De l'inédit sur les pentes

Présentation : Laurent Berlivet

Ce CeePee est une des dernières productions de Silence Model. Au premier regard, avec son aile courte elliptique façon Spitfire et son fuselage à l'allure de racer vingtage, on pourrait penser qu'il s'agit d'un avion, mais c'est en fait un planeur de vol de pente. Il est issu de la collaboration de Pierrick Ubassy et de Pascal Cepeda. Joli coup de crayon, non ?

Le CeePee est disponible en kit tout bois à construire. Le modèle pas très grand est vite assemblé grâce à la conception et la découpe numériques. Et pour un transport facile, il est totalement démontable.

Caractéristiques techniques
Fabricant : Silence Model Modèle : Ceepee Prix TTC indicatif : 48€ Envergure : 75 cm Longueur : 59,5 cm Profil : S3021 Surface : 8,6 dm² Masse : 200 g Charge alaire : 23 g/dm²		Equipements Servos : 4x PTK 7341 NG-D Radio : 3-4 voies

La petite boîte en carton comprend tous les morceaux en balsa et contre-plaqué, finement découpés et gravés au laser. Certaines pièces sont même diminuées dans l'épaisseur, comme les bords d'attaque encochés pour caler les nervures : du grand art côté maîtrise de la découpe. Les planchettes sont empilées et soigneusement calées, ça ne risque pas de bouger durant le transport. Elles sont accompagnées d'un plan échelle 1 et de tous les accessoires. Il ne manquera que la colle, l'équipement électronique et les matériaux de finition.

Les accessoires livrés : Clés en corde à piano, tubes en plastique et en alu pour les fourreaux, guignols en plaque époxy, verrou de trappe et accessoires pour les commandes. Les morceaux de balsa sont assemblés à la colle blanche, à plat sur le chantier protégé par un film plastique..

Collage du croisillonage puis des fourreaux de clés. Ceux-ci sont poncés pour que la colle accroche.

D'abord, ces languettes de balsa sont glissées puis les fourreaux sont enfoncés pour être bien centrés dans l'épaisseur du stab.

Travailler avec les deux demi-stabs en même temps afin de bien aligner les clés. Quand c'est bon, les fourreaux sont collés puis refermés.

Ponçage sur le chantier. En posant le stab sur du papier de verre à gros grains, il est maintenu sans bouger. Mise en forme des bord d'attaques arrondis, les bords de fuite également. L'excédent des fourreaux peut alors être recoupé dans le prolongement de l'emplanture.

Collage des morceaux de la dérive. Pas de risque d'erreur avec tous ces détrompeurs.

Biseautage du bord d'attaque de la gouverne pour y mettre des charnières.

Les flancs, renforts et baguettes d'angles sont tous découpés à la bonne forme et percés. Il ne reste qu'à les réunir.

Pour coller le refort de flanc, mieux vaut glisser des fourreaux temporaires afin de bien les aligner.

A l'arrière, le haricot permettant l'articulation du stab sera ouvert complètement seulement après ponçage.

Les couples et platine support servos sont en contre-plaqué. Des tenons et mortaises permettent un assemblage précis des couples et des flancs et sans erreur possible.

Pour bien s'ajuster entre les baguettes, il est nécessaire de biseauter certaines surface d'un coup de cale à poncer.

Mise en place à blanc des couples et ajustages des contours de flancs plaqués l'un contre l'autre.

Assemblage des flancs autour des couples. A l'arrière, les baguettes sont traillées en sifflet pour que le fuselage se termine en pointe.

Les fourreaux de clés en alu sont rayés au papier de verre pour favoriser l'accroche de la colle avant d'être glissée à travers les flancs.

Ajustage des couples par rapport aux flancs afin d'y coller les coffrages.

Le coffrage commence par l'arrière. Attention, il y a une trappe prévue sous le fuselage.

Des pinces à linge maintiennent les côtés de la trappe contre les baguettes d'angles, afin de placer les entretoises.

Les coffrages du dessous sont déjà découpés à la bonne forme. Ils sont collés l'un après l'autre, en partant de l'arrière.

Mise en place des gaines recevant les commandes. La surface est dépolie pour améliorer l'accroche de la colle.

Mise en place des cloisons de la trappe, puis de son couvercle.

Les entretoises permettent de renforcer les cloisons. Une languette permet de la maintenir d'un côté.

Passage des gaines de commande à travers des couples déjà percés. Pas de risque d'erreur. Le fourreau de clé est collé avant coffrage.

Avant de coller le coffrage supérieur à l'arrière, il faut bien aligner le bord de fuite et le haricot de la commande de profondeur.

Les faux bords de fuite sont encochés dans l'épaisseur. Belle maîtrise de la puissance du laser en mode gravure.

Même chose pour les bords d'attaque. Les faux bords de fuite doivent être poncés suivant l'angle de la nervure d'emplanture.

Les éléments constituant une demi-aile. Une cale est livrée pour incliner la nervure d'emplanture afin de respecter le dièdre.

Un autre outil pratique, qui servira pour d'autres constructions : une équerre permettant de placer les nervures parfaitement verticales.

La demi-nervure placée au niveau du servo d'aileron. L'épaisseur des nervures est un peu plus importante que la largeur des encoches, c'est volontaire. Il suffit de pincer les extrémités des nervures pour qu'elles entrent en forçant très légèrement.

Les collages sont effectués à la colle blanche posée au pinceau.

Mise en place des différents renforts, au niveau des puits de servos et des extrémités de la nervure d'emplanture.

Les saumons sont faits avec deux épaisseurs de bois empilées.

Perçage des nervures d'emplanture afin d'y glisser les cales d'incidence.

Mise en place des fourreaux de clés d'ailes et de leurs renforts.

Le plus gros de la cellule est assemblé après 1 une 2 soirées.

Mise en place d'une platine de servo d'aileron. Ces derniers sont biseautés et taillés en arrondi. Il faudra les retoucher légèrement.

Coupe en biseau au niveau du bord d'attaque de la gouverne pour permettre le débattement vers le bas.

Tel que livré, l'aileron dépasse au niveau du saumon car le profil s'amincit. Pour permettre un débattement sans point dur, j'ai poncé un peu plus la partie de centrale de l'aile au niveau de l'aileron, afin d'obtenir un axe d'articulation rectiligne.

Pour la même raison, l'aileron est poncé à l'intrados aux extrémités afin de bien s'aligner dans le prolongement du profil.

Pour éviter que la clé d'aile n'entre trop loin dans l'aile, un petit carré de balsa est collé à la sortie du fourreau.

Le nez est constitué d'un empilement de planchettes de balsa. L'avant du fuselage est ajusté pour le recevoir bien à plat.

Collage du bloc à l'avant. Il sera poncé en utilisant du papier de verre collé sur une cale.

Les couples sont ajustés pour ne pas dépasser des flancs. Si des fentes persistent, une goutte de cyano aussi poncée permet à la sciure de les combler.

Mise en place de la clé de stab qui sera ajustée dans le prolongement des flancs. Le haricot à l'arrière peut être ouvert complètement.

La cellule est finement poncée avant de passer à l’étape de finition. Nue, sans équipement, elle pèse 88 g.

J'ai adopté la décoration proposée par le fabricant, en mettant de l'Oralight transparent sur certaines parties et du blanc opaque ailleurs.

Il faut donc entoiler en premier la partie arrière de l'aile, en chevauchant le longeron et même en rabattant le film juste derrière afin qu'il reste bien en place, même quand il s'agira de le tendre. Dans le fuselage, ne pas oublier d'ajourer les flancs pour le passage des prises.

Entoilage du fuselage. Les trappes sont entoilées séparément. Ne pas oublier de bien repérer le passage des gaines de commande.

Les aimants sont collés à l'époxy dans les emplacements existant dans l'aile et dans le fuselage. Un morceau de ruban adhésif, avec les autres aimants plaqués sur l'autre face, permet de bien les plaquer en les alignant sur la surface.

J'ai utilisé des charnières en fibre pour le volet de dérive. Une seule, recoupée en 3, suffit. Collage avec une pointe de cyano.

Les guignols sont en plaque époxy. Les tringleries sont simplement pliées à 90°. Elles restent en place par effet ressort, bien alignées sur le guignol. Les raccords de commande côté palonnier sont livrés.

Même le petit verrou fait partie du kit. On aime. Pour favoriser le collage, la surface est dépolie. Il faut bien sûr laisser dépasser l'ergot de la trappe.

La petite pièce opposée au verrou se colle à l'intérieur du fuselage. Opération un peu délicate car il faut la plaquer à l'aveuglette pile au bon endroit.

La platine est prévue pour recevoir 2 micro-servos. J’ai installé des Graupner DS101 de moins de 3 grammes pièce. Si vous utilisez les mêmes, je vous recommande de glisser une goutte de cyano entre les parties haute et basse du boîtier car ils ont tendance à s’ouvrir dès qu’on tente d’enfiler le palonnier. Ca surprend de se retrouver avec la mécanique au fond du fuselage… et ce n'est pas facile à remettre en place.
Attention avec les cordes à piano pour les commandes. La plus longue qui est aussi plus fine est destinée à la profondeur. Le glissement doit se faire sans le moindre point dur, les servos n’ont qu’une très faible puissance.

Le stabilisateur est pendulaire. Pour le commander, un long guignol en époxy se colle à l'emplanture de la partie à droite.

La surface est rayée et nettoyée à l'alcool pour que la colle accroche parfaitement. Un morceau de ruban adhésif évite de tout coller sur le chantier en permettant un collage bien aligné;

Afin d'éviter de perdre ou d'oublier les clés, elles sont collées dans un demi-stab. Après collage, j'ai dû redonner un petit coup de foret à travers le guignol au niveau du passage de la clé.

La commande sort juste dans l'axe du guignol. Il reste à la plier à 90°. Les ailerons sont articulés avec du ruban adhésif "spécial charnières". L'autocollant livré termine la déco.

La béquille a été collée après entoilage, c'est plus simple.

Les guignols fraisés en époxy se glissent dans les fentes existant sur les ailerons. Ils tombent juste en face du palonnier des servos conseillés.

Un petit carré de balsa vient fermer l'ouverture. Le palonnier passe au travers.

Les raccords en plastique visibles ici ne sont pas livrés. Le kit contient de petites rondelles fendues qui font le même office... mais je les avais égarées au moment du montage !

C'est bien pratique que tout soit démontable. Le CeePee peut passer inaperçu durant le stockage et le transport.

La commande de prof se raccorde au moment de la mise en croix. Celle de la dérive sort sur le flanc opposé.

Ne pas oublier de raccorder les prises d'ailerons sur les rallonges, qui passent à travers les flancs.

La trappe inférieure permet d'aller les rattraper, si besoin. Sur le dessus, le capot permet d'accéder à la prise de la batterie.

La hauteur du petit fuselage est bien suffisante malgré l'aile médiane pour un lancé efficace.

Le CeePee s'est avéré être un fin gratteur dans le petit temps. Mais il pénètre aussi très bien dans le vent fort, et même dans la tempête malgré son poids-plume. Dans ce cas, on apprécie vraiment la vivacité aux ailerons et le volet de dérive mobile.

L'allure de petit racer rétro est très réussie.

3, 2, 1... top départ ! Eh, les copains, vous êtes ou ? J'ai 3 tours d'avance...

L'inertie est faible donc les figures ne sont pas très amples. Par contre, pour voler dans un tout petit volume, en virant dans tous les sens, la vivacité est au rendez-vous. Et la faible charge alaire fait que le CeePee n'est jamais méchant.

Départ groupé. Qu'est-ce qu'on s'amuse à se tirer la bourre quand on vole à plusieurs. Le grand visible sur la photo n'est pas encore produit mais c'est pour bientôt. Contrairement au proto visible ici, le fuselage sera moulé en fibre de verre. L'aile possède des ailerons et des volets (inutiles sur la version mini présentée ici.

Le CeePee est une surprenante petite machine, pas seulement par son look mais aussi par ses qualités de vol. La voilure faiblement effilée laisse imaginer un plané moyen mais c'est bien différent grâce au profil fin et à la faible charge alaire. Côté construction, en revanche, pas de surprise, ou seulement de bonnes, puisque tout est bien conçu et s'assemble facilement, en un temps réduit, même en utilisant de la colle blanche. Et tous les accessoires sont livrés et de qualité, des guignols en époxy aux serre-câbles pour les commandes, en passant par le verrou de la trappe ou encore les aimants de fixation d'ailes.
Le pilotage 3 axes n'est pas indispensable mais la dérive mobile qui pourrait être optionnelle offre un agrément non négligeable, permettant toutes sortes de figures. Comme le prix du kit est aussi serré que l'envergure, on adore ce petit planeur ultra-compact.

Contact : laurent@jivaro-models.org

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