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Texte et photos: Laurent Schmitz Les moteurs et contrôleurs brushless (BESC) occupent désormais une place incontournable dans l'arsenal des modélistes. De plus en plus puissants, abordables, fiables... mais aussi complexes. Car il ne suffit plus de faire tourner le moteur, on peut maintenant paramétrer une foule d'options allant du frein-moteur à la mélodie de mise en route ! Et comme souvent le mode d'emploi est truffé d'abréviations obscures, il est parfois bien difficile de s'y retrouver...Les moteurs à balais de l'antiquité pouvaient
parfaitement être connectés directement à la batterie.
Ils tournaient alors à fond. Pour faire passer plus ou moins
de courant et modifier le régime du moteur on utilisait un "variateur".
Cet accessoire jouait en fait le rôle d'une grosse résistance
variable.
Les contrôleurs modernes offrent presque tous des options paramétrables par l'utilisateur. Au minimum, le frein moteur peut être activé ou désactivé à l'aide d'un cavalier, d'un interrupteur ou de la position du manche des watts lors du branchement. Mais il est désormais standard de pouvoir régler bien d'autres fonctions. La programmation peut se faire de trois façons différentes. La plus conviviale est l'interface USB qui permet de relier le contrôleur à un PC. Après avoir téléchargé le programme sur le site du fabriquant, on peut paramétrer très facilement toutes les options. Une autre façon de modifier la programmation est d'utiliser une carte ou une boîte de programmation, sur laquelle on règle les paramètres avant de la connecter brièvement au contrôleur. Mais la méthode la plus courante est l'utilisation du manche des watts, qu'il faut déplacer quand le moteur émet un certain signal sonore. Cette procédure est souvent utilisable même quand une carte ou une interface USB sont disponibles.
Chaque façon de faire a ses inconvénients.
La programmation par stick n'est pas vraiment difficile, mais longue
et fastidieuse. Heureusement, on ne programme pas son contrôleur
tous les jours, donc l'inconfort est finalement très relatif.
Mais gare au distrait qui aurait égaré le mode d'emploi
! Il se retrouverait condamné à utiliser son contrôleur
tel quel, sans pouvoir le reprogrammer.
Frein moteur : quand le manche est
au minimum, le moteur est freiné, ce qui évite qu'il continue
à tourner sous l'effet du vent relatif. Ainsi, les hélices
des planeurs peuvent se replier le long du fuselage. Les valeurs sont
toujours "On/Off", parfois "Soft, Medium, Hard, etc.".
Le frein peut être "passif" ou "actif". Dans
le premier cas (le plus fréquent), le contrôleur court-circuite
deux fils du moteur, ce qui «freine» magnétiquement
la rotation. Cette solution n'est parfois pas suffisante sur les planeurs
rapides munis de grandes hélices. Celles-ci ne ralentissent pas
assez pour se replier et agissent alors comme un énorme aérofrein.
Un mode de frein "actif" est alors préférable
car le contrôleur va s'opposer à la rotation en envoyant
du courant "à contresens". Notez que dans ce mode,
le contrôleur consomme du courant même avec l'hélice
arrêtée ! Cela dit, une fois que les pales sont repliées,
cette consommation est quasi-nulle. Il ne faut donc pas utiliser ce
mode avec une hélice non repliable. Avance (Timing) : ce réglage détermine l'avance avec laquelle l'attraction magnétique se fait, un peu comme l'avance à l'allumage d'un moteur thermique. Une valeur élevée permet d'obtenir une puissance maximale. Une faible valeur donne par contre un meilleur rendement. Les options courantes vont de 4° à 32°. Sachez que les moteurs à cage tournante préfèrent les valeurs élevées, sauf indication contraire du fabriquant. On choisira donc 16° ou 32°. Les brushless à rotation interne demandent souvent une valeur plus basse : 4° ou 8°.
Démarrage progressif : quand le manche est poussé à fond d'un coup, le moteur peut démarrer instantanément ou progressivement. Les valeurs courantes sont "Hard, Soft, Medium". C'est très intéressant pour les moteurs entraînant un réducteur, une turbine ou une hélice très lourde ou très grande, ou tout simplement pour limiter l'effet de couple qui fait "déraper" certains avions lors d'une remise brutale des watts. Le seul inconvénient est que la pleine puissance n'est pas disponible immédiatement. Courbe des gaz : linéaire ou logarithmique, voire même «customisée» via le PC. Eventuellement intéressant pour les hélicos, peu d'intérêt pour les autres modèles. Tension de BEC : Vous pouvez choisir la tension d'alimentation du récepteur: 5 ou 6 volts. Attention, en 5 volts le circuit BEC chauffera un peu plus qu'en 6 volts. Tension de coupure : la tension de coupure moteur est adaptée au nombre et au type d'éléments. Les valeurs les plus courantes sont "Off, Nixx, 2Lipo, 3Lipo, 4Lipo, Auto", etc. En mode "Off", l'accu peut être vidé complètement. En mode "Nixx" et "Auto", le contrôleur coupe quand la tension a chuté de ±20% par rapport à la tension de départ. En mode "nLipo", la coupure se fait à un voltage parfois réglable : 2,7 ou 3 volts par élément. Par expérience j'ai pu constater qu'à 3 volts, le contrôleur coupe prématurément alors qu'à 2,7 volts il coupe trop tard. Il vaut bien mieux ne pas s'y fier et poser le modèle après un certain temps de vol, en gardant une confortable réserve, comme on le faisait «dans le temps» avec les moteurs thermiques. On utilise alors le mode "Nixx". Type de coupure : quand la tension descend trop, le moteur peut s'arrêter brutalement, ou perdre progressivement ses tours, voire même avoir un fonctionnement «pulsé» qui s'entend du sol. Les valeurs courantes sont "Hard", "Soft", "Progressive", etc. Dans le premier cas, on peut remettre le moteur en route en abaissant un instant le manche des watts au minimum. Dans le second cas, la puissance sera réduite de façon à ce que la tension ne descende pas sous le seuil réglé au point précédent. Quoi qu'il en soit, si cela vous arrive, posez-vous immédiatement car il ne vous reste que quelques secondes de moteur. La courbe de décharge des accus modernes est tellement raide en fin de vol qu'il est rarement possible de faire un circuit d'approche complet. Régime constant : (On/Off) dans ce mode, le contrôleur va tenter de maintenir un nombre de tours constant, quelle que soit la résistance appliquée sur l'hélice. Cela peut être intéressant pour un hélico ou un avion à hélice à pas variable. Sens de rotation : (Normal/Inverse) permet de changer le sens de rotation du moteur sans toucher au câblage. Mélodie d'accueil : Et oui, beaucoup de contrôleurs jouent une petite musique au branchement. Celle-ci peut être informative (différente en fonction des paramètres réglés) ou seulement décorative. Les valeurs courantes sont "Off, Gingle Bells, Happy Birthday", etc. Bientôt on pourra peut-être "uploader" son propre MP3 Notez encore que presque tous les contrôleurs sont protégés contre la surchauffe et la surconsommation, mais rarement contre les inversions de polarité. En cas de "mise en alerte" du contrôleur ou de son circuit BEC, l'électronique est protégée... mais le modèle perd son moteur et peut-être même sa radio... Et à défaut d'aération adéquate, achetez donc un contrôleur un peu plus gros que nécessaire, par exemple un 60 A pour un modèle consommant 40 A à fond et au sol.
Vous l'aurez certainement remarqué, il y a "contrôleur 40A" et "contrôleur 40A". Le premier coûte 65 euros, le second 35 euros, voire 15 euros sur Internet. Parfois, ils sont curieusement identiques, à l'étiquette près... Alors, le plus cher est-il véritablement plus performant ? Pour en avoir essayé beaucoup, je peux dire qu'au niveau des performances, ils se valent généralement. Les contrôleurs "Flash" Electronic Model, par exemple, sont conformes aux "Jeti" clonés (à moins que ce ne soit l'inverse...) par d'autres marques aussi diverses qu'asiatiques: "Pulso", "OemRC", "Emax", "XPower", etc. Il paraît que leur logiciel est différent et que les moteurs d'Electronic Model gagnent quelques pourcents de rendement quand ils sont branchés aux contrôleurs de la marque. Franchement, je n'ai absolument rien remarqué en vol. Par contre, je pense qu'il y a une différence au niveau du contrôle de qualité, inexistant sur les contrôleurs à bas prix. Cela signifie que de temps en temps on tombe sur le "contrôleur du lundi", qui refuse tout service ou grille après trois vols. C'est alors le service après-vente qui fait la différence, et là aussi, le plus cher n'est pas toujours le meilleur...
Contact : laurent.schmitz@jivaro-models.org |
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