Présentation : Laurent Berlivet
L'hiver est là, et ça n'est pas une raison
pour ne plus mettre le nez dehors. Comme il est rigoureux cette année,
la neige nous a fait plaisir en transformant la nature environnante
en un immense terrain d'envol. C'était donc l'occasion de construire
une paire de skis économiques en quelques heures à peine. Voici un exemple
avec le Biloute, dont le plan
est téléchargeable ici.
La premier choix qui s'impose est celui du
matériau qui va être utilisé. Pour ma part, j'ai récupéré sur un vieil
appareil industriel une plaque de plastique (PS) de 4 mm d'épaisseur,
genre de mousse très dense qui se déforme assez facilement en chauffant,
mais qui se découpe mal à la scie à chantourner, les bords coupés ayant
tendance à se recoller juste après le passage de la lame. Il est préférable
d'utiliser une scie à métaux, ou, beaucoup plus rapide, un massicot.
Le matériau a l'avantage d'être souple et résistant.
Jean-Paul Frossard utilise du Commacell 3 mm
récupéré dans les entreprises spécialisées dans la fabrication de panneaux
publicitaires, stickers, etc. C'est du PVC expansé blanc, épaisseur
3 mm, 10 mm... et plus. Il se colle à la colle PVC pour tuyaux "Nicoll".
Densité 0,6 environ.
Le Coroplast, plastique alvéolaire, peut convenir
également, mais il est plus fragile sur neige glacée, ayant parfois
tendance à se fendre le long des canules.
Des feuilles de contre-plaqué fin contre-collées,
cintrées à chaud sous la semelle d'un fer à repasser pour former la
spatule, et mises sous presse durant le séchage pour conserver la forme
peuvent aussi être employées.
Cette liste n'est pas exhaustive, et vos astuces
pourront la compléter.
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La plaque
de plastique récupérée était courbe, il a fallu commencer par
la redresser. |
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Chauffage de toute la surface
au décapeur thermique pour la remettre à plat, sans trop chauffer
pour ne pas affaiblir le matériau. La plaque est emprisonnée entre
2 planches durant la totalité de son refroidissement. Ensuite, la
forme des patins est tracée au feutre indélébile. Le matériau se
coupe mal à la scie électrique, il a été débité au massicot. |
Pour les dimensions, on prend
généralement une longueur équivalente à celle mersurée depuis le
plateau d'hélice, jusqu'au 2e tiers de la corde de l'aile (pour
un avion à train classique et aile droite).
Pour la largeur, 10 à 15% de cette longueur. |
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Les skis sont découpés avec une forme en spatule
pour l'esthétique à l'avant. |
La pointe est ensuite chauffée, toujours au
décapeur... |
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... puis mise en forme sur un
objet cylindrique d'un diamètre approprié. (Attention à ne pas chauffer
directement sur l'objet, si comme ici vous prenez une bombe sous
pression pour donner la courbe.) |
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Les supports sont confectionnés dans une baguette
de pin, ici en 10x13. |
Découpage et évidements réalisés à la scie
à chantourner. |
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Pour me passer du classique tendeur relevant
les skis, et du cordon qui les empêches de prendre trop d'incidence,
j'ai utilisé des ressorts prélevés sur des pinces à linge. |
Comme il nous faut 2 ressorts symétriques
et non pas identiques, il faut ajouter un demi-tour de plus à l'un
d'eux. Une corde à piano glissée à l'intérieur premet de conserver
le diamètre durant le cintrage. |
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Une des deux branches est conservée avec son
pliage d'origine, l'autre branche est déformée pour s'adapter au
train d'atterrissage. |
Le ressort est mis en place dans la baguette
de pin. La branche arrière vient se glisser dans une rainure découpée
sur mesure. |
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L'autre extrémité est pliée de
façon à suivre l'angle de la jambe du train d'atterrissage. Cette
jambe de train passe dans le ressort. Ainsi, il n'y a aucune modification
à apporter, et il suffira de remettre la roue à la place du ski
le jour où la neige aura fondu. |
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Il faut jouer sur le pliage pour que le support
repose à plat lorsque l'avion est incliné d'environ 10° à 15° vers
l'avant. |
Ensuite, on colle le support au centre du
ski, à la colle époxy. Ne pas mettre de colle sur le ressort qui
doit garder sa souplesse. |
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Une bague d'arrêt d'un diamètre un peu supérieur
à celui des 2 cordes à piano est glissé sur la jambe de train pour
maintenir l'ensemble. |
Pour renforcer la fixation du support en plus
du collage, nous avons placé 2 vis par le dessous. Perçage dans
un premier temps... |
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... puis fraisage pour ne pas que les têtes
dépassent. |
Deux petites vis à tête fraisées sont serrées. |
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Vérifiez que le centrage est correct,
mettez votre écharpe et allez rayer le beau tapis blanc qui recouvre
la nature environante. La sensation de glisser sur de la moquette
au décollage et à l'atterrissage est "magique", les touch&go
sont un régal. |
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On voit bien en vol le calage
important des skis par rapport à l'avion. Ca ne change pas le
comportement de celui-ci.
Si les skis sont inclinés de cette façon, c'est pour que l'arrière
touche en premier à l'atterrissage, afin d'éviter de planter les
spatules et de passer sur le nez.
A la longue, les ressorts de pince à linge peuvent se détendre
un peu. On force alors un peu dessus pour recaler les skis de
façon identique. Ceux qui disposent d'une plieuse de corde à piano
en réaliseront deux bien symétriques.
Bons vols, et surtout, bonnes glissades ! |
Contact
: laurent@jivaro-models.org