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Aventura
Twin
Et si on doublait
le plaisir ?
Présentation : Eric Latour |
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J’ai
la chance de pouvoir disposer de sites de vol aussi magnifiques
que le Pic de Vissou, haut lieu du vol de pente près de
Clermont-l’Hérault (34) qui attire chaque été
une foule de vacanciers planeuristes et parapentistes, et, à
seulement quelques encablures, du non moins spectaculaire mais
beaucoup plus rafraîchissant lac du Salagou, plus spécialisé
dans le tourisme dénudé… Tous les goûts
sont dans la nature… |
La diversité des sites génère la diversité
des activités, ainsi l’Amicale des Modélistes de
la Vallée de l’Hérault (AMVH), club voisin et ami,
gère et entretient parfaitement le site VDP du Pic et organise
2 fois par an, en ouverture et clôture de la période estivale
début mai et début octobre une rencontre d’hydravions
sur les berges près du petit village de Liausson. Ces réunions
amicales regroupent à chaque fois une bonne petite équipe
de passionnés et la bonne humeur y est de rigueur.
Après 3 ou 4 visites en tant que spectateur passif mais néanmoins
attentif, et n’ayant jusqu’à présent encore
jamais tenté la grande aventure du déjaugeage, c’était
décidé, il fallait que je me jette à l’eau…
Et en plus, j’étais pas le seul, un certain Bruno, de passage
en touriste au Vissou avec ses grandes plumes et ses mousses indestructibles,
rêvait lui aussi de se tremper les guibolles avec une radio entre
les mains !
Il était comme moi, parfait petit débutant, sans aucune
expérience aéro-aquatique et dans un élan de grande
générosité (qui me perdra…), je lui ai proposé
d’en monter 2 en parallèle, ça m’apprendra
à voler trop longtemps au soleil sans la casquette…
Un petit tour dans mes stocks de revues, une séance de surf sur
la toile, et un petit coup de CB Visa plus tard, j’avais commandé
nos futurs nouveaux jouets, ça vous intéresse ? Je
vais tout vous raconter...
L'hydravion, c'est toujours un bon prétexte pour
aller faire un tour au bord de l'eau en famille...
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Caractéristiques
Fabricant : Modellstudio
Distributeurs : Topmodel / Pigs Airlines / Copaéro
Envergure : 110 cm
Longueur : 86 cm
Profil : Clark Y modifié
Surface : 21,5 dm²
Masse à vide : 400 g
Masse en vol : 1210 g (avec 8 éléments 2200
Ni-MH) Beaucoup moins si vous remplacez par du Li-Po
Charge alaire : 56,28 g/dm²
Autonomie : 12 minutes
Prix indicatif : 159 €Equipements :
- 2 Speed 400 6 V
- 2 hélices 6”x4”
- 2 cônes 30/2,3 mm
- 4 microservos 20 g
- variateur électronique minimum 18 A
- récepteur Jeti Rex 5
- accu 8 éléments Ni-MH GP 2200
- un bateau pneumatique avec gonfleur électrique ! |
Les grands
L’Aventura Twin est la reproduction semi-maquette d’un modèle
canadien, hydravion ULM amphibie expérimental de construction
amateur qui a obtenu en l’an 2000 le “Top Seabird Trophy”.
Ce bel engin serait doté d’excellentes qualités
de vol et disposerait de bonnes performances de déjaugeage et
d’amerrissage, ça rassure, surtout les pilotes qui s’installent
à son bord, sinon autant faire du bateau !
Il est proposé en 3 versions et plusieurs motorisations dont
le Rotax 912-UL 4 cylindres 4 temps.
La première version sortie en 1995 est l’Aventura II biplace
côte à côte, 9,40 m d’envergure, 7 m de long,
295 à 385 kg à vide et 850 kg à pleine charge.
Sa plage de vitesse s’étend de 56 à 153 km/h, le
décollage s’effectue entre 45 et 75 m et il dispose d’une
autonomie allant de 2 heures et demie à 4 heures.
Les deux autres HP et UL, plus récentes, sont des monoplaces
un tout petit peu plus petits et surtout encore plus légers.
Pour finir et selon les options choisies il est précisé
que la construction prend entre 200 et 300 heures pour une structure
d’aile en tubes alu entoilée et un fuselage fibre de verre
ou de kevlar selon les versions.
Hydravion, bimoteur, on se lance dans l'aventure sans risque
avec ce petit kit sympa. |
Un doux parfum de vacances règne autour de l'Aventura,
une semi-maquette d'ULM canadien. |
Les petits
Si les grandeurs disposent d’un seul moteur (thermique bien sûr)
monté en propulsif, le modèle réduit se décline
lui en deux versions, l’Aventura II, 2 axes avec un unique Speed
480 tractif monté sur un petit pylône à l’extrados
de l’aile, et l’Aventura Twin, 3 axes, qui comme son nom
l’indique, s’est vu greffer 2 Speed 400 (donc électriques,
vous l’aviez compris) dans le bord d’attaque et équiper
de 2 gouvernes supplémentaires au bord de fuite de l’aile
tout en conservant les mêmes dimensions.
La pub nous promet plus de puissance, plus de manœuvrabilité
(grâce aux ailerons) et d’être la “vedette de
son étang”, programme alléchant n’est-ce pas ?
Et c’est tout naturellement vers le Twin que la balance du choix
s’est inclinée.
Les kits
Ce sont donc, non pas une, mais deux boîtes qui m’ont été
livrées dans un carton et à l’ouverture des couvercles
j’ai découvert :
- Un magnifique petit fuselage en fibre de verre gelcoaté blanc
léger (200 g) au parfait état de surface et au plan de
joint plutôt discret.
- Scotchées entre elles dans un film plastique à bulles,
une paire de demi-ailes, réalisées en structure et entoilées
au Solar rouge transparent (61 g chacune). Les ailerons pré-fraisés
à l’intrados sont à détacher, les nacelles
supports moteurs en contre-plaqué sont déjà collées
ainsi que les supports servos en ABS.
- Toujours protégées par les bulles, les 5 pièces
en structure balsa composant les empennages et leurs parties mobiles,
elles aussi entoilées au Solar transparent (32 g).
- Une nervure centrale en balsa profilé (18 g) entoilée
et pré-percée pour le passage de la clé d’aile
en tourillon de bois dur, des 2 vis plastique de fixation sur le fuselage
et des câbles d’alimentation et de servos.
- La jolie verrière en PVC bleutée à ajuster (17
g après découpe).
- Les pièces en ABS moulé blanches et rouges à
découper pour les capots moteurs, les caches servos d’ailerons
et les flotteurs (40 g).
- Un premier sachet de pièces bois et un second pour les différents
accessoires et tringleries (60 g).
- La traditionnelle notice papier de 7 pages noir et blanc en langue
anglaise, non traduite mais bien détaillée avec des petits
pictogrammes clairs et précis.
- Enfin, 2 petites planches d’autocollants vinyles pour l’immatriculation
et le nom du modèle.
Le kit complet et tous ses accessoires.
Le fuselage est en fibre de verre, l'aile et les empennages en structure
déjà entoilée. |
En sus
Au moment de la commande il faut prévoir et rajouter un petit
peu de matériel, à savoir :
- 2 moteurs Speed 400 6 volts avec les 2 petites hélices 6”x4”
qui vont bien en direct et les cônes support adaptés (176
g).
- 1 variateur électronique avec BEC passant au minimum 18 ampères.
- 4 mini-servos genre 20 g.
- et un pack d’accus 8 éléments Ni-MH (8x1200 ou
1300 mA préconisés).
Penser aussi au fil silicone 2 mm2 et aux prises type PK 2 mm ou autre
pour connecter les petits moteurs.
Le montage
Ainsi équipé, j’ai pu commencer le montage sans
vraiment suivre au pied de la lettre l’ordre indiqué par
le fabricant.
J’ai commencé par me débarrasser de ce qui me paraît
être le plus fastidieux, à savoir le découpage et
ébavurage de toutes les pièces en ABS constituant les
flotteurs, cache-servos et capots moteurs et qui prend finalement pas
mal de temps si l’on veut être soigneux (et surtout quand
on en monte 2 en même temps !). La verrière en PVC
bleutée est également à ajuster délicatement
en suivant le discret marquage visible en transparence.
Il faut bien penser à découper le fond des caches moteurs
pour faciliter le refroidissement par circulation d’air frais,
ce point essentiel n’est pas clairement indiqué dans la
notice.
J’ai réalisé tous les collages avec une colle spéciale
ABS trouvée chez Carrefour, qui soude les pièces entre
elles et les rend à mon avis moins cassantes que la cyanoacrylate.
En disposant les moteurs sur leurs platines en contre-plaqué,
j’ai constaté que le bord d’attaque pré fraisé
occasionnait un angle à cabrer d’au moins 3°. La solution
semblait être de poncer un peu plus le bord d’attaque pour
rattraper le niveau mais j’ai eu peur de trop l’affaiblir.
J’ai réglé le problème en confectionnant
à l’aide d’une plaquette de bois type cagette 4 petites
cales de 20/10 d’épaisseur collées sous les Speed
400, ainsi l’angle devient piqueur d’environ 1°. Une
petite vaporisation de peinture ou de vernis permet d’imperméabiliser
cette partie soumise aux projections d’eau.
Découpe soignée des flotteurs en deux parties
: la semelle et le dessus. |
Collage des flotteurs. Il faut bien serrer afin d'éviter
les infiltrations d'eau. |
Les jambes supportant les flotteurs ne doivent pas être
recoupées en longueur contrairement à ce qu'indique
la notice. |
Un petit gabarit sert à caler précisément
l'angle d'incidence des ballonnets.
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Un léger passage d’une panne fine de fer à souder
permet de libérer proprement les différents trous dans
le Solar des ailes.
J’ai préféré coller les deux demi-ailes à
l’époxy rapide sur la nervure centrale avant l’installation
des moteurs, il est ainsi plus facile de maîtriser un éventuel
vrillage pendant le séchage. Ne pas oublier d’insérer
la petite clé d’aile en tourillon de bois dur… après
collage, c’est beaucoup plus difficile !
La figure 5 de la notice indique une cote de 10 mm au saumon, l’angle
de ponçage des emplantures nous donne 25 mm, tant mieux, ça
sera encore plus stable en l’air.
J’ai un petit peu galéré pour faire sortir les fils
silicone et les cordons de servos à angle droit vers les supports
moteurs mais avec un peu de patience, du doigté et une petite
pince à bec fin, on y arrive. Il serait intéressant d’installer
un petit bout de ficelle avant le collage des demi-ailes.
Vient le temps de la libération des ailerons, il faut tout d’abord
pratiquer une incision au milieu du recouvrement à l’intrados
et ne surtout pas essayer de plier la partie mobile, mais poursuivre
délicatement l’incision du balsa jusqu’au Solar de
l’extrados.
J’ai réussi à ne pas traverser la partie supérieure
de l’entoilage et c’est elle qui fait office de charnière,
je sais c’est un peu délicat à réaliser,
mais c’est plus joli. Poncer le chant de l’aileron pour
permettre un bon débattement vers le bas et réentoiler
à l’aide du petit rouleau de Solar fourni le balsa apparent.
La solution plus radicale pour les moins patients consiste à
détacher complètement les ailerons, poncer les chants,
entoiler et coller des charnières en scotch Cristal ou Blenderm.
Au niveau de la troisième nervure en partant du saumon, il faut
maintenant découper une encoche dans le bord d’attaque
des ailerons afin de pouvoir accrocher l’élastique de maintien
des flotteurs, un petit coup de peinture et c’est redevenu imperméable.
J’ai ensuite vérifié le neutre des mini-servos (Robbe
FS500 pour le mien et BMS 380 pour l’autre) et je les ai fixés
au double face dans les supports en ABS déjà posés.
Les cordes à piano fournies s’avèrent être
trop courtes de 2 cm, j’ai donc soudé une chape avec embout
fileté pour compenser et faciliter les réglages et raccordé
aux ailerons après collage à la cyano des minuscules guignols
fournis.
La fixation des petits Speed 400 après antiparasitage (2x104
nf et 1x 473 nf) a été réalisée par colliers
rilsan de 3,5 mm en lieu et place de ceux de 2 mm et ce pour plus de
rigidité.
Le raccordement électrique se fait en parallèle, + avec
+ et – avec – et non pas en série, la tension serait
insuffisante, il faudrait doubler le nombre d’éléments
pour obtenir le même régime de rotation. Un petit rodage
des charbons et collecteurs sous 5 V sur alimentation PC a été
réalisé pendant 1 heure et une goutte d’huile minérale
sur chaque palier bronze assure une bonne lubrification, à renouveler
régulièrement.
Les fameux petits caches en ABS peuvent maintenant être collés
au scotch cristal, les cônes et hélices serrés,
le travail sur l’aile est terminé.
Les ailerons sont prédécoupés mais
leurs chants ne sont pas entoilés. Il faut le faire pour
étanchéifier. |
Une échancrure est pratiquée dans l'aileron
afin de pouvoir passer l'élastique qui maintient le support
de flotteur. |
Le flotteur mis en place. Son montage est rapide et sa fixation
souple fait fusible en cas de choc. |
Raccord des demi-ailes autour du petit tronçon central.
Il ne faut pas oublier de passer les fils électriques avant.
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Le fuselage
Pour commencer, j’ai ajusté les deux renforts en contre-plaqué
de support d’aile (pièces 28 et 29) à la forme de
la cabane du fuselage et les ai collés avec un peu d’époxy
ainsi que les écrous prisonniers, le tout maintenu en place pendant
le séchage par l’aile vissée.
Un petit ébavurage des trous de passage des cordons et fils n’est
pas superflu, la fibre étant un peu agressive à cet endroit.
L’installation des servos de direction et de profondeur (Hitec
HS 80 pour le mien et encore BMS 380 pour le second, c’est normal,
son futur propriétaire en vend !) a été simplifiée,
les pièces en contre-plaqué 23 et 24 (et non pas 22 fig.
6 de la notice) sont restées dans leur sachet, j’ai tout
simplement dépoli la fibre à l’intérieur
des fuselages et les ai collés avec 2 plots de colle thermofusible ;
aucun problème à signaler après quelques mois d’utilisation
et en plus ça fait grappiller quelques grammes.
J’ai poursuivi par le collage de la partie fixe de l’empennage
vertical à l’équerre sur l’empennage horizontal,
après avoir dégagé sur intrados et extrados 2 petites
bandes d’entoilage à l’aide du fer à souder
(moins agressif que le cutter pour les fibres du bois) et d’un
réglet métallique.
Concernant les volets mobiles de profondeur, la pièce de liaison
en U en corde à piano est déjà pliée, il
faut bien vérifier le parallélisme des deux extrémités
et rectifier par torsion si besoin est. Le collage dans le balsa est
assuré par infiltration de cyano fluide qui durcit en même
temps les fibres. La charnière est réalisée avec
2 bandes de scotch cristal 3M.
Il reste à coller le tout à l’époxy rapide
sur le pied de dérive préalablement dépoli en contrôlant
la géométrie avec l’aile en place.
Pour la dérive et son plan fixe, bonne surprise, les fentes de
charnières sont déjà réalisées sous
le Solar, mais sur le volet de direction la fente inférieure
a été ouverte 5 ou 6 mm trop haut et tombe sur l’axe
de profondeur. Je l’ai prolongée d’autant vers le
bas.
J’ai incisé avec un disque diamanté en vis à
vis de cette charnière le fuselage en fibre sans trop charcuter,
il en va de l’étanchéité de la coque, et
collé les charnières à la cyano en ayant au préalable
instillé une petite goutte d’huile sur les axes afin d’éviter
tout blocage.
Un petit conseil au passage, le perçage des sorties de commandes
de profondeur et de direction est beaucoup plus facile avant d’attaquer
le collage des parties fixes ; je me suis fait avoir alors si ça
peut servir aux autres…
On poursuit par la fixation des guignols, le collage des chapes plastiques
sur les gaines coulissantes (enduites d’époxy à
leur sortie arrière du fuselage pour l’étanchéité),
sans oublier les petits morceaux de corde à piano qui les rigidifient
aux 2 extrémités.
La pièce 22 en bois dur est collée à l’époxy
en travers du fuselage et les gaines fixées dessus par 2 colliers
Rilsan et une goutte de colle pour éviter tout flambage. On connecte,
on règle, tout fonctionne librement.
A ce stade en principe les boîtes sont beaucoup moins pleines,
les plus grosses pièces encore en attente sont les flotteurs.
A ce propos, je vous signale une erreur de cote figure 12 de la notice,
les pièces 25 doivent mesurer 95 mm et non pas 75, donc en fait
pas besoin de les recouper, cette coquille faisait pencher un peu trop
les ailes au-dessus de l’eau et n’était pas très
esthétique. Nos 4 flotteurs ont été rallongés
depuis.
Des petits morceaux de tourillon de diamètre 3 mm et 30 mm de
long ont été collés aux extrémités
des pièces 26 pour éviter aux élastiques de maintien
de glisser et un voile de peinture termine leur finition.
Autre légère modification, la petite vis métallique
prévue pour la fixation de la dérive marine a été
avantageusement remplacée par un petit boulon et écrou
plastique de 3 mm qui permet par serrage un meilleur maintien en position
verticale et qui lui ne se transformera pas en hydroxyde ferrique (plus
connu sous le nom de rouille) !
Un servo d'aileron dans son baquet moulé en plastique.
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Le baquet supportant les accus est découpé
dans de l'EPP et recouvert d'adhésif armé.
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Les servos de profondeur et direction
sont collés le long des flancs de façon à dégager
l'accès à la batterie. |
La radio
Là on va faire rapide, le variateur est fixé sur le flanc
droit à mi-hauteur avec un morceau de Velcro adhésif et
idem pour le récepteur sur le flanc gauche et reste ainsi protégé
des éventuelles infiltrations humides.
L’antenne courte de mon Jeti 5 voies est insérée
dans une gaine au milieu du fuselage. La notice prévoit de fixer
le pack d’accus sur 2 traverses posées sur la coque,
j’ai préféré confectionner une petite nacelle
support en EPP et scotch armé collée au fond à
la colle chaude (on ne se refait pas, c’est un vieux réflexe
de combattant Gardiolo !)
Tout le matériel est ainsi très accessible une fois la
verrière ôtée.
Puisque j’en suis à vous parler de la verrière,
la notice étant totalement muette à son sujet, le système
le plus fiable pour obtenir une bonne étanchéité
nous paraît être le scotch armé fibre de verre de
19 mm de large, il se positionne très facilement et s’enlève
aisément après la séance de vol, tout en assurant
une parfaite jonction avec la coque, de plus, en le laissant sécher
un peu, il sert pour les vols suivants.
On en termine avec la construction par le collage des petits autocollants
fournis et pour mon exemplaire par quelques pastilles fluo découpées
dans du vinyle adhésif.
Il est à noter une excellente initiative de la part du fabriquant
qui indique une méthode simple (figure 13) pour transformer l’Aventura
Twin comme son aîné en version réellement amphibie
par l’adjonction d’un train classique, option non retenue
par moi pour le moment, mais qui n’est pas à exclure.
Le gouvernail est solidaire du volet de direction et peut
se replier. |
La jointure verrière/fuselage est masquée
avec de l'adhésif à chaque vol. |
Sur l’eau et en vol
Les premiers essais se sont déroulés séparément
et les tout premiers déjaugeages ont eu lieu au lac de Sainte-Croix
pour le modèle de Bruno et au lac du Salagou pour le mien.
Il faut bien sûr privilégier une journée calme avec
très peu de vent, ces petits hydravions n’aimant pas trop
le clapot et les bourrasques (faible masse, traînée du
fuselage coque et des ballonnets).
Au début ça impressionne un peu de déposer son
avion sur du liquide, c’est pas trop habituel comme démarche…
Mise des “watts” prudente et progressive pour tester la
navigabilité, le petit monstre plonge doucement en avant, la
dérive marine sort de l’eau et il refuse de tourner…
Bon, on recommence encore plus doucement, là il reste un peu
plus à plat et le safran encore immergé permet de le diriger,
il va falloir être gentil avec la commande de droite.
Pour déjauger, il faut employer la “méthode brutale”,
je m’explique :
Une accélération progressive génère, vu
la position haute des moteurs, un basculement vers l’avant et
le nez engage sous l’eau rendant impossible le déjaugeage
et la prise de vitesse nécessaire au décollage.
Le “secret” réside tout simplement dans une mise
à cabrer en butée de la profondeur, une mise des gaz très
rapide, la coque va glisser sur la surface de l’eau, la pression
exercée par celle-ci la soulève de plus en plus et la
traînée diminue, il vous reste à rendre la main
gentiment à la profondeur et laisser accélérer.
Sans clapot, l’Aventura peut surfer sur plusieurs dizaines de
mètres avant de décoller, il faut ensuite juste diminuer
la puissance moteur progressivement pendant la prise d’altitude.
Par contre si on maintient la profondeur à cabrer ou s’il
rebondit sur une petite vague, il décolle très rapidement.
C’est plus difficile à expliquer qu’à faire
et passée l’appréhension et l’émotion
de la première fois, on pige vite la technique.
Une fois en l’air, le son généré par les
deux moteurs synchronisés est magique, la puissance annoncée
est bien présente, et on est vite amené à voler
en palier au tiers des gaz, c’est largement suffisant pour rester
réaliste. Mon exemplaire a immédiatement montré
une importante tendance à s’incliner vers la gauche, nécessitant
plus de la moitié de la course du trim d’ailerons à
contre… Au début, je pensais au couple de renversement,
mais après inspection en règle, il s’est avéré
que l’aile droite était légèrement vrillée,
un petit passage sous le sèche cheveux de madame, une contre-torsion
plus tard et le défaut n’était plus qu’un
mauvais souvenir…
Je ne vous parlerai à aucun moment de figures ou d’acrobaties,
l’Aventura n’est pas fait pour ça, on n’est
absolument pas tentés de faire les andouilles quand on pilote
ce genre de modèle, les seules tentatives ont été
un test de décrochage, presque impossible avec mes débattements
et le centrage notice, 2 renversements et un tonneau, il peut le faire,
mais j’ai d’autres engins prévus pour et promis,
juré, craché, parole de Gardiolo, je ne recommencerai
plus…
Les trajectoires sans vent sont très agréables, les passages
bas et les longues glissades sans faire toucher les flotteurs se succèdent
au fil des vols. Finalement le plaisir est énorme à voler
au ras des yeux et tout près de soi en frôlant la berge
plutôt que de s’éloigner loin au-dessus du plan d’eau.
La conjugaison ailerons/dérive n’est pas indispensable
mais bien agréable à doser, la maniabilité promise
est également présente et l’Aventura Twin peut tourner
dans un mouchoir de poche, il n’est donc pas nécessaire
de disposer d’une surface et d’un volume énorme pour
se faire plaisir.
Au bout d’une douzaine de minutes, le timer retentit et il faut
penser à enfin poser pour de bon, réduire encore en dessous
du tiers sans couper complètement, le plané s’avère
être très correct et l’arrondi se négocie
tout en douceur sinon gare aux rebonds à répétition…
Il faut arriver avec le modèle bien à plat pour éviter
de faire engager brutalement un flotteur, la fixation souple par élastique
fera fusible en cas de loupé.
Maintenant deux cas de figure, vous êtes posé près
de la rive et vous avez gardé suffisamment d’électrons
pour le ramener doucement vers vous, c’est parfait, les spectateurs
en délire vous applaudissent et sifflent à tout rompre.
Second cas de figure, vous avez glissé longtemps et loin de la
berge et votre pack tiède de GP 2200 donne des signes de faiblesse.
Prévoir le plan B, le bateau pneumatique que vous aviez bien
sûr, parce que vous êtes prévoyant, gonflé
avant de décoller !
Et là, mettez votre amour propre de côté, ça
va ricaner dur pendant que vous allez ramer en direction de l’engin
en perdition… J’ai déjà donné plusieurs
fois… C’est ça les joies de l’hydraviation…
Deux modèles ont été construits simultanément
pour cette présentation.
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Pour parer à toute mauvaise surprise, le canot pneumatique
fait aussi partie de "la caisse de terrain" quand on pratique
l'hydravion. |
La bonne méthode pour déjauger : la puissance
est mise d'un coup afin d'éviter de faire plonger le nez.
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Une fois en l'air, l'Aventura est un petit bimoteur au vol
sans histoire.
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On sort de l’eau
L’Aventura Twin c’est : une bouille sympa, facile et
rapide à assembler, bien conçu avec des matériaux
de qualité. Un tarif raisonnable et une motorisation économique,
ne nécessitant pas de matériel trop coûteux.
Propre, silencieux, pouvant être trimballé tout monté
et en plus il flotte !
Premier bi-moteur et premier hydravion à la fois… Plaisir
multiplié par 2 quoi !
Toutes ces qualités gomment aisément les petites bourdes
de la notice et les légères omissions comme la fixation
des accus, de la verrière ou celle de la dérive marine.
Après plusieurs années de pilotage d’engins divers
et variés, thermiques, électriques, planants, ou à
voilure tournante, etc. c’est bon de se retrouver à nouveau
dans la peau d’un presque débutant. Pour moi, l’Aventura
Twin c’est ça, un flash back, une nouvelle dimension de
l’activité modéliste à explorer, de nouveaux
espaces de jeu, de nouveaux paysages à découvrir et du
plaisir plein les yeux.
Et quand en plus on peut partager tout ça avec un autre passionné
atteint lui aussi du syndrome de Peter Pan, c’est la cerise sur
le gâteau.
Vivement les vols en patrouille, ça va éclabousser…
Bonnes vacances et n’oubliez pas, la prochaine rencontre au Salagou,
c’est début octobre, ça vous laisse tout le temps
de construire votre Aventura Twin…
Nos deux marins, pardon... pilotes, visiblement prêts
pour un vol de groupe. |
Contacter l'auteur : gardiolo@jivaro-models.org