DHC-2 Beaver - Flite Test
Il a tout d'un grand
Présentation : Laurent
Berlivet
Le Beaver est un avion très souvent reproduit en modèle
réduit, à toutes les échelles. Cette maquette compacte
proposée par Flite Test est vraiment toute petite puisque l’envergure
dépasse de peu les 60 cm. Elle possède cependant des lignes
très réussies et, pilotée en 3 axes, est dotée
de qualités de vol surprenantes pour un appareil de cette taille.
Que ce soit en plein ciel ou sur un plan d’eau grâce au
jeu de flotteurs livrés dans le kit, le plaisir à la faire
évoluer est inversement proportionnel à sa taille…
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Ce Beaver est vraiment tout petit avec
64 cm d’envergure et à peine plus de 150 g. Il est
pourtant aussi à l'aise en version avion qu'hydravion. Les
roues et les flotteurs sont livrés. |
Caractéristiques
techniques |
Marque : Flite Test
Modèle : DHC-2 Beaver
Type de kit : ARF en mousse EPO, livré avec équipement
Prix indicatif : 139,99 €
Caractéristiques
Envergure : 640 mm
Longueur : 490 mm
Cordes : 92 mm
Profil : Plan convexe 11%
Surface : 5,9 dm²
Masse : 154 g
172 g en hydravion
Charge alaire : 26 g/dm²
29 g/dm² en hydravion
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Equipements
Moteur : Brushless 2630 kV
Contrôleur : 6A BEC
Hélice : 6x4E
Accu propulsion : Li-Po 2S 500 mAh
Servos : x4 2 g
Radio : 4 ou 5 voies (si on ajoute les volets) |
La boîte n’est franchement pas très attirante avec
son couvercle en carton ondulé marron tout à fait ordinaire,
illustré simplement de vues en plan filaire de l’avion.
On trouve quand même sur un côté une petite photo
du Beaver modèle réduit et sur un autre, quelques caractéristiques
techniques. C’est certainement tout à fait volontaire de
la part du fabricant qui a dû constater que les achats s’effectuent
désormais majoritairement par Internet. Qu’il n’y
a plus besoin d’attirer le client par un packaging tape-à-l’œil
et qu’il est préférable d’investir dans le
contenu plutôt que dans le contenant. Les temps changent, il faut
savoir évoluer et s’adapter aux tendances.
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Le fuselage avec son empennage au-dessus,
l'aile d'une pièce dessous, et même les flotteurs.
Tout est parfaitement calé. |
Une fois ouverte, après avoir retiré la notice en noir
et blanc illustrée de quelques photos, le fond en polystyrène
semble presque vide. 3 cloisons emprisonnent un modèle aux dimensions
vraiment microscopiques qui semble perdu à l’intérieur.
Le fuselage tout monté avec l’empennage installé
est glissé tête en bas, surplombant l’aile d’une
seule pièce et même les flotteurs réunis par des
traverses. Il est superbe, avec des formes réussies, un joli
capot brillant et une peinture précise. Dans un compartiment
sur le côté sont rangés le train d’atterrissage,
les haubans, l’hélice et quelques vis.
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Le contenu du kit : tout y est,
même le set de flotteurs en plus du train classique. |
La cellule est en mousse EPO, plus précisément de la
polyoléfine expansée qui a comme avantage d’accepter
n’importe quelle colle, contrairement au polystyrène. Au
toucher, la surface est douce et régulière mais en s’approchant,
on distingue les multiples billes constituant le matériau injecté.
Les lignes de tôles et le nervurage des gouvernes sont bien reproduits.
Seuls quelques picots de démoulage sont visibles par endroit
mais ça reste très discret.
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Les servos de profondeur et direction placés
au niveau de l’aile sont emprisonnés dans la mousse. |
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Au centre de l'aile, un ergot en plastique permet de bien
plaquer le bord d'attaque. |
Le fuselage est constitué de deux demi-coques intégrant
quelques renforts en plastique, comme le demi-couple servant à
la fixation de l’aile par l’avant, les inserts pour les
vis et les jambes de train. Le tout petit moteur brushless de 14 mm
de diamètre est fixé sur un bâti plastique en équerre.
Il est suivi de son contrôleur 6A. Les deux servos format 2 g
pour la profondeur et la direction sont emprisonnés dans la mousse,
déjà équipés de leur commande en corde à
piano maintenue par une bague d’arrêt.
Un demi-couple intermédiaire sert à éviter le
flambage. En réalité, elles peuvent quand même se
courber assez facilement sous la contrainte mais pas suffisamment pour
que ça se ressente en vol, vu la taille du modèle et les
efforts sur les gouvernes. Elles débouchent sur les empennages
où elles sont raccordées aux guignols au moyen de baïonnettes.
Le stab et la dérive sont également moulés, avec
un vrai profil très fin.
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Le contrôleur est accessible en
retirant la cabine, elle aussi tenue par des aimants. La batterie
sera glissée par ici. |
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Le moteur brushless monté sur un
bâti en équerre est minuscule mais cependant très
puissant. |
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L'hélice est très grande,
presque le double de la corde d'aile. Elle passe très près
du sol. |
Le capot très mince est thermoformé en plastique, avec
une armature en mousse collée à l’intérieur
pour le rigidifier et immobiliser deux aimants venant s’appliquer
sur ceux qui sont intégrés en face dans le fuselage. Il
se plaque bien dans l’axe et tient suffisamment.
La cabine est facilement amovible pour accéder à la batterie
qui se glisse le plus à l’avant possible. Elle est maintenue
devant en se glissant sous le capot et plus loin avec 2 autres aimants.
C’est vraiment facile et pratique sur le terrain.
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Sorties des commandes de l'empennage.
Les volets de profondeur sont réunis par un U en corde à
piano. |
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De nombreux inserts en plastique maintiendront
efficacement le train, les haubans et les flotteurs. |
L’aile est d’une pièce, dotée d’un
ergot en plastique au bord d’attaque et d’un renfort pour
l’unique vis métallique de maintien à l’arrière.
A l’intrados affleurent les deux servos d’ailerons, avec
le passage des câbles et un longeron en carbone masqués
par un ruban adhésif blanc. Deux autres trous sont creusés
pour permettre d’installer les servos des volets optionnels. J’ai
fait l’impasse car si cette commande permettrait théoriquement
de réduire la vitesse de vol, la masse supplémentaire
ajoutée devrait être compensée en volant plus vite…
Deux servos et leurs commandes ne représentent que quelques grammes
mais à cette échelle, ce n’est pas négligeable.
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Les servos d’ailerons sont installés
à l’intrados. Des emplacements sont prévus pour
en ajouter 2 autres si on souhaite actionner les volets optionnels. |
J’ai simplement immobilisé les volets avec de petits
U en adhésif transparent afin qu’ils restent bien alignés
par rapport à l’aile.
Des haubans fonctionnels en plat carbone se vissent sous l’aile
et dans les inserts du fuselage.
Les jambes de train sont en corde à piano pliée, un peu
trop fine à mon goût, qui ne sont pas du tout rigidifiées
par les pantalons de roue en polystyrène extrudé très
fragile. Le collage de l’ensemble est médiocre et de sale
couleur, heureusement peu visible. Les roues sont très légères,
avec pneus en mousse et moyeux en plastique.
Les flotteurs sont réunis par 2 traverses horizontales en carbone
et 2 autres en V, en corde à piano, se glissant sous le fuselage.
Ils sont également injectés en mousse EPO peinte en gris
argent.
Le décor est assuré par un film peint faisant penser à
des décalcomanies et de la peinture. C’est très
bien posé mais ça s’écaille assez facilement,
laissant apparaître rapidement des signes d’usure.
Dans l’ensemble, on a entre les mains une jolie petite machine,
proprement assemblée et très légère.
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Le jeu de flotteurs, profilés de
façon réaliste. Ils sont moulées en mousse
et réunis par 2 cordes à piano. |
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Les accessoires : jambes pour les flotteurs, mâts
en carbone, safran et les guignols à ajouter pour l'option
avec volets. |
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Les jambes du train principal sont profilées
avec une mousse qui apparaît très vite extrêmement
fragile. |
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La roulette, tout comme le gouvernail
marin, se glisse par le dessous du fuselage jusqu’à
la base de la dérive pour être conjuguée. |
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Les jambes de train sont simplement emboitées
dans des inserts en plastique. Les pantalons en mousse sont très
fragiles. |
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Ces cordons adaptateurs sont livrés
dans le kit pour permettre l'installation sur tous les récepteurs. |
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L'aile est tenue par une vis à
l'arrière. Des haubans fonctionnels en plat de carbone se
vissent sous l’aile et le fuselage. |
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La grande hélice (pour l’échelle)
passe vraiment très près du sol. |
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Le petit récepteur 4 voies (ou plus si vous
installez les volets optionnels) est immobilisé contre un
flanc à l'aide de Velcro. |
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La batterie Li-Po 2S 500 mAh se glisse le plus en
avant possible dans le fuselage afin d’obtenir le centrage. |
Le montage consiste simplement à visser l’aile et les
haubans fonctionnels. Vu la taille du modèle, il pourra rester
monté ad vitam. Le plus long est d’installer le récepteur,
d’appairer la radio et de programmer les réglages. Suivant
la marque du récepteur, les connecteurs peuvent ne pas être
adaptés. Le fabricant est sympa puisqu’il fournit 4 adaptateurs.
J’ai adopté les yeux fermés les débattements
de la notice qui conviennent parfaitement. L’exponentiel recommandé
permet un pilotage en douceur sur tous les axes tout en autorisant quelques
figures peu académiques pour ce genre d’appareil.
Pour l’atterrisseur, les jambes de train en corde à piano
pliée se glissent en force dans les inserts sous le fuselage.
Même chose pour la roulette de queue prolongée d’une
longue tige qui traverse toute la hauteur du fuselage pour atteindre
la base renforcée de la gouverne et est donc directrice. Le procédé
est le même pour les flotteurs et le long gouvernail marin. Le
passage de l’un à l’autre prend moins d’une
minute.
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En un instant, on se retrouve avec une
jolie petite maquette entre les mains. L'émetteur donne l'échelle
: on voit que l'avion est minuscule. |
Réglages |
Centrage à 25 mm du bord d'attaque à l'emplanture
Débattements
Ailerons : 12 mm vers le haut. 10 mm vers le bas
Profondeur : 12 mm de chaque côté
Direction : 12 mm de chaque côté
Expo : 30%
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Le diamètre des roues ne permet pas de décoller n’importe
où. Sur piste en dur peu granuleuse ou herbe bien rase façon
terrain de golf, il est possible de partir en roulant. Attention toutefois
à la garde au sol de l’hélice très limitée,
même si ce n’est qu’une 6x4 pas bien grande mais déjà
disproportionnée par rapport au modèle. Si l’avion
penche un peu du nez, ça frotte à tous les coups. L’avantage
hormis celui de la traction importante, c’est le faible niveau
de bruit : on entend un peu le moteur siffler mais pas le bruit de l’hélice.
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Les formes et le décor sont réalistes.
L'hélice surdimensionnée nuit cependant à l'aspect
maquette. |
Le décollage du sol s’effectue en une dizaine de mètres,
voire moins avec du vent de face, l’accélération
est franche et la puissance très largement suffisante.
Sur n’importe quel autre terrain, il faudra bien évidemment
lancer à la main.
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Pour décoller du sol et atterrir
proprement, la petite taille des roues impose une piste vraiment
très lisse. Sur herbe, le décollage est pratiquement
impossible, d'autant que l'hélice touche également. |
La vitesse de vol n’est pas très élevée,
mais quand même trop pour voler de façon réaliste
et encore moins en salle, c’est classique à cette échelle.
Le Beaver se trouve étonnamment stable même équipé
d’un récepteur simple, sans gyro. Bien sûr, il ne
lui faut pas trop de vent mais il s’en sort honorablement quand
ça turbule un peu. Le décrochage est doux, il faut insister
pour que l’avion parte sur une aile. Il se rattrape sans difficulté.
Par contre, les déclenchés peuvent être violents
et si l’on insiste, l’avion tourne une vrille rapide qui
demandera de l’anticipation pour s’arrêter. Il n’est
pas rare d’avoir quelques tours de plus. A bon entendeur…
Mais on est en dehors du domaine de vol d’un Beaver qu’on
fera plutôt voler plus tranquillement, en effectuant de beaux
passages à plat ou en glissade. Les touch&go restent délicats
à cause de la proximité du sol sous l’hélice.
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Piloté en 3 axes, le Beaver évolue
de façon serrée dans un volume réduit mais
uniquement en extérieur à cause de sa vitesse. |
Si on souhaite remuer l’avion, les renversements sont corrects
à condition de botter assez tôt à la dérive.
Les tonneaux passent en un peu moins de 2 secondes et il est possible
de le maintenir sur le dos en soutenant modérément. Si
le lacet inverse se fait peu ressentir en vol à plat, c’est
différent sur le dos où il faudra conjuguer avec la dérive
en sens opposé pour éviter le décrochage.
Pour l’atterrissage, le mieux est d’arriver avec un filet
de moteur afin de pouvoir bien arrondir en soufflant le stab, de façon
à poser 3 points pour ne pas faire toucher l’hélice.
Si celle-ci frotte un peu, elle se marque mais n’a pas tendance
à se briser.
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Les pantalons de train en extrudé moulé sont par contre
extrêmement fragiles. S’ils ne sont pas déjà
abîmés à la réception du kit, ils le seront
très certainement après le premier atterrissage. En effet,
la corde à piano est un peu trop souple et l’arrière
des pantalons bien trop fin au niveau de l’échancrure.
C’est dommage car le reste de la cellule est bien plus résistant.
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L’atterrissage s’effectue
avec un filet de gaz afin d’arrondir et de poser trois points
pour ne pas faire taper l’hélice. |
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L’allure est très réussie avec
les flotteurs. Le supplément de poids avec ces accessoires
s’élève à 18 g. |
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Le jeu de flotteurs. Deux cordes à piano sont
collés dedans, assurant une parfaite géométrie. |
On passe de la version terrestre à la marine en quelques secondes.
Il suffit de retirer les jambes de train pour glisser sous le fuselage
les deux arceaux en corde à piano qui s’emboîtent
dans les flotteurs. A l’arrière, on extrait la roulette
pour la remplacer par la longue tige supportant le gouvernail.
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Les jambes et le safran sont
pliés, prêts à se glisser à la place
du train classique. |
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Le safran se glisse à la place
de la roulette. Il est lui aussi entrainé par la gouverne
de direction. Le guidage sur l'eau est donc très efficace. |
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Le passage de la version terrestre à
nautique se fait sans outil en quelques secondes avec les jambes
qui se s'enfichent dans les inserts en plastique. |
Le centrage ne change pas, l’avion prend au passage 18 g. Avec
les flotteurs, le Beaver est un peu plus haut sur pattes et donc l’hélice
est un peu plus dégagée de la surface de l’eau.
Vu la taille et la masse du modèle, on choisira une journée
calme car les vaguelettes s’apparentent vite à des déferlantes…
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Perché sur ses flotteurs, l’hélice
est enfin éloignée de la surface. Mais on choisira
un plan d’eau sans trop de vaguelettes. |
Le guidage sur l’eau se fait bien, en donnant éventuellement
des petits coups de moteur pour souffler la dérive quand la vitesse
est faible. Le déjaugeage est un peu plus long que sur terre,
il faut bien une quinzaine de mètres pour quitter le plan d’eau
en sécurité avec suffisamment de vitesse.
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Le guidage sur l’eau reste efficace
grâce au gouvernail marin qui prolonge la dérive. |
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Il faut un peu plus de longueur pour quitter
la surface de l’eau que sur piste. |
La puissance est toujours amplement suffisante malgré la trainée
ajoutée, l’angle de grimpée reste élevé.
Avec la masse – toute relative – des flotteurs placés
très bas, l’avion apparait encore plus stable et très
agréable à piloter.
L’allure est vraiment sympa et les passages à hauteur des
yeux sont un plaisir.
Les quelques figures acrobatiques restent toujours possibles avec les
flotteurs, y compris le vol dos.
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Le Beaver est encore plus stable en version
hydravion et la puissance demeure largement suffisante. |
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Les flotteurs étendent le domaine
de vol et ne pénalisent pas les qualités de vol. |
On peut s’amuser à effectuer des amerrissages car même
s’il arrive que l’avion fasse quelques rebonds si la pente
de descente est un peu trop élevée, il reste bien dans
l’axe. Avec un peu d’entrainement, on s’amuse à
affleurer la surface et à poser dans une longue glissade qui
peut être prolongée en hydroplanage jusqu’à
la berge.
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Même en cas de rebonds, le Beaver
reste bien calé sur ses flotteurs. |
En terrestre, le temps de vol dure 11 à 12 minutes. Sur l’eau,
il vaut mieux se limiter entre 8 à 10 minutes afin de garder
suffisamment d’énergie pour regagner la berge… à
moins que vous ne cherchiez un prétexte pour vous jeter à
l’eau…
Que ce soit suspendu au mur de l’atelier ou dans le coffre de
la voiture, tout comme en l’air grâce à sa motorisation
peu bruyante et son volume d’évolution réduit, ce
petit Beaver sait se faire discret en toutes circonstances. Il sera
de toutes les sorties tant que la force du vent reste raisonnable pour
ses 150 g.
Il est encore plus amusant avec sa paire de flotteurs pour s’adonner
aux plaisirs de l’hydravion. Le domaine de vol est encore étendu
avec ces accessoires. Un petit plan d’eau aux abords dégagés
lui suffit pour évoluer sans déranger qui que ce soit.
On
aime
- Aspect maquette
- Qualités de vol
- Autonomie
- Robustesse
- Flotteurs inclus
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On
aime moins
- Garde au sol vraiment
très faible
- Peinture qui s’écaille
- Pantalons de roues trop
fragiles
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Contact : laurent@jivaro-models.org