termine avec le coffre ouvert qui forme les gouvernes en deux
parties. Le profil est un Eppler 186 autostable. Si l'envergure est
très faible, la corde d'aile est particulièrement imposante
puisqu'elle dépasse les 80 cm, longueur équivalente à
certains planeurs grandeur !
Les gouvernes sont mixées comme sur un delta pour les commandes
en roulis et tangage. Pour diriger la voiture au sol, une roulette de
queue commandée est placée à l'arrière.
La capote forme elle aussi une petite aile apportant un peu de portance.
Deux flancs démontables reprenant la silhouette du véhicule
se fixent de part et d'autre avec des vis, facilitant grandement le
stockage.
Pour des raisons de centrage, l'équipement est placé le
plus en avant possible, c'est-à-dire quasiment en appui contre
le bord d'attaque. 3 servos standard actionnent les gouvernes et la
roulette par l'intermédiaire de tringleries rigides en baguettes
et cordes à piano.
Les lignes
du modèle sont très simplifiées mais il reste
identifiable au premier coup d’œil.
La calandre avec le pare-chocs est uniquement destinée
au statique. A l'arrière, les éléments qui
fermaient le coffre sont déployés pour former les
gouvernes.
A l'origine équipée d'un moteur thermique
OS 15FP de 2,5 cc qui donnait tout ce qu'il pouvait pour que l'engin
reste en l'air, c'est maintenant un moteur électrique Pro-Tronik
2810 - 1000 kV qui a pris place sous le capot. L'hélice 8''x4''
est remplacée par une 10''x5''. L'ensemble offre un supplément
de puissance nettement plus confortable. Pour obtenir le centrage, c'est
un pack Lipo 3S de 4000 mAh qui alimente le tout via un contrôleur
Bec 40A. Une grande trappe sous le modèle permet un accès
aisé à tout cet équipement.
La cellule est construite en balsa. Motorisée
à l'origine avec un moteur thermique, la Deudeuch est maintenant
équipée en électrique, bénéficiant
d'un supplément de puissance.
Construction
Le plan de la Deudeuch
est disponible uniquement en version imprimé sur papier.
Toutes les pièces sont dessinées échelle
1 sur 2 grandes feuilles de 120 x 80 cm. Le tarif est 26€
frais de port compris (pour un envoi en France). Délais
d'impression d'environ 8 jours.
Contacter le signataire : laurent@jivaro-models.org
La cellule est entièrement en balsa renforcé
par quelques morceaux de contre-plaqué. Certaines pièces
pourraient être en Dépron, l'important étant de
garder une bonne rigidité à l'ensemble.
L'aile ne comporte que 6 nervures de forme simple. Afin de ne pas consommer
trop de balsa, 4 planches sont collées côte à côte ;
ainsi, on arrive à toutes les caler tête-bêche dans
cette surface. Vu leur dimension, elles peuvent être partiellement
évidées pour grappiller quelques grammes, mais c'est surtout
l'arrière qui doit rester léger. Celles de l'extérieur
sont pleines car elles soutiendront les flancs, inclinés de quelques
degrés pour former un pincement dans le sens vertical.
A l'avant, une solide âme en contre-plaqué sert de bâti
moteur et de support de train.
Plusieurs longerons transversaux sont répartis sur la longueur
de l'aile pour bien maintenir les quelques nervures. Seule la partie
représentant le capot à l'avant est coffrée intégralement.
A l'arrière, le coffrage des grosses gouvernes est largement
découpé pour représenter la partie vitrée.
Entre les deux, ce sont de simples chapeaux de nervures qui maintiennent
l'entoilage.
La capote est une petite aile dotée du même profil, mais
elle est encore plus simple puisqu'elle ne comporte ni coffrage, ni
gouverne. Des queues de nervures facilitent le montage à plat.
Les flancs sont un assemblage de morceaux de balsa contre-collé
pour obtenir une bonne rigidité. Quelques baguettes de bois dur
sont intégrées en renfort.
Les roues arrière sont montées sur un amortisseur en élastique
gainé. Ainsi, elles rentrent dans la carrosserie quand le modèle
repose au sol, en frottant par terre (un patin en corde à piano
est intégré à ce niveau) et s'abaissent quand il
est en l'air.
Les roues tout comme les garde-boue sont rapportées en balsa
pour donner un peu de relief.
Entoilage
un peu long
On n'a que l'embarras du choix pour le décor,
de nombreux véhicules sont sortis des ateliers Citroën et
beaucoup de particuliers ont personnalisé le leur. Notre modèle
reprend le décor d'une version Dolly basée en Suisse.
Il faut un certain temps pour tout entoiler en commençant par
les doubles vitrages car les flancs sont recouverts à l'extérieur
mais aussi à l'intérieur. Il faut aussi découper
le décor à l'avance au niveau des fenêtres, en s'aidant
d'un gabarit, puis entoiler séparément toutes les parties
rapportées comme les garde-boue ou les pneus.
Deux phares tournés à la perceuse dans des blocs de balsa
donnent tout son charme à la cellule, même s'ils apportent
un petit supplément de traînée en vol...
Pour finir, un ficher PDF est imprimé sur du papier autocollant
puis recouvert de plusieurs couches de vernis transparent en bombe pour
l'imperméabiliser. Les tracés sont ensuite découpés
aux ciseaux et collés sur la cellule pour reproduire les poignées
de porte, les plaques d'immatriculation, le jantes ou encore les phares
et clignotants.
Deux calandres supportant les pare-chocs sont également fabriquées,
avec les célèbres chevrons, servant uniquement pour le
statique. Pour l'exposition, les gouvernes sont dégrafées
de leur commande et repliées de façon à refermer
le coffre en prenant appui sur le bord de fuite de la capote.
Une partie de la déco
à l’échelle est imprimable avec ce fichier
PDF, pour ceux qui se lanceront dans l’aventure.
En vol
Au roulage, les roues arrière sont
enfoncées, le coffre semble surchargé. C'est simplement
nécessaire pour que l'aile ait suffisamment d'incidence pour
décoller.
Avec une telle géométrie, on imagine
aisément que le comportement en vol sera différent de
celui d’un classique trainer. Le pilotage demande une certaine
attention.
Au sol sur piste en dur, le taxiage est aisé grâce à
la roulette arrière directrice. Par contre, la surface latérale
très importante et l’absence de volet de dérive
fait que l’appareil se met plus facilement dans l’axe du
vent que dans celui de la piste… Sur piste en herbe, c’est
encore un peu plus délicat à cause des cahots qui font
rebondir la roulette, et qui atténuent donc son efficacité.
A la mise des gaz, l’appareil prend doucement sa vitesse et demande
une bonne sollicitation pour quitter le sol, bien souvent suivant une
pente importante. Avec le moteur électrique, la puissance est
là et la Deudeuch ne risque pas de décrocher, mais on
pousse quand même après avoir atteint quelques mètres
pour atténuer l’angle et poursuivre la montée de
façon plus conventionnelle. L’absence de volet de direction
se fait sentir dans les virages, ou lorsqu’on souhaite se recaler
sur l’axe de piste mais on prend vite le coup en combinant les
actions en roulis et en lacet.
Le coffre ouvert sert de gouvernes, qui sont mixées
en profondeur et roulis comme sur les ailes volantes classiques.
Le tonneau est une figure facile à réaliser,
même s'il est très barriqué.
Pas très élégant, mais amusant...
Capture d'image prise avec une caméra embarquée.
Il ne manque que le volant... La vidéo est en ligne.
Les poursuites en vol de groupe sont très sympas,
le public adore. (Photo : Ameline)
Du fait du très faible allongement, la commande
de roulis est très vive tandis que le tangage est beaucoup plus
amorti. Les tonneaux sont donc tout à fait possibles, même
s’ils sont totalement désaxés, l’impression
étant encore accentuée par la forme de la carrosserie.
Le vol dos est à oublier. On lutte déjà assez pour
conserver la machine à plat en vol normal… Il est quasiment
impossible de réaliser une boucle propre, la Deudeuch s’écroule
totalement dans la descente et la figure consomme une grande quantité
d’altitude.
Ca n’est pas un appareil de voltige, on s’en doutait. Les
passages à hauteur des yeux sont bien plus amusants. A faible
vitesse, on joue avec la puissance moteur pour maintenir le capot bien
haut, le véhicule semble alors totalement surchargé du
coffre.
Plein pot, la cellule traîne beaucoup moins et la silhouette est
beaucoup plus à plat.
Avec une batterie de 4000 mAh, on vole sans problème une bonne
dizaine de minutes. Il faut penser à l’atterrissage bien
avant que l’énergie soit épuisée car l’engin
plane encore moins bien qu’une navette spatiale. Il est également
utile de remettre un filet de moteur un peu avant le toucher des roues
afin de bien arrondir la trajectoire pour un contact très doux
sur les trois roues. Si ça tape fort, ça ricoche un peu
mais la Deudeuch garde son axe. Une fois que les roues ont touché,
elle ne risque plus de rebondir.
Le pilotage est donc un peu particulier sans être compliqué.
C’est aussi ce qui fait le charme de cet appareil.
De bons
moments...
En meeting, elle est rapidement remarquée à
cause de son volume et ses formes, et son vol est toujours attendu.
Les enfants l'adorent et leurs cris "la Deudeuch, la Deudeuch !"
ponctuent souvent le décollage. Les encouragements sont encore
plus nombreux s'il est un peu fastidieux quand l'herbe est trop haute
et frotte sur les roues factices, augmentant la distance avant l'envol.
Quand il y en a plusieurs en vol, c'est plus amusant. On enchaîne
les hippodromes mais comme les trajectoires ne sont pas tendues au cordeau,
on semble assister à une véritable lutte.
Sur le terrain, c'est toujours l'occasion de rencontrer des amateurs
de la marque aux chevrons, qui se remémorent un oncle, un grand-père
ou un grand-oncle... car il y a eu des 2CV dans toutes les familles.
En juillet 2016, c'est un petit regroupement qui a eu lieu sur le terrain
de l'Air Fleury Club, lorsque l'association « Les Arcandiers
de la Deuch » de l'Yonne est venue rendre visite aux modélistes.
Les passionnés qui ont rénové, bichonné
dans les moindres détails leurs véhicules de collection
ne s'attendaient pas à voir voler des Deudeuch. Ils ont compris
qu'avec de l'astuce, parfois un peu de mise au point et surtout un centre
de gravité bien placé, tout peut voler en modèle
réduit.
Vue à Inter-Ex en compagnie de la Dolly du
signataire, la Charleston de Gregory Zietek.
Les deux volent depuis de nombreuses années.
Le décor peut être chatoyant. Il existe
de nombreuses alternatives, certaines bien plus complexes que d'autres.
Rencontre amicale de passionnés
sur le terrain de l'Air Fleury Club avec l'association Les Arcandiers
de la Deuch de l'Yonne. Une belle occasion de partager des histoires.
3 modèles réduits, 8 véhicules grandeur :
pas mal pour une première édition !
Réglages
Centrage : 200 mm du bord d'attaque
Débattements :
Tangage : + 35 mm, - 35 mm,
Roulis : + 25 mm, - 25 mm
Une fois en l'air, les roues arrière
redescendent. Le nez est un peu haut. La 2CV, toujours en tête
dans les côtes...
La Deudeuch de Greg Zieteck, vue à
Inter-Ex et sur différents terrains depuis pas mal d'années
aussi. Manquent les portières et les phares, dommage.
Le fiston donne l'échelle. Pas
très grande, mais toujours remarquée sur les terrains,
cette Deudeuch".
Une bonne impulsion est nécessaire
pour arracher le modèle du sol au décollage. On rend
la main juste après.
Le pilotage n'est pas toujours de tout repos
mais on arrive à la remuer comme on le souhaite.
Poursuite entre 2 Deudeuch. A deux, c'est
vraiment amusant, à la fois à piloter et à
regarder.
Ci-dessous, l'article publié
dans le numéro 78 de la revue Looping, de décembre-janvier
2003
Deudeuch’
Sérieux s’abstenir…
Certains ne jurent que par la performance
et conçoivent des modèles aux qualités de
vol époustouflantes. D’autres cherchent le réalisme
et consacrent tout leur temps libre à peaufiner avec amour
et adresse la multitude de détails qui donnent vie à
une maquette, reproduction exacte à échelle réduite
d’un aéronef ayant existé. Il y a ceux qui
cherchent à faire toujours plus gros et à l’opposé
ceux qui veulent réaliser l’appareil le plus léger
possible. D’autres se soucient peu de l’aspect du
modèle pourvu que le temps de montage soit réduit
au plus juste, l’essentiel étant de passer un maximum
de temps sur le terrain. Et puis on trouve aussi quelques doux-dingues
qui veulent réaliser des engins toujours plus farfelus.
Je suis sans doute parmi ceux-ci et j’ai le plaisir de vous
présenter cette curieuse Deudeuch’, qui, contrairement
à ce qu’on pourrait croire à première
vue, n’est pas uniquement destinée à rouler…
Curieux engin à roulettes, et
pourtant, il vole. Le proto (photos encadrées de rouge)
a été présenté à la rencontre
X-Wings de Boissy mais le vol était un peu chaotique…
La Deudeuch’ présentée ici a été
remodelée et vole maintenant de ses propres ailes.
Sur la photo du haut, on voit le modèle
présenté en statique. Les élevons sont alors
relevés jusqu’à la capote et une pièce
rapportée vient terminer le coffre.
Génèse
Depuis toujours, l’aéromodélisme
permet de mettre en l’air, sans que le pilote ne prenne
trop de risques lui-même, des engins expérimentaux.
De nouvelles formules sont mises au point, testées, améliorées
et cette bulle d’air qui entoure notre planète devient
plus familière, plus facile à palper : c’est
à ce moment que se produit l’osmose… Quel bonheur
d’avoir fait voler une petite partie de soi, d’avoir
quitté le sol par modèle interposé.
Effectuer un premier vol, même un simple saut de puce, d’un
nouvel aéronef tout juste sorti de l’atelier procure
un plaisir immense. La sensation est beaucoup moins forte quand
le constructeur anxieux confie les manches de sa radio à
un autre pilote, même s’il a davantage le temps d’observer
le comportement en vol de son modèle.
Inter-Ex en Allemagne et en Hollande, le Gentleman Flyer Contest
de Villeparisis, X-perimental Wings à Boissy-sous-saint-Yon,
le trophée des micro-drones à Toulouse… sont
autant de rencontres où l’on croise des engins extraordinaires…
et des constructeurs-pilotes qui le sont tout autant.
Depuis quelques années, au début du mois de septembre,
un noyau grossissant sévit à l’immanquable
rentre X-Wings de Boissy. La date fatidique approchait très
vite et je n’avais pas encore tranché pour construire
un nouvel engin. Et puis, tout à coup, je me suis remémoré
l’Exocet, cet hydravion hybride à large corde présenté
dans Looping voici quelques années. Faire voler un appareil
avec une aile d’allongement réduit (rapport de l’envergure
par la corde de l’aile) est tout à fait possible,
même si ça n’est pas toujours très élégant,
ni très performant.
L’Allemand Horst Fenchel a longtemps figuré au Guinness
Book avec une petite aile volante beaucoup plus longue que large,
de seulement 13 cm d’envergure.
Ca faisait bien longtemps que ce projet de Deudeuch’ trainait
en tête. J’en avais parlé à l’ami
Antoine qui se déplace dans la vie à bord d’un
bolide de ce type mais il ne s’était pas jeté
dans l’aventure modèle réduit.
La capote (l’aile haute)
1 - Les quelques pièces qui constituent l’aile haute.
Il n’y a aucune difficulté à ce niveau.
2 - Afin de construire facilement cette aile à plat, les
nervures disposent de queues qui reposent sur le chantier contre
lesquelles le bord de fuite vient prendre appui. (Cette photo
est issue du montage du proto avec un profil biconvexe mais la
méthode est conservée).
3 – Les nervures externes sont faiblement inclinées
afin de donner un peu de pincement dans le sens de la hauteur
aux flancs. Une petite cale figure sur le plan.
4 – Une fois le bord d’attaque, les longerons supérieurs
et le bord de fuite mis en place, on peut retourner l’aile
et placer les longerons d’intrados.
5 – Après séchage, on supprime les queues
de nervures avec une lame de cutter ou un scalpel.
6 – Ce type de scie égoïne est bien pratique
pour couper les morceaux qui dépassent. Après ceci,
le bord d’attaque peut être poncé en arrondi
et l’aile haute mise de côté.
Du capot au coffre (l’aile principale)
7 – Les nervures qui composent l’aile basse ont des
contours identiques. Par contre, elles vont par paire une fois
ajourées. Les évidements dépendent de leur
emplacement.
8 – Pour découper en bloc, une scie à chantourner
est utilisée. L’ensemble reçoit ensuite un
coup de cale à poncer pour uniformiser les contours.
9 – L’aile en cours de montage. Bien respecter l’emplacement
de chaque nervure.
10 – Là aussi, les nervures externes sont inclinées
vers l’intérieur, c’est pour cette raison que
cette aile possède un peu plus d’envergure que l’aile
haute.
11 – De nombreuses cales permettent d’éviter
d’obtenir du vrillage.
12 – Quand la colle est sèche, on retourne l’aile
afin de poser les longerons d’intrados.
13 – A l’avant, une pièce faisant office de
longeron-clé est enfilée sur chaque nervure, reliant
les longerons d’intrados et d’extrados. C’est
elle qui maintiendra le support de train et le moteur, c’est
pourquoi elle est en contre-plaqué.
14 – Des renforts en contre-plaqué emprisonnent les
jambes de train en corde à piano. Celui qui se trouve au
niveau du bâti moteur sera collé plus tard.
15 – Collage des jambes de train, parfaitement verticales
par rapport au dessous du longeron.
16 – Le longeron-clé est glissé en place.
C’est à ce moment qu’on peut aussi coller le
renfort interne du support moteur.
17 – La jambe de train est emprisonnée derrière
un nouveau renfort en contre-plaqué.
18 – On installe le support moteur légèrement
incliné afin que la culasse et le pot sortent bien à
l’intrados puis on colle le faux bord d’attaque.
19 – Coffrage de la partie arrière de l’aile,
côté intrados en priorité. Le bord de fuite
sera affiné dans le prolongement des nervures.
Bien
carrossée...
Le moment était donc venu, 8 jours avant
la rencontre X-Wing 2002. L’idée générale
était gravée depuis longtemps, il ne restait plus
qu’à la coucher sur le papier et à découper
des morceaux de balsa au fur et à mesure afin d’être
prêt à temps. (Ah, cette manie de reporter à
plus tard ce qui peut attendre un peu… C’est sans
doute à cause de Rémy, l’ami Corse, qui disait
que « il faut toujours remettre au lendemain ce qu’on
n’est pas obligé de faire le jour même…
»)
Bref, 8 jours après (sans compter les nuits !), je me retrouvais
à 16 heures le samedi sur le terrain. La rencontre était
commencée depuis longtemps mais j’avais encore quelques
détails à fignoler sur place avant d’essayer
un premier vol. Tout avait été si précipité
ces derniers jours que je n’avais même pas trouvé
5 minutes pour calculer le centrage de l’engin. Un peu poussé
par les copains, je me suis retrouvé en bout de piste avec
la Deudeuch’ placée dans l’axe, sous des yeux
curieux et attentifs mais surtout amusés. Mise des gaz,
l’engin roule, roule de plus en plus vie et termine sa course
dans l’herbe sous les rires des spectateurs. Je ne crois
pas qu’il y ait une telle ambiance dans d’autres rencontres
car personne ne se prend trop au sérieux. Nouvelle tentative
mais après avoir poussé le manche pour soulever
l’arrière et passer sur le train principal, je donne
un petit ordre à cabrer. La Deuch’ quitte soudain
le sol et part en déclenché aussitôt. Juste
le temps de donner un petit ordre en roulis et de couper les gaz
et elle retombe sur ses roues, presque par miracle… après
avoir effectué au moins un tonneau ! Quelqu’un a-t-il
un film de ce premier saut ?
Bilan : il faut avancer un peu le centrage, ça devait être
beaucoup trop arrière. Deux ou trois packs d’accus
et quelques morceaux de plomb plus tard, c’est reparti.
La Deuch’ qui a laissé ses roues arrière factices
dans la caisse de terrain, semblant chargée à bloc,
avale les mètres de bitume à pleine vitesse, sans
vouloir effectuer le moindre saut de puce. Après quelques
tentatives infructueuses, on décide de remettre les vols
au lendemain.
Le soir, quelques calculs donnent un point de centrage situé
à 17 cm du bord d’attaque alors que le modèle
était centré à 23 cm ! Ca explique qu’il
fut si chatouilleux à la profondeur.
Le lendemain, rebelote. Ca roule parfaitement mais ça ne
semble pas vouloir quitter le sol. Visiblement, l’aile n’a
pas assez d’incidence pour pouvoir effectuer sa rotation
et s’arracher de la piste. Tant pis pour cette fois, on
va cogiter et tenter d’arranger les choses.
Quelques jours plus tard, la capote, qui est en fait l’aile
haute, a changé de position en prenant plus d’incidence.
Ca ne suffit pourtant pas pour soulever suffisamment l’arrière
et permettre le décollage. Alors je sollicite la seule
personne présente sur le terrain ce jour-là –
un modéliste non pratiquant – pour tenter un lancer
à la main. J’ai tout juste eu le temps de pousser
avant que le modèle ne finisse sa course sur le dos quelques
mètres plus loin. Jetée sur le côté
en glissade, la Deudeuch’ a effectué un demi-tonneau
très réaliste !
L’aile haute en a profité pour se faire la malle
au contact du sol. Un peu dégoûté, je décide
de relancer moi-même. Ayant oublié la sangle de la
radio, c’est avec la main droite que je tiens le flanc tandis
que l’autre pose sur ma tête ! Quelques pas face au
vent, je sens que ça se soulève et laisse la Deuch’
glisser dans l’air délicatement. Ca y est, elle vole
enfin, même si le pilotage est pointu (sans la capote, le
centrage ne se trouve plus au même endroit !). J’enchaîne
quelques passages avant de prendre de l’altitude. L’allure
est très « queue basse » mais ça reste
pilotable. Je tente quelques tonneaux car le taux de roulis est
très important. Ca passe, comme une barrique. On perd 10
mètres à chaque fois…
Atterrissage sur la piste et c’est satisfait que je quitte
le terrain ce jour-là, malgré la tôle froissée
de ce tas de ferraille volant… Je vais revoir légèrement
ma copie. Après tout, cette Deudeuch’ n’est
qu’un biplan de formule aile volante.
Je fais partie de ceux qui n’aiment pas trop quand tout
fonctionne parfaitement du premier coup. Je considère que
si c’est le cas, c’est que la barre n’a pas
été placée assez haut… Un peu de cogitation
et de mise au point font alors avancer les choses…
20 – Notez que le coffrage arrive à mi-longeron
afin que les chapeaux de nervures soient également calés
bien à plat.
21 – Quand l’extrados est coffré, on découpe
la partie formant les volets, en déduisant l’épaisseur
des coffrages de fermeture d’élevons et de l’arrière
de l’aile.
22 – Pose des pièces fermant les élevons et
l’arrière de l’aile.
23 – Découpe des élevons qui sont ensuite inversés.
De cette manière, inutile de les fermer du côté
du milieu de l’aile car il y a déjà la partie
arrière des nervures. Par contre, côté flancs,
ils sont recoupés pour laisser passer les guignols en contre-plaqué
(différents sur le plan) et biseautés pour venir former
le coffre une fois remontés jusqu’à la capote
(pour l’expo en statique).
24 – Le support de la roulette de queue est posé, renforcé
par quelques baguettes d’angle. Une baguette supplémentaire
en bois dur au niveau du trou permet d’éviter d’avoir
trop de jeu dans la corde à piano. Le guignol se situe à
l’intérieur de l’aile. Il doit donc être
posé soigneusement dès maintenant.
25 – Coffrage de la partie avant de l’aile, après
avoir profilé le faux bord d’attaque dans le prolongement
des nervures, puis pose des chapeaux de nervures.
26 – Les servos d’élevons peuvent être
mis en place afin de définir le passage exact des tringleries.
27 – Une portion de coffrage supplémentaire est ajoutée
à l’intrados, à l’endroit où dépassent
les tringleries.
28 – Le dessus de l’aile est coffré pour former
le capot. Côté intrados, une grande trappe permettra
l’accès à la radio et au réservoir (ou
à la batterie en cas d’équipement électrique).
Les parties latérales (les flancs)
29 – Les flancs sont composés de plusieurs pièces
d’épaisseurs différentes. Attention au sens
des fibres qui a son importance.
30 – Une fois assemblé, le flanc reçoit ses
doublages, côté extérieur. Là encore,
il faut respecter le sens des fibres.
31 – Côté garde-boue arrière, la baguette
inférieure est poncée dans l’épaisseur
pour affleurer le flanc.
32 - C’est pareil au niveau du garde-boue de la roue avant.
33 – Découpe des roues factices et des garde-boue.
34 – Les roues avant et les garde-boue sont profilés.
Ils pourront être collés après entoilage.
35 – La roue arrière est mobile dans le sens vertical.
Elle glisse à l’intérieur du garde-boue.
36 – La « suspension » des roues arrière
est assurée avec un fil d’élastique à
chapeaux ; en fait, un élastique fin et gainé.
37 – Les phares, non fonctionnels mais indispensables pour
le look, sont tournées à la perceuse dans du balsa
tendre.
38 – Une planche de déco a été dessinée
sur ordinateur puis imprimée sur papier autocollant. L’ensemble
a reçu plusieurs couches de vernis incolore en bombe servant
de protection.
39 – Des écrous ont été noyés
à l’intérieur des nervures externes, afin de
pouvoir y visser les flancs. Notez la pièce amovible en contre-plaqué
sur le capot, afin d’accéder au bâti moteur.
On devine une minuscule 2 CV Majorette jaune et noire au 1/60 posée
à côté…
40 – Les élevons relevés pour le statique ferment
totalement l’arrière. Des ouvertures vont y être
pratiquées afin de figurer le vitrage arrière.
Le plus gros du travail est effectué mais il reste pas mal
de temps à consacrer à la finition.
De
l'huile... de coude !
Vu que le proto maltraité arrivait à
tenir en l’air, l’idée de base a été
conservée, en apportant toutefois quelques modifications
pas très visibles mais importantes.
La principale concerne l’aile basse, dont l’incidence
a été sérieusement augmentée. Le capot
a donc une courbure au peu plus prononcée. A l’arrière,
les gouvernes auraient été placées beaucoup
trop bas pour servir de coffre lors de l’exposition statique
comme c’était le cas sur le proto. La corde de l’aile
a donc été encore allongée et mesure maintenant
83 cm. On n’est pas loin d’une aile de planeur grandeur…
Au lieu de se baisser pour le statique, les gouvernent se relèvent
et vont jusqu’au toit, ce qui ferme quasiment tout l’arrière.
La capote possédait un profil symétrique dans le
but d’épouser la courbure du toit. Pour simplifier,
les deux ailes sont maintenant équipées d’un
Eppler 16 autostable, calées selon le même angle.
Pour le reste, il ne s’agit que d’infimes détails
: le capot a reçu une trappe de chaque côté
pour faciliter l’entretien du moteur qui est calé
avec pas mal de piqueur.
Tous ces changements ont pour but de permettre la rotation autour
du train principal lors du décollage et d’éviter
d’avoir une assiette trop « queue basse » une
fois en l’air.
Une grande trappe existe sous l’aile, permettant l’accès
à l’équipement radio et au réservoir.
J’ai conservé le même décor que je trouve
très joli et bien visible. Ca aide sur ce genre d’engin
aux trajectoires parfois incertaines…
½
cheval sous le capot
Le moteur utilisé ici est un 2,5 cc, le
toujours fameux OS 15 FP. Equipée ainsi, la Deudeuch’
vole comme la vraie, en train de monter une côte…
C’est jouable à condition de construire léger
et de rester cool aux commandes. Je vous conseille cependant de
prévoir un peu plus gros si vous souhaitez disposer d’une
certaine marge de puissance. Le maximum admissible doit être
un 4 cc. Avec ce moteur plus gros, on disposera de beaucoup plus
de chevaux, et ça facilitera un peu le centrage, quoi que
ce nouveau modèle est capable de voler sans un gramme de
plomb. Il faut préciser que toute la radio est logée
à l’avant et que l’arrière a été
construit au plus léger. L’inconvénient avec
un moteur plus gros, c’est qu’il risque de venir défigurer
le capot. Le 2,5 cc entre au plus juste. Il faudra sans doute
incliner beaucoup plus une motorisation plus volumineuse, en prévoyant
une belle rallonge pour le pointeau, à moins que celui-ci
dépasse du bord d’attaque.
Pas de problème de centrage à prévoir car
le profil très épais à cette échelle
permet de glisser n’importe quel type de radio et de placer
le tout un peu où on veut.
Auto...
radio !
L’équipement radio installé
à bord est le suivant :
- 2 servos standard pour les élevons, plaqués le
long des nervures externes, qui entraînent des tringleries
rigides en baguettes de bois dur prolongées de cordes à
piano pliées débouchant à l’intrados.
- Les guignols dépassent donc lors de l’exposition
statique au niveau du coffre mais je n’ai pas trouvé
d’autre solution valable. Une tentative en les plaçant
côté extrados a été effectuée.
Our éviter que ces guignols n’arrivent en buttée
sur l’aile quand le coffre était en position fermée,
il fallait déporter l’axe sur l’arrière.
Avec des gouvernes si profondes, le moindre jeu avait des conséquences
catastrophiques.
- 1 servo standard pour la direction, avec là aussi une
commande rigide installée avant entoilage.
- 1 servo standard qui actionne une commande souple pour les gaz.
- La batterie est constituée de 4 éléments
de 900 mAh Ni-MH et le récepteur est un classique 8 voies.
Il faut bien s’assurer que tout fonctionne parfaitement
avant d’entoiler le modèle.
1 - Vue de dessous, la trappe ouverte. On voit le moteur
placé tête en bas, le servo de direction logé
très en avant et le réservoir emballé dans
de la mousse.
2 - L’hélice dépasse un peu au bord d’attaque.
Pour voler, il faut bien sûr retirer la calandre qui ne sert
que pour l’exposition.
3 - Sortie d’une commande d’élevon côté
intrados. Notez la gouverne ajourée au niveau de la vitre
arrière.
Carrosserie
et accessoires
Les finitions demandent un temps fou, et je pourrais
y être encore… Ah, quand on veut faire une réplique
fidèle ! ;)
Avant de commencer l’entoilage, il faut vernir le compartiment
moteur et peindre l’intérieur des flancs au niveau
des fenêtres, de préférence de la même
couleur que l’entoilage. Ensuite, il faut fermer les vitres.
J’ai utilisé de l’Oralight transparent, posé
de chaque côté des flancs, bien tendu. Dire que cette
bagnole est équipée d’un double vitrage…
Quel luxe !
Il reste à recouvrir séparément les garde-boue,
puis à entoiler les ailes avec du noir en dessous et à
partir de l’endroit où s’arrête le capot.
Ca donne plus de profondeur à l’ensemble. L’intérieur
des flancs pourra aussi être plus sombre que l’extérieur
pour la même raison.
Les découpes dans le film qui recouvre les flancs au niveau
des vitrages sont réalisées avant entoilage, en
s’aidant d’un petit gabarit.
Les pneus sont entoilés avec du noir nacré, histoire
d’obtenir un petit effet de relief avec l’intérieur
des garde-boue qui sont pour leur part entoilés en noir.
Les pneus arrière sont montés sur des suspensions
en élastique gainé, dit « à chapeaux
» car la Deudeuch’ repose sur sa véritable
roue arrière directrice quand elle est posée au
sol. Ca n’est qu’en vol que les roues factices reprennent
leur place en évitant de donner une allure « queue
basse » au modèle. Pour cela, il suffit de pratiquer
une saignée du côté intérieur de la
roue, avant entoilage. L’élastique est fixé
dans le garde-boue (j’évite d’employer le mot
« aile » à ce niveau pour éviter les
confusions) avec deux petites épingles à tête
de verre. Ainsi, on peut facilement régler sa tension.
Trop tendu, la roulette de queue ne plaqu pas par terre et est
donc inefficace, donc impossible de guider l’engin pendant
le roulage. Et trop souple, les fausses roues ne redescendent
pas. C’est juste une histoire de compromis. Pour éviter
à ces fausses roues en balsa de trop souffrir, on place
un petit arceau en corde à piano au niveau où elles
appuient sur le sol. En vol de nuit, on voit peut-être des
étincelles… mais pour ça, il faudrait prévoir
une installation électrique avec phares fonctionnels !
Pour le reste du décor, c’est à vous de voir
selon vos goûts. Vu le nombre d’exemplaires construits
de la 2 CV, il n’y a que l’embarras du choix.
Quelques détails importants doivent figurer, tels les fameux
phares coniques par exemple. Ils sont réalisés en
balsa tourné à la perceuse, puis entoilés
et fixés par un simple morceau de contre-plaqué
maintenu par la vis qui plaque le flanc sur la partie avant.
Pour l’exposition statique, il faut impérativement
construire la calandre et le pare-chocs avant, ainsi que la pièce
qui termine le bas du coffre. Quelques morceaux de planche de
balsa et baguettes de bois dur font l’affaire.
Vous avez même droit à une planche de déco
vous permettant de réaliser facilement les jantes, les
poignées de porte, les rétroviseurs et bien d’autres
détails.
4 - La jambe de train est une simple
corde à piano. La roue est placée plus basse pour
éviter au flanc de frotter par terre.
5 – La roulette est bien sûr directrice.
6 – 7 – Les roues arrière sont équipées
d’amortisseurs…
8 – Le plomb de centrage a été retiré
après les premiers vols…
9 – Les éléments indispensables pour l’expo
statique. Les phares peuvent être conservés pour
le vol.
10 – Tout se démonte facilement.
Bien entendu, il faut garder à
l’esprit que l’originalité du sujet a primé
sur les qualités de vol. Ce modèle est plus fait
pour animer les meetings que pour effectuer sa séance de
vol hebdomadaire… Quoi que… dans les deux cas, il
fait se déplacer les foules !
Le
plein de super !
Une fois les réglages effectués,
notamment celui du centrage qui a son importance, on peut se rendre
sur le terrain et effectuer le plein du réservoir. Le pointeau
dépasse à peine du capot, donc attention aux doigts.
Un peu de roulage sur une belle piste comme celle du club de Boissy
(toujours aussi accueillant : merci les amis !) permet de régler
tout juste la tension des élastiques supportant les roues
arrière.
C’est alors qu’on peut mettre les gaz et prendre de
la vitesse. Quand le modèle a bien accéléré,
on pousse un peu sur la profondeur pour soulever la roulette puis
on tire assez franchement. Si tout se passe bien, il prend une
pente de montée bien tranquille. On se rend vite compte
du peu de finesse de l’engin qui s’enfonce dès
qu’on baisse un poil les gaz. A part ça, le vol est
stable, vraiment pas rapide, (normal, c’est une Deudeuch’…
et puis, j’aime bien voler réaliste !). L’axe
de tangage est assez « mou ». Ca manque un peu de
précision pour les atterrissages aux pieds car avec cette
petite motorisation, on n’a que très peu de marge
entre la vitesse de vol maximale et celle où l’engin
s’enfonce en parachutant. On essayera donc de poser avec
du moteur si on ne veut pas risquer d’exploser un pneu en
cas de retour sur la planète un peu fort, comme j’ai
pu tester lors des premiers vols…
En roulis, la réponse est immédiate. On fera attention
à ne pas donner trop d’ordres afin d’obtenir
une jolie trajectoire propre et non pas un dandinement continuel.
Pour se marrer, on peut faire quelques tonneaux très barriqués
mais les essais n’ont pas été poussés
plus loin. C’est déjà bien amusant de voir
un engin comme ça enchaîner les hippodromes au-dessus
du terrain.
Flying
Deuch'Man...
Voilà, si vous aimez voguer vers de nouvelles
aventures, le voile est levé, il n’y a plus de
secret, vous savez tout sur cet engin fantôme. N’hésitez
pas à passer le cap et espérez très fort
que tout ira bien.
Malgré un capitaine qui essaye sans doute de saborder
son navire, l’auteur fait tout pour que ça roule
et tenter de faire planer le lecteur…
En construisant ce modèle, vous constaterez qu’il
n’y a pas que Fantomas, James Bond ou Harry Potter qui
savent faire voler des guimbardes… Et si la Deuch’
ne vous plait pas, vous pouvez toujours modifier la carrosserie
et adapter votre véhicule en changeant simplement les
flancs.
Un
p’tit clin d’œil…
Profitons de ces quelques lignes pour saluer
les amateurs de la marque aux chevrons et de la Deudeuch’
en particulier.
A tante Marcelle, qui a toujours roulé pour
Citroën et pour qui je reprends ces quelques mots
de Mitacq, le dessinateur de la Patrouille des Castors
(qui roulaient également en 2 CV… Le décor
imaginé par l’auteur est d’ailleurs
très sympa) : « On n’a pas besoin de
se voir pour s’aimer »…
A Jean-Marc et Nic qui ont besoin d’un châssis
pour faire rouler à nouveau leur Dolly au pays
du chocolat. C’est elle qui a servi de modèle
à l’engin présenté ici.
A Antoine et son véhicule adoré et à
sa feue boîte de vitesse…
A tous ceux qui y ont cru dès le départ
(Horst, Charles, Peter et Gérard, etc.) et à
ceux qui n’y croyaient pas !
A Orstunish, qui a réussi à faire décoller
la 4 CV de Zinzin dans sa bande dessinée…
La 2CV d'Antoine, prête à embarquer
les copains, leurs modèles et tout le matos pour
une semaine de vol de pente à la dune du Pyla.