Un planeur polyvalent c’est bien. Oui mais polyvalent
comment ?
Polyvalent tout temps ? Tous terrains ? Plutôt calme ou plutôt
fun ?
Le Big Excel place le curseur, lui, sur « polyvalent plutôt
réactif ».
Doté d’un excellent profil de F3Q (ex F3I), ce jouet-là
est capable de jouer la carte du gros hotliner comme du planeur de tous
les jours, avec un goût prononcé pour l’acro, la
vitesse et le fun, bien qu’avec ses volets, sa polyvalence soit
réelle, voir surprenante, puisque qu’il peut très
bien se prendre pour une grande plume en VTR (Vol Thermique sur Relief).
Bref un jouet avec lequel on ne s’ennuie pas pour voler partout.
Plus facile à
transporter que son grand frère de 4 m, plus polyvalent
qu’un hotliner, le Big Excel fait partie de ses planeurs
rares, solides, fiables et bons en tout.
A mi chemin entre Excel
Competition 3 et Excel 4004, ce big Excel possède les qualités
d’un hotliner mêlées à celles d’un
grande plume (le 4004 possède d’ailleurs le même
« ADN »).
Caractéristiques
techniques
Envergure : 2,86 m
Longueur : 1,35 m
Profil d'aile : HQ/W-2,1/11 > 8,6 > 9%
Profil stabilisateur : HQ/W-0/7, 7> 9%
Surface : 55,5 dm²
Poids : 2750 g Charge alaire : 50 g/dm²
Moteur : Cyclon Elite 12
Hélice : CFK Folding Prop
Contrôleur : Castle Creation Talon 90 A
Batterie : 3S 3300 à 4500 mAh
3 versions
du Big Excel
Nous verrons plus loin comment se place cet Excel là dans sa
grande famille. Retenons pour l’instant que le Big Excel est disponible
en 3 versions.
La version non entoilée mais sans volets, lesquels sont pourtant
indispensables. Reste la possibilité de les découper.
La version de cet essai est la version entoilée, « normale ».
Il est bleu, blanc, rouge. Il dispose des volets en série.
Existe enfin le "Big Excel Plus", entoilé blanc avec
les saumons rouges, le « plus » étant pour
le système RDS, un système de commande des volets et ailerons
par barre de torsion, sans guignols. Rien ne dépasse, pas de
palonnier ou de tringlerie, tout est en interne. Bien sûr pour
les volets aussi.
La
famille des Excel
Grande et ancienne famille
que celle des Excel, qui sont tous d’excellentes machines.
L’actuelle famille se compose ainsi, classée par
taille :
Le Micro Excel,
est en fait basé sur une aile de racer. C’est
donc un petit monstre.
Le Mini Excel avec
ses 1150 g pour 1,87 m est un warm liner très gentil.
Très polyvalent mais d’avantage typé gratteur
que vitesse, à moins de le charger, ce qui est tout
à fait possible. Son prix est un peu élevé
pour sa taille, mais franchement il en vaut la peine. Ailes
en deux parties, stab démontable et pliant, il se range
sur la plage arrière d’une voiture (mais pas
au soleil !). A moins de tomber dans du beaucoup plus
cher et plus fragile (Sprite), il est sans réelle concurrence.
C’est le plus gentil de toute la famille.
L’Excel Compétition
3 est un hotliner polyvalent de 2,20 m. Un peu lourd
mais sympa quand même. Hyper solide. On en a même
vu avec un réacteur sur le dos !
Le Big Excel donc,
moins typé que son petit frère de 2,20 m et
plus vif que son grand frère de 4 m dont il se rapproche
(même profil) : un heureux compromis.
L’Excel 4004
: tout simplement le meilleur des 4 m « non fibre ».
Il a presque toutes les qualités de ses petits frères
et sans réels défauts. Un bijou bien supérieur
à l’Alpina 4001, sauf en gratte où il
lui est égal.
La gamme se trouve en France chez Flash RC
Le kit
En plus d’être particulièrement bien pensés,
les kits Simprop sont aussi exceptionnellement solides. Tout respire
donc la santé. La notice est succincte avec un plan et des explications
dans la langue de Goethe. Mais en y regardant bien, on comprend assez
vite comme tout est prévu et puis le planeur est vraiment très
avancé. C’est la même implantation pour tous les
kits Simprop.
La version ARF est donc déjà entoilée et il n’y
a plus grand chose à faire. Les servos d’ailes vont dans
des boîtiers fournis, on collera les servos sur les couvercles.
Les indications de centrage sont incrustées
dans le moulage…
… de même que les cales de bord de fuite pour
être sûr de caler parfaitement les ailes.
Les ailes et l'empennage
sont démontables. Leur fixation est assurée par
des vis en métal.
Comme sur le 4004, les volets possèdent
une articulation inversée, leur procurant de la sorte une
efficacité redoutable.
Les ailes sont équipées
d'une évolution de profils HQ/W.
Il y a quelques couples à coller, afin de recevoir la platine
radio et le support réglable pour le Lipo. L’ensemble est
dessiné de façon, en cas de chocs, à protéger
les servos et le moteur de l’impact avec l’accu.
Le Lipo étant à cet effet placé sur une sorte de
rampe de lancement, comme toujours chez Simprop.
Les gaines, déjà installées, sont du type fibres
tressées, ce qui assure un frottement minimum et donc une précision
optimale. La qualité se voit aussi à ces détails
là.
Le centrage est indiqué dans le moulage du fuselage et le stab
en V, démontable, rentre aussi dans un moulage, de sorte qu’il
soit impossible de mal le caler.
Par contre les deux demi-stabs étant reliés juste par
l’entoilage, il est préférable de les coller ensemble.
C’est moins pratique pour le transport mais il n’y pas de
risque d’en perdre un en vol.
Installation
radio et moteur
Des servos numériques sont tout à fait souhaitables
afin de bien profiter de la précision des commandes. Aussi bien
pour les volets de courbure que les stabs, où 2 crans de trim
changent (avec bonheur !) le comportement du planeur. Ici 6 servos Hyperion
13 mm pignons métal sont installés, avec satisfaction.
La motorisation est ici confiée à un moteur réducté
qui ne se fait plus, un Cyclon Elite 12 alimenté en 3S. On pourra
utiliser pour exemple, soit un Hacker réducté A30-14M
V2 6-Pôles réducté 6,7:1 avec une hélice
16''x13'' pour grimper aux arbres, soit plus modestement un Dymond Master
HQ-3651 en prise directe avec une 15''x8''. Dans tous les cas en 3S.
La platine supportant
la batterie est montée sur glissière. Pratique,
mais attention au centrage.
Nous avons confié le contrôle du moteur à un Castle
Creation Talon 90 A dont l’Ubec intégré permet 9
A (20 A en pointe), ce qui est appréciable pour la sécurité.
Le rapport qualité/prix de ce matériel est excellent.
Sinon, il est tout à fait possible d’utiliser un contrôleur
économique avec un Ubec puissant indépendant. Nous avons
une batterie 3S 4500 ultra Light, avec ses 278 g qui va très
bien, mais une 3300 irait tout aussi bien. Le fait de pouvoir coulisser
la platine sur laquelle se trouve l’accu est très pratique
pour être sûr de pouvoir centrer avec n’importe quelle
batterie. On prendra juste soin d'assurer son immobilisation. Le planeur
est donc assez vite monté, d’autant qu’il n’y
a aucune incidence à régler et aucune erreur possible
à ce niveau.
La conception aérodynamique
des planeurs Simprop est très recherchée, comme
en témoigne les décrochages des bords de fuite.
En vol
Arrivé sur le terrain, le modèle se monte très
rapidement, avec un clé allen pour maintenir les ailes. Le centrage
est très facile à vérifier grâce aux marquages
sur le fuselage, mais il est aussi très facile à dérégler
car la platine de l’accu de propulsion est prévue pour
être réglable. C’est pratique, mais en plus d’être
réglable, c’est donc aussi déréglable ! Attention
donc à prévoir un repère ou bien immobiliser ça.
Pour notre part, nous avons choisi d’office le centrage le plus
arrière proposé et nous avons bien fait, car il est bon.
Un centrage avant n’a en effet aucun sens et ne fait que dégrader
de beaucoup les qualités de vols et l’agrément,
en infligeant en plus nombres d’effets parasites, comme toujours.
La prise en main est excellente et le lancé est aisé.
La puissante motorisation réductée le monte à la
verticale, sinon, le Dymond en prise direct le montera sous un angle
de 30°. Même à ce centrage, le comportement du planeur
demeure très gentil et docile. Le décrochage intervient
tardivement et se rattrape sans souci. Le planeur parcoure facilement
de grandes distances et semble ne jamais chuter. La finesse est excellente.
En lisse, la vitesse est dans une moyenne supérieure et avec
un peu de volets, le planeur ralentit un peu. Cette position est surtout
utilisée pour gratter une fois la zone de portance ou d’ascendance
trouvée. On peut ainsi très bien profiter d’un effet
d’onde au-dessus d’une haie de peupliers ou spiraler, pas
trop serré, ça ne sert à rien. Le léger
double dièdre place très facilement le planeur dans l’ascendance.
Les commandes sont tout à fait réactives et même
la dérive est agréable. Chaque ascendance est très
clairement marquées au point qu’il peut être suffisant
pour ne pas chuter, de juste transiter de l’une à l’autre
en les traversant. Y’a pas à dire, Simprop sait faire des
planeurs.
De face, on apprécie
le léger double dièdre, que l’on retrouve
sur toute la gamme des Excel et qui les rendent tous si agréables
en spirale.
Avec 2 ou 3 crans de trims à piquer, les choses changent et
on passe en mode turbo. Sans être non plus un F3F, depuis un piqué
vertical de 200 m, vent de travers et toujours en plaine, on a quand
même atteint dans un sens 180 km/h et 213 dans l’autre sens,
au GPS. La restitution qui suit est très bonne dans la catégorie.
Avec un peu de Badin, le planeur devient assez vif sans être violent,
juste ce qu’il faut pour s’amuser à faire de l’acro.
Le vol dos demande peu à pousser et tient très bien. Un
régal. On peu s’amuser à virevolter dans tous les
sens, le planeur est solide, il est toujours très sain, jamais
piégeux.
En plaine comme en pente, les crocos sont super efficaces. En plaine
on peut chuter très fort pour atterrir court et en pente se poser
quasiment en stationnaire !
Quelques passages "tout sorti" qui illustrent
la redoutable efficacité des volets. Vent de face à
la pente, l'atterrissage s'effectue
sur place.
Concernant l’atterrissage, vu l’efficacité des crocos,
on peut soit doser et atterrir à plat, comme sur la vidéo,
mais on peut tout aussi bien arriver de haut, casser la vitesse, sortir
tout et piquer très franchement vers le sol. C'est-à-dire
être assez haut, presque au-dessus de sa tête et viser 10
m devant vos pieds ! Vous n’aurez pas beaucoup à marcher,
croyez-le ! C’est impressionnant mais ne pose aucun problème
et cela permet de poser avec précision sur de petits espaces.
En pente, presque contre toute attente, là où il excelle
vraiment, c’est par un temps entre "à peine volable"
et "conditions moyennes moins ». Il montre alors tous
ses talents de voilier. Il en a surpris plus d’un à aller
chercher, même loin, l’ascendance et à l’enrouler
avec aisance. D’où se dialogue vécu au Vissou, alors
qu’un copain remontait son planeur du trou, à pieds (pas
en vol !), il demande :
- "t’as remis le moteur depuis tout à l’heure
?" (quand lui est parti au trou)
- "eh non, pas une seule fois !"
C’est d’ailleurs le grand jeu avec ce planeur, c’est
de ne jamais remettre le moteur. Il ne faut pas dans ces conditions
chercher à le ralentir, il faut le laisser voler et jouer sur
le rendement. Alors le planeur fini par bénéficier de
presque rien dans du "zéro +" sans être vraiment
gêné par du "zéro -" qu’il
traverse en perdant peu.
Par vent soutenu, il est évident que le planeur va très
bien, mais bien qu’il soit le plus rapide de nos 3 mètres,
ce n’est pas là où nous le préférons,
car en plaine c’est un super jouet et en pente par petit temps
il est vraiment très intéressant, pour peu que l’on
soit capable de centrer un planeur et de le laisser voler sans le freiner.
Il n’y a pas de secret, un planeur centré avant offre une
traînée plus importante, donner trop d’ordres sont
autant de coup de freins et voler trop lentement dégrade les
performances d’un planeur fin. Ces 3 conditions étant réunies
par le seul fait d’être centré trop avant, même
d’un peu.
Ce que nous voulons dire ici, c’est qu’aucun planeur ne
prétendra jamais à de bonnes performances s’il est
mal réglé. Or le Big Excel est une excellente machine,
mais il ne donnera rien de mieux qu’une mousse s’il est
réglé comme un pavé.
Le planeur de l’essai
est centré à la limite arrière des marques
du fuselage et demeure encore particulièrement sain et
agréable.
En conclusion
C’est donc une parfaite machine pour progresser, ou pour un
modéliste confirmé comme machine polyvalente. Un modéliste
juste dégrossi se fera peur et ne saura pas en tirer parti. Dans
la gamme, il y a d’autres planeurs destiné à des
modélistes moyennement expérimenté.
Entendons nous bien : il ne s’agit pas de dire que ce planeur
est délicat, car ce n’est vraiment pas le cas. Au contraire
c’est une excellente machine, une de nos préférées
dans la catégorie. Mais pour en tirer le meilleur, il convient
d’avoir un peu d’expérience et aussi ne pas se laisser
surprendre par sa vitesse potentielle.
Peu représentés
en France, les planeurs Simprop enchantent chaque fois leurs propriétaires.
Nous ne sommes pas là pour dire « tout le monde
il est beau, tout le monde il est gentil ». Le Big Excel
n’est pas un monstre de compétition, il est sain, performant,
agréable en toutes circonstances. Il pardonne les erreurs de
façon étonnante. Il est bien moins fragile qu’un
planeur en fibre et pourtant il est loin d’être ridicule.
Mais comme un F3B ancienne génération, dont il est proche,
il faut le piloter un minimum.
Sur
le papier, ces planeurs sont très proches, mais la réalisation
les opposent. A l’usage, le « Vitesse » s’est
avéré excessivement fragile, car la qualité
de fabrication est sans commune mesure. Les ailes du Simprop sont
beaucoup plus résistantes, en vol, mais aussi aux chocs.
Quant au fuselage, la résine chinoise est d’une grande
médiocrité, alors que les fuselages Simprop sont
incroyablement solides. Nous connaissons ainsi certains kit Simprop
vraiment maltraités subissant des retours au sol invraisemblables,
qui sont toujours aussi frais. Alors que nous avons détruit
le fuselage du Vitesse sur un obstacle sur la piste, en fin de
course. Le Simprop aurait rigolé.
Clic sur l'image pour lire la présentationdu Vitesse de Staufenbiel
En vol, le Simprop possède
les mêmes qualités que le Vitesse, sauf que la dérive
est efficace et que l’on peut taper dedans comme une brute.
Il vole d’avantage sur des rails. La restitution est aussi
meilleure. Il est beaucoup plus élégant, dans ses
lignes comme dans ses trajectoires. Mais le plus marquant, c’est
que le chinois ne durera pas, alors que le Simprop est conçu
pour durer des années, comme une grande plume. Bref, du Simprop
made in Germany, un peu cher au départ, mais où on
se retrouve sur la durée et au quotidien.