Si comme l’équipe des Gardiolo’s
de Montpellier et de ses environs vous êtes tombé dans
la marmite du “VDP à la hussarde” sur des sites sauvages,
interdits aux modèles “cassables”, si un simple souffle
de nord nord-ouest ou de sud sud-ouest vous bascule le vu-mètre
en butée à droite et si votre rythme cardiaque s’accélère
rien qu’à l’idée de poursuites endiablées,
de combats acharnés qui se terminent en fous rires, le rouleau
de double trame coincé entre les dents, alors bienvenue, vous
êtes des nôtres !
Cette aile vraiment originale, à la fois par ses
formes mais aussi par son vol tendu et rapide est fabriquée
en Australie. |
La Booby n'est pas destiné au combat car la vitesse
de vol est plutôt élevée. |
Mais la vitesse vous manque et vous avez
parfois la désagréable impression d’être un
fougueux guerrier Apache monté à cru sur un poney ?
Ne désespérez plus, ne zappez pas, Combat Air Models se
démène pour vous et fait dans l’import original
!
Le prolifique artisan varois, en perpétuelle
recherche de nouveautés, a trouvé la “mousse”
qu’il vous faut, et quand il cherche, il ne fait pas semblant,
il nous l’a dénichée aux antipodes, plus précisément
en Australie occidentale, chez Wowings, un autre artisan/concepteur
de modèles réduits volants en EPP (Poly-Propylène
Expansé) et en est donc devenu le distributeur exclusif pour
la France et la Navarre depuis décembre dernier.
L'aile est en mousse EPP. Un longeron en tube
carbone qui courre sur toute l'envergure vient la rigidifier.
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Une vidéo de la Booby
en pleine vitesse est visible en cliquant sur l'image. (6,3 Mo .wmv)
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Caractéristiques
Nom : Booby
Fabricant : Wowings (Australie)
Importateur : Combat Air Models
Matériaux : mousse EPP 20 kg/m3, scotch armé
fibre double trame 38 mm, Coroplast
Envergure : 120 cm
Poids : annoncé 850 g
obtenu 940 g
Surface alaire : 26,56 dm²
Charge alaire : annoncée 32 g/dm²
obtenue 35,4 g/dm²
Profil : biconvexe non communiqué
Prix : 69 € + forfait de port et emballage 10 €
(France Colissimo suivi)
Equipements :
Radiocommande et récepteur à partir de
2 voies sans mixage
Accu de réception : 4 éléments à
partir de 700 mA
2 servos standard (ailerons) Futaba S3003 ou 3001
1 mini-servo pignons métal Blue Bird BMS 380MG ou Hitec
HS85 MG (profondeur)
2 rallonges de servos et si radio 2 voies cordon Y
2 Speed 400 (non, j’rigole !) |
Bon, vous allez me dire ok, ça fera jamais
qu’une aile de plus sur les pentes parmi les multitudes de conceptions
persos en tous genres et les modèles du commerce à savoir :
les Raptor, Z-aile, Epépaile, les Zaggi, j’en passe et des
meilleures…
Oui mais attention, c’est pas une aile comme les autres, c’est
une Booby ! Z’avez vu le look ?
Et puis d’abord ça veut dire quoi Booby ? Si on traduit
avec un dico Anglais/Français, ça commence mal : nigaud(e)
ou bêta au choix ! En fait c’est le surnom d’un
oiseau marin, le fou brun ou fou aux pattes bleues, ouf, c’est déjà
plus en rapport avec le sujet qui nous intéresse ! Et puis regardez
la forme de sa voilure déployée et vous comprendrez, nul
besoin de vous faire un dessin !
Le fou, oiseau marin, dont la forme de la voilure a inspiré
l'aile Booby présentée ici. |
Le nid
Allez go, because avant de voler et ben y faut coller ! On entrebâille
avec émotion le couvercle du petit carton blanc livré par
le Père Noël 2004 (sous le papier cadeau, je croyais que c’était
une boîte de chocolats ! Pfft !) et on découvre
soigneusement rangés et calés les éléments
suivants :
- 5 noyaux d’aile en mousse EPP blanche 20 kg/m3 dont 4 déjà
assemblés à la colle chaude, livrés dans une partie
des contre-dépouilles.
- 1 rouleau de scotch armé double trame fibre de verre de 50 m
en 38 mm de large fourni par CAM.
- 4 profilés en balsa léger de très bonne qualité
pré-tracés pour confectionner les bords de fuite et les
gouvernes de profondeur et d’ailerons.
- 1 plaque de plastique alvéolaire blanc dit Coroplast également
pré-tracée pour les 2 dérives.
- 2 longerons noirs en fibre de verre Ø 9 mm.
- 3 tiges filetées et 3 chapes métalliques.
- 1 sachet d’accessoires (1 morceau de clé d’aile en
tubes de fibre de verre pré-assemblés, 4 guignols et connecteurs
Du-Bro).
- 1 notice de montage en anglais très détaillée de
15 pages et 107 paragraphes avec photos noir et blanc (vous pouvez également
visualiser les photos en couleurs sur le site Internet www.wowings.com).
Il est à noter que CAM a prévu de fournir une traduction
toulonnaise simplifiée de ce document, mais pas de panique, rien
de bien sorcier en perspective pour qui a déjà une petite
expérience du collage de mousses et puis en cas d’urgence,
vous aurez toujours le numéro du portable à Bruno, le PDG
en personne !
Il se fera un plaisir de vous renseigner avec toute la compétence
et l’amabilité qui le caractérisent ! Non, non,
c’est pas du cirage de pompes, c’est vrai, appelez-le de ma
part, vous verrez !
Tous les éléments sont livrés dans le
kit. Il faut y ajouter la radio composée de 3 servos.
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On bricole un peu ?
Pour commencer le montage, on peut suivre les étapes de la fameuse
notice en se munissant au préalable de l’outillage de base,
à savoir cutter ou scalpel à lame neuve, papier abrasif
fin, réglet, stylo feutre, scie à bois et pistolet à
colle chaude. Travailler sans précipitation et avec un minimum
de soin, c’est pas parce que c’est pas de la structure qu’on
doit bâcler ! Les qualités de vol seront à ce
prix…
Premier petit conseil en passant, certains “flingues” ont
la fâcheuse tendance à fondre la mousse à cause d’une
température de sortie de buse trop élevée, si vous
devez en acheter un préférez un modèle genre Rocafix
EG 112 de 20 w de puissance, l’EPP vous en remerciera !
Pourquoi je préfère la colle chaude à l’époxy
ou à la polyuréthane ? Tout simplement pour la facilité
d’utilisation (pas de mélanges et propreté des collages),
la rapidité (résistance atteinte en moins d’une minute)
et la souplesse de l’assemblage. Kye McDonald, le concepteur, conseille
aussi d’utiliser de la Goop, l’équivalence en France
se trouve sous l’appellation Résist’à Tout de
chez Pattex et est disponible en grandes surfaces et magasins de bricolage
sous conditionnement de 20 g, mais le prix reste un peu élevé
et surtout il faut attendre que ça sèche au moins 2 heures...
Enfin bref, chacun adaptera à sa convenance et selon ses préférences !
La radio est logée dans l'épaisseur de la mousse
en creusant des puits un peu justes pour que tout soit tenu en force.
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Les éléments radio en place : deux servos de
chaque côté pour les ailerons et un au centre pour la
profondeur. Le récepteur et la batterie sont déportés
dans une des pointes. |
Toujours au chapitre des colles, j’ai solidarisé
les deux longerons en fibre de verre à l’aide du tronçon
fourni avec un peu de cyano semi-épaisse + accélérateur,
vous pouvez aussi utiliser de l’époxy 5 minutes.
Les trois panneaux constituant l’aile sont assemblés sans
dièdre à plat sur le plan de travail en déposant
un filet de colle chaude sur le pourtour de l’une des emplantures
et un filet au centre, bien positionner face à face et plaquer
quelques secondes, c’est fini ! On remet ça pour le
second panneau et la Booby commence à battre des ailes !
On supprime “les petits boudins” d’EPP qui se trouvent
dans le logement du longeron et on insère celui-ci en lieu et place
après avoir déglacé légèrement sa surface
au papier abrasif. J’ai au préalable coulé un filet
de colle chaude par la fente supérieure et j’ai inséré
le tube fibre délicatement par le même chemin avant refroidissement
et durcissement, gaffe à pas trop bourrer de colle, chaque bâtonnet
de 19 cm pèse 19 g.
Au passage vous pourrez constater la qualité et la précision
de la découpe numérique au fil chaud du matériau,
rien à dire, c’est parfait, y’a même pas un seul
petit cheveu d’ange habituel à enlever ! Par contre
le léger glaçage de surface produit par la chauffe du fil
est néfaste à la bonne adhérence du scotch armé,
alors j’ai pour habitude de poncer légèrement au papier
240 et je passe un coup d’aspirateur avec un embout brosse pour
supprimer les micro-poussières avant scotchage, ça permet
d’éviter l’utilisation de colle néoprène
en bombe 3M préconisée dans la notice.
Quelques éléments sont en balsa à mettre
en forme. Ici, il s'agit du biseautage d'une gouverne. |
La gouverne profilée. Il y a peu de ponçage
à faire, donc autant soigner cette étape. |
Bon, à ce stade de la construction, la
poussière de balsa commençait déjà à
me manquer, j’ai découpé en vitesse avec cutter et
réglet les deux dérives en Coroplast et vite attaqué
les profilés en vrai bois d’arbre à la scie vibrante,
ça sent quand même meilleur que le polystyrène, non ?
Un petit coup de papier de verre sur toutes les faces et débarbouillage
à l’aspirateur, on peut coller les 2 bords de fuite à
la colle chaude sur la mousse en plaquant bien à plat sur le chantier
pour éviter un vrillage entre le bord de fuite droit et le gauche.
Si nécessaire, rectifier l’angle de la surface de collage
par ponçage avant mise en place. On biseaute les 2 ailerons et
le volet de profondeur de manière à assurer un libre débattement
de l’ordre de 25 à 30 mm vers le bas et on met tout ça
de côté pour plus tard.
Une trappe a été confectionnée pour permettre
l'accès à l'interrupteur et au récepteur.
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L’électronique
C’est le moment de sortir du tiroir 3 servos. J’ai utilisé
1 Blue Bird BMS-380 MG (pignons métal) de 15 g et 3,6 kg/cm sous
4,8 V (CAM, 20 €) et 2 standard Futaba S3001 aux ailerons. Ne pas
utiliser de servos plus légers pour les ailerons, ils participeront
au centrage, on y reviendra un peu plus tard.
Au fond du même tiroir, penser également à récupérer
un pack d’accus plat de 4 éléments pour alimenter
la réception et un récepteur 2 voies ou plus. N’hésitez
pas à utiliser des éléments à forte capacité
au format R6, vous disposerez de plus d’autonomie et c’est
plus utile que le plomb pour lester. Idem pour le récepteur, pas
de matériel trop light, à réserver pour d’autres
modèles, moi j’ai pris ce que j’avais sous la main
à savoir 4 éléments Ni-Cd 700 mA et un récepteur
Jeti 5 voies… (C’est l’histoire des cordonniers…)
On trace l’emplacement de tout ce petit monde sur l’extrados
et on découpe délicatement la mousse à l’intérieur
du trait de manière à assurer un léger blocage par
compression des éléments radio. On évide sans tout
arracher, j’utilise une petite pince à bout plat, certains
travaillent au fer à souder, mais les vapeurs d’EPP sont
très désagréables et nocives, donc à éviter
si possible ou à effectuer dans un local bien aéré !
Y’a plus qu’à intégrer le matos dans chaque
logement, faire des petites saignées au scalpel pour encastrer
les différents fils et souder ou brancher les 2 rallonges de servos
et éventuellement le cordon Y qui vont bien. J’ai utilisé
deux petites plaques de Coroplast noir découpées sur mesure
pour fermer les trappes d’accus et de réception et j’ai
intégré et collé une gaine transparente pour faire
courir le fil d’antenne sur l’extrados.
Bien penser à mettre les palonniers de servos en position neutre
en mettant la radio sous tension, ça évitera des surprises
ultérieures !
Oui au fait, j’ai oublié de vous signaler que le cordon Y
permet de piloter votre future Booby avec une simple petite radio 2 voies
en raccordant les 2 servos d’ailerons sur une seule et même
broche du récepteur, c’est plutôt rare pour une aile
volante de ne pas nécessiter de mixage à l’émission
ou de module embarqué… Voilà c’est fait, l’oubli
est réparé.
Le décor en film adhésif publicitaire a été
ajouté sur le ruban armé habituel. Des couleurs voyantes
faciliteront le pilotage. |
Le blindage
Il est maintenant temps de penser à la protection de votre futur
bolide, 2 options possibles, l’option Kye McDonald, le minimum de
scotch armé double trame positionné en bandes croisées
de manière “stratégique”, voir photos de la
notice; cette option favorise une diminution des masses en arrière
du Centre de Gravité mais au détriment de la résistance
à l’impact et donc l’obtention d’une charge alaire
plus faible car chaque gramme rajouté au niveau du bord de fuite
sera compensé par au moins 3 ou 4 g de plomb dans le pif !
Et l’option Bruno/Ricou : scotchage intégral comme tous
mes PSS, c’est que moi, je ne connais que trop bien les sauvages
avec qui je vole, les furieux du massif de La Gardiole se font jamais
de cadeau ! Hein Michel ?
Si vous optez comme moi pour la seconde solution, un nouveau petit conseil
gratis, vous pouvez trouver chez CAM (eh oui, encore !) pour 15 €
des rouleaux de scotch armé en 350 mm de large et 10 m de long
qui permettent le recouvrement en une seule application de l’intrados
et de l’extrados, avec intégration des volets de profondeur
et d’ailerons sans autres charnières. Au final la résistance
est accrue, le poids limité car plus aucun chevauchement des bandes
et l’état de surface hyper lisse avant décoration;
l’essayer c’est l’adopter !
On vient de terminer avec un autre copain (Alain pour ne pas le nommer !)
une aile de combat Raptor avec cette technique et la “corvée
de scotchage” devient un véritable plaisir…
Les commandes débouchent toutes à l'extrados
afin de ne pas accrocher lors des atterrissages. |
Le plumage
Bon voilà, vous devriez déjà avoir fini l’emballage,
reste à trouver une déco sympa, bien visible et surtout
contrastée dessus/dessous parce que ce n’est pas trahir un
secret que vous dire dès maintenant que le petit “jouet”
que vous allez avoir entre les mains va voler vite, très vite et
se retrouver souvent en vol inversé, donc évitez les couleurs
à faibles contrastes, vous avez l’embarras du choix et puis
les goûts et les couleurs vous savez…
La construction de ma Booby s’est étalée sur à
peu près 3 soirées dont 1 complète consacrée
au camouflage. (Vous avez certainement reconnu le drapeau australien au-dessus
du drapeau français, maintenant au moins je sais faire les étoiles
à 7 branches au rapporteur et au compas !)
L’un des matériaux idéals se trouve chez les publicitaires
et certains grossistes en peintures, c’est du vinyle adhésif
très fin et très léger disponible en multiples coloris.
Le principal avantage réside dans le fait qu’il sert d’ “écran
total” aux UV et protège parfaitement le scotch armé
du dessèchement et décollement provoqués à
moyen terme par ces rayons solaires. S’cusez-nous mais dans le Sud
on vole plus souvent avec les casquettes et les Ray-Ban que sous les parapluies !
Il vous reste en principe à dégager maintenant les 3 palonniers
de servos préalablement encastrés dans la mousse d’une
incision à travers scotch et vinyle, à couper les tringleries
aux bonnes dimensions et y raccorder les chapes aux guignols fixés
dans les gouvernes. Je n’ai pas utilisé les chapes métal
mais les ai échangées avec des modèles en plastique,
sécurisées par un bout de durite. Et ben oui, en cas de
contact un peu “viril”, ce sont elles qui servent de fusibles,
je préfère remplacer ce genre de petites bricoles plutôt
que les palonniers ou pire les pignons des servos !
Encore un petit effort et on s’occupe des 2 dérives en Coroplast
blanc après avoir ouvert une petite saignée entre le tronçon
central et les 2 extrémités de l’aile, un léger
filet de colle chaude et un petit morceau de scotch armé, c’est
fixé.
Du lest est indispensable, à la fois pour obtenir le
centrage mais aussi pour l'équilibrage latéral.
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Le centrage
Dernière étape cruciale avant les vols, le centrage, à
plus forte raison sur un engin à la géométrie aussi,
comment dire, “particulière” !
Un rapide passage sur la balance indique une masse de 660 g avant équilibrage.
La notice précise un centrage à 125 mm des 2 pointes avant,
soit juste au bord d’attaque de la partie centrale. Je marque les
emplacements sur l’intrados et je colle 2 bandes de scotch armé
en forme de T pour suspendre l’aile à l’envers.
Bon ça penche grave en arrière, normal. Je rajoute des rondelles
de plomb sur les pointes pour tenter d’atteindre l’équilibre
légèrement piqueur, 80 g, 160 g, 240 g, finalement elle
daigne pencher un peu la tête avec 268 g de plomb au bout des museaux
répartis en tenant compte du poids des accus et du récepteur
positionnés sur la portion de droite.
Ouf ! Heureusement, je n’avais plus de plomb, juste 2 petits
Speed 400 tout neufs dans la boîte d’un kit d’hydravion,
mais c’est pas électrique une Booby !
J’ai moulé de la grenaille de plombs de pêche dans
un peu de résine polyester et positionné ces 2 lests à
l’intrados maintenus par un peu de colle à chaud et un petit
triangle de Coroplast à chaque pointe qui protège des atterrissages
en zones hostiles.
Au final, mon modèle indique une masse de 940 g soit une charge
alaire de 35,40 g/dm² au lieu des 850 g et 32 g/dm² annoncés,
rien de catastrophique quoi.
La prise en main pour effectuer un lancement efficace est
particulière. Avec cette géométrie, le centre
de gravité est situé au niveau du bord d'attaque du
panneau interne.
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