Un bimoteur avec des 4 cm³
Présentation : Jean-Baptiste Gallez
Il y a longtemps que l’idée
d’un bimoteur me trottait dans la tête. Maintenant que tout le monde
fait des bi (voire quadri) moteurs en électrique, il fallait affirmer
mon statut de “dinosaure” en en réalisant un, en bois, et propulsé par
des moteurs qui font de la fumée, crachent de l’huile et font du bruit
(nous en reparlerons, du bruit !).
Premièrement, le choix du modèle. Il devait répondre au cahier des charges
suivant :
- Ne pas être trop grand (envergure max : deux mètres)
- Etre simple à construire
- Ne pas coûter trop cher
- Utiliser des moteurs OS 25 FX dont un était disponible (il n’en
restait plus qu’un à acheter)
- Voler facilement en cas d’arrêt accidentel d’un moteur et pour cela
ne pas avoir trop d’écart entre les moteurs, avoir une grande dérive
et avoir un “strabisme divergent” aux moteurs (les vrais ont 3°, celui-ci
en a 5)
- Ne pas être trop moche
Apres quelques recherches, il restait deux possibilité,
un plan de chez MRA et le “Easy Twin” dont un schéma se trouvait sur
Internet.
Pour avoir un plan chez MRA, il faut :
- 1° envoyer par la poste un chèque du bon montant et de préférence
sur une banque française,
- 2° attendre qu’ils vous renvoient ledit plan, toujours par la poste...
Tout cela à l’heure de l’Internet... (NDLR : Notons que l'auteur vit
en Belgique)
Reste donc le “Easy Twin”. De ce que j’ai trouvé, je n’ai gardé que
le profil, le calage de l’aile et du stab... et c’est tout. Le fuselage
a été redessiné et un peu arrondi, le stab a été fait rectangulaire
(ça va plus vite à faire) la dérive a été agrandie et l’envergure a
été portée à 1,80 m pour gagner un peu de surface, donc diminuer la
charge ailaire, donc pouvoir voler plus lentement sans décrocher.
Réalisation simple, mis à part l’assise de l’aile et un couple à l’avant
qui porte la jambe du train (tricycle) ; le fuselage ne porte rien et
peut être construit très léger. L’aile, par contre, va porter les deux
moteurs, deux réservoirs, quatre servos et les deux trains principaux.
Les clés d’aile (quatre) vont toutes jusqu’aux nacelles des moteurs.
Celles-ci sont basées sur deux nervures en contre-plaqué qui se prolongent
vers l’avant et dans lesquelles sont prises les plaques de support des
moteurs. Derrière, les réservoirs et derrière encore (au niveau des
longerons principaux) les servos de gaz. A part cela, rien que du classique.
Peinture et entoilage blanc, quelques lignes rouges pour améliorer la
visibilité en vol et en deux semaines, l’engin est prêt à voler.
Une journée trop venteuse pour un premier vol me permet
de roder LE moteur qui est neuf (le gauche !).
Le lendemain, il y a toujours du vent, mais celui-ci est plus régulier.
Réglage très soigneux des moteurs (je n’ai pas envie d’en perdre un
au premier vol) et c’est parti... Puissance plus que suffisante, en
moins de 20 m il est en l’air. Montée franche et un tour pour le trimer.
Au premier retour face à moi, un bruit suspect et en moins de temps
qu’il ne m’en faut pour couper les gaz, je vois un des volets de profondeur
qui nous quitte. Evidemment, c’est celui qui portait le guignol, je
n’ai donc plus de profondeur... Moteurs au ralenti, l’oiseau reste sain
et descend lentement. Pour ne pas finir dans un bouquet d’arbre, j’effectue
un léger virage, puis finit au sol (comme toujours !).
Ce n’était pas vraiment un “kiss landing” et le terrain labouré pas
vraiment du billard. Mais je m’en tire bien, un morceau de bord d’attaque
à refaire, un moteur à refixer, une hélice à remplacer et un morceau
de coffrage ventral (le ressort du train avant a fonctionné et la roue
est venu enfoncer le bois).
La tige métallique qui unissait les deux volets de profondeur devait
être trop souple, ce qui à provoqué le flutter de celui qui ne portait
pas le guignol. Ce défaut a été corrigé et, par précaution, des haubans
on été installés pour rigidifier l’ensemble dérive-stabilo.
Depuis, l’engin vole sans le moindre problème, passe l’acrobatie de
base avec un faible pour les renversements (merci la grande dérive).
et rien que la musique de ces deux moteurs est une raison suffisante
pour aimer cette discipline.
J’ai bien entendu voulu voir ce que cela donne sur
un moteur. Pour ce faire, on décolle avec UN réservoir presque vide.
Aucun problème, deux ou trois crans de trim à la dérive et il vole droit
à tous les régimes, seule une remise brutale des gaz donne un petit
mouvement de lacet facile à contrer. Pour virer, cela va tout seul d’un
côté, et de l’autre il faut insister un peu avec la dérive, mais rien
de bien méchant. La puissance étant largement suffisante, vous pouvez
poursuivre votre vol presque comme si rien n’avait changé.
Contacter l'auteur : jean-baptiste@jivaro-models.org