Un voltigeur atypique
Présentation : Laurent et Romain Berlivet
Avec son fuselage racé très étiré
doté d’une large dérive et son aile en forte flèche,
l'allure incomparable de la Bullet ne laisse pas indifférent.
On comprend au premier coup d’œil que cette aile volante
n’est pas destinée à spiraler dans l’ascendance
comme un motoplaneur paisible, ce que confirme le profil d'aile quasi
symétrique qui lui ouvre les portes de la voltige. Ne la cherchez
pas chez votre détaillant : elle est fabriquée par CB
Modélisme, un artisan français – c’est assez
rare pour le signaler – qui distribue ses modèles via son
site Internet.
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Un fuselage très long et
très haut, un volet de dérive mobile, une envergure
de 1,90 m, un profil symétrique : un cocktail qui permet
de deviner un tempérament peu ordinaire.
Passage rapide à hauteur des yeux. On devine sur les photos
les élevons légèrement relevés. |
Caractéristiques
Marque : CB
Modélisme
Nom : Bullet
Prix TTC indicatif : 275 €
Envergure : 193 cm
Longueur : 109,5 cm
Corde : 32,5 / 17,5 cm
Profil : Double courbure symétrique 12%
Surface : 47,5 dm²
Masse : 1950 g
Charge alaire : 41 g/dm² |
Equipements
Servos : 2 Ino-Lab HG-D250MG (élevons) et 1 Pro-Tronik 6452
MG-A (direction)
Contrôleur : Flash 40-K3 EM
Moteur : Twister 19 EM
Hélice : 11"x7" Cam Carbon Aero-naut
Pack prop : Lipo 3S 3700 mAh
Radio : 4 voies |
Basé
près de Nantes, CB Modélisme est une petite société
créée par Benoît Chauvet, un jeune modéliste
créatif qui maîtrise parfaitement les matériaux
composites ainsi que la technique des ailes coffrées. La
gamme proposée est encore très limitée puisque
pour le moment, seuls deux autres modèles sont disponibles
au catalogue : Le planeur de voltige Vulcain et le multi F3A Phoenix
qui sont cependant déclinés en plusieurs versions.
Christophe Paysant-Le Roux, champion de voltige qu'on ne présente
plus, a testé et approuvé ces machines précises
et souples, donc parfaitement compétitives, ce qui démontre
déjà le savoir-faire de ce nouvel artisan.
Un très mignon petit Espadon Wassmer semi-maquette viendra
prochainement étoffer la gamme. |
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Venons-en au sujet particulier qui nous intéresse
aujourd'hui : la Bullet. Son fuselage est une pièce assez imposante
à la fois très étirée en longueur et en
hauteur, avec une immense dérive. Il est moulé en fibre
de verre et résine époxy, le gelcoat est blanc sans le
moindre défaut d’aspect. Le plan de joint forme un léger
bourrelet régulier qu’il faudra poncer si on ne souhaite
pas le voir apparaître après peinture.
Le nez circulaire est prévu pour recevoir un cône de 50
mm de diamètre. Celui qui est suggéré est perforé
pour améliorer la ventilation mais il n’est pas forcément
facile à trouver. Heureusement, il est disponible au catalogue
du fabricant, donc pensez à le commander en même temps
que le modèle.
Les deux moustaches latérales devront être évidées
pour permettre le refroidissement de la motorisation. Vu la forme de
l’avant, une ouïe supplémentaire pourrait être
percée sous le nez mais risquerait de créer un point faible
à l’atterrissage car le fuselage est très proche
du sol, nous avons choisi de la garder fermée. Cependant, rien
n’est prévu pour l’évacuation de l'air, il
faudra improviser.
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Les éléments soigneusement protégés
arrivent dans un carton ordinaire. |
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Le profil d’aile est étonnant
puisqu’il est symétrique. En vol, l’arrière
sera légèrement relevé pour le rendre autostable. |
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De très nombreux accessoires sont livrés,
de la roue aux charnières en passant pas les guignols en
époxy. Ils sont tous de belle qualité. |
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Le fuselage est moulé en fibre de verre et époxy
avec gelcoat blanc, les ailes sont en polystyrène coffré.
Le travail restant à fournir sera rapidement effectué. |
Le fuselage m’a semblé un peu fragile
au niveau du puits de roue qu'il faut évider pour y monter cette
dernière. Une bande de renfort serait la bienvenue car tous les
efforts sont concentrés ici à l’atterrissage ; nous
y reviendrons.
Un cadre est rapporté au niveau de l’assise de l’immense
verrière qui donne un large accès à l’intérieur
du fuselage. Les flancs sont percés et renforcés pour
le passage du fourreau de clé d’aile et pour les tétons
d’incidence.
En détaillant le fuselage de plus près, on constate que
les flancs sont doublés par l'intérieur d’une feuille
de polystyrène, elle-même recouverte d’une fine peau
en fibre. Les flancs sont ainsi rigidifiés pour une prise de
poids réduite.
La baguette fermant la dérive est posée, elle rigidifie
parfaitement l'arrière. Elle est légèrement décalée
vers l’intérieur, ce qui permettra de réaliser une
articulation discrète à demi encastrée.
La trappe amovible part quasiment de la pointe avant du fuselage et
se termine au niveau de l'arrière du cockpit. L’ajustage
sur le fuselage est perfectible, elle dépasse d’environ
1 mm en hauteur à l’arrière. C'est sans doute dû
à l'épaisseur de l'assise rapportée. Suivant le
décor choisi en faisant coïncider les couleurs avec les
raccords, ce détail deviendra quasiment invisible.
Les demi-ailes sont en polystyrène blanc coffré samba,
de très belle facture. La différence de poids entre celle
de droite et celle de gauche est infime : 2 g ! Ici encore, le fabricant
prouve ses compétences. Les bords d’attaque en bois dur
sont en place, déjà mis en forme. La séparation
des élevons est fraisée, tout comme les puits de servos.
A l’emplanture, une nervure en contre-plaqué est rapportée.
A l’avant de celle-ci, un insert métallique est intégré.
Il recevra une vis permettant de plaquer l'aile contre le fuselage et
de la caler à la bonne incidence. Un tube en plastique communique
avec le puits de servo. En regardant l’aile par transparence au-dessus
d'une source de lumière, on constate que plusieurs renforts ont
été intégrés au noyau, notamment autour
du fourreau de clé d’aile. La longue clé d’aile
en tube carbone épais de 12 mm de diamètre est robuste,
ça ne bougera pas en vol.
Le volet de direction est découpé dans une épaisse
planche de balsa qu’il faudra profiler avec beaucoup d'énergie
et pas mal de copeaux, tous comme les saumons issus de baguettes de
forte section.
Les accessoires livrés sont nombreux : support moteur et guignols
en plaque d’époxy, commande de direction aller-retour en
câble acier, roue ballon, charnières nylon avec axe métallique,
crochet de fermeture de verrière à ressort, etc.
La notice imprimée sur plusieurs pages est illustrée et
détaille toutes les étapes du montage et les réglages
à effectuer.
Le travail restant à effectuer sur l’aile
est assez restreint. Il faut dans un premier temps coller les saumons
et les profiler à l’aide d’un rabot et d’une
cale à poncer. Ensuite, l’élevon est encoché
pour placer le renfort en bois situé à l’emplacement
où sera fixé le guignol. Les gouvernes peuvent alors être
détachées de l’aile et les chants coffrés
avec les baguettes fournies. Après collage, il faut les retravailler
pour former les biseaux au niveau de l’articulation. Les charnières
en plastique sont alors soigneusement alignées. Elles seront
collées après entoilage.
Les puits de servo sont fraisés dans les ailes mais ne sont pas
rebouchés et laissent donc apparaître le polystyrène
blanc. Pour assurer la fixation des servos, j’ai découpé
une rondelle en contre-plaqué qui vient se coller sur la mousse
à la colle expansive. Deux supports en bois dur sont alors ajustés
autour des pattes du servo pour bien le maintenir. Un couvercle en plaque
époxy sera vissé sur les supports pour l’immobiliser.
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Les saumons rapportés sont issus d’une
baguette en balsa de forte section. |
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Mise en forme des saumons au
cutter avant un ponçage précis avec une cale à
poncer. |
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Un renfort en bois dur vient se glisser dans
les gouvernes à l’endroit du guignol. |
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Les élevons sont détachés
de l’aile en donnant quelques petits coups de scie. |
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Des baguettes en balsa viennent
fermer les chants. |
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Elles seront biseautées en pointe pour
former l’articulation faite avec des charnières plates. |
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Une rondelle en contre-plaqué
a été collée au fond du puits de servo. |
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Le servos est plaqué dans son logement
durant le séchage de la colle. |
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Des supports en bois dur ont été
confectionnés à la demande pour maintenir les servos
d’élevons. |
Continuons
par le fuselage |
J’ai commencé par découper un
couple support moteur dans du contre-plaqué car celui qui est
livré vient curieusement se placer loin en retrait du nez du
fuselage (avec un vide largement supérieur à 10 mm), laissant
dépasser l’axe de mon moteur de seulement quelques millimètres.
C'est sans doute différent si on choisit le moteur conseillé
par CB Modélisme. Après avoir été évidé
par de nombreux trous qui permettront à l'air passant à
travers le cône perforé de circuler autour du moteur, ce
couple est collé à l'époxy par l'intérieur.
Le moteur protégé par un film plastique et le cône
fixé dessus permettent de placer ce couple à la bonne
position durant le séchage de la colle.
Les ouïes de refroidissement sont alors évidées à
l’aide d’une fraise montée sur une mini-perceuse.
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Le support moteur ne s’enfonce pas jusqu’à
l’avant du fuselage, il n’est pas adapté à
toutes les motorisation. Pour le Twister 19 utilisé, il a
fallu redécouper un couple. |
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Un couple plus étroit a été
découpé en contre-plaqué. Le moteur protégé
par un film plastique et le cône vissé sur l’axe
permettent de le positionner parfaitement durant le collage dans
le fuselage. |
Comme indiqué auparavant, le puits de roue
semble fragile. Sur notre modèle, la roue s'est arrachée
après quelques atterrissages. Il faut dire que notre piste est
en herbe et qu'elle comporte quelques trous et bosses, ce qui ne facilite
donc pas le roulage à l'atterrissage. Il est quand même
conseillé de poser une bande de fibre de 180 g/m² tout autour
tant que l'accès reste aisé par l’intérieur
du fuselage. J'ai contacté Benoît sur ce point et il m'a
répondu que j'étais le premier à avoir connu le
problème. Il va cependant renforcer cette zone pour éviter
toute mauvaise surprise. Ca fait plaisir de voir un passionné
à l'écoute de ses clients et qui cherche à s'approcher
de la perfection.
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Après coup, le puits de roue a été
renforcé avec une bande de fibre de verre. Il est préférable
de réaliser cette étape avant finition si vous la
jugez nécessaire. |
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Le puits de roue est ouvert au plus juste
pour suivre la forme du pneu. |
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Collage de l’axe de roue en carbone
avec un mélange de colle époxy épaissie avec
du micro-ballon. |
L’axe de roue en jonc carbone est collé
avec un congé en micro-ballons puis ce qui dépasse est
recoupé à l’aide d’un disque à tronçonner.
Pour éviter de laisser des traces, le fuselage est protégé
durant l'opération avec du ruban adhésif.
Mise
en place de la platine |
Vient ensuite la platine en balsa doublé de
contre-plaqué qui devra être évidée en fonction
du matériel à installer. Après l’avoir pointée
à la cyano sur les flancs, j'ai renforcé le collage en
ajoutant une fine bande de fibre de verre collée avec de l'époxy
à cheval tout autour, ce qui répartit bien les efforts.
A noter qu'il est préférable d'y avoir fixé le
servo de direction avant de la coller.
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La platine en contre-plaqué et balsa
doit être évidée en fonction du matériel
choisi.
Le servo de direction est monté sur la platine avant collage
de cette dernière dans le fuselage, c’est plus pratique.
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Le fourreau est un tube en fibre de verre
moulé au diamètre de la clé d’aile. |
La
longue trappe amovible |
La mise en place du verrou de verrière exige
de la patience et de longs doigts pour réussir à le plaquer
correctement durant le séchage. Après avoir recouvert
la gâchette d’un film d’huile pour qu’elle reste
libre, j’ai collé le verrou avec un mélange d’époxy
rapide et de micro-ballons en plaquant le tout avec le doigt protégé
par un film plastique.
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On repère précisément
l'emplacement du verrou avant de réaliser une fente dans
le fuselage. |
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Le dessus du fuselage n’est pas très
accessible pour coller le verrou de verrière. Il faut se
protéger le doigt et s’armer de patience. |
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A l'avant, c'est un morceau de jonc en carbone
dépoli et poncé en arrondi qui est collé par
l'intérieur. |
Le volet de direction issu d’une planche épaisse
renforcée par deux raidisseurs demande de l’énergie
pour sa mise en forme. Il faut bien sûr le profiler mais également
l’amincir dans sa partie haute.
Il reste à définir l’emplacement des charnières
de la dérive et à percer deux fentes dans le fuselage
pour passer les commandes en câbles aller-retour.
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Le volet de direction en balsa plein doit
être sérieusement aminci et profilé. |
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Après profilage, le volet est ajusté
en hauteur par rapport au fuselage, puis l'articulation est biseautée.
La baguette déjà en place dans le fuselage est fendue
pour recevoir les charnières plates en plastique. |
Le décor dissymétrique adopté
sur le prototype et visible sur le site du fabricant est très
sympa, nous nous en sommes vaguement inspirés. Sur le fuselage,
les zones de couleurs ont été délimitées
avec du ruban adhésif en papier. A l’endroit de la peinture,
la surface a été dépolie au papier de verre et
soigneusement essuyée pour améliorer l’accroche
sur le gelcoat. Le raccord trappe-fuselage devient discret en peignant
ces éléments de couleurs différentes et en jouant
sur les contrastes. Les ailes, les élevons et le volet de direction
sont entoilés à l’Oracover et décorés
au vinyle adhésif. Les damiers sont découpés avec
une machine Silhouette SD pilotée par ordinateur.
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Le fuselage est protégé avec
de l'adhésif afin de pouvoir ajuster précisément
le fourreau. |
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Le passage des câbles aller-retour est
soigneusement mesuré par rapport à la tête du
servo et à la fente qui existe dans le volet. |
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Deux fentes sont pratiquées à
l’arrière pour passer les commandes de direction en
câble aller-retour. Le ruban adhésif en papier protège
le fuselage. Deux disques montés l'un sur l'autre permettent
d'obtenir une fente de la bonne largeur, qui pourra être ajustée
à la lime plate si nécessaire. |
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Les sorties de câbles sont réalisées
avec des petits morceaux de gaine blanche dépolie, collées
à la cyano et filler (micro-billes de verre). |
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Entoilage de la gouverne de direction et de
l'aile à l'Oracover. |
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Quelques recherches pour définir la décoration
avant de se lancer dans l'entoilage. Peinture, Oracover et vinyle
adhésif. |
Le servo de dérive doit être puissant
si on souhaite voltiger. Le volet est commandé par des câbles
aller-retour qui sortent à travers les flancs du fuselage. Deux
petits tubes en plastique sont livrés pour être collés
dans le fuselage afin que les câbles ne frottent pas sur les flancs.
Ce servo étant placé derrière l'ouverture de la
cabine, il est préférable de le monter sur la platine
avant de coller cette dernière dans le fuselage.
Le servo Pro-Tronik 6452 MG-A avec son couple de 2 kg sous 6 V que nous
avons installé s'avère un peu faiblard durant certaines
évolutions. Il va être remplacé par un plus puissant.
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Fabrication des commandes en câble aller-retour
pour le volet de direction. |
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Le câble fait plusieurs passages dans
et à l'extérieur du tube alu avant que ce dernier
ne soit serti. |
Des servos Ino-Lab HG-D250MG actionnent les grands
élevons par l'intermédiaire de commandes ultra-courtes
qui ne flamberont pas. Ils conviennent parfaitement ici, rentrant dans
l’épaisseur de l’aile, offrant un couple suffisant
dans toutes les évolutions et répondant avec précision.
Ils sont ensuite recouverts pas des carénages en plastique thermoformé
fournis avec les accessoires.
Une cale en contre-plaqué est livrée pour caler les élevons
en relevant le bord de fuite de quelques millimètres de façon
à rendre le profil autostable. On peut se fier à la notice
qui détaille les réglages, il n'y aura rien à retoucher.
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Positionnement des guignols en plaque époxy
et mise en place du servo d'élevon. Les guignols seront collés
après entoilage. Par transparence, on devine les renforts
internes de l'aile. |
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Une plaque en époxy maintient le servo
en place. Elle est recouverte par un carénage thermoformé. |
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Les guignols sont repercés pour recevoir
les chappes puis collés dans les élevons. Les commandes
sont constituées d'un petit morceau de corde à piano
soudé sur les embouts de chappes. |
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Les carénages en plastiques sont collés
au double face. Deux vis traversant les couvercles en époxy
les plaquent sur l'aile. Ils sont décorés comme le
reste de l'aile. |
Le moteur utilisé n’est pas de première
jeunesse, c’est un vieux Twister 19 brushless de 170 g, 1000 Kv,
du fabricant Electronic Model aujourd’hui disparu. Il entraîne
une hélice Cam Carbon Aero-naut 11"x7". Il est accompagné
de son contrôleur Flash 40-K3 de la même marque. Comme il
n’y a que 3 servos, il est possible d’utiliser l’alimentation
BEC du contrôleur. La vitesse de vol étant relativement
élevée, le frein du contrôleur doit être puissant
afin de permettre à l’hélice de se replier pour
les phases de plané. Dans le cas contraire, elle tournerait avec
le vent relatif et accentuerait encore le taux de chute.
La batterie utilisée est composée de 3 éléments
Lipo 3700 mAh. Elle est un peu plus grosse que celle conseillée,
il faut donc la reculer afin de respecter le centrage indiqué.
Une batterie plus légère doit être avancée
sur la longue platine en bois, la place disponible dans le fuselage
est suffisante. Il est très important de bien maintenir cette
batterie qui ne devra pas bouger durant les évolutions. En plus
d’un tapis de velcro, deux bandes du même matériau
l’enserrent autour de la platine.
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Des petits patins en plastiques
sont livrés pour protéger les bouts d'ailes qui ne
manqueront pas de frotter à l’atterrissage. Bien vu
! Ils sont collés dans les saumons après avoir retiré
l'entoilage pour favoriser le collage. |
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A l'arrière, un petit trou est percé
afin d'y glisser un tube qui servira à tendre l'antenne qui
débouche juste sous le volet. |
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Les vis maintenant les pales d'hélices
sont immobilisées au frein-filet. Le cône conseillé
est un modèle perforé qui permet de refroidir efficacement
le moteur. A droite, le profil d'aile symétrique. |
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Afin de permettre un bon refroidissement
de la chaîne de propulsion, des évacuations ont été
percées sous le fuselage. Le verrou à ressort est
bien pratique pour tenir la verrière en place. |
Réglages
Centrage : 155 mm du BA
Petits débattements :
Tangage : + 20 mm, - 20 mm, 30% d’expo
Roulis : + 15 mm, - 15 mm
Lacet : 55 mm de chaque côté
Grands débattements :
Roulis : + 20 mm, - 20 mm, 20% d’expo
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Le transport est aisé, les 3 morceaux qui composent
le modèle sont tout plats et de dimensions à peu près
identiques. L’assemblage est rapide, on glisse la clé dans
le fuselage, on place une aile de chaque côté et on branche
les deux servos. Les vis qui plaquent les ailes contre le fuselage ont
des têtes à 6 pans creux mais elles sont suffisamment grosses
pour qu’on puisse les serrer à la main.
Pas moyen de décoller en roulant puisque l'hélice
déployée touche le sol, il faut lancer la Bullet. Le fuselage
se cale bien dans la main et avec la puissance disponible le lancé
est très facile tout seul après une bonne impulsion, même
avec l'émetteur dans l'autre main.
La grimpée peut s'effectuer sous forte pente, la traction est
largement suffisante pour voler en sécurité. Les trajectoires
sont tendues. La vitesse de vol n'est pas celle d'un racer, elle plafonne
même assez vite mais convient tout à fait lorsqu'on voltige
pour bien visualiser cette silhouette inhabituelle.
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Une bonne impulsion et la Bullet
est en l’air sans avoir besoin de courir, même avec
sa masse proche des 2 kg. |
Les gouvernes de grande surface sont bien sûr
très efficaces, les ordres ne doivent pas être trop violents.
Par exemple, on arrive à faire déclencher l'aile uniquement
en donnant un ordre brusque à plein cabrer lors d'un passage
à pleine vitesse. Inutile d'avancer le centrage pour éviter
ce phénomène, celui indiqué dans la notice convient
très bien dans toutes les conditions. Il faut simplement piloter
avec souplesse.
En tirant sur le manche et en réduisant les gaz, elle s’enfonce
et finit par décrocher sur une aile. Il faut quelques mètres
pour récupérer la vitesse de vol.
Les boucles droites passent après une petite prise de badin ou
en mettant simplement plein gaz. La descente se freine assez bien grâce
à la grande hélice qui mouline au ralenti.
Les tonneaux rapides tournent sans désaxer et sans avoir besoin
de compenser sur le dos. Les arrêts de figure sont précis,
l'envergure déjà conséquente permet de bien marquer
les facettes.
En vol dos, il faut pousser suffisamment pour récupérer
un profil autostable. L'aile est encore capable de remonter sans se
freiner dans cette configuration et le comportement reste le même
qu’en vol à plat.
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Avec cette géométrie particulière,
un décor voyant et contrasté est bien utile pour identifier
la position du modèle. |
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On voit bien le décor très
contrasté qui a été adopté pour bien
visualiser cette aile en forme de flèche. |
Voilà pour les figures de base déjà
réalisables par un certain nombre d’ailes volantes mais
la Bullet avec son volet de direction mobile est capable de bien plus
que ça.
Par exemple, la glissade est très jolie en combinant roulis et
lacet, toute la longueur du terrain peut être parcourue ainsi.
Il faut relâcher la direction lentement en sortie si on ne veut
pas voir l'aile se dandiner. Le vol tranche est également réalisable,
ça n'est vraiment pas courant avec ce type de machine. Il faut
une bonne prise de badin et mettre les gaz pratiquement à fond
pour maintenir le nez haut et garder une trajectoire horizontale. Dans
cette position, l'aile a une petite tendance à cabrer, il faut
pousser sur la profondeur pour conserver une trajectoire rectiligne.
Prise de vitesse à plat, on cabre vers le ciel et on botte à
fond juste avant la perte de vitesse en soufflant la dérive avec
un dernier petit coup de gaz. L’aile tourne alors sur le saumon
pour effectuer un beau renversement. Avec du vent, il vaut mieux s’aider
du vent latéral qui aide l’aile à tourner car elle
bénéficie de l’effet girouette au sommet de la figure.
Autre figure un peu exotique avec le tonneau déclenché
qui peut être violent en combinant roulis et lacet en même
temps que le tangage. Qu’il soit positif ou négatif, les
ordres doivent être brefs si on veut n'en passer qu’un seul.
Les vrilles sont également très belles, assez plates et
tournant lentement, mais cependant grande consommatrices d’altitude.
Moteur coupé, hélice repliée, l’aile plane
modérément et montre que son tempérament est plus
celui d’un avion que d’un planeur. Il ne faut pas s’attendre
à prolonger le vol en spiralant dans une petite ascendance. Le
domaine de vol est déjà très vaste et bien plus
étendu qu’avec une machine faite pour gratter.
Après environ 9 minutes de cabrioles et de passages plus tranquilles,
il faut penser à l’atterrissage. La prise de terrain se
négocie facilement, l’aile prolonge le vol avec l’effet
de sol et se pose en roulant sur quelques mètres.
La forme du fuselage interdit les touch and go puisque le pied de dérive
très bas plaque l’aile au sol. La Bullet ne rebondit donc
pas à l’atterrissage.
La pose d'une roulette juste devant l’articulation de dérive
est envisageable si on dispose d'une piste en dur, en la montant de
la même façon que la roue principale afin d'éviter
une usure prématurée du fuselage.
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Figure rare avec une aile volante
: la Bullet est capable de voler sur la tranche, grâce à
l’importante surface latérale de son fuselage et à
son volet de direction. |
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La surface latérale très
importante permet d’effectuer de belles glissades et même
du vol tranche, c’est assez exceptionnel avec une aile volante. |
Voilà donc une aile originale et remuante qui
sait se faire remarquer au sol comme en vol. Les performances ne sont
pas celles d’un pur multi de compétition ni celles d’un
voltigeur 3D mais les nombreuses figures autorisées par la Bullet
permettront au pilote du dimanche de ne pas s’ennuyer. Question
tarif, il peut paraître élevé à première
vue surtout si on le compare à un produit asiatique en mousse
injectée qui n’a finalement rien à voir mais il
est tout à fait correct pour un modèle de cette qualité,
entièrement produit dans l’hexagone. Encore bravo à
CB Modélisme pour ce produit qui se détache du lot par
son allure et ses caractéristiques de vol.
Les
+
- Qualité générale
du kit
- Allure originale
- Précision des trajectoires
- Performances acrobatiques
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Les
-
- Puits de roue un peu fragile
- Absence de supports servos pour l’aile
- Vol plané moyen
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Ci-dessous, Romain et sa Bullet survolés
par un monstre étrange pendant le montage sur le terrain de Vaihingen
lors de l'édition 2012 d'Inter-Ex en Allemagne.
Contacter l'auteur : laurent@jivaro-models.org