Si vous
trouvez que le thermique, c’est sale, que l’électrique,
c’est compliqué, que la pente, c’est loin d’chez
moi et que les sandows, ça s’emmêle... il vous
reste une chose a essayer : le lancer-main !
C’est sur ces hautes considérations que j’ai
découvert l’Alula.
C’est une très jolie petite aile
au look de poisson volant de 90 centimètres d’envergure
et environ 120 grammes, en EPP, matière des plus sympathiques
dès lors qu’il s’agit de voler et voltiger
au ras des pâquerettes.
En visitant le site de Dream-Flight http://www.dream-flight.com/,
j’ai découvert cette vidéo :
http://www.dream-flight.com/moviefiles/movies/alula_clip.mov
qui a achevé de me convaincre.
50$ et 10 jours plus tard, le facteur m’apporte un joli
carton blanc… Vite , au boulot !
|
Le kit est très complet et on y trouve absolument
tout les accessoires nécessaires à la construction,
entoilage et électronique mis à part. |
Les deux noyaux, livrés dans leurs
dépouilles, sont en EPP de belle qualité, avec une
découpe parfaite, effectuée en une seule passe,
ce qui donne un bord d’attaque parfaitement dessiné
et ne nécessitant pas de ponçage pour sa mise en
forme. Les rainures accueillant les longerons carbone sont également
déjà prêtes. Il ne reste plus qu’à
poncer les saumons et l’emplanture pour former le dièdre.
Le "pod" est lui aussi très bien découpé.
Les logements du récepteur et de l’accu, ainsi que
celui des servos sont creusés. Il y aura en revanche un
bon travail de ponçage a effectuer pour lui donner sa forme
arrondie.
|
Le scotch, l’accu et les servos ne sont pas
compris dans le prix… |
Les gouvernes sont aussi présentes, en
balsa très léger et de bonne qualité, découpées
en forme, le biseau nécessaire à l’articulation
au scotch déjà effectué.
Viennent ensuite deux dérives en Dépron® de
2 mm (dont une de rechange, fort heureusement car je n’ai
jamais vu de Dépron autre que du 3 ou 6 mm dans les magasins
français).
Reste l’accastillage, très complet puisqu’il
comprend les joncs de carbone servant de longerons, le plat de
carbone servant à confectionner la dérive, la tringlerie
(toujours en carbone), ainsi que les guignols et les dominos de
connexion des servos.
Le montage s’effectue en une bonne après-midi
en suivant à la lettre l’excellent guide disponible
sur le site du fabriquant. http://dream-flight.com/instruction_files/Alula/main.html
Comme souvent avec ce genre d’engin, il
faut faire très attention au poids situé à
l’arrière du centre de gravité, afin de ne
pas devoir rajouter trop de plomb devant au moment du centrage.
Attention donc à ne pas mettre trop de peinture lors de
la déco et à choisir le scotch d’emballage
le plus léger possible pour l’entoilage. (Office
Dépot, soit dit en passant, en vend un très bien
pour pas cher du tout).
|
|
Un exemple de très jolie
déco… qui fait hélas prendre 30 grammes
de plus au final… |
Pour ce qui est de l’équipement
radio, j’ai choisi deux BMS 306BB, micro servos de 6,6 g
rapides et précis, et qui ne m’ont jamais fait défaut
et un récepteur GWS 4 voies de 6 g qui va très bien
pour un engin qui n’est pas destiné à voler
à grande distance, et qui permet avec son antenne de 50
cm d’éviter d’avoir un bout de fil qui traîne.
La batterie est issue d’un accu de 9 volts CR03, qui contient
en fait 7 éléments Ni-MH de 170 mAh. Avec 4 éléments,
on obtient un accu de 20 grammes, entrant pile-poil dans le logement
prévu à cet effet dans le pod.
Ainsi équipé, il m’a suffi
de rajouter 4 grammes de plomb à l’avant pour trouver
le bon centrage.
A propos de centrage, la recherche de celui-ci
est une opération minutieuse car l’Alula est extrêmement
sensible à sa position. Après pas mal d’essais,
j’ai fini par le reculer de près de 5 mm par rapport
aux indications de la notice.
Au final, je me retrouve avec une masse de 115, grammes ce qui
laisse présager un bon comportement par temps calme.
L’engin terminé, direction le terrain.
Choisir de préférence un temps calme parce qu’à
7,6 g/dm² , le moindre souffle suffit à la trimbaler
dans tous les sens.
Quelques expériences malheureuses de lancer
SAL avec mon Seventy (petit planeur de 55 grammes, pas du tout
adapté à ce type de lancer) m’ayant passablement
échaudé, je décide d’y aller mollo
au début.
Un premier lancer style javelot pour tester la chose et dégrossir
les trims semble prometteur.
Allez, on se lance ! J’attrape le saumon, un quart
de tour et hop ! voilà la bête expédiée
à 15 mètres de haut ! d’une facilité
incroyable. S’ensuit 30 secondes de vol tout en douceur
(sans portance).
|
Et zou ! C’est parti pour quelques dizaines
de secondes de plaisir. |
Réaction de l’assistance :
"Woaw ! Elle vient d’où ? Je veux
la même !"… résultat, 15 jours plus
tard , on est 5 ou 6 possesseurs de poisson volant.
En vol, l’Alula est très agréable
à piloter. Très fluide, elle sait voler extrêmement
lentement pour traquer la bulle (normal, vue la faible charge
alaire), mais est aussi capable d’accélérer
franchement. La restitution reste par contre assez limitée
en raison du faible poids.
La profondeur est extrêmement sensible et les boucles passent
avec un rayon de 1,50 m sans problème. C’est un réel
plaisir sur un lancer de redescendre en enchaînant les loopings
jusqu’au raz du sol.
Les tonneaux passent bien aussi pour peu que l’on garde
de bons débattements aux ailerons.
Tout ceci impose une radio programmable, pour
le mixage élevons, mais surtout pour pouvoir réduire
fortement le débattement de la profondeur et lui mettre
un peu d’expo, afin de garder une certaine finesse de pilotage,
histoire de gratter à la plaine.
|
Son seul défaut, une
certaine fragilité au niveau
du pod. Attention aussi à son collage sur l’aile,
qui a tendance à lâcher sous l’effet
de la force centrifuge du lancer. |
A la pente, l’Alula reste en l’air
alors que tous les autres engins sont cloués au sol. En
revanche, dès que le vent forcit, mieux vaut la laisser
au chaud et sortir un planeur plus chargé. (à moins
de la ballaster, mais je n’ai pas encore essayé).
Deux mois après son premier vol, je ne
m’en suis toujours pas lassé et c’est le modèle
avec lequel j’ai passé le plus de temps depuis. Il
faut dire que le lancer main est extrêmement addictif, et
il est très difficile d’arrêter ("Encore
un dernier lancer, promis !.... et puis un autre dernier..
et puis et puis…" .. et une demi-heure plus tard, c’est
la scène de ménage assurée).
|
Les atterros dans la main font
partie du plaisir... |
A noter aussi une copie française, confectionnée
par Alain Zutter, visible sur son site : http://alain.zutter.free.fr/,
qui vole paraît-il très bien aussi. On peut même
la commander chez EPPconcetpt : http://eppconcept.free.fr
Il existe aussi une version de l’Alula
utilisant trois servos et trois gouvernes séparées,
deux ailerons et une partie centrale pour la profondeur. Malgré
un poids plus élevé, elle semble (selon les dires
des personnes l’ayant réalisée) plus à
l’aise en gratouille pure, avec des trajectoires plus propres...
J’ai préféré la simplicité de
la version élevons et je ne le regrette pas.
Conclusion de tout cela, l’Alula n’est
pas chère, très jolie au sol comme en vol et vous
accompagnera de longues heures, à la pente comme à
la plaine. Si vous voulez découvrir le SAL et les concours
de durée improvisés, tout en ayant un engin capable
de voltiger dans un mouchoir de poche, n’hésitez
plus, lancez-vous !
Caractéristiques
Envergure : 86 cm
Surface alaire : 15,29 dm²
Poids : 110-130 g
Charge alaire : 7 g/dm²
Débattements : profondeur +/- 3mm
Ailerons +/- 10 mm
Equipement :
Récepteur GWS 4 ch
Servos 306BB Blue Bird
Accu 4 éléments Ni-MH 170 mAh de 20 grammes
(éléments tirés d’un accu 9 volts) |
|